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Résumé Le Provencal

du 20 novembre 1950

L'O.M. A REALISE UN TRES BON MATCH A LENS

Les Marseillais ont laissé une excellente impression

au public nordiste (score 1-1)

Par Téléphone, de notre envoyé spécial : Raymond GIMEL

LENS - Joué sur un terrain gras, devant une bonne assistance (1.741.290 francs de recette pour 11.010 spectateurs) cet OM - Lens nous valut une rencontre de fort honnête qualité sur le plan technique et riche d'intensité au point de vus spectaculaire.

Le résultat nul (1-1) qui a sanctionné est très légèrement avantageux pour Lens.

Il convient en effet de souligner que si l'équipe nordiste eût pour elle le dernier quart d'heure de chaque mi-temps, l'O.M. manifesta une assez évidente supériorité durant les autres périodes de jeu, c'est à dire pendant une heure.

Je dis bien "supériorité" et non point "domination territoriale" puisque aussi Lens bénéficia de onze corners contre deux.

La formation marseillaise pratiqua un football rapide, fait de demi-volée en défense, tandis que Flamion et Alarcon recouraient en attaque à des déviations de balle de la tête et à des passes croisées.

Devant une équipe lensoise très légère, l'O.M. s'imposa sur ce terrain lourd, par ses qualités athlétiques et sa plus grande maturité.

Seul, l'absence de réalisateurs en attaque, lui valut de e faire remonter au score et de concéder un mal nul alors que sa victoire eût dû se solder par deux buts d'écart.

Rodriguez arrière central

Alarcon avant centre

Comme "Le Provencal" et "Le Soir" l'avaient annoncé avant le départ pour Sochaux, en dépit des dénégations acerbes de tel ou tel, l'O.M. aligna une formation au sein de laquelle Rodriguez joua arrière centrale et Johansson demi-aile. La ligne d'attaque était ainsi composée : Bouchouk, Flamion, Alarcon, Ekner, Zboralski.

Lens présente l'équipe qui avait triomphé du Stade Français.

Dès le départ, Flamion et Alarcon, qui opérait alors légèrement en retrait parurent s'entendre comme larrons en foire.

L'O.M. élabora grâce à ces deux joueurs, d'excellents mouvements offensifs, qui se terminèrent successivement par une reprise de volée de Zboralski (3me minute), une tentative lointaine de Flamion (10me minute), un achat à ras de terre de Flamion (11me minute), deux tirs trop mous d'Alarcon et de Bouchouk (12me et 13me minutes).

A la 16me minute, l'O.M. laisse passer une nouvelle occasion de conclure. Flamion après avoir pris à contre pied la défense lensoise servit Bouchouk seul à l'aile droite. Celui ci, au lieu d'aller vers les buts, remit la balle au centre.

A l'issue de la première demi-heure de jeu, on constatait que l'O.M. s'était crée les occasions les plu nombreuses, mais que somme toute Lens s'était montré le plus dangereux.

En ce début de match, en effet, le petit ailier gauche Levandowski donna du fil à retordre à Abderrahmane et Rodriguez dut recourir à un corner pour mettre un terme à une échappée de Granier.

Johansson étant occupé à marquer Granier et Haddad ayant fort à faire avec Louis, qu'il neutralisa d'ailleurs, les inters de l'O.M. reçurent la balle presque constamment de leurs arrières.

A dire vrai, seul Flamion effectua son travail de pourvoyeur, il y excella, une fois nouvelle, s'imposant comme le régulateur de la ligne d'attaque et son élément le plus dangereux.

Il faut noter aussi que Flamion ne trouva pas en Carré un garde du corps très vigilant. L'ex-Lillois n'a pas changé, il préfère attaquer que défendre.

L'O.M. ouvre le score

Le bit de l'O.M. fut réussi à la 30me minute

Sur un dégagement de Salem, Alarçon, en position d'inter gauche, dévia de la tête en avant, vers Flamion qui, démarqué, porta la balle pendant vingt-cinq mètres, résista au retour de deux adversaires et battit d'un shot du droit très précis, Duffuler, tardivement sorti

Lens se déchaîne

Un quart d'heure

Ce but eût le don de piquer au vif les joueurs lensois, qui se déchaînèrent littéralement pendant le dernier quart d'heure de cette première mi-temps et acculèrent l'O.M. devant ses buts.

Libérati fut constamment sollicité. Sur un shot en coin de Quaino (40me), le goal marseillais sauve le but par un plongeon magistral.

A la 41me minute, à la suite d'un corner, Ludo marqua de près mais la balle était sortie des limites du jeu et l'arbitre refusa justement le point.

On s'aperçut d'ailleurs, durant cette période que Carré était le grand pourvoyeur des attaquants lensois.

