OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 06 mars 1977

 

UN PAS DE PLUS VERS L'ENFER

 L'O.M. et SOCHAUX n'eurent que leur courage (1-1)

Un match entre deux équipes du bas de tableau ne peut pas voler bien haut. Les raisons en sont multiples, la plus évidente étant que si les deux adversaires en sont là, après vingt-six journées, c'est qu'ils ne sont pas des foudres de guerre.

Mais il y a au moins une autre tenant à la psychologie du groupe. Il semblerait que les deux équipes soient marquées par leur mauvais classement, à un point tel qu'elles en arrivent à jouer très en dessous de leur valeur réelle.

Vous avez compris, après avoir lu ce préambule, que le match d'hier soir, au stade vélodrome, a été une horrible partie de pousse ballon et qui ne valut que par son suspense.

Nous connaissons assez bien les vingt-deux joueurs présents sur le terrain, qu'ils soient de Sochaux ou de l'O.M., pour savoir qui sont capables de jouer beaucoup mieux. Mais, hier soir, l'enjeu était tellement important et l'énervement tel, qu'ils donnèrent la plupart du temps l'impression d'être des apprentis.

Le résultat le plus désastreux, pour les sportifs marseillais qui tiennent à conserver leur O.M., est que l'équipe de Jules Zwunka vient de perdre un point précieux à domicile. D'autant plus précieux quand on sait que Troyes et Valenciennes ont gagné sur leur terrain.

Le résultat de la rencontre reflète assez bien ce que l'on a pu voir ; une lutte perpétuelle mais très brouillonne et un minimum d'occasions de buts de part et d'autre.

Les Marseillais marquèrent les premiers en début de la seconde mi-temps, les Sochaliens répliquèrent peu après et c'est à peu près tout ce que l'on peut dire de cette rencontre.

L'O.M., hier soir, avait trois ou quatre présidents plus ou moins en exercice, mais il lui manquait au moins un avant-centre, un milieu de terrain et un défenseur ayant la tête froide.

QUE DE CORNERS !

La première mi-temps avait été celle des corners : une bonne dizaine pour l'O.M. Contrairement à ce que vous pourriez croire, si vous étiez de ce qui boudèrent le stade vélodrome hier soir, cette masse de corner ne traduisait pas une domination massive de l'O.M.

Nous avons assisté à quarante-cinq minutes de "hurrah football", pour reprendre une expression qui fut chère à notre grand et regrettait confrère Gabriel Hanot.

Beaucoup de bonne volonté de part et d'autres, un engagement constant, mais un désordre certain et un nombre de passes à l'adversaire des deux côtés pour dessus de la moyenne autorisée en première division.

La principale excuse des joueurs est l'énervement provoqué par l'importance de la rencontre. Il fallut attendre la 30e minute et le 7e corner en faveur de l'O.M. pour voir Rust, le gardien sochalien, mis en grand danger par Noguès.

À la 40e minute, Migeon arrêtait, assez difficilement d'ailleurs, le premier et seul tir de Sochaux durant cette première période. Bref, à la prise, on repartait à zéro.

DÉSORDRE, BAGARRE ET ÉGALITÉ

Si la première mi-temps s'était déjà jouée sur les nerfs, la deuxième fut pire encore. On se battit de bout en bout avec un courage admirable certes, mais comme dans la cour de l'école.

On pouvait se demander alors quel serait l'heureux vainqueur de ce concours de loupés et d'erreurs en tous genres, sans oublier le nombre considérable de fautes et d'irrégularités que l'arbitre, M. Martin, ne put pas toutes siffler.

L'O.M. réussi à prend l'avantage dès la 50e minute, grâce à Noguès qui profita d'une montée orchestrée par Zlataric et Martinez. Mais, à partir de ce moment-là, sous l'impulsion de Djadaoui, qui venait d'entrer, les Sochaliens se rebiffaient et réussirent à égaliser à la 70e minute, grâce à leur arrière central Seles, monté en attaque.

Ce but, obtenu au milieu d'une mêlée, nous rappellera quelques actions vues l'après-midi, au cours de la retransmission télévisée de deux matches de rugby.

Le sprint final fut très acharné par un nombre considérable de brutalités et d'irrégularités des deux côtés.

Et finalement, c'est sur un score de parité, au demeurant assez mérité que se séparèrent les deux équipes. On se serra les mains alors comme le font les rugbymen, mais il n'était que temps.

