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Résumé Le Provencal

du 21 mai 1962

 

BESANCON n'a pas joue en challenger

SANSONETTI HISSE L'O.M.

EN DIVISION NATIONALE (2-0)

Le soleil, le ciel bleu, le mistral... 25.000 spectateurs enthousiastes et même un peu plus, tonitruant et pétaradant. 90 minutes de jeu à sens unique et au tionale avec un véritable déchaîne bout l'accession en Division Na- nement de joie générale.

Il ne manqua qu'une opposition valable et constructive pour que cette journée restât mémorable dans le folklore olympien...

Mais raconter la partie se résumera à retracer noir sur blanc la série d'assaut que mena Étienne Sansonetti contre la forteresse bisontine. Il était le plus frais, physiquement et moralement, des attaquants marseillais et tout le jeu de la division offensive locale gravita autour de lui.

Bien que bénéficiant de l'appoint sensible du mistral, les visiteurs n'inquiétèrent guère la défense marseillaise en ne laissant en course que leurs ailiers et leur avant-centre, Fruhauff et souvent Cassar se tenant au milieu du terrain.

Avertissements gratuits

Dès la 13me minute, Sansonetti reprenait de la tête un centre de Lefevre... et certains marseillais réclamaient le but. Cluzel ayant dévié la balle in extremis. Peu après, Bonato affolé tirait au-dessus de son propre but en voulant donner à Cluzel...

L'O.M. continue à dominer

A la 20me, Sanso prenait Bonato de vitesse, crochetait Bruat mais labourait la pelouse de son pied gauche, ce qui permettait à Cluzel d'arrêter facilement.

Après un tir de Bruneton au-dessus (21me) Tellechea donnait en profondeur à Étienne qui partait bien mais ratait encore son tir à la grande déception du public.

On arrivait à la pause juste au moment ou Moreira (enfin !) se voyait contraint de plonger dans les pieds de l'excellent Zimmerman, meilleur avant adverse.

Dès la reprise, avec le vent en poupe l'O.M. domina encore plus nettement.

Premier but de Sansonetti

La première attaque fut la bonne...

Tellechea donna en profondeur à Sansonetti qui poussa la balle dans la case devançant la sortie de Cluzel (47me). Explosion de joie générale, quelque peu tempérée par une excellente volée de Cassar qui frôla le montant (48me).

Ce ne devait être qu'une timide velléité et l'O.M. repris l'affaire en main.

A la 52me minute Sanso reprenait de volée, légèrement au-dessus, un centre aérien de Lefevre...

Sansonnetti confirme

Il allait libérer toute l'assistance de son angoisse... relative dans des circonstances quelque peu heureuses... Une ouverture un peu trop longue Tellechea fut ratée par Cluzel... et cela remise en jeu Étienne Sansonetti qui, en pleine euphorie, réussit à redresser la balle selon un angle impossible et à l'envoyer dans la cage (73me).

Cela mettait fin à toute discussion et provoquait une nouvelle flambée d'enthousiasme qui n'allait pas se démentir jusqu'à la fin.

Au cours de ce dernier quart d'heure Sansonetti faillit marquer encore deux fois, à la suite d'un échange avec Milazzo, puis sur une percée solitaire échoua sur Cluzel (78me et 82me).

Les dernières minutes virent une foule juvénile déchaînée danser une véritable sarabande autour... mais aussi parfois sur la pelouse, ce qui provoqua l'ire du service d'ordre, de l'arbitre M. Lamour.. et bien entendu des bisontins.

Certes, on n'avait encore jamais vu un gardien de but entourait dans ses 16 mètres par l'enthousiasme porteur des pancartes, mais l'O.M. n'était encore jamais remonté en première n'est ce pas ?

Louis DUPIC

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SANSONETTI EN PLEINE EUPHORIE..

BRUNETON et le Bisontin ZIMMERMAN

Autres vedettes

Il n'est pas besoin de chercher beaucoup pour choisir la vedette du match... Deux foies victorieux, échoueront à 4 ou 5 reprises de justesse, Étienne Sansonetti fut le numéro un de l'O.M. et sur le terrain.

