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 .Article de om.net

du 24 janvier 2007

 

OM 3-1 Auxerre : un OM sérieux et efficace

Bien que privés du soutien de leurs supporters, les Olympiens ont fait parler la poudre contre Auxerre. Une victoire obtenue grâce à un doublé de Franck Ribéry et un nouveau missile de Taye Taiwo sur coup-franc. Ils se hissent à la 2e place.

Dans cette ambiance si singulière du huis clos, les Olympiens ne sont pas tombés dans le piège. Ils ont fait abstraction du contexte, et du manque de soutien. Ils se sont concentrés sur leur jeu, et l'ont déroulé avec maîtrise. Ils sont d'autant plus à féliciter qu'en plus du silence de cathédrale et de l'absence de leurs repères habituels, ils durent aussi composer avec un vent violent et contraire en deuxième période.

Déterminés, les joueurs d'Albert Emon connurent le début de match idéal. Car si le premier tir était à mettre au crédit des Bourguignons, c'étaient bien les gants d'Olivier Sorin qui brûlaient sur une frappe sèche de Franck Ribéry des 20 mètres, à la 8e minute. Le rebond était fatal au portier. Il ne pouvait qu'accompagner le cuir dans les buts (1-0). Un but salué par un attroupement, et quelques cris. Ceux des onze phocéens et de leur banc.

Chose exceptionnelle au stade Vélodrome, l'égalisation faisait logiquement le même bruit. Elle intervenait à la 17e, sur corner, quand Jelen surgissait devant Habib Beye pour battre Cédric Carrasso d'un tir imparable (1-1).

La réaction olympienne ne tardait pas : Samir Nasri décochait une flèche qui se plantait tout près du poteau.

Au fil des minutes, les combinaisons Cissé-Ribéry-Nasri donnaient de plus en plus le tournis, et sans doute faisaient se lever à distance les supporters qu'ils soient dans un café, chez eux, ou entre amis.

Inscrit avant le repos, le deuxième but marseillais rapprochait alors l'OM de son succès, sur une action d'une efficacité remarquable. Un ballon aérien était en effet mal négocié par la charnière centrale auxerroise. Djibril Cissé le subtilisait pour s'en aller servir Franck Ribéry, qui signait son doublé d'un tir imparable (2-1).

Djibril Cissé échafaudait ensuite des plans de troisième but. Il évitait le gardien, avant de pousser le ballon. Mais un retour sur la ligne de Jaurès le contrariait dans sa tentative.

A l'heure de jeu, les hommes de Jean Fernandez reprenaient finalement du poil de la bête, en tirant aussi profit du vent, qui soufflait à présent à leur avantage. Sans incidence toutefois au tableau d'affichage.

L'OM conservait son visage sérieux et appliqué. Spectaculaire aussi par moments. Notamment par Franck Ribéry, qui se faufilait dans tous les trous de souris, et animait le front de l'attaque.

Les derniers honneurs revenaient cependant à un défenseur. Mais pas n'importe lequel. Taye Taiwo, dit l'artificier. Un bon coup-franc placé plein axe l'amenait à armer. Lorik Cana sortait du mur, et le missile du Nigérian s'engouffrait dans l'espace, sans laisser la moindre chance à Olivier Sorin. Un coup de canon qui claquait dans le silence du boulevard Michelet. Un troisième but pour parachever une rencontre habilement négociée. 

Auteur : Laurent Oreggia

 

 

OM 3-1 Auxerre : Soir de huis clos

 

Sans ses supporters, le stade Vélodrome n'a pas le même visage. L'habituelle agitation qui règne les soirs de match à Marseille a laissé place à un grand silence. Récit du huis clos dans l'enceinte et à l'extérieur.

Dans le stade...

L'entrée du stade ne s'effectue que par une seule voie d'accès, bien gardée d'ailleurs par les contrôleurs et la seule compagnie de CRS présente ce soir dans l'enceinte du Vélodrome. Les entrailles du stade sont vides, et le mistral qui souffle fort s'engouffre par toutes les portes.

L'arrivée des bus des joueurs, moment propice aux premiers encouragements, ne suscite l'agitation que des caméras de télévision. Très rapidement, les joueurs " tâtent " la pelouse et observent les tribunes désertes. Devant le trappe d'où sortent les protagonistes de la rencontre, se trouvent quelques journalistes. Jean Charles de Bono en profite d'ailleurs pour interviewer Franck Ribéry en direct pour les téléspectateurs d'OMtv.