L'O.M. laisse passer sa chance

Il est permis de dire que le match se joua à la 40ème minute.

A ce moment, en effet, Bouchouk expédia en avant une balle.

En voulant intercepter celle-ci, le demi-lensois Anesi la mit bel et bien dans les pieds de Flamion qui, voulant placer son tir, shoota sur le montant vertical droit. Si Lens avait mené 2-0 nul doute que la victoire de l'O.M. eût été acquise.

Au demeurant, durant la majeure partie de cette seconde mi-temps, l'O.M. conduisit les opérations.

Ses attaquants étant de petite taille - à l'exception de Louis - Lens eut le tort de ne pas maintenir la balle à terre, il eût dû, aussi alerter plus souvent Levandowski, son avant le plus dangereux, au lieu de vouloir passer par le centre.

L'O.M. continua donc de jouer mieux sans toutefois, mettre à profit son avantage. Des balles furent amenées ou centrées devant les buts et demeurèrent inutilisées.

Et Lens tout en recevant une leçon de football, se permit de mettre à l'ouvrage, à trois reprises, Liberati.

A la 52eme minute, il dévia, au pris d'une splendide détente, un tir de Carré. A la 71ème minute, il s'aplatit devant Levandowski. A la 76ème, sur un shoot de Quaine, il plongea et mit la balle en corner. En ces trois circonstances, Libérati sauva son équipe.

Lens égalise

Le goal marseillais fut moins heureux à la 78ème minute. Servi par Carré à l'aile droite. Quaino feinta Salem qui tomba, centra sur Ludo, qui dans la surface, loba de la tête Libérati, qui était sorti prématurément.

A la décharge de Libérati, soulignons que Ludo, démarqué, était seul devant lui.

En dépit des encouragements d'une foule délirante, Lens ne put dans les dernières minutes, forcer la décision.

Au reste, une victoire Nordiste eût été profondément injuste.

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"Nous aurions du nettement gagner"

dit ROESSLER après le match

Lens(de notre envoyé spécial) - Après le match Roessler déclarait : " nous aurions dû gagner par trois buts d'écart ..."

En fait, si l'équipe marseillaise laissa à Lens une excellente impression, si elle pratiqua un football rapide, si elle plût par sa solidité, elle fit preuve de son habituelle mièvrerie au moment de conclure.

Flamion fût une fois encore, le meilleur élément de l'attaque. Il fut partout, attaqua, défendit, couvrit un terrain immense. Il marqua le seul but marseillais et fut bien près d'en inscrire un second.

Après lui, Alarcon mérite d'être cité. Il manqua de combativité. Son action n'est pas constante. Mais quelle classe. Il réussit quelques services qui, normalement utilisés, eussent dû amener des buts.

Bouchouk manqua des occasions, mais travailla avec opiniâtreté. Zboralski, promu ailier gauche, fit preuve de sa coutumière bonne volonté, toujours inefficace. Ekner - si l'on excepte un intelligent dédoublement avec Alarcon en seconde mi-temps - passa inaperçu.

Dans la ligne des demis Haddad eût le mérite de neutraliser Louis, qui était considéré comme le plus dangereux des attaquants lensois.

Johansson, visiblement mal à l'aise, en début de partie, à son poste de demi-droit, se reprit bien par la suite et, sans étaler son habituelle maîtrise, fit un match satisfaisant.

Salem fut le meilleur des trois arrières. Il fit preuve d'une extraordinaire vitalité. Quel dommage que Quaino ait surpris sa vigilance sur le but lensois.

Rodriguez fit, lui aussi une très bonne partie.

Levandowski - adversaire de petit gabarit - rapide et incisif hargneux, donna du travail à Abderrahmane qui, en tout été de cause, se tira fort convenablement d'affaire.

Liberati fit un grand match, en dépit du but qu'il encaissa et sur lequel sa responsabilité est partiellement engagée.

Lens valut surtout par ses arrières Marresch et Kryski qui, sans être de première force, ont le mérite d'orienter avec application leurs dégagements.

Levandowski fut l'attaquant le plus en vue. Carre fut un excellent pourvoyeur, qui négligea le coté défensif de son rôle.

Mais aucun élément ne s'imposa vraiment dans la formation nordiste qui parce qu'elle compte cinq joueurs inexpérimentés et ne possède pratiquement pas de réserve, ne ma parait pas appelée à gagner de nombreuses places.

On y joue agréablement, on s'y applique. Mais la Division nationale exige d'autres qualités.

L'entraîneur Dupal doit se contenter des moyens du bord...

"Le match nul me satisfait" m'a-t-il dit

Raymond GIMEL

 

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