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Résumé Le Provencal

du 02 octobre 1950

Les défenses de l'O.M. et du Stade

"hypnotisent" les attaques et les deux équipes*

partage les points (0 à 0)

Lorsque M. Defossé appelle les deux équipes, il y a environ 18.000 spectateurs dans les tribunes et les gradins du stade vélodrome. L'Olympique joue avec Flamion, c'est à dire : Libérati ; Abder, Salem ; Hadad, Johansson, Scotti ; Dard, Flamion, Sboralski, Ekner, Bouchouk.

A la 6e minute, nous notons une belle attaque olympienne, Ekner lance Bouchouk qui donne le cuir à Flamion, ce dernier part dans le trou mais Colonna sauve ses bois en danger.

A la 2e minute Breziak dit Robic, se montre dangereux, Johansson dégage. Cinq minutes plus tard Colonna commet une faute, il dégage mais Sboralski reprend la balle, mais tire à coté.

Jusqu'à la mi-temps, les avants phocéens dominent, mais ils se révèlent toujours imprécis dans les essais.

Bouchouk manque la cage à la suite d'une combinaison, Bouchouk - Ekner, Flamion botte brillamment, Colonna s'élance et dévie en corner.

A la reprise, Sboralski touche Gregoire au talon, mais cela n'est pas grave.

A la 49e minute Beaucomont, l'ailier filiforme s'échappe et vient inquiéter le keeper olympien.

Les avants de pointe locaux semblent embarrassés par la balle et ne savent quelle direction lui octroyer.

A la 52e minute Dard réussit un rush extrêmement dangereux mais son bolide s'écrase sur les filets (extérieur) du stade !

Six minutes plus tard, coup dur pour l'O.M., Abder claqué s'exile à l'aile droite, tandis que Sboralski passe à l'arrière droit.

A la 65e minute Hadad envoie un tir violent très au-dessus des bois.

Les deux équipes à présent paraissent satisfaites du résultat. Le partage des points leur convient.

A la 72e minute, Marseille rate sa seule occasion d'ouvrir le score. Flamion dans sa foulée expédie un tir très tendu qui heurte la barre.

Les avants de part et d'autre sortent de leur torpeur ; Abder et Flamion (79e) shootent, Colonna dégage du poing, puis bloque.

Enfin à la 88e minute Vernier sur centre de Brezniak "loupe" l'unique chance stadiste. Alors que Libérati était battu, la balle du Parisien s'écrase sur la barre.

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Recette

3.152.125 francs pour 18533 spectateurs

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Alain DELCROIX

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Quand les avants somnolent...

Nous avions raison hier d'envisager une nette domination des défenses sur les attaques.

Nous pensions qu'elles prendraient le dessus sur les canonniers, mais nous ne croyons pas qu'elles les écraseraient littérairement.

Combien avons nous noté de shots dignes de ce nom ? Pas une dizaine en tout. Cette stérilité est désespérante car jusqu'à preuve du contraire le jeu de la balle ronde consiste à marquer des buts. La lanterne à la main, comme Soubise, les dirigeants marseillais cherchent leur attaque et ne la trouvent pas.

En première mi-temps le jeu dans l'ensemble fut pauvre, aérien, sans mouvements de style, les deux teams manquant de flamme et d'allant.

Durant les 45 premières minutes Ekner et Flamion donnèrent à leurs avants de pointe plusieurs balles à suivre qui ne furent pas utilisées. Par la suite ces deux hommes tentèrent encore de faire quelque chose mais ils ne furent pas soutenus par leurs camarades.

Ekner a eu à son actif plusieurs shots dangereux. Flamion trois percées spectaculaires en dribblant maints adversaires. Les hommes de pointe ne les aidèrent vraiment pas.

A.D.

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CE QU'ILS DISENT

GREGOIRE : "Donnez-nous EKNER !"

Jean Gregoire, après la partie ne tarissait pas d'éloges sur le compte de Johansson et Ekner.

"Vraiment cet Ekner est un grand bonhomme. Son jeu m'a vraiment impressionné. Donnez-nous un garçon comme ca et vous verrez notre attaque. C'est un inter de très grande classe ! "

Gregoire et Johansson

Le Stade remplace le C.O.R.T., il s'est fait le spécialiste des matches nuls. A Marseille on peut dire que c'est encore sa défense qui lui a permis de l'arracher.

Son attaque est assez invertébrée, incolore, sauf en ce qui concerne Brezniak très actif et Rodriguez excellent technicien. Par contre ka défense forme un bloc très homogène et d'une solidité à toutes épreuves, Jean Gregoire en est l'âme. Il a fait preuve d'une autorité magnifique et d'une clairvoyance sans défaillance. Colonna a de la "vista" et une audace efficace. Gaulon est un marqueur impitoyable mais abuse d'irrégularités. Vernier est très dangereux en attaque. La défense phocéenne est à l'abri de tout reproche. Elle a accompli son devoir de façon impeccable.

Johansson en fut l'élément dominant, toujours très sobre. Il s'est montré un sbire impitoyable pour Johansson qui a été réellement muselé. (Son premier shot il ne put le tirer qu'à la 76e minute). Jusqu'à sa blessure Abder par ses placements et des dégagements s'avéra remarquable.

A.D.

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IL FAUT LE DIRE

L'O.M. N'AIME PAS LA CRITIQUE

Il n'y a que la vérité qui fâche. L'O.M. n'aime pas la critique, surtout si celle-ci est justifiée.

Après notre compte rendu du match Le Havre - l'O.M. un dirigeant marseillais, M. Gratian, qui, d'ailleurs, n'avait pas assisté à la rencontre, était venu "insister auprès de nous" pour qu'à l'avenir nos articles soient moins sévères.

Devant notre refus de céder à la pression quelconque, l'O.M. décida de nous interdire l'accès de ses vestiaires et de ses séances d'entraînement. Mesure petite, mais somme toute normale : dans ses vestiaires, l'O.M. est chez lui.

Nos lecteurs furent-ils, à cause de cette mesure, moins bien informés ? Au contraire.

Et, nous continuâmes notre travail, en toute objectivité sans souci de plaire ni de déplaire aux dirigeants de la place Félix Baret. En les ignorant tout simplement et en continuant de défendre les intérêts d'un public payant.

Hier, l'O.M. - outrepassant ses droits - nous a fermé la porte qui donne accès aux vestiaires marseillais et aussi à ceux de l'équipe visiteuse.

M. Malaud, présidant du Stade Français s'était pourtant déclaré décidé "nous recevoir".

Au demeurant notre carte de presse nous a été délivrée par la Fédération et non par l'O.M.

A la Fédération et au public de juger.

Raymond Gimel

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Résumé L'Equipe

du 02 octobre 1950

 

 

 

 

 

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