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Résumé Le Provencal

du 28 mars 1949

LE PUNCH A MANQUE AUX AVANTS DE L'O.M.

et le Stade dominé a assuré sa victoire

grâce à une échappée de Christiansen

(De notre envoyé spécial : Lucien D'APO)

PARIS (par fil spécial) - Il restait cinq minutes à jouer, Cesare Benedetti, en retrait, d'une ligne d'attaque qui jouait sa dernière chance, attendait l'occasion. Elle se présenta deux fois à vingt mètres des buts. Deux fois le tir partit tendu, sec, précis. Deux fois la balle s'écrasa sur le poteau vertical. La chance n'était pas olympienne. Elle le fut moins encore quant à la 87e minute Pujalte accouru, reprenait en pleine foulée, de près, un centre de Nagy. Le shot d'une violence inouïe allait faire but. Celui-là encore s'écrasa sur Hatz, le keeper stadiste, qui n'avait rien fait pour le contrôler.

Récital Carlsson

En réalité, les olympiens peuvent arguer de manque de réussite dans les dernières minutes, ils ne sauraient s'estimer lésés. Battus, ils le furent. Jamais, sauf en quelques occasions, ils donnèrent impression d'une équipe au rendement complet.

Hier, dans un Colombes encore chaud des exploits de la veille, devant un public assez hostile, l'O.M. pratiqua au-dessous de sa valeur. Il sera préférable de souligner que les champions de France ont d'abord été battus par eux-mêmes. Le Stade Red-Star était dans un meilleur jour certes, il profita de l'extraordinaire récital d'adieu de Carlsson, mais on ne peut pas dire que son football fut d'une grande facture. L'O.M., répétons le, opéra sur un ton beaucoup plus bas que d'ordinaire. Pas d'inspiration dans sa manière, pas de danger dans ses assauts. Souvent de l'imprécision et principalement dans la ligne d'attaque ou Bihel se montra passif, ou Benedetti, hormis ses shots, ne construisit que très peu de choses.

L'O.M. se cherche

Connaissant l'O.M. nous pensions que son traditionnel réveil sonnerait en deuxième mi-temps. Jusqu'alors le Stade par ses entreprenants Carlsson, Christiansen et Hon avait dirigé les débats de la première partie du jeu. On notait un but stadiste refusé pour hors-jeu à la 30e minute. Et seulement la première attaque de l'O.M. à la 10e minute ou Bihel bousculant Hatz manqua d'un rien de conclure. D'incessantes offensives stadiste procuraient à Favre d'excellentes occasions. L'action défensive de Rodriguez sauvait heureusement. D'autant que Dahan et Salem se défendaient de belle manière.

Le premier tir sérieux fut l'oeuvre de Favre, imité immédiatement par Arnaudeau. L'O.M. était dominé. Ses hommes paraissaient se chercher. Le Stade faisait passer des occasions, surtout Aston à peu près inexistant à son aile. Le numéro de Carlsson, commencé à la première minute, continuait.

Nous notions cependant à la mi-temps : Bastien Rodriguez bien.

Allions-nous assister au retour du onze olympiens ?

Nagy, Pujalte

Depuis dix minutes le jeu avait repris. Effectivement, la cohésion semblait revenue au sein de l'équipe marseillaise. A tout coup Nagy, sérieusement marqué par Drouet bousculé par Hon, parvenait à ses fins. Ses centres trouvaient Hatz à la réception ou le heading de Hon. Et, fort curieuse constatation, les attaquants olympiens manquaient de réalisation devant les buts. L'égalisation semblait, malgré ce, imminente.

Cette stérilité permit au Stade de se reprendre en fin de match. Christiansen seul manquait les buts. Peu après Salem sortait de sa cage une balle d'un furieux coup de tête. Les contre-attaques repartaient sur Bollano actif, mais imprécis. Au centre, Bihel complètement muselé par Hon ne pouvait rien.

Et ce fut le but à 64e minute, ou après une série de passes, Carlsson centrait sur Christiansen, lequel à travers une forêt de jambes aidé semble-t-il par un olympien, marquait le but vainqueur.

Les assauts marseillais continuaient pourtant à se multiplier au petit bonheur. Robin essaya bien d'y mettre de l'ordre. Pujalte de les rendre dangereux. En vain, Mathiesen, Hon, Arnaudeau, demeureraient intraitables. Grillon et Drouet tenaient tête. Bastien sauvait encore. Salem aussi, mais c'était trop tard, le Stade avait gagné.

Le responsable : Carlsson

Nous vous avons dit que Carlsson, qui repart en Suède, fut l'âme de son équipe. Grand joueur, l'O.M. peut le désigner comme le grand artisan sa défaite. Avec lui, Christiansen, Hon, Sesia et Grillon se mirent au banc de l'évidence.

Côté Olympien, d'abord Rodriguez égal à lui-même à lui-même, énergique, travailleur, adroit. Puis Bastien averti, courageux, technique. Nagy encore, qui fut en réalité le seul avant dangereux sous le maillot blanc.

C'est Bihel qui nous procura une déception. Il semblait lié, rivé à ce Hon qui ne le ménageait pas. Benedetti joua par à-coups. Robin sans éclat, mais honnêtement.

Peu de choses sinon rien à reprocher à la défense qui vit un Dahan très actif.

Enfin Liberati devait plaire à Colombes. Ce qui veut tout dire.

Les sportifs marseillais qui étaient à Colombes formuleront, des regrets. Bien normalement. L'O.M. a manqué une occasion. À sa portée. Car, répétons-le, ce ne fut pas le Stade qui fut son plus grand adversaire, mais bien cet attentisme, cet engourdissement qui fut hier, surtout chez ses avants la marque de l'O.M.

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(Photo collection personnelle Matthieu Lecharpentier)

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du 28 mars 1949

 

 

 

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