OM1899.com

.Article de om.net

du 16 mai 2018

 

Tellement cruel...

Le peuple marseillais avait pourtant répondu présent. Nul doute que les encouragements des supporters de la fan zone de l'Orange Vélodrome ont dû faire écho à ceux des chanceux qui avaient effectué le déplacement à Lyon. Cela n'aura pas suffi. Dans une finale, il y a toujours un gagnant et un perdant. C'est ce qui fait la beauté du sport. C'est ce qui le rend aussi si cruel et si douloureux parfois.

On attendait avec impatience l'entrée en matière des Olympiens. Ils n'ont pas déçu. Déterminés et portés vers l'avant, les hommes de Rudi Garcia sont parfaitement rentrés dans cette finale. Face au bloc madrilène, l'OM a eu la maitrise du ballon. Une première intervention de Steve Mandanda face à Diego Costa, des ballons plutôt bien maitrisés et une première grosse occasion signée Valère Germain après trois minutes de jeu. La charnière centrale composée de Luis Gustavo et Adil Rami a parfaitement répondu aux attentes. Avec un Morgan Sanson très inspiré et un Lucas Ocampos percutant sur son côté, l'OM fait plaisir à voir. Les Espagnols sont bousculés par des Marseillais qui jouent très haut et qui remportent la plupart des duels.

Mais à la 21ème minute, sur une relance de Steve Mandanda dans l'axe, André-Frank Zambo Anguissa rate son contrôle, Gabi récupère le ballon et lance Antoine Griezmann qui ouvre le score (0-1). Le réalisme espagnol est cruel, mais pas autant que la sortie de Dimitri Payet après une demi-heure de jeu. Touché à la cuisse, le capitaine olympien quitte le terrain en pleurs. 27 ans après celles de Basile Boli à Bari, les larmes du capitaine sont insoutenables. Maxime Lopez le remplace, l'OM s'accroche et rentre au vestiaire avec un but de retard.

L'Atlético à l'expérience

La pluie s'est invitée dans cette finale. Les Madrilènes effectuent une bien meilleure entame de période et à la 49ème minute, ils doublent la mise avec une nouvelle fois Antoine Griezmann à la finition. Les Olympiens sont sonnés. Clinton Njie entre en jeu en lieu et place de Lucas Ocampos. L'OM tente de maintenir la pression mais reste vulnérable. Forts de leur expérience, les Colchoneros gèrent la fin de rencontre. A la 73ème minute, Kostas Mitroglou remplace Valère Germain.

L'attaquant grec touchera même le poteau à la 80ème minute. L'OM, qui a renversé tant de rencontres cette saison, ne parviendra pas à changer le cours de la rencontre. Pire, à quelques secondes du coup de sifflet final, Gabi trouve le chemin des filets. 0-3 : le score est sévère.

Après 1999 et 2004, l'OM s'incline donc une nouvelle fois en finale de la C3. Mais les Marseillais n'ont pas à rougir de leur prestation. Leur parcours européen reste exceptionnel. A son arrivée à Marseille, Rudi Garcia avait annoncé deux objectifs : remplir l'Orange Vélodrome et amener l'OM vers les sommets européens. C'est désormais chose faite !

 

----------------------------------------------- 

Article de laprovence.com

du 16 mai 2018

.

IInefficace en attaque, plombé par la sortie sur blessure de Payet :

l'OM a été surclassé par l'Atlético en finale de la Ligue Europa

Les Olympiens n'ont pas fait le poids face à des Madrilènes intraitables en défense et très efficaces dans le secteur offensif (0-3)

Le match : Griezmann a assommé l'OM

Que c'est cruel ! Les Olympiens ont dominé l'Atlético de Madrid en début de partie. Valère Germain a raté une énorme occasion en début de match, seul face à Jan Oblak (4e). Mais Antoine Griezmann a profité d'une erreur technique de Frank Anguissa sur une relance de Steve Mandanda pour ajuster le gardien olympien du pied gauche (0-1, 22e). Un froid réalisme qui a rapidement plombé le moral des Olympiens. Surtout qu'à la demi-heure, c'est sûrement l'un des tournants du match qui a eu lieu avec la sortie sur blessure de Dimitri Payet. Le capitaine olympien, touché à la cuisse, a été contraint de céder sa place à Maxime Lopez (30e).

