OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 10 janvier 1950

Plus volontaire plus courageuse

L'A.S. Monaco "tombe une équipe

Olympienne amorphe (2 à 1 )

(De notre envoyé spécial Alain DELCROIX)

CANNES - Si cette fameuse logique avait été respectée, l'Olympique aurait du l'emporter très largement. Mais voilà, la logique et la réalité ne font pas bon ménage. L'A.S. Monaco a réalisé l'exploit, incroyable exploit d'éliminer l'O.M. par deux buts à un, renouvelant ainsi ce succès qu'il avait obtenu en 1941, à Toulon.

Le jeu ne fut pas d'une étincelante facture. Ce fut du vrai jeu de Coupe : imprécis, nerveux, bouillon et brouillon.

Monaco a gagné parce qu'il a su étaler une plus grande volonté et une ardeur plus manifeste.

En seconde mi-temps, on a eu nettement l'impression que le team phocéen somnolait et était cloué sur place au sol.

Avant la rencontre M. Bochet dirigeant monégasque, nous avait déclaré : "L'équipe est gonflée, le moral est au beau fixe. Nous allons attaquer à tout-va durant le premier quart d'heure". Cela était exact et, effectivement, dès que M. Maître eut sifflé l'engagement, l'équipe azuréenne se lança à l'assaut des buts de Liberati. Quel coeur, tel dynamisme.

Les Olympiens paraissaient désemparés. Par bonheur pour eux, les avants monégasques étaient fort faibles dans leurs tirs. Claustrat par deux fois, tenta de 40 mètres, sa chance. Mais Liberati en éveil, bloqua avec sûreté. À la 12e minute, Rodriguez réagit par un shot dangereux. À la 25e minute, Wagner se montre menaçant, mais Caille intervient avec grio.

Monaco ouvre le score

A la trentième minute, nous enregistrons le premier but de la partie.

Monaco obtient un corner. Payan le botte de façon précise. Un cafouillage s'ensuit devant les bois marseillais. Orengo reprend et fusillé Liberati à deux mètres.

Neuf minutes plus tard, l'Olympique égalise de la façon suivante : Salem effectue une montée vigoureuse et centre à Mercurio qui donne à Rodriguez. Ce dernier, de 25 mètres, ajuste son tir et égalise avec élégance. Nous notons ensuite deux essais de Dard et c'est la mi-temps.

Nous pensions qu'après les citrons Monaco, essoufflé, ayant jeté toutes ses forces dans la bataille, subirait la loi de l'O.M. Cette impression de dura qu'un quart d'heure. À la 50e minute, Wagner score pour l'O.M. mais ce but est refusé pour hors-jeu manifeste.

Aucune efficacité

chez les Olympiens

À partir de ce moment-là, le club phocéen sombrera dans la plus surprenant des somnolences. Les avants, au lieu d'attaquer en force, essayent de percer le rideau défensif monégasque ou brillaient un vif éclat Claustrat, Caille et Flak, puis s'amusent à perdre leur temps dans un jeu latéral et sans aucune efficacité. La conséquence de ce lymphatisme fut la victoire de Monaco. À la 80e minute, Scotti arrête Ruff.

L'arbitre, M. Maître, siffle un coup franc à la limite des vingt-deux mètres, pour obstruction. Les défenseurs olympiens font le mur. Viora botte puissamment, la balle touche une poitrine et revient dans ses pieds. Viora ne perd pas un instant et expédie un magnifique shot que Liberati, gêné, ne peut stopper. Les Monégasques se congratulent. Les Olympiens sont pales et médusés.

À la remise en jeu, ils esquissent bien une timide contre-attaque, mais le coeur n'y est pas.

Monaco n'aurait jamais cru pouvoir tomber le colosse marseillais. En effet, il ne possède pas de puncheurs.

Et bien : même sans attaque - un seul de ses avants fut dangereux, Orengo - il est parvenu à causer une retentissante surprise. Les Marseillais, dans l'ensemble, ont fourni une lamentable prestation. Comme le disait Scotti, on aurait cru qu'ils disputaient une rencontre amicale de second ordre. Seul Rodriguez qui abattit un travail énorme, Scotti qui ne cessa de travailler son attaque et Liberati toujours bien placé, peuvent échapper à la critique. Les autres, plus ou moins peuvent faire leur mea culpa.

L'Olympique n'a plus de shoteurs et c'est bien dommage.

  

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.