TOUT RESTE ENCORE À FAIRE

Il est très difficile de juger une équipe après une partie de la sorte. Mais il est bien évident qu'il reste encore beaucoup de travail à faire à l'O.M., ne serait-ce que pour éviter la dégringolade en deuxième division.

L'équipe que nous avons vue hier soir ne mérite que des compliments pour sa conscience professionnelle et son ardeur à la lutte. Mais cela ne suffit pas à faire une bonne équipe, une équipe ayant un jeu véritablement collectif.

L'O.M. actuel n'est qu'une addition de bonnes volontés et de joueurs moyens, faisant de leur mieux, mais qui, à cette allure-là, finiront par entraîner le club en deuxième division.

Il ne semble pas, exception faite des rentrées de Trésor, d'Alonso et d'Emon, que l'on puisse faire beaucoup mieux avec l'effectif actuel. Et c'est ce qui est désolant.

En face, équipe de Sochaux, elle aussi très énervée, parut plus complète, plus mûre et plus solide que l'équipe olympienne. N'oublions pas que prendre un point sur le terrain de l'adversaire et un avantage notable.

Mieux, s'il fallait donner, comme le font certains de nos confrères, des étoiles aux joueurs de cette rencontre, ce serait assez difficile. En fait, il y eut quelques bonnes intentions ici et là, mais sur l'ensemble de la rencontre, personne ne mérite une véritable citation.

L'O.M. et Sochaux valent certainement mieux que cette piètre rencontre.

Mais en attendant, l'horizon c'est un peu éclairci pour les Sochaliens, alors qu'il vient de s'assombrir encore plus pour les Marseillais.

Maurice FABREGUETTES

----------------------------------------------

Maurice VILLEMIN

"Monsieur le futur président"

Alors, M. Maurice Villemin sera-t-il, comme nous le laissions entendre hier, dans ces mêmes colonnes, le futur président de l'O.M. ? Eh bien, il semble désormais que la décision n'appartient qu'à lui-même. C'est la raison pour laquelle, dans les minutes précédant la rencontre O.M. - Sochaux, nous lui avons posé quelques questions, auxquelles il a bien voulu répondre.

- De quoi dépend d'abord votre acceptation ?

- En premier lieu, nous a dit M. Villemin, je tiens à rencontrer M. le député-maire de Marseille. Nous sommes tous reconnaissants, et moi en particulier, à M. Gaston Defferre pour tout ce qu'il a fait pour l'O.M. Avant d'accepter la présidence, je serais donc désireux d'avoir son avis et bien sûr sa confiance. Si cela était, comme je l'espère, je pense que j'accepterais le poste, comme les membres de notre club me l'ont proposé. Auparavant bien entendu, il faudrait que le plan de restructuration élaboré par M. d'Agostino soit prêt à fonctionner.

- Quel serait, dans ce cas vos projets à court et moyen terme ?

- Ecoutez, si je suis président de l'O.M., ma première préoccupation sera de faire connaître à tout le moment la suite situation exacte de nos finances. L'expérience vient de nous prouver, hélas, que c'était de la première utilité. Pour le reste, il est bien entendu que M. d'Agostino sera le responsable de la section professionnelle avec tout ce que cela comporte d'obligations. C'est lui, en fait, qui sera chargé de la bonne marche de l'équipe et sur un plan général de toute la partie sportive. M. Antoniotti s'occupera pour sa part des questions financières. Nous nous sommes mis d'accord au départ sur ce partage des responsabilités. Je crois qu'ainsi structurer, notre club aura les meilleures chances de refaire surface. Dans l'immédiat, il faudrait s'efforcer de terminer du mieux possible la présente saison pour préparer la prochaine, au départ de laquelle je souhaiterais engager un ou deux joueurs. Mais je signale que toutes les opérations de transfert, même menée par mes soins, le seront sur les conseils d'un spécialiste".

Rappelons que M. Maurice Villemin et concessionnaire du zoo de Marseille, président de Marseille XIII et membre actuel du conseil d'administration de l'O.M. Selon toute vraisemblable, il sera aussi le président du club olympien après qu'il aura rencontré le député-maire de Marseille. Ce qui ne saurait tarder.

M. d'AGOSTINO :

"Arribas fait toujours parti du club"

Parallèlement à cet entretien nous avons aussi discuté avec M. d'Agostino d'un homme dont on ne parle plus guère, en l'occurrence José Arribas.

"José Arribas, nous a dit le président du Comité de gestion, ne se manifeste pas en ce moment, mais il est régulièrement payé par mes soins. Il fait toujours parti intégrante de l'O.M. Je souhaite d'ailleurs le lui rappeler verbalement dès que j'aurai l'occasion de le voir. Il était prévu dans son contrat que ses fonctions pourraient être modifiées selon les besoins. Il n'est pas exclu du tout qu'il soit appelé sous peu à d'autres tâches, au sein de l'O.M."

