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Résumé Le Provencal

du 02 juin 1977

 

LES NICOIS N'EN SONT PAS REVENUS

 Nul mérité de l'O.M. étonnant

de vaillance et de panache (2-2)

NICE - Pour les Niçois et les Marseillais qui s'affrontaient, hier soir, pour le compte de l'antépénultième journée de championnat, ce match de fin de saison n'avait pas la même importance. Pour les uns, les Phocéens en l'occurrence, qui n'avaient plus rien ni à perdre ni à gagner, il s'agissait du moins le croyait-on, d'expédier les affaires courantes. Pour les autres, pour les Niçois dont, la rencontre revêtait une certaine importance, et ce pour au moins trois raisons essentielles.

D'abord parce que Léon Rossi entendait faire le point quant à la condition physique et morale de ses hommes.

Ensuite parce que les Azuréens n'avaient pas perdu tout espoir d'accrocher in extremis une place qualificative pour la coupe de l'U.E.F.A.

Enfin, et surtout, parce que ce derby méditerranéen avait lieu trois jours avant un Bastia - Nice qui s'annonce explosif, une dizaine de jours avant une demi-finale de Coupe contre Reims. Une Coupe que les "Aiglons" entendent bien enlever au nez et à la barbe des Rémois, des Stéphanois et des Nantais.

Bref, on le voit, au moment du coup d'envoi, si chacun espérait l'emporter, les motivations apparaissent différentes et, bien entendu, les hommes de Rossi faisaient figure de favori.

À la lecture du résultat final, on aura compris que l'équipe marseillaise assignée au stade du Ray ce qu'il faut bien appeler un petit exploit, d'autant que ce match nul fut acquis au terme d'une partie plaisantait rondement menée qui ne prit jamais les allures d'une partie de fin de saison.

EXCELLENTE PREMIÈRE

MI-TEMPS MARSEILLAISE

A la mi-temps, le score était de 1 à 1. Il reflétait assez fidèlement ce que nous avions vu sur la pelouse, et en l'occurrence les Marseillais avaient fait mieux que se défendre.

Certes, Bjekovic avait ouvert le score à la 24e en reprenant magistralement de volée du gauche un centre de Zambelli, mais force est de reconnaître que, jusque-là, c'étaient les hommes de Zvunka qui s'étaient montrés les plus dangereux.

Bien organisés, attaquant chaque balle avec une rare conviction, et l'ayant obtenue en faisant bon usage, ils avaient en maintes reprises surpris à défense des "Aiglons", et une reprise de volée de Florès, puis une belle tentative de Zlataric auraient pu connaître un meilleur sort sans la vista de Baratelli.

Avec le but de Bjekovic, on aurait pu penser que les locaux allaient profiter d'un certain désarroi des "Blancs", vraisemblablement atteint au moral, pour creuser l'écart. Il n'en fut rien, et au contraire c'était Florès qui, à la 40e, exploitait au maximum un excellent centre de Zlataric depuis l'aile gauche détournée par Baratelli pour remettre les deux équipes à égalité.

Ainsi, au repos tout était à refaire et tout était encore possible.

L'O.M. REVIENT ENCORE

ET SOUFFRE

La seconde période ressembla comme un frère, ou plutôt comme une soeur, à la première, dans la mesure où une fois encore deux buts furent échangés et où, une fois encore, les Marseillais trouvèrent suffisamment de ressources pour revenir sur les Niçois qui avaient pris d'entrée l'avantage sur un second but de l'inévitable Bjekovic.

À noter que si le but du yougoslave fut entaché, nous semble-t-il, d'une main, celui des Marseillais, au contraire, fut de toute beauté.

En effet, il fut signé par Florès, au terme d'une remarquable contre attaque de cinquante mètres en "une-deux" avec le grand Bracci.

Comme en s'en doute, conspués quelque peu par leur public, les Azuréens allaient faire le forcing durant le dernier quart d'heure. Dès lors, les Olympiens durent se contenter de jouer le plus souvent la défense. Migeon, à ce moment-là, bien secondé par ses arrières, réussissait à préserver le nul.

À signaler toutefois que les équipiers de Marius Trésor ne cessèrent d'être dangereux, notamment par un étonnant Zlataric qui, le plus souvent alimenté par Alonso, qui était entré en deuxième mi-temps, tourna la défense niçoise en bourrique.

Bref, 2 à 2, ce résultat survenant quatre jours après l'inattendue défaite au stade vélodrome mettra du baume au coeur des joueurs, dirigeants et des supporters.

C'est mieux ainsi !

André de ROCCA

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Vive l'offensive !

Il faut se persuader, décidément, que le mental a une grande influence sur le comportement des footballeurs...

Car l'on ne nous fera pas croire que voici un mois à peine les Olympiens eussent abordé ce match de Nice de la même façon : et c'est sans doute à la certitude qu'ils avaient depuis quelques jours de ne pas faire parti de la fatidique charrette des condamnés que l'on doit d'avoir assisté hier soir à un spectacle ouvert, n'engendrant jamais la monotonie, comme c'est parfois le cas en fin de saison.