Mené 0-1 à la pause, l'OM pouvait continuer à y croire au retour des vestiaires. Mais, encore une fois, le réalisme de l'international tricolore Antoine Griezmann a fait très mal à l'OM. Parfaitement servi par Koke dans la surface de réparation, l'international français Antoine Griezmann a trompé Steve Mandanda d'un petit piqué du pied gauche (0-2, 50e). Kostas Mitroglou aurait pu redonner de l'espoir à la formation olympienne en fin de match (81e). Mais sa reprise de la tête a heurté le montant droit de Jan Oblak... En toute fin de rencontre, le capitaine madrilène Gabi a corsé l'addition (0-3, 89e). Le réalisme madrilène a rapidement éteint les velléités de l'OM.

Le joueur : Valère Germain

Il aurait pu être le héros de cette finale s'il avait cadré l'offrande de Payet dès la quatrième minute de jeu... L'avant-centre olympien a finalement laissé la vedette à Antoine Griezmann, avec qui la comparaison fut douloureuse dans la justesse des choix et des courses. Noyé entre les colosses Gimenez et Godin, son calvaire a pris fin à la 71e, avec l'entrée en jeu de Mitroglou à sa place.

La question : l'OM parviendra-t-il tout de même à se qualifier pour la Ligue des champions la saison prochaine ?

Surclassé en finale de la Ligue Europa (0-3), l'OM devra compter sur un faux-pas des Lyonnais samedi soir en Ligue 1 pour se qualifier pour la prochaine Ligue des champions. La (seule) bonne nouvelle de la soirée, c'est que si l'OM parvient à se hisser sur le podium samedi soir, il jouera directement la phase de poules de la Ligue des champions.

La décla : "Ce n'est que le début, nous avons de grandes ambitions" (Frank McCourt)

Après la défaite de son équipe en finale de la Ligue Europa contre l'Atlético de Madrid (0-3), Frank McCourt a fait part de sa déception mais est ravi du parcours de son équipe : "Comme tous les supporters, je suis bien évidemment déçu de notre défaite. Mais, avant tout, je retiens le parcours incroyable de notre équipe pendant cette compétition. Notre équipe a fait preuve d'un engagement sans faille depuis le début. C'est l'OM que j'aime voir ! Cette saison, qui n'est pas encore terminée, a été incroyable. C'est le résultat d'un effort collectif, du travail continu des dirigeants, du staff et bien sûr des joueurs. Je veux les remercier pour le dévouement quotidien dont ils ont fait preuve pour le club. Je remercie aussi chaleureusement les supporters de l'OM qui ont démontré un soutien indéfectible."

L'enthousiasme de l'Américain n'est pas atténué par la défaite, et il rappelle les grandes ambitions de l'OM : "Cette place en finale nous montre que l'OM est capable de grandes choses. Ce n'est que le début. Nous avons de grandes ambitions. Notre but est de construire sur le long terme et de faire de l'OM une équipe capable de remporter des titres chaque année en France et en Europe."

Auteur : Pierre-Antoine Trossero

-----------------------------------------------

 Article de La Provence

du 17 mai 2018

.

 Du rêve à la réalité

Après un excellent début de match et des occasions manquées, l'OM a cédé après un premier but et la sortie de Payet. Logique, mais sévère

On avait rêvé d'un autre monde, où la soirée serait féconde, où la lune serait blonde et où les Marseillais auraient mené la fronde contre cette domination des clubs espagnols qui n'ont plus perdu la moindre finale européenne depuis 2001, sauf lorsqu'ils jouent contre un club espagnol. Un monde où les plus forts ne gagneraient pas, où l'exploit offrirait un lauréat inédit, où l'OM rentrerait dans l'histoire où il a déjà laissé une trace, il y a fort longtemps.

Mais voilà, le rêve s'est heurté à la réalité. Dure réalité. Réalisme froid d'une machine bien huilée, habituée à aspirer l'adversaire et à le poignarder en pénétrant dans la moindre faille. Parce que le haut niveau européen se nourrit d'expérience et en termes de finale, on le savait, l'Atlético est incomparable avec l'OM.