Quant à M. Antoniotti, il s'est contenté de nous rappeler :

"J'ose croire que les joueurs sur le terrain nous aiderons à mener à bien notre entreprise".

Ces paroles, rappelons-le, étaient prononcées avant le match d'hier soir. Il suffit pour le lecteur, de se reporter au résultat pour savoir si elles ont été entendues de la bonne oreille.

Notons, enfin, que M. Meric n'était pas dans la tribune présidentielle. Décidément, une page vient de tourner à l'O.M.

Jean FERRARA

----------------------------------------------

----------------------------------------------

Les réponses aux questions que vous vous posez

1. - L'AVENIR SPORTIF ?

Après chaque rencontre de l'O.M., surtout quand elle ne débouche pas sur un résultat positif, on est bien obligé de se demander si cette équipe réussira malgré tout à s'en sortir.

De la Deuxième Division, bien entendu.

Dans cette optique, il est certain que le match nul enregistré, hier soir, face à Sochaux, un adversaire lui aussi mal classé, n'a guère contribué à arranger les affaires de l'O.M. Mais au regard des autres résultats, on s'aperçoit que les compagnons d'infortune de l'O.M. n'ont guère réussi, non plus, de coups d'éclat. Ce qui vaut à la formation olympienne d'avoir malgré tous quatre points d'avance sur le 18e. Cela lui laisse encore une marge de sécurité. Mais il est bien évident que le régime suivi actuellement par l'O.M. n'autorise pas à envisager un avec un avenir tout rose.

Heureusement, d'ici la prochaine rencontre de Lille, il reste désormais une quinzaine de jours et, dans l'intervalle, on espère que l'O.M. pourra récupérer quelques-uns de ces blessés. Nous faisons allusion bien sûr à Alonso et à Albert Emon, car, pour ce qui concerne Marius Trésor, il ne faut pas s'attendre encore à le voir reprendre du service.

2. - L'OPINION DES DIREIGEANTS ?

M. Villemin, que nous avons interrogé à la fin de la rencontre, nous a déclaré :

"Le calvaire sera long. Je pensais que l'O.M., ce soir, allait se contenter d'une courte victoire mais qu'il enlèverait néanmoins les deux points de l'enjeu. Le sort en a décidé autrement. Ce qui tend à démontrer qu'il est bien plus difficile de remonter la pente que de la descente. Mais, enfin, en regardant le nouveau classement, j'ai enregistré avec une certaine satisfaction que les résultats de la soirée ne nous étaient pas trop défavorables. Dans la situation actuelle, il faut savoir se raccrocher à tous les espoirs. Alors, même si notre souffrance à tous sera longue, j'ose croire que nous arriverons quand même aux buts de nos peines".

3. - QUEL A ÉTÉ LE COMPORTEMENT DE L'ARBITRE ?

Les décisions de M. Martin, il faut bien le dire, n'ont pas fait l'unanimité. Il faut croire qu'à l'image des deux équipes, qui s'étaient présentées sur le terrain dans un état de fébrilité bien compréhensible, le directeur de jeu, lui aussi, a fait preuve d'une certaine nervosité. D'où un certain nombre de décisions pas toujours heureuses. Mais, pour être logique, il faut ajouter que M. Martin n'a pas grandement contribué à établir le résultat. Autrement dit, si l'O.M. et Sochaux n'ont pu se départager, ce sont avant tous les seuls responsables.

J.F.

----------------------------------------------

----------------------------------------------

Jules Zvunka : "Quinze jours pour essayer

de redresser la barre"

Inutile de dire que Jules Zvunka était déçu par ce nouveau point perdu à domicile.

"Ce fut ce soir un match musclé devait il nous dire. Un match engagé et souvent à la limite de la régularité entre deux équipes à la recherche de points précieux. Il en est d'ailleurs souvent ainsi lorsque se trouvent aux prises les mal-classés. Nous avons su nous créer des occasions de buts surtout au début. Mais nous ne sommes pas parvenus à les concrétiser et après avoir ouvert le score, ce qui nous permettait d'envisager la suite avec un incertain optimisme, nous avons été rejoints à la marque d'une façon un peu inattendue. Il est évident qu'une victoire en ce moment nous aurait pourtant fait le plus grand bien.

Mais, que voulez-vous, on connaît les problèmes actuels de notre équipe, on connaît ses limites aussi...

