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Résumé Le Provencal

du 02 février 1976

 

 L'O.M. A REMPLI SON CONTRAT

 

Migeon, artisan N.1 de la défaite avignonnaise (2-1)

Alès - Soyons logique, personne dans le camp olympien, même les supporters les plus inconditionnels, ne s'attendait à voir l'O.M. se livrer à une simple partie de plaisir contre Avignon.

L'équipe Marseillaise était, certes, favorite, mais cela n'était pas suffisant pour lui prédire, à coup sur, la victoire et encore moins un cavalier seul. Le score de 2 à 1 , concédé par les Vauclusiens, n'a alors rien de surprenant en soi, il est le reflet d'une rencontre ou la maturité, la plus grande expérience, ont finalement prévalu.

C'est pour être le plus près possible de la vérité qu'il faut s'empresser d'ajouter que l'équipe marseillaise doit une grande part de son succès à son gardien Gérard Migeon. Le dernier défenseur olympiens eut au moins trois arrêts déterminants pendant la première mi-temps, c'est à dire la période ou rien n'est encore joué.

C'est sur un tir de Giordani d'abord qu'il détourna du pied une balle brûlante. Nous en étions à l deuxième minute et peut se demander quelle eut été la suite des événements sans cet étonnant réflexe. Le gardien réédita un autre exploit dans le genre sur un coup franc botté par Leroy et relayé par Chazaretta.

Au milieu d'une forêt de jambes, il se trouva encore à point nommé pour se coucher sur le ballon. Tant et si bien qu'après le but de Yazalde, et un tir de Castellan sur le poteau , l'O.. pouvait regagner les vestiaires en oussant un soupir de soulagement tout en disant un grand merci à son gardien Migeon.

AVIGNON A COTE DE SA CHANCE

Tout cela nous aidera sans doute à expliquer que les infortunés Avignonnais ont été loin de jouer les utilités sur le stade de la Prairie à Alès. Ils avaient abordé e match dans un véritable esprit de Coupe et devant une formation marseillaise plutôt nerveuse, ils se miret à jouer avec détermination leur rôle de challenger.

Malheureusement, comme le signalons plus haut, ils se heurtèrent à un Migeon éblouissant et à une défense qui commettait un minimum de fautes et puis, il faut bien le reconnaître, sur une action bien construites, il leur manqua toujours ce dernier geste qui force les décisions.

Depuis le début de la saison cette lacune constitue leur problème principal et ce défaut de réalisme fut encore une fois à la base de leur élimination en Coupe.

C'est dommage pour les Vauclusiens s'entend dans la mesure où la formation de Marc Bourrier, malgré tout ses déboires, possède quelques bonnes individualités et un jeu d'équipe pas si primaire que cela.

Leur entraîneur regrettera sans doute que sont équipe ait inscrit son but à la toute dernière minute. L'O.A. quoiqu'il en soit n'a pas à rougir de sa défaite. Elle sort de la Coupe, la tête haute, mais c'est bien sûr, une mince consolation.

O.M. TOUJOURS DES PROBLEMES

Et l'O.M. dans tout cela ?

A partir du moment où l'objectif essentiel en Coupe est d'enlever la qualification, on a quelque scrupule à mettre un exergue les mauvais côtés de la formation olympienne.

Mais une critique constructive et objective oblige à dire pourtant que l'équipe marseillaise n'a pas encore trouvé sa meilleure formule. Rien de particulier à reprocher à une défense qui, semble t-il, prend de l'autorité au fil des matches.

Hélas, la satisfaction n'est pas la même en ce qui concerne l'attaque et surtout le milieu de terrain. Le fait n'a d'ailleurs pas échappés à Jules Zvunka.

Fernandez et Martinez, toujours pleins d'allant, n'ont pu, cette fois, poser le jeu comme il eut été souhaitable. Il est évident que les deux jeunes footballeurs, l'un et l'autre à court de rythme, n'ont pas eu leur rayonnement habituel.