D'un côté les Niçois qui, bien que pensant surtout à la Coupe de France, n'avaient pas abandonné tout espoir d'accéder à la coupe de l'U.E.F.A., de l'autre des Marseillais qui, n'ayant absolument rien à perdre, avaient à coeur de démontrer qu'ils valaient mieux que ne pouvaient le laisser croire les résultats d'une saison médiocre.

D'où l'on serait tenté de conclure un peu hâtivement peut-être que, s'ils avaient abordé de tous leurs matches à l'extérieur dans des dispositions d'esprit aussi sympathiquement offensive, les Olympiens n'auraient pas connu des moments pénibles que l'on sait.

La meilleure défense, c'est bien connu, réside dans l'attaque : et, c'est en développant leur jeu sans s'occuper plus qu'il ne faut de leur adversaire que les hommes de Zvunka ont livré hier un des tout meilleurs matches de la saison hors de leur base.

Eussent-ils perdu, notre opinion n'en serait pas modifiée pour autant.

Certes, ils viennent de récupérer, coup sur coup, des éléments aussi précieux que Trésor et Alonso. Mais, si les deux hommes furent excellents hier soirs, ils ne furent pas plus que leurs co-équipiers. D'ailleurs, l'Argentin dont le calme et la précision firent merveille durant la seconde partie de la rencontre, n'avait pas pris part aux 45 premières minutes : ce qui n'avait pas empêché ses partenaires d'affirmer hautement leurs prétentions devant une équipe azuréenne décontenancée.

Décidément, cet O.M. là, en partant d'un peu plus loin, c'est-à-dire plus tôt dans la saison, aurait pu jouer un rôle pas inintéressant du tout.

Précisons que samedi à Bastia, Katalinski, Adams et Jouve pourraient être laissés au repos en prévision de la demi-finale contre Reims.

A.P.

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Les réponses aux questions que vous vous posez

 LE NUL OLYMPIEN EST-IL MÉRITÉ ?

Nous n'hésiterons pas une seconde pour répondre "oui". En effet, les Marseillais ont fait, hier, pratiquement sans une grande équipe, beaucoup plus qu'ils ne l'avaient fait en d'autres occasions, avec une formation constellée d'étoiles de première grandeur.

Très volontaire, mais aussi très adroits, ils ont obtenu un résultat nul qui est tout à leur honneur. Il va de soi que ce match aura permis de constater le très net retour en forme de Marius Trésor, mais aussi le progrès de plus en plus évidents d'un garçon comme Martinez qui, au milieu du terrain, a réussi à peu près tout ce qu'il a entrepris. En deux mots, une excellente soirée pour l'O.M.

 QUE PENSER DE LA RENTRÉE D'ALONSO ?

L'Argentin ne jouait plus depuis deux bons mois. En conséquence, il ne fallait pas s'attendre à monts et merveilles de sa part, car, on le sait, il faut du temps pour retrouver le rythme de la compétition. Jules Zvunka le fit rentrer en deuxième mi-temps. S'il paraissait souffrir de la vitesse des débats et fut souvent battu dans la conquête de la balle, par contre, il a une fois de plus fait admirer sa vista et la précision de son pied gauche.

Nous ne savons pas encore si Alonso sera marseillais la saison prochaine, mais nous ne saurions trop conseiller aux dirigeants phocéens de ne le brader en aucun cas. En effet, si ce garçon arrive à ne plus avoir d'ennuis musculaires, il pourrait rendre de grands services au club olympien. C'était, en tout cas, ici, l'opinion générale hier soir.

 L'ARBITRAGE A-T-IL JOUÉ UN RÔLE SUR LE RÉSULTAT ?

Si nous cherchons des poux sur la tête de M. Vigliani, nous pourrions écrire que, sur le second but niçois, il aurait pu, en toute objectivité, siffler une main de l'avant-centre Bjekovic. Cette faute lui a sans doute échappé. Nous se saurions lui en tenir rigueur, car il faut bien admettre que dans le dernier quart d'heure la pression azuréenne fut constante et, en fin de compte, le résultat 2 à 2 est un reflet fidèle de la physionomie du match.

À signaler, encore, la parfaite correction des vingt-deux acteurs, correction qui permit à M. Vigliani de s'en tirer avec les honneurs.

A. de R.

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Le choeur des Olympiens :

"Nous avons rempli notre contrat"

"C'est un très bon résultat pour nous, mais un résultat qui ne doit rien au hasard", devait nous dire aux vestiaires M. d'Agostino.

"On pourra regretter un terrain quelque peu glissant, mais le spectacle a été néanmoins de très bonne qualité et le public niçois s'est retiré satisfait".

De son côté, Jules Zvunka ne se montrer absolument pas surpris par le comportement de ses joueurs.