Mais on y a cru et on avait raison d'y croire parce que l'OM a fait honneur à son statut en abordant le match sans peur. Mais sans réussite, sans adresse, sans finalisation de ses bonnes intentions. Il ne faudra pas en conclure, après avoir porté cette équipe au pinacle, que la saison est un échec. La finale perdue n'efface pas le chemin parcouru et la réaction finale, un peu désespérée, désordonnée, aura été conforme au caractère démontré depuis plusieurs mois. Alors qu'à 2-0, on a cru un moment que l'OM pouvait s'effondrer.

L'occasion manquée de Germain

Il est vrai que le but de Griezmann, puis la sortie de Payet, blessé, ont donné un sérieux coup de bambou sur les crânes olympiens et qu'il a fallu dépasser l'heure de jeu pour reprendre espoir. Mince et de courte durée. Encore la dure réalité, que le troisième but, signé Gabi, a rappelée.

C'est avant tout de la première période que viendront les regrets. De cette domination technique et territoriale dont on sait bien depuis longtemps qu'elle ne dérange pas l'Atlético, qui se complaît dans le jeu de contre, mais qui s'est accompagnée d'occasions, nettes, voire très nettes pour l'OM, sur lesquelles la défense madrilène avait été transpercée ou contournée. Dimitri Payet l'avait bien dit mardi soir : il faudrait être efficace. En gros, ne rien gâcher.

Elle trottera sûrement toujours dans la tête de Valère Germain, cette balle de la 4e minute, où, servi dans l'axe par Dimitri Payet, au terme d'un joli mouvement collectif, impliquant Thauvin, l'avant-centre olympien a trop enlevé sa frappe, là où l'on voyait volontiers le tir croisé victorieux. Peut-être l'influence psychologique du gardien, Oblak, à la forte envergure. Impossible de dire quel aurait été le scénario de la suite si l'OM avait vite ouvert le score, mais le match aurait été différent ; tactiquement, l'Atlético aurait dû sortir de sa zone de confort. L'OM l'aurait mérité en récompense de son début de match réussi, tant dans la récupération du duo Sanson-Anguissa que dans les initiatives, même si, la frappe d'Adil Rami n'allait pas être cadrée, quoique très proche et celles de Bouna Sarr et Dimitri Payet sans danger.

Le doublé de Griezmann

Mais le danger n'avait été non plus l'apanage de l'équipe espagnole fidèle à son cynisme et qui allait profiter de la seule erreur marseillaise : une relance risquée de Mandanda dans l'axe et un contrôle raté d'Anguissa, ouvrant une voie royale à Antoine Griezmann qui n'en demandait pas tant pour ouvrir la marque.

Son doublé sera survenu au moment où l'OM craque toujours : à la reprise. Et avec une telle facilité que cela a sonné comme une sentence définitive. 2-0, c'était cuit face à une telle machine. Il y a bien eu un beau coup de tête de Mitroglou sur le poteau, mais rien de bien méchant pour les Espagnols. La déception est grande et le score trop lourd.

Mais on a envie de revoir cette équipe, renforcée, vivre une autre aventure européenne. Elle nous aura fait vibrer.

Auteur : Mario Albano

-----------------------------------------------

Boulette et mauvais choix

 

Mandanda, auteur d'un renvoi hasardeux, et Anguissa, qui a foiré son contrôle, ont tué le bon début de l'OM qui ne s'en est jamais vraiment remis

C'est une action anodine qui se répète à chaque match. Une passe en retrait du défenseur central vers son gardien de but pour relancer tranquillement en repartant de l'arrière sur de bonnes bases. Rudi Garcia inculque ce principe à ses ouailles depuis son arrivée à la tête de l'OM, en octobre 2016. "On prend des risques, ça nous permet de mettre à mal l'équipe adverse, même si on a du déchet", nous expliquait le technicien à Lausanne, en préparation estivale. Dix mois plus tard, son équipe a payé cash cette envie inaltérable de ressortir le ballon proprement et de jouer.

