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Résumé Le Provencal

du 06 septembre 1951

 

Metz a été plus entreprenant que l'O.M. mais c'est l'arbitre

- et non pas l'équipe lorraine - qui a battu les Marseillais...

... en les frustrant d'un but (refusé pour hors jeu imaginaire) et d'un penalty

Scotti claqué dut s'exiler à l'aile gauche

(De notre envoyé spécial : RAYMOND GIMEL)

METZ (par téléphone) - Disons-le tout net, Metz a lancé des attaques plus nombreuses que l'O.M., a shooté deux fois plus que les Marseillais, a heurté trois fois la barre, a bénéficié d'occasions plus fréquentes et obtenues quatre corners contre deux.

Mais en dépit de cela, il n'est pas certain que les Lorrains eussent quitté le terrain en vainqueur si l'arbitre M. le Men ne les avait manifestement favorisés en leur accordant de multiples coups francs, la plupart du temps, discutables et, surtout, s'il n'avait point frustré l'O.M. d'un but refusé pour un hors-jeu imaginaire et d'un penalty dans les toutes dernières minutes du match.

Metz domina longtemps sans conclure

Que la pression messine ait été plus constante que celle de l'O.M. nous ne le discuterons nullement. Mais les trois quarts des tirs décochés par les avants lorrains, en première mi-temps, notamment, n'étaient que des tentatives d'esquissées contre les buts marseillais, des centres sur lesquels on se précipitait, ou des shots à côté de la cage, tel ceux qu'expédia Cisowski seul devant Morand au 15e, 29e, 36e et 61e minute. On se rendait compte que les Lorrains opéraient avec une fougue toute juvénile.

Mais malgré la plus grande rapidité sur la balle des joueurs messins, quelques dédoublements excellents de leurs attaquants, on sentait que la supériorité athlétique des Marseillais leur maturité risquaient de briser quelques élans des poulains de M. Herlory.

Les plus belles actions Lorraines au cours de la première mi-temps se situèrent à la sixième minute, ou en conclusion d'une montée de Hnatow, de Canova et de Nino, la balle heurta le montant vertical gauche ; à la 35e minute, ou Morand dut plonger dans les pieds de Nino, et surtout à la 41e minute, ou Hnatow décocha dans sa foulée sur l'horizontale, le plus beau tir du match.

Mais en définitive, lorsque la mi-temps survint sur un score vierge, on se dit que l'O.M. s'il ne s'était pas montré très entreprenant à l'exception d'un shoot de Dard (à la 26e minute) pourrait bien renverser la vapeur.

On avait, à tenir ce raisonnement, d'une bonne raison.

Nino qui devait être avec Cisowski l'élément le plus dangereux de l'attaque messine, avait été absolument neutralisé par Abderahmane. Non content de le marquer étroitement son adversaire avait réussi remarquables anticipations.

Cisowski, en se tenant très souvent en retrait, avait gêné Johansson et celui-ci avait abattu par ailleurs, un travail considérable et d'autre part Cisowski qui avait bien préparé avait mal terminé, considération qui amoindrissait singulièrement son mérite et qui diminuait le danger qu'il constituait.

En fait, durant le repos, les inquiétudes pour l'O.M. venaient de ce très entreprenant Hnatow, rude adversaire de rentrée pour Rossi. Mais les espérances qui étaient grandes reposaient sur Andersson qui, sans réussir ses crochets comme à l'accoutumée, sans être non plus alimenté comme à l'ordinaire part Alarcon auquel Battiston et l'arbitre menaient la vie dure, pouvait par son shoot donner la victoire à l'O.M.

Dosdat consciencieux, sans plus, ne s'était pas, en effet, posé en adversaire irrésistible.

Un penalty qui se transforme drôlement

Si la première mi-temps sans nous valoir du grand football avait été ardente, la seconde fut trop souvent dominée par la personnalité de M. Le Men.

Trois minutes après la reprise Nino talonné par Abderahmane, s'élançait vers Morand, le juge de touche leva son drapeau. M. Le Men croyant qu'il s'agissait d'une irrégularité commise aux dépens de Nino désigna immédiatement le coin de penalty.