"Non, je ne suis pas étonné du tout. Nous avons abordé tous nos derniers matches dans ce même état d'esprit aussi bien à Paris qu'à Angers, ou même à Nancy, où nous avions été battus mais sans jamais fermer le jeu, et en nous créant beaucoup d'occasions de buts.

"En fait, seul le match contre Reims aura constitué un accident. C'est donc une suite logique de redressement que nous avons amorcée depuis quelques semaines. Je crois que le résultat de ce soir est parfaitement normal.

"Les Niçois ont peut-être fait preuve d'un peu plus de tranchant que nous, mais nous nous sommes créés autant d'occasions de buts qu'eux.

"En outre, il ne faut pas oublier que le premier but a été acquis à la suite d'une grossière bévue défensive de notre part. Mais il ne faut tout de même pas trop en demander : l'équipe a bien joué, de façon très groupée. Les rentrées de Trésor et d'Alonso ont répondu à ce que l'on pouvait en attendre. Et la performance de Beto, après seulement quatre ou cinq séances d'entraînement, est tout à fait remarquable".

Les mines réjouies également on s'en doute, du côté des joueurs.

"Ce soir, j'ai vraiment pris plaisir à jouer, nous disait par exemple François Bracci. J'avais devant moi un grand joueur, régulier, ce qui n'est pas si fréquent que cela. C'est le genre d'adversaire qui nous apprend quelque chose.

"Quant au match, je pense qu'il a été discuté avec beaucoup d'enthousiasme de part et d'autre et sans la bonne condition physique qui est la nôtre nous n'aurions peut-être pas pu répondre aux niçois.

"C'est d'ailleurs peut-être pour cette raison que nous avions perdu devant Reims, n'ayant pas récupéré du double entraînement effectué la veille".

Gérard Migeon ne cachait pas lui non plus, son admiration pour Bjekovic :

"Un fameux joueur dont toutes les actions sont dangereuses. Sur le deuxième but notamment, il a reçu le ballon sur l'intérieur de son pied droit, et, alors que je m'étais déjà lancé, il l'a glissé dans la cage de l'extérieur du pied gauche. C'est ce genre de gaillard qui veut, à lui seul 50% de son équipe.

"Quant à expliquer ce bon comportement de notre part à l'extérieur, je pense que c'est, en fait, très simple : nous jouant concentrés, mais décontractés, ce qui n'est pas incompatible, alors qu'auparavant nous arrivions sur le terrain avec la hantise de faire un mauvais résultat. Et puis, il faut dire aussi que le retour de Marius à stabiliser à la fois la défense et les esprits".

Un match très rapide, nous disait pour sa part Norberto Alonso. Les attaques n'arrêtaient pas de fuser d'un côté et de l'autre. Il est toujours difficile de rentrer dans une rencontre pareille. Mais je crois que ca n'a pas trop mal marché tout de même. Roland Gransart, lui, avait dû laisser sa place à un quart d'heure de la fin : "C'est en me jetant pour tacler un adversaire que j'ai ressenti une violence douleur à la cuisse. Ce n'est sans doute pas très grave, mais tout de même douloureux".

Ce que confirmait François Castellonese, qui nous expliquait que Roland souffre d'une pointe d'élongation.

Le mot de la fin à Noguès ravi du but qu'il avait obtenu : "Cela fait toujours plaisir de marquer à la suite d'une belle action collective. Dans ce cas précis François (Bracci) m'a fait une remise véritablement au millimètre".

Tandis que Trésor, en bon capitaine tirait le bilan de la soirée : "Ramener un point et bien jouer tel était notre objectif. Il est atteint. Que demander de plus ?"

Alain PECHERAL

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ROSSI : "Pas assez collectifs"

Déception dans les vestiaires niçois ou ce point perdu à domicile compromet sérieusement les chances de qualification à la Coupe de l'UEFA.

"nous n'avons pas joué assez collectivement, devait nous dire l'entraineur Léon Rossi. Notre milieu de terrain et en particulier Jouve et Guillou, ont eu tendance à jouer beaucoup trop seuls. Et puis, je crois que, physiquement aussi, nous n'étions pas dans le coup. Sans doute les fatigues dues à des matches trop rapprochées".

Jean-Noël Huck nous disait, de son côté : "En fait, ce n'est pas la fatigue, mais nous étions déjà tous, par la pensée, plus ou moins en demi-finale de la coupe. Car, pour ce qui est de l'UEFA, nous ne nous faisons plus guère d'illusions, d'autant que samedi prochain nous devons aller à Bastia, où personne n'a encore gagné.

Pour ce qui est de mon cas personnel, après trois mois et demi d'absence, j'ai éprouvé beaucoup de difficultés, ce soir, j'ai terminé très fatigué".

Précisons que, samedi à Bastia, Katalinski, Adams et Jouve pourraient être laissés au repos en prévision de la demi-finale contre Reims.

A.P.

 

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