Un mauvais choix de Steve Mandanda couplé à une grossière boulette technique de Frank Anguissa ont gâché l'excellent début de match des Olympiens. Antoine Griezmann n'en demandait pas tant. La flèche de l'Atlético de Madrid a profité de l'aubaine pour s'en aller crucifier le portier qui, hier, disputait son 85e match européen avec l'écusson Droit au but sur le blason.

En dépit de cette riche expérience, l'international a fait ce qu'on interdit aux poussins : une relance plein axe, à 20 mètres de son but. Surpris par cette transmission, Anguissa a réagi trop tardivement et effectué un contrôle du tibia. Il avait pourtant le temps pour exécuter le geste juste, le ballon lui venant dessus et son adversaire immédiat, Gabi, se trouvant assez loin. Mais le Lion indomptable (22 ans) s'est troué alors qu'il possède une belle technique et n'est pas seulement un monstre physique décrit un peu hâtivement par beaucoup. Peut-être à cause de la pression enveloppant cette finale, ce rendez-vous à nul autre pareil.

Un sacré coup derrière la tête

Cette ouverture du score se révèle terrible et cruelle pour les deux Olympiens : le premier passait une première période pépère, pendant que le second était tentaculaire à la récupération. Une fraction de seconde plus tard, tous les efforts consentis jusqu'alors s'étaient évanouis, Thauvin et ses camarades prenant un sacré coup derrière la tête. Ils ne s'en sont jamais vraiment remis. Après cette double boulette fatale, ils n'ont plus réussi à sortir la tête de l'eau. Ils ne sont pas parvenus à porter la menace sur la cage de Jan Oblak, avant d'avoir le moral un peu plus en berne, avec la sortie sur blessure de Payet à la demi-heure de jeu (lire en pages suivantes).

C'en était trop pour cet OM face à ces diables de Rojiblancos, monstres de sang-froid et de cynisme. Mandanda est allé, par la suite, chercher une deuxième fois le ballon au fond de ses filets, de nouveau puni par Griezmann au tout début de la seconde mi-temps (49), puis une troisième par Gabi en toute fin de match (89). Ce Parc OL est décidément un gazon maudit pour lui. Le 17 décembre dernier, dans un match au sommet face à l'Olympique Lyonnais, il avait commis une terrible faute de main dès les premières minutes sur un coup franc de Nabil Fekir, mettant son camp dans de sales draps et le contraignant à courir - vainement - après le score pendant toute la rencontre.

Si, cette fois, il n'est pas le seul coupable, Anguissa voyant aussi sa responsabilité engagée, l'ancien Havrais, qui remplaçait un Pelé héroïque en demie, ne gardera pas un bon souvenir de son dernier match de la saison avec l'OM.

Lorsqu'il a récupéré sa médaille lors de la cérémonie protocolaire, il avait le masque des mauvaises soirées. Anguissa, lui, a immédiatement enlevé la breloque. Même si dix ans les séparent, ils ont tous deux payé pour apprendre.

Auteur : Fabrice Lamperti

-----------------------------------------------

Nous avons laissé passer notre chance 

À la fin de la rencontre, Rudi Garcia est revenu en conférence de presse sur les différents faits du match

Malgré l'ampleur du score, y a-t-il de la frustration ?

Rudi Garcia : Nous avons laissé passer notre chance en première période parce qu'on a la meilleure occasion et qu'on a fait une erreur de relance et de construction sur un départ d'action qui nous a coûté d'être menés au score et, contre l'Atlético, il ne faut pas être mené. En deuxième période, ils ont haussé leur niveau, ça a été difficile pour nous. Je regrette que nous n'ayons pas eu la chance de réduire l'écart et de rouvrir le match, avec la tête de Mitroglou sur le poteau. Le score est trop sévère vu la physionomie du match mais la meilleure équipe a gagné, celle qui a le plus d'expérience. C'est une grande équipe rompue à ce genre de matches. Nous n'avons pas à rougir de cette défaite. Nous n'avons pas pu inverser ou compromettre la hiérarchie.

La sortie de Payet a été le tournant ?