Palabres, bousculades, Scotti entraîné M. Le Men vers son juge de touche. Celui-ci lui expliqua qu'il s'agissait tout simplement d'un hors-jeu de Nino. L'arbitre au grand dam du public, revint sur sa décision et sanctionna Nino d'un coup franc qu'il avait été au départ, un penalty contre Abderahmane.

Deux buts de la tête

en sept minutes

et Scotti claqué.

Abderahmane n'était pas encore remis de son émotion qu'à la suite d'un corner, Cisowski en position d'inter droit, ajustait un centre sur la tête de Canova qui, en position d'inter gauche, battait Morand à bout portant.

Catastrophe supplémentaire pour l'O.M. ; Scotti atteint d'un claquage à l'aine, permutait avec David qui passait à l'aile gauche.

L'espoir revint, toutefois lorsqu'à la 57me minute, sur un déboulé et un centre de Dard, Andersson eut fort bien rabattu de la tête le ballon qui pénétra dans les buts lorrains, après avoir heurté le montant vertical gauche.

Deux buts qui n'en font qu'un

et un penalty refusé

Cet espoir devint enthousiasme lorsqu'à la 65me minute, sur une passe d'Alarcon, Andersson surgit et marque un second but.

Las ! M. Le Men refusa le but pour hors-jeu d'autant plus imaginaire que Dosdat se trouvait devant le Suédois au moment ou Alarcon créa l'ouverture.

Et il fallut un mauvais rebond de la balle sur Johansson pour que Cisowski, trois minutes plus tard échappa au Suédois et se présente seul devant Morand pour inscrire le deuxième but lorrains.

Certes, alors, Metz profitant des circonstances, augmenta sa pression, Nino effectua, à la 70me minute, un tir que Morand détourna au prix d'une splendide détente. Il shoota sur la barre à la 82me minute. Il fit rouler la balle devant les buts à la 83me minute.

Mais tout n'eut pas été perdu pour l'O.M. si M. Le Men lui avait accordé un penalty à la 89me minute, lorsque Andersson, en position de tir fut fauché par Dosdat.

M. Le Men pour toute intervention, se contenta d'écourter la partie de trente secondes et l'O.M. frustré d'une victoire qui eut été peut-être heureuse, mais incontestable, regagna ses vestiaires la rage au coeur.

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Abderahmane et Johansson

Les meilleurs olympiens

Nous avons dit combien Johansson fut gêné en première mi-temps par la position en retrait de Cisowski. Il fit, certes, un bon match, mais inférieur à ce qu'il nous montra lors des deux premières journées.

Il fut toutefois l'élément le plus précieux de l'O.M. avec Abderahmane, qui pris à coeur le marquage de Nino.

Morand - ses dégagements mis à part - réussit des parades magnifiques et sortit avec décision.

Désorganisée par la blessure de Scotti, l'O.M. ne pouvait de surcroît, compter sur un Andersson en pleine possession de ses moyens. Dans la nuit précédant la rencontre, le Suédois avait été, en effet, affaibli par une cruelle dysenterie.

Salem peut être crédité d'un bon match. Dard effectua, comme dimanche dernier, un sprint qui permit à Andersson de marquer son but hebdomadaire.

Mais plus que jamais, l'O.M. qui va être maintenant privé de Scotti, doit être rapidement renforcé.

Mais n'est pas un leader sûr

L'équipe lorraine, qui vaut par son alacrité et sa jeunesse, restera-t-elle longtemps en tête du championnat ? Cela nous étonnerait fort.

Hier, les meilleurs éléments furent Hnatow, qui faiblit dans les dernières minutes, effectua des percées les plus dangereux et un tir superbe à la 41e minute ; Cisowski, qui fut plus efficace en seconde mi-temps, lorsqu'il opéra en pointe ; Battiston qui fut, avec Abderahmane le roi du terrain dans les premières minutes.

Remetter eut fort peu d'ouvrage. Delgado commit de très graves fautes de dégagement. Dosdat et Jurilli furent honnêtes sans plus.

Canova, dispersa son activité. Grabkowiat parut timoré. Nino dangereux sur la fin, fut le reste du temps, neutralisé par Abderahmane.

 

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