Seules quatre loges sont ouvertes (sécurité, écran géant, Police et OM). A la sortie des ascenseurs, aucun contrôleur ni aucune des charmantes hôtesses qui d'habitude guident les supporters vers leurs loges.

L'étage supérieur que l'on appelle "le balcon" est inoccupé, sauf dans sa partie centrale où une grande voile verte est déployée. C'est le poste commentateurs de Foot+ qui retransmet la rencontre. Au sixième étage, les techniciens de la chaîne payante circulent sans souci. "L'ascenseur arrive vite aujourd'hui !" plaisante l'un d'eux.

Alors que les joueurs s'échauffent, la tribune de presse se remplit peu à peu. Plus d'une soixantaine de journalistes sont présents pour ce match spécial. L'un d'entre eux vient de Finlande : "Je suis de passage actuellement dans la région, et ce match est tellement historique que je ne pouvais pas le rater" raconte-t-il dans un très bon français avec une écharpe bleue et blanche autour du cou. Même quand on vient de Scandinavie, le mistral vous glace de l'intérieur.

Sur la pelouse le protocole de la Ligue 1 Orange est respecté à la lettre. Tout comme le rite du "Jump !" de Van Halen à l'entrée des équipes. La sono fonctionne ainsi normalement, tout comme les écrans géant tenus d'afficher score et chronomètre.

La tribune de presse est pleine et la tribune présidentielle accueille une vingtaine de dirigeants des deux clubs. La minute de silence en mémoire de la mère de Toifilou Maoulida décédée samedi dernier est terriblement émouvante. Il n'y a pas un bruit dans le stade, juste le souffle du vent dont la force ne cesse de croître au fil des minutes. Depuis la tribune, le match est rythmé par les paroles des joueurs :"seul !", "j'ai !", "serre !", "en place !" rompent le silence de l'enceinte marseillaise. Tout comme les coups de sifflets de l'arbitre qui résonnent entre les quatres tribunes.

En seconde période, le principal sujet de conversation a changé. Ce n'est plus le huis clos mais le mistral qui suscite des commentaires. Le vent est glacial et il n'y a aucun supporter pour réchauffer l'atmosphère. Le Président de l'OM a d'ailleurs mis ses gants pour suivre les 45 dernières minutes du match.

A l'extérieur du stade

Boulevard Michelet

Que ce soit à deux heures ou à deux minutes du coup d'envoi, le parvis du Vélodrome est resté désert. Le froid, l'horaire et surtout la retransmission télévisée ont été de solides arguments pour ceux qui un temps pensaient se rassembler autour du stade. Le maître-chien posté devant la tribune Jean Bouin a dû se sentir bien seul.

Au dernier étage de l'immeuble qui fait face au Vélodrome, on a en revanche pu distinguer des silhouettes au balcon. Chaudement couverts, des habitants ont assisté à la rencontre depuis le quatorzième étage. Même si la vue est limitée à un petit bout de surface de réparation côté virage Depé. "C'était spécial cette absence de bruit, surtout après les buts. On n'a rien entendu. C'est grâce à OMtv que l'on a su que l'on avait marqué. On a juste vu le ballon entrer dans les buts sur le coup franc de Taye Taiwo", raconte fièrement un des habitants de l'immeuble, heureux par procuration.

Devant la télévision

A quelques pas du Vélodrome, quelques supporters se sont retrouvés à "La Brasserie du Stade", pour suivre la rencontre sur rétroprojecteur. "Il y a beaucoup plus de monde quand les matches ont lieu en soirée. Les gens viennent manger et regarder le match en même temps. Aujourd'hui, c'est trop tôt" analyse le propriétaire des lieux. Face aux écrans de télé, des habitués du stade Vélodrome. "C'est frustrant de ne pas les voir, en vrai", déplore l'un d'eux.

Le local des Dodger's a quant à lui fait le plein. Une trentaine de personnes s'est réunie à Saint Victor pour suivre le match avec notamment le noyau dur de ce groupe. "C'est triste de voir le Vélodrome vide, se désole un des membres, mais maintenant que le match a débuté, l'important, c'est le résultat".

Chez les Winners, dont le local peut accueillir un nombre plus important d'adhérents, ils sont 150. L'ambiance est plutôt calme sauf après les buts où un tourbillon de joie envahit le local. A l'issue de la rencontre, plusieurs sentiments dominent. "On aurait aimé être avec eux. Cela ne devait pas être évident pour les joueurs mais ils ont fait ce qu'il fallait. Cela nous donne encore plus d'envie pour les deux grands rendez-vous de la semaine prochaine contre Lyon et Paris".

 

Auteur : Fred Rostain

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