Tout le jeu d el'attaque marseillaise gravita autour de lui, et il a sans doute convaincu ces derniers détracteurs...

Pavon, fort brillant en première mi-temps, faiblit après la pause pour terminer beaucoup mieux.

Il est certain que Milazzo et Tellechea, le premier relevant de maladie et le second de blessure, ne jouèrent pas avec tous leurs moyens. Mais n'oublions pas que Sansonetti marqua sur deux passes de son capitaine.

Lefevre tint son rôle habituel et réussit plusieurs bons centres qui pouvaient se transformer en buts avec un brin de réussite.

La défense ne fut pas bousculée par la très timide attaque bisontine. Moreira ne put être jugé puisqu'il n'eut rien à faire.

Moulon et Knayer furent infranchissables au centre, Mais Tassone fut souvent inquiété par l'excellent Timmerman.

Alauzun, lui, ne laissa aucune chance à Bielicki et soigna particulièrement ses services. Quant à Bruneton, dans un rôle offensif, il fournit une de ses meilleures parties et fut le meilleur marseillais avec Sansonetti.

Les Bisontins, qui comptèrent sur un incroyable miracle pour l'emporter, ne firent pas grosse impression.

Jo Tellechea a bien baissé, et Cluzel fut responsable du second but. Parmi beaucoup de joueurs moyens (Bonato, Grévin, Bruat, Diblas, Bielicki, Fruhauff) Cassar se démena beaucoup et Timmerman eut fait des ravages... S'il avait été da nsle camp adverse. Novotarski, lui, semble avoir trouvé sa voie comme arrière.

Nous rangerons l'entraîneur Meerseman parmi les coaches bétonnants et pleins d'illusions... car que pouvait espérer Besançon ?

L.D

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JO TELLECHEA TRES SPORTIVEMENT

"JUSTICE EST FAITE !"

"Ouf ! Notre calvaire est bien terminé..."

Ce furent les premières paroles que prononça Lefevre. "Comprenez-le ! Ce match avait tellement d'importance et on nous l'avait tellement répété que nous étions sur leschardons ardents. Ah ! Cette peur de mal faire... ou cette volonté de vouloir trop bien faire nous a empêché de faire un carton. Nous avons mieux joué avant de marquer le premier but ! C'est bizarre ! ..."

Raphaël Tellechea eut une pensée émue pour son frère Jo : "Il est déçu ! Il y a de quoi ! Il n'était pas venu avec ses co-équipiers pour s'amuser !"

Jo, de son côté, reconnaissait très sportivement :

"Bien sûr, nous avons caressé le rêve pendant longtemps ! La Division Nationale nous échappe. L'O.M. a mérité cet honneur. Il faut lui rendre cette justice ! Oui ! Justice est faite !..."

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OTTO GLORIA

"COMME AU PORTUGAL"

L'entraîneur Otto Gloria n'a pas réagi à la mode brésilienne après le succès de son équipe. Comme quoi, il est des brésiliens qui ont le triomphe modeste et font preuve de mesure en toute occasion.

Le "sorcier" savourait sa propre victoire discrètement, "Merci" ! répondait-il aimablement à tous ceux qui le congratulaient ou le félicitaient.

Quand un calme relatif succéda au coup de gueule dans les vestiaires, Otto Gloria évoqua, avec nous, le moment historique et peut-être un peu déplacé - ou le raz-de-marée juvénile déferla sur le terrain en brandissant pancartes, banderoles, oriflamme.

"J'ai déjà vu ça au Portugal ! Nous confia-t-il. Le règlement est formel là-bas comme ici. Il ne faut pas que le public envahisse le rectangle de jeu avant la fin du match. Mais quand il ne s'agissait pas d'une action de violence dirigée contre les adversaires ou contre l'arbitre, les dirigeants de la Fédération portugaise se sont montré toujours très indulgents. Je ne pense pas que les responsables français seront plus sévères qu'eux. Le résultat n'a pas été faussé par ce tincident !"

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