Rudi Garcia : L'histoire de notre finale, c'est aussi trois, quatre joueurs blessés, pas sûrs d'être à 100 %. Il faut faire des choix, mettre Dimitri ou Bouna Sarr qui est sorti en championnat il y a cinq jours et puis d'autres qui pouvaient entrer mais n'étaient pas sûrs de durer, comme Mitroglou ou Rolando. Sur de tels matches, il faudrait avoir tout le monde à 100 % de ses capacités. Perdre Dimitri, ça a été préjudiciable. Il était prévu de faire d'autres changements mais comme nous étions menés, il était logique de faire entrer Max Lopez, puis deux attaquants. Et malgré cela, nous n'avons pas pu marquer un but à l'Atlético.

Même diminué, Dimitri a fait une passe qui aurait pu être décisive à Valère Germain. Et nous avons perdu aussi notre merveilleux tireur de coups de pied arrêtés alors que nous savions que nous pouvions embêter l'Atlético sur ce genre de phases. Nous espérions qu'il serait proche des 100 %. Il allait mieux de jour en jour mais il avait une appréhension ; ça n'a pas empiré mais il était trop juste pour être à 100 %. Sur ce genre de match, c'était un risque à prendre.

Pourquoi la sortie de Lucas Ocampos ?

Rudi Garcia : Il est généreux, il a fait une belle première période comme toute l'équipe. Ce n'est pas le problème d'un joueur ou d'une autre mais l'Atlético a haussé son niveau et on a vu toute sa qualité.

Sur le but, les responsabilités sont-elles partagées entre Mandanda et Anguissa ?

Rudi Garcia : Ce n'est pas très important, le mal est fait, Griezmann en a profité. Je pense que oui, les torts sont partagés.

Ce match a-t-il mis en exergue le manque d'un grand attaquant ?

Rudi Garcia : Il était difficile de faire jouer Mitroglou. Mais n'oublions pas que nous avons joué 61 matches, il est normal que les organismes aient souffert. Ce n'est pas le problème d'avoir eu un attaquant différent. Avec ce groupe-là à 100 % nous aurions pu rivaliser plus longtemps avec ce monstre qu'est l'Atlético. Nous avons appris aussi, avec nos jeunes joueurs, comme Maxime Lopez, Jordan Amavi ou Franck Zambo-Anguissa. On a envie de revivre ça, ce match n'enlève rien à notre formidable épopée. Nous avons su rendre fier le peuple marseillais et mis une grande partie de la France derrière nous.

Auteur : Mario Albano

-----------------------------------------------

Les larmes de Payet

Souffrant de la cuisse, le Réunionnais est sorti dès la 32e minute, en pleurs. Triste

Il avait pourtant bien démarré, Dimitri. Une remontée de balle parfaite, une combinaison astucieuse avec Florian Thauvin, puis une passe en profondeur millimétrée pour Valère Germain, malheureusement maladroit sur cette action. Björn Kuipers avait donné le coup d'envoi depuis seulement quatre minutes. On pensait alors que les soucis musculaires du capitaine olympien étaient derrière lui.

Souffrant d'une petite gêne à la cuisse, le Réunionnais n'avait en effet pas participé au match nul (3-3) concédé à Guingamp, vendredi. Il avait suivi la partie depuis les tribunes du stade de Roudourou.

Le milieu offensif a dû quitter ses partenaires prématurément

Oui mais voilà, les douleurs se sont très vite réveillées et "Dim" a progressivement ralenti. Au point de ne plus avancer. Impossible, donc, pour lui, de prendre le jeu à son compte. La différence devenait alors frappante avec ses partenaires, notamment avec un Lucas Ocampos monstrueux physiquement. Un tracas pour Rudi Garcia, inquiet. Le scénario catastrophe était en train de se dessiner pour l'ex-Hammer et l'OM, d'autant que de l'autre côté du rectangle vert, Antoine Griezmann allait passer par là pour trouver le chemin des filets (21). Voyant son meneur de jeu souffrir, l'entraîneur olympien a alors tranché : Maxime Lopez est parti s'échauffer, pour finalement le remplacer juste après la demi-heure de jeu. Dimitri Payet venait de s'écrouler près du rond central, en pleurs. Cette soirée pouvait être la sienne, elle sera finalement l'un des moments les plus difficiles de sa carrière.