J'espère fermement que les quinze jours de trêve que nous avons devant nous, nous permettrons de travailler sereinement, de retrouver incertain équilibre et puis aussi de récupérer nos blessés Trésor, Alonso et Emon".

"Il y a eu en fait deux mi-temps nous disait de son côté François Bracci. Durant la première, nous avons fait ce qu'il fallait pour nous imposer. Par la suite, nous sommes retombés dans notre train-train, ce qui a permis à Sochaux de revenir. C'est surtout d'ailleurs lorsque Djadaoui est entrée sur le terrain que nos adversaires ont commencé à mieux jouer et à nous poser de sérieux problèmes.

Quel gâchis tout de même, nous aurions pu passer deux semaines tranquilles en attendant la suite des événements, et voilà que nos tourments deviennent plus pressants que jamais !"

Jean-Marc Martinez, lui, n'était pas très content après l'arbitrage de M. Martin : "Nous n'avons peut-être pas été très saignants, mais en toute tout cas, nous ne méritions pas d'être rejoints à la marque : il y avait deux hors-jeu sur le but de Sochaux. Et je ne comprends pas l'attitude des arbitres, pas plus que celle de M. Martin que celle de son juge de touche, qui sur l'action a levé son drapeau avant de le rebaisser".

"Oui, c'est vrai, renchérissait Fernandez, et je peux vous le dire, car j'étais bien placé sur le coup là, Seles et un autre Sochalien, étaient en position de hors-jeu à la réception du ballon. De plus, au départ de l'action, Djadaoui a manifestement fait une chute sur Bouze. Décidément, nous n'arriverons pas à nous sortir de cette zone dangereuse."

Georges Bereta estimé lui aussi que les deux mi-temps avaient été inégales : "Nous avons bien débuté, mais nous n'avons pas su marquer. Et ensuite, nous sommes retombés dans nos erreurs, surtout lorsque nous avons mené à la marque. Quant au but sochalien, je ne saurais me prononcer de façon formelle, mais j'ai eu l'impression qu'il était entaché de hors jeu".

"Cela, je ne saurais vous le dire, disait pour sa part le jeune Alain Bouze, mais ce qui est sur ce, c'est que Djadaoui m'a littéralement écarté du bras avant d'effectuer le centre qui a amené ce but. De toute façon, c'était un match au couteau pour eux comme pour nous, et nous aurions dû l'aborder à leur manière, en répondant du tac au tac, même si cela n'est pas toujours très joli".

Quant à Hervé Forès, il ne cachait pas, lui non plus, sa déception : "D'entrée, j'aurais peut-être pu marquer un ou deux buts avec un peu de réussite. Mais cela n'a pas voulu sourire. Je suis déçu je vous l'avoue, et surtout à cause de l'attitude du public. Nous sommes quatre ou cinq jeunes dans cette équipe, et on arrête pas de nous siffler.

Comme encouragements, on peut trouver mieux... Je ne crois pas qu'il en était ainsi à Saint-Étienne, il y a quatre ans, lorsque l'équipe se trouvait au milieu du tableau !"

Alain PECHERAL

----------------------------------------------

COURBIS "contrat rempli"

Dans le camp sochalien, la satisfaction était générale et chacun s'interrogeait avec inquiétude sur le résultat des autres mal classés. Le directeur technique, M. René Hauss, nous a déclaré très calmement : "Dans notre position, nous étions venus chercher un point, nous le ramenons, nous ne pouvons pas en demander davantage. Notre équipe s'est bien battue jusqu'au bout, d'abord pour égaliser, ensuite pour conserver le match nul. Nous n'avons pas fermé le jeu, au contraire, nous avons essayé d'attaquer chaque fois que cela était possible, je crois que nous avons fait ce qu'il fallait faire en cette circonstance, et nous avons obtenu la juste récompense de nos efforts".

Courbis devait nous dire de son côté : "Dans un match pareil, les points sont importants, nous étions venus à Marseille avec un but bien précis, nous avons rempli notre contrat, pour nous c'est le principal, car nous pouvions aussi bien perdre ce match que le gagner".

Cette opinion était partagée par le gardien de but Rust, qui nous a dit : "les deux attaques n'ont pas été redoutables en de nombreuses circonstances, mais Migeon et moi-même, nous avons eu chaud au moins dans une occasion à la fin de la partie, car lui-même sur le tir de Djadaoui et moi sur celui de Noguès, nous étions battus si les montants ne nous avaient pas supplés".

Alain DELCROIX

 

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.