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Résumé du Petit Provencal

du 21 novembre 1938

 

METZ : 5

MARSEILLE : 1

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Metz, 20 Novembre.

C'est la première fois que Metz et Marseille se rencontrent depuis la fameuse finale de Coupe de France de la saison dernière. Pour le public messin qui se souvient toujours du but malheureux d'Aznar le match d'aujourd'hui est la véritable revanche de cette finale de coupe mouvementée.

"Revanche ? Non ; c'est plutôt réparation qu'il convient de dire, nous dit M. Herlory, le président de Metz, mais le public messin est avant tout sportif comme l'est l'équipe marseillaise. Ce que nous voulons tous aujourd'hui, c'est voir un match beau, disputé. Soyez en sûr, il le sera."

Le dirigeant messin ajoute :

"Pour la première fois depuis longtemps, notre équipe se présente aujourd'hui au complet c'est à dire que nous ferons tout pour vaincre".

Le terrain plutôt lourd, avantage nettement l'équipe locale mais qui pourrait prévoir l'issue de ce match qui promet d'être l'un des plus ardemment disputée de ce dimanche ?

Les équipes se présentent sur le terrain, les haut-parleurs jouent à ce moment la "Marseillaise". Les équipes se mettent au garde à vous ; c'est en effet aujourd'hui l'anniversaire de l'entrée des troupes françaises à Metz. Les dirigeants locaux ont tenu à marquer par une minute de silence cette commémoration.

LA PARTIE

Pendant les premières minutes de jeu les Marseillais sont acculés devant leurs bois. Ils ont toutes les peines du monde à endiguer les attaques incessantes des Messins. Metz a le but au bout du pied mais le goal méridional parvient à écarter le danger.

La lutte est acharnée car les deux équipes donnent à fond. Un magnifique centre de Lauer n'est pas repris. Pourtant à la 27e minute, un nouveau centre de Lauer donne la balle à Weisskopf qui marque imparablement.

Trente seconde après la reprise, un shoot éclair de Backhuys bat le goal Marseillais une deuxième fois. Un nouveau bolide de Backhuys s'écrase sur le poteau. Mets marque une troisième fois mais ce but est annulé pour hors-jeu.

Vers la fin de la première mi-temps Marseille se reprend quelque peu cependant rien ne se passe.

A la mi-temps, Metz : 2.. Marseille : 0.

Marseille qui s'est repris, domine à son tour sans toutefois mettre sérieusement la défense locale à contribution. Un bel exploit de Muller et Metz à la quatorzième minute de la reprise, compte un nouveau but à son actif.

Chez les Messins, on joue un certain temps à dix car Muller, blessé est parti se faire soigner au vestiaire. Les Lorrains mènent maintenant les opérations à leur guise et dominent dans toutes les lignes. Une rapide échappée de Weiskopf, qui trompe tout le monde et le quatrième but messin est marqué.

Marseille dégage, pas pour longtemps, car Lauer, à son tour, s'en va et marque le cinquième but pour les Lorrains.

Piqués à vif les Marseillais contre-attaquent et trente secondes avant la fin parviennent à sauver l'honneur.

CONSIDERATIONS

Une sévère défaite pour Marseille, mais une défaite normale, qui traduit bien la physionomie de la partie ou toujours Metz domina largement. Pour la première fois de la saison, Metz alignait aujourd'hui une équipe au complet et cette équipe fut splendide, rapide scientifique, exécutant un football précis ; elle ne présenta aucune lacune et, dès le début son jeu puissant domina les Marseillais. A l'arrière, Nock régla une veille rancune en stoppant Kohut avec succès. La ligne de demis fut très bonne, surtout Hibst, mais le grand mérite revient sans contredit aux avants, les deux ailiers messins, Weiskopf et Lauer fournirent un travail considérable pendant toute la partie. Au centre Muller montra qu'il méritait grandement sa qualification de remplaçant dans l'équipe nationale. Baskhuys fut, comme à l'habitude, très bon.

Comme on le voit, c'est toute l'équipe de Metz qu'il convient de féliciter pour sa magnifique exhibition d'aujourd'hui.

Devant cette machine si bien organisée, si précise dans tous ses rouages, Marseille se présenta désuni, semblant confier toute sa fortune au seul hasard des coups de pied trop aériens et sans aucune précision. Si Marseille para le coup grâce à Kohut et surtout à Ben Barek, les centres furent inexistants ; Zermani fut décevant et Max Conchy absolument inefficace. Gonzales ne fit pas de merveilles. Quant à G. Dard, il répara une partie ou il ne brilla guère en sauvant l'honneur des Marseillais dans les quinze dernières secondes du match.

Mais passons à Ben Barek qui fit une partie excellente ; il fut partout se dépendant sans compter et distribuant un jeu avec une précision qui aurait fait merveille dans une équipe organisée ; un grand joueur, mais il fut seul à jouer ; il semble que cela aurait changé si Bruhin avait tenu son poste de demi-centre.

 

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Résumé du Petit Marseillais

du 21 novembre 1938

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Résumé Le Lorrain

du 21 novembre 1938

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du 21 novembre 1938

 

 

 

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