Un vrai coup dur. L'ancien Lillois rejoignait le banc de touche sans parvenir à sécher ses larmes. Ses partenaires sont bien venus le réconforter, à l'image d'un Luiz Gustavo qui l'a pris dans ses bras comme un "hermano" (un frère). Griezmann, aussi, s'est précipité vers lui pour l'embrasser. Les deux hommes se connaissent évidemment très bien pour avoir souvent été partenaires sous le maillot bleu, notamment durant l'Euro-2016.

Grand artisan de l'épopée européenne 2018 de cet OM (il fut excellent face à Bilbao, Leipzig et Salzbourg), le milieu offensif de 31 ans a donc dû quitter ses partenaires prématurément. Reste à savoir, maintenant, si cette blessure n'hypothéquera pas ses chances de participer au Mondial en Russie. Réponse ce soir...

Auteur : Alexandre Jacquin

-----------------------------------------------

Germain, c'était galère

L'attaquant olympien a raté une très belle occasion à la 4e minute. À ce niveau, ça ne pardonne pas

Il aurait pu être le héros. Pour le symbole, il faut avouer que cela aurait été beau. Valère Germain, fils de Bruno, l'un des guerriers de l'entrejeu olympien des années 90, géant de l'OM version 2018 : ça aurait eu de la gueule. Du Vieux-Port au Parc OL, de Marseille à Lyon, tout un peuple, uni sous la bannière bleue et blanche, en a rêvé. Le hic, c'est que ce n'est pas vraiment comme ça que s'est déroulée cette maudite soirée...

Au stade des Lumières, l'espoir s'est très vite éteint. Tout le monde y a cru, pourtant, quand le champion de France 2 017 s'est présenté seul face à Oblak, dès la 4e minute. Parfaitement lancé par Payet, qui avait combiné avec Thauvin, l'ancien Monégasque n'a pas trouvé le cadre.

Dans ce genre de rencontre de très haut niveau, la différence se fait sur des détails. Celui-ci en était un énorme. L'ex-pensionnaire de l'ASM ne s'est, par la suite, plus jamais retrouvé en position de marquer, quand bien même il a bien joué le coup deux minutes plus tard sur une reprise de volée de Rami (6).

En moins de vingt minutes, Mitroglou a été plus dangereux

Et après ? Plus rien. Il faut dire, aussi, que les opportunités offensives de l'escouade provençale se sont faites de plus en plus rares. Parmi les supporters de la maison bleue et blanche, beaucoup ont alors repensé à l'une de ses précédentes occasions vendangées, lors du retour à Salzbourg (2-1), en début de seconde période. Si "Rolando Zizou", comme l'a surnommé Sertic par la suite, n'avait pas surgi à la 116e minute, l'OM n'aurait jamais disputé cette 5e finale européenne de son histoire. Le loupé de Germain n'avait donc finalement pas eu de fâcheuse conséquence ce soir-là, à la différence d'hier, dans la capitale des Gaules.

On ne saura jamais à quoi aurait ressemblé la suite de cette rencontre si le Marseillais né en avril 1990 avait ouvert le score... Les regrets resteront donc éternels.

Sifflé par la colonie bleue et blanche au moment de son remplacement par Kostas Mitroglou, il a donc lui aussi traversé ce rendez-vous comme un cauchemar. Un calvaire, un supplice. Loin, bien loin de ses débuts à l'OM, le 27 juillet 2017, face à Ostende (4-2) au Vélodrome. Le coup d'envoi estival de cette épopée continentale avait été flamboyant. Auteur d'un triplé, Germain rimait alors avec Papin.

Ça n'a néanmoins pas duré. Ce qui ne veut bien sûr pas dire qu'il a réalisé un exercice décevant : avec 18 réalisations à son compteur toutes compétitions confondues, il a même battu son record personnel en une saison (17, l'an dernier, sur le Rocher). Il a aussi scoré lors de matches importants (ASSE, Monaco, Nice).