Quant à l'attaque, c'est toujours le même problème : on joue sans ailier ou seulement par intermittence et Yazalde en est réduit à compter sur une seule main les centres dignes de ce nom.

Sur celui de Victor Zvunka, homme des débordements providentiels, on s'est aperçu, une fois encore, qu'il pouvait transformer en buts les bonnes occasions. On regrettera simplement qu'il n'en ait pas davantage en cours de rencontre.

Mais enfin, répétons le , l'essentiel est fait. L'O.M. poursuit sa route.

Alors au terme d'une première victoire, toujours difficile à obtenir, n'ayons pas l'air de jouer les rabat-joie et de nous demander ce que sera la suite.

Pour l'instant, le contrat est rempli.

Comme on le dit, en pareil cas, à chaque jour suffit sa peine.

Auteur : Jean Ferrara

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Comment ils ont joué

MIGEON : Nous avons déja souligné par ailleurs, quelle fut la part prise par le gardien marseillais dans cette première victoire en Coupe. Migeon fut sans conteste le meilleur joueur de la rencontre.

GRANSART : Sans prendre de risques inutiles, le jeune défenseur a confirmé devant Avignon les bons débuts accomplis contre Reims. Roland continue sa progression de façon encourageante.

TRESOR : Marc Bourrier, après le match a tenu personnellement à lui rendre hommage. C'est à dire si le capitaine olympien s'est acquitté de sa tâche avec le bonheur qu'on lui connaît.

VICTOR ZVUNKA : Un bon point aussi à l'actif de Victor. Intraitable en défense, il eut le mérite, grâce à un très bon centre, d'obtenir le premier but marseillais.

BRACCI : Rien à dire de particulier sur le défenseur international, qui sut livrer un match efficace, irréprochable en tout cas sur le plan défensif.

BUIGUES : Le joueur le plus constant dans l'entrejeu. Sobre, appliqué, Robert sut se trouver au point chaud de la bataille

FERNANDEZ : Jules Zvunka décide de le remplacer par Nogues en deuxième mi-temps. Le jeune joueur n'a pas démérité, mais il est évident qu'il cherche en ce moment son deuxième souffle après avoir été pas mal sollicité

MARTINEZ : C'est un peu la même remarque que nous ferons à son sujet. Jean-Marc, dont c'était le retour en équipe première, a donné l'impression de manquer de rythme, ce qui au demeurant est assez normal.

EMON : Alier droit ou deuxième avant centre ? Dans un role assez mal défini, il fut moins en vue qu'à l'ordinaire. A croire que la meilleure place d'Albert, dans le contexte actuel, se situe sans doute à l'aile gauche.

YAZALDE : A la mauvaise place et de surcroit assez mal soutenu. Hector ne renonça jamais. Il fut récompensé en marquant le premier but, déterminant en l'occurence comme chacun sait.

BERETA : Georges, pour sa par, inscrit le but libérateur d'un très beau tir du gauche. Même s'il n'a pas encore retrouvé la grande forme, il est difficile de lui en demander d'avantage.

NOGUES : Il n'est resyeé qu'un quart d'heure sur le terrain et, dans ces conditions, il n'est pas possible de porter sur lui un jugement valable.

AVIGNON SANS REALISATEUR

Que dire, d'autre part, sur l'équipe avignonnaise, sinon qu'elle a crânement tenté sa chance avant de s'incliner devant un adversaire hiérarchiquement supérieur. Dans ses rangs : Giordani, Chiazzaretian, Michel Jean, Leroy, auteur du but et Perles, qui gagnerait toutefois à être moins impulsif, ont été les éléments les plus en vue. Le principal défaut de la formation vauclusienne est, hélas, un manque de réalise. Il est clair qu'avec un ou deux buteurs de plus dans sa ligne d'attaque, Avignon aujourd'hui n'en serait pas là.

 

Auteur : Jean Ferrara

Malheureux

O.A.

On ne serait dire que l'on a vu du grand football hier après midi à Alès.

Il est rare d'ailleurs que ce genre de confrontