L'OM retrouve le succès

Grâce à des buts de Payet et Radonjic en tout début et en toute fin de rencontre, l'OM s'est imposé sur la pelouse de l'AS Saint-Etienne. Un match auquel les supporters marseillais n'ont pas pu assister.

Trois jours après le match nul à Bordeaux (0-0), dimanche soir, l'OM est de nouveau sur le pont avec un déplacement dans le Forez pour y affronter Saint-Etienne en clôture de la 23e journée de Ligue 1 Conforama. André Villas-Boas a fait confiance aux titulaires face aux Girondins à une exception près. Sarr est redescendu sur le flanc droit de la défense à la place de Sakai alors que le poste d'ailier droit était confié à Radonjic.

Des affrontements à l'extérieur du stade stéphanois lors de l'arrivée des supporters olympiens, des bus caillassés, l'intervention des forces de l'ordre, un match décalé de quinze minutes en raison des gaz lacrymogènes utilisés pour disperser la foule... Le déplacement des supporters de l'OM a été mouvementé. Et finalement, les 400 fans du club marseillais qui avaient fait le voyage dans le Forez n'ont pas assisté à la rencontre. Lors de la première période, ils étaient sur le parking de l'enceinte stéphanoise, où des incidents ont à nouveau eu lieu, avant de finalement rentrer à Marseille, avant la mi-temps.

Après seulement 7 minutes de jeu, Payet se retrouvait sur son côté gauche. Il fixait alors M'Vila et après deux crochets le long de la ligne, il frappait de l'extérieur du gauche et trompait Ruffier qui avait anticipé le centre et ouvert une toute petite fenêtre au premier poteau. Sur son premier tir, et le seul de la première période, l'OM débloquait la situation et entamait de la meilleure des manières la rencontre.

Le numéro 10 olympien mettait également fin à 193 minutes de jeu sans but de l'OM en Ligue 1 Conforama. La dernière réalisation marseillaise dans l'élite remontant à la 84e minute du match à Rennes (20e journée).

Alors que l'OM tremblait entre la petite alerte de Mandanda et les offensives vertes, Radonjic a permis aux siens de se mettre à l'abri en fin de partie. Sur un ballon récupéré par Germain, entré de jeu peu de temps avant, Sanson décalait Radonjic sur la droite d'une astucieuse talonnade. Le Serbe trompait Ruffier d'un tir dans le petit filet opposé.

Quelques minutes plus tard, Radonjic laissait sa place à Strootman pour la fin de la rencontre.

En s'imposant à Saint-Etienne, l'OM prolonge sa série d'invincibilité a réalisé un bon coup au classement. En effet, après la défaite de Rennes face à Lille, mardi soir, les hommes d'André Villas-Boas comptent désormais 6 points d'avance sur le troisième, le Stade Rennais, et l'écart face au quatrième, Lille reste identique, à savoir 9 longueurs.

Dès samedi à 17h30, les joueurs de l'OM seront sur le terrain de l'Orange Vélodrome pour la réception de Toulouse à l'occasion de la 24e journée de Ligue 1 Conforama.

Communiqué officiel de l'OM

 Communiqué officiel de l'Olympique de Marseille après la rencontre AS Saint-Etienne - OM en clôture de la 23e journée de Ligue 1 Conforama.

À quelques centaines de mètres de l'entrée au stade Geoffroy-Guichard, les cars des supporters de l'OM ont été la cible d'individus cagoulés qui les ont violemment attaqués. Les cars ont subi des dégradations importantes.

Arrivés sur le parking du stade, nos supporters ont été confinés sur place et ont subi des jets d'objets multiples de la part des supporters stéphanois et des réactions particulièrement violentes des forces de l'ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes, un canon à eau mais aussi visiblement des flash-balls. Ils n'ont pas été autorisés à rentrer dans leur tribune pour des raisons obscures.

Dans l'attente de connaître les circonstances précises de ces incidents, l'OM ne peut que déplorer que ses supporters aient été obligés de repartir pour Marseille sans avoir pu assister au match pour lequel ils s'étaient déplacés dans un cadre organisé.

Les supporters de l'OM sont en effet ce soir doublement victimes, d'une part de l'aveugle brutalité de certains prétendus supporters adverses, et d'autre part du droit de vivre leur passion pour l'OM, ce que le Club ne peut cautionner.

L'Olympique de Marseille se réserve en conséquence le droit d'envisager et mettre en oeuvre toutes les démarches ou actions qui permettront au Club et à ses supporters d'être rétablis dans leurs droits.

Allez l'OM !

L'OM respire

Le club olympien, sans ses supporters, privés de match au dernier moment, a renoué avec la victoire à Saint-Étienne (0-2) et creuse l'écart au classement avec Rennes

Et si vous en profitiez pour prendre un bon bol d'air pur ?" L'OM a appliqué à la lettre la publicité du département de la Loire, hier à Saint-Étienne, pour s'imposer aux dépens de l'ASSE (0-2) et humer à nouveau l'odeur de la victoire. Ce qui ne lui était plus arrivé en championnat depuis le déplacement à Rennes (0-1), le 10 janvier. Vainqueurs grâce à des buts de Dimitri Payet (7) et Nemanja Radonjic (86), les Olympiens respirent un peu mieux au classement après les nuls piteux contre Angers et à Bordeaux (0-0 à chaque fois). Une très bonne opération pour André Villas-Boas et sa bande, qui creusent donc l'écart avec leurs poursuivants directs, laissant le Stade Rennais, battu à Lille (1-0) mardi, à six points.

Ce n'était pourtant pas gagné d'avance tant l'air du Forez était vicié. L'avant-match a ainsi été fortement perturbé à l'extérieur du stade Geoffroy-Guichard par des affrontements entre des supporters des Verts et les forces de l'ordre, qui n'ont pas lésiné sur les gaz lacrymogènes. Suffisamment en tout cas pour que plusieurs nuages de gaz ne viennent interrompre l'échauffement des deux formations et ne décalent le coup d'envoi de la rencontre d'un quart d'heure, à 21h15. Initialement autorisés à garnir le parcage visiteurs de l'enceinte stéphanoise en étant encadrés par les autorités, les 400 fidèles marseillais, pris pour cibles par des fans adverses, puis réprimés sans ménagement par les forces de l'ordre, ont même été invités à regagner Marseille sans passer par la case tribune. L'OM s'en est ému en cours de match par un communiqué.

Il ne fallait de toute façon pas arriver en retard pour ce match de clôture de la 23e journée de Ligue 1. Comme souvent, l'éclair olympien est venu des pieds de Payet, lequel s'est amusé à donner le tournis à Yann M'Vila avant de profiter du faux pas de Stéphane Ruffier, qui avait anticipé un centre en retrait du Réunionnais, pour ouvrir le score, du pied gauche, après 7 minutes de jeu. Un but rapide et plein d'opportunisme qui a placé les Olympiens dans un certain confort. Appliqués dans la circulation et les sorties de balle, ils ont patiemment attendu les Stéphanois, histoire de ne pas se découvrir bêtement et se faire égaliser. Encore patraque en attaque, à l'image de Dario Benedetto, l'escouade marseillaise a pu s'appuyer sur sa solidité défensive (zéro but encaissé en L1 en 2020), avec un Steve Mandanda encore une fois vigilant sur les rares frappes foréziennes (Diony, Debuchy ou Bouanga) et une charnière Alvaro-Caleta Car toujours aussi solide, face à une formation stéphanoise laminée le week-end dernier par Metz (3-1) et engluée dans les limbes du classement.

Titularisé à la place d'Hiroki Sakai - Bouna Sarr ayant reculé au poste de latéral droit -, Nemanja Radonjic s'est quant à lui chargé de parachever le succès de l'OM en fin de partie, d'un tir croisé du gauche sur un service de Morgan Sanson, son sixième but de la saison et le premier en tant que titulaire. Les motifs de satisfaction sont donc nombreux pour "AVB", même si Jordan Amavi, averti pour une faute en retard, sera suspendu pour la réception de Nantes (22 février). Mardi, l'entraîneur portugais avait annoncé un objectif de six points pour le déplacement à Saint-Étienne et la réception de Toulouse, samedi après-midi au Vélodrome. Ses joueurs ont déjà fait la moitié du travail. Ce matin, même si les supporters marseillais ont été abondamment enfumés, l'OM respire.

Par Fabrice Lamperti

Payet, c'est la Ligue des champions

Auteur d'un but somptueux, le Réunionnais a été décisif après son coup de pression de mardi

Des paroles et des actes. Rien à voir, évidemment, avec David Pujadas et l'émission politique qu'il présentait sur France Télévisions. Cette saison 2019-20 permet de découvrir un Dimitri Payet sûr de lui, qui dit les choses avec aplomb, sans se cacher derrière la traditionnelle langue de bois utilisée à tout bout de champ dans le milieu du football.

Avant-hier, en conférence de presse, le Réunionnais n'avait ainsi pas caché son inquiétude face aux incertitudes concernant l'avenir de l'OM, en proie à de sérieuses difficultés financières. "Se qualifier pour la Ligue des champions, c'est bien, la jouer c'est mieux, avait lancé l'ex-Hammer, contrarié. Si c'est pour avoir un effectif qui ne nous permet pas de la disputer dans de bonnes conditions, je me poserai forcément les bonnes questions, à savoir s'il faut rester ou aller voir ailleurs (...) Aujourd'hui, c'est normal de vouloir se qualifier pour une compétition et, sans parler de la gagner, de faire bonne figure en passant la phase de poules. Il faut un effectif, gérer le championnat, les coupes. En termes de nombre, à ce jour, on n'est pas capable d'assumer une autre compétition. Même un match de coupe de France qui tombe en semaine est compliqué à gérer. Il faudra se poser les bonnes questions, savoir qui fait quoi, et prendre ses responsabilités sur le prochain mercato." Un avertissement en bonne et due forme lancé à Jacques-Henri Eyraud, le président dont la mission principale est désormais de remettre les comptes à l'équilibre. Lorsqu'on prononce ce type de discours, mieux vaut assumer par la suite et se montrer à la hauteur sur le terrain...

Dimitri Payet s'était déjà retrouvé dans ce type de situation après ses déclarations à l'encontre de Rudi Garcia, avant les retrouvailles entre ce dernier et l'OM, au mois de novembre 2019. Il n'avait pas tremblé sur le rectangle vert du Vélodrome, offrant le succès aux Marseillais (2-1) face à l'OL au terme d'un récital mémorable. Rebelote hier, dans le Chaudron, où il a inscrit un but époustouflant à la 7e minute.

Yann M'Vila, pourtant pas le dernier des briscards roublards, s'en souviendra sans doute longtemps. Sur ce coup-là, l'ancien Nantais a fait passer le milieu défensif des Verts pour un bleu. Parfaitement servi par Valentin Rongier, "Dim" se régalait à donner le tournis à son adversaire et ponctuait son numéro de soliste d'une frappe du gauche dans le petit filet opposé qui surprenait Stéphane Ruffier. Un nouveau geste de très grande classe dans une saison que le natif de Saint-Pierre survole.

À bientôt 33 ans, le Réunionnais est au sommet de son art. S'il n'a pas tout bien fait hier soir, on l'a tout de même vu défendre avec beaucoup d'acharnement, pour aider Jordan Amavi d'abord, puis pour prêter main-forte à Bouna Sarr ensuite, puisqu'il a très rapidement permuté avec Nemanja Radonjic et s'est retrouvé sur le flanc droit. Qu'importe le côté, il a tout donné.

Auteur de son 7e but de la saison en championnat (son 10e toutes compétitions confondues, puisqu'il en a aussi incrit trois en coupe de France), le fer de lance offensif de l'OM est le joueur le plus décisif de cette escouade limitée sur le plan quantitatif, mais qui a pour ambition de composter son billet pour la C1. Ça tombe bien, Payet, lui, a déjà le niveau Ligue des champions !

Par Alexandre Jacquin, envoyé spécial à Saint-Étienne