Le valeureux Valère laisse néanmoins une impression étrange : celle de ne pas être franchement à sa place à la pointe de ce système en 4-2-3-1. Hier, encore, c'était donc galère pour lui, surtout face au costaud tandem Gimenez-Godin. N'ayant jamais pesé sur eux, son rôle a été très limité.

On a d'ailleurs vu la différence quand il a passé la main à Mitroglou, à un peu moins de vingt minutes du coup de sifflet final. Un laps de temps durant lequel le Grec est parvenu à se mettre en évidence en gagnant un duel de la tête face à Godin (81). Malheureusement pour l'OM, son coup de boule bien senti a heurté le poteau d'Oblak. Cruel : les Marseillais n'étaient alors menés que 2-0 et auraient pu reprendre espoir.

Ceci dit, pour recommencer à rêver, il faut aussi avoir des joueurs qui ne font pas n'importe quoi lorsqu'ils se retrouvent en position de frappe. Évitons là de parler de l'extérieur en touche de Njie (87) et concluons par une évidence : il serait bon de trouver un renfort de poids en attaque cet été !

Auteur : Alexandre Jacquin

-----------------------------------------------

Griezmann, le Roi de Lyon

Auteur d'un doublé, le Français a été le bourreau de Steve Mandanda et sa bande

L'Atlético de Madrid n'en demandait pas tant pour gagner la troisième Ligue Europa de son histoire après les sacres de 2010 et 2012. Orphelins de Diego Simeone, suspendu et privé de banc de touche, mais bien présent en loge pour observer ses ouailles et exulter sur leurs buts, les Colchoneros n'ont pas pour autant oublié leur football. C'est même dans leur plus pur style et dans leur système préférentiel qu'ils sont venus à bout des protégés de Rudi Garcia.

Sans le bouillant Cholo donc, mais avec l'imposant Mono German Burgos, serein sur son aire technique. Et, surtout, grâce au redoutable Antoine Griezmann. Auteur d'un doublé plein de maîtrise, l'international français de 27 ans a été le véritable bourreau de l'OM. Un club qu'il apprécie depuis l'enfance, raison pour laquelle certains se demandaient s'il ne jouerait pas avec le frein à main... C'était mal le connaître. Car hier, dans un Parc OL acquis à la cause olympienne avant de devenir le jardin rojiblanco, il n'y avait clairement pas de place pour les sentiments. Surtout pas pour lui, et encore moins dans sa situation actuelle : à 27 ans, il attendait surtout de soulever le premier trophée de sa carrière (on zappe volontairement la Supercoupe d'Espagne). C'est désormais chose faite. Maintenant, il pourra penser (ou pas) au FC Barcelone et à sa cour insistante.

Ses cinquième et sixième buts de l'épreuve

Un feuilleton qui a failli éclipser sa finale, mais qui ne lui a pas fait oublier ses priorités. À l'image de son premier but, intervenu à la suite d'un mauvais contrôle de Frank Anguissa. Bien servi par Gabi, le capitaine, "Grizou" n'avait plus qu'à attendre que Steve Mandanda se couche pour ajuster son coéquipier en sélection avec un sang-froid remarquable (21). Tout heureux, il pouvait exploser de joie. Pour son deuxième but de la soirée, marqué au retour des vestiaires, l'ancien de la Real Sociedad, décalé avec précision par Koke, a déboulé plein gaz depuis le côté droit, grillant la politesse à Jordan Amavi, avant de faire parler son talent pour piquer le ballon au-dessus du portier marseillais (49). Ses cinquième et sixième buts de l'épreuve.

À 0-1, c'était déjà compliqué pour l'OM. Mais à 0-2, c'est devenu clairement injouable. À l'expérience, jouant à sa main dans un registre qu'il maîtrise mieux que n'importe quelle autre équipe, l'"Atleti" n'avait plus qu'à dérouler. Après l'expérimentation d'un système en 4-4-2 en losange, samedi à Getafe, les Madrilènes, revenus à leur schéma traditionnel en 4-4-2 à plat, ont accéléré quand ils le souhaitaient, appuyé là où ça faisait mal dès qu'ils le décidaient. Il n'y avait rien d'étonnant à les voir laisser l'OM prendre le jeu à son compte en début de match (61 % de possession à la pause, 54 % en fin de rencontre).

Jan Oblak, lui, n'a quasiment rien eu à faire de la partie. Vigilant jusqu'au bout, comme sur le missile décoché par Amavi (84), le phénomène slovène aurait pourtant pu être battu par la tête de Mitroglou, mais il a été sauvé par son montant droit (81).

Avant cela, Diego Godin "Skywalker" s'était retrouvé à deux doigts de mettre sa tournée, mais sa tête a flirté avec les bois de Mandanda. Angel Correa avait fait parcourir quelques frissons et "Grizi" a continué de se régaler. Le natif de Mâcon était même à l'origine du troisième but des Colchoneros en lançant Diego Costa dans la profondeur, avant que Gabi ne parachève le succès (89) des hommes du tandem Simeone-Burgos.

Fernando Torres, le monument du club espagnol (sur le départ), pouvait prendre la place du Petit Prince de Madrid pour les dernières secondes. Élu meilleur joueur de la finale, Antoine Griezmann était bel et bien le Roi de Lyon.

Auteur : Jean-Claude Leblois

-----------------------------------------------

 Bleus à l'âme et larmes de sang

Malgré la défaite, dans les tribunes, l'armée marseillaise a démontré qu'elle est bien la plus "fada d'Europe"

Deux coups d'un "Grizou" flamboyant, les pleurs d'un Payet pourtant prêt à aller au charbon, mais blessé à la cuisse et à l'âme... Soudain, le Parc OL, d'abord appelé "stade des Lumières", a vu basculer des centaines de milliers de supporters à travers le monde dans l'ombre des ténèbres. Dans les méandres des finales perdues et qui se ressemblent amèrement.

Chacun ira de la sienne : "Y'avait qu'à, fallait qu'on" pour les cérébraux mi-regret mi-remord, "maintenant faut tomber Amiens et espérer un faux pas des poulains de Jean-Michel" pour les matheux placides, "oh mais mon vier aaahhhh" pour les moins poétiques, "regrets éternels au crépuscule d'une saison somme toute incroyable", pour les plus philosophes. D'emblée, pourtant, le match des supporters avait été plié. Certes, les "bleu et blanc" occupaient les deux tiers du stade quand les Madrilènes multipliaient les "clapping" sur moins d'un virage. Mais tout de même, qui pourra nier que l'armée bleue et blanche est la plus vaillante d'Europe ?

Les fanas Colchoneros projetés dans les cordes

Juste avant le coup d'envoi, alors que les noms des stars marseillaises s'envolaient dans le ciel lyonnais, poussés par ces "fadas" groupés dans la tribune Sud et au-delà, à l'opposé, ceux des joueurs madrilènes étaient étouffés, enterrés, littéralement emportés par un torrent de sifflets. Les fanas Colchoneros projetés dans les cordes, le virage marseillais tentait le K.-O. technique.

Après avoir mis le feu, au sens figuré du terme, d'abord en organisant un barbecue dans le pré longeant le Parc OL puis devant l'entrée de leur virage, enchaînant les chants et les "moulons" bon enfant pendant près de deux heures, les Marseillais embrasaient, au sens propre cette fois, le virage sud. À l'entrée des joueurs notamment en craquant plusieurs dizaines de "fumis" - dont certains ont été très bêtement jetés sur le terrain et sur les stadiers - attirant à leurs pieds une centaine de gendarmes mobiles. Idem en fin de match, ce que l'UEFA ne manquera sans doute pas de sanctionner lourdement.

La clameur venait tout balayer

Pour autant, à chaque touche obtenue, à chaque coup de sifflet de travers, à chaque carton jaune resté au chaud dans la poche de l'arbitre, à chaque passe en profondeur, la clameur venait tout balayer sur son passage, mystifiant les "blanc et rouge".

Oui mais voilà, dans l'arène rectangulaire, les Madrilènes manient la banderille. De celles qui font couler, sans pitié, des larmes de sang et laissent des bleus à l'âme.

Auteur : Romain Capdepon

 

 ----------------------------------------------

 

  -----------------------------------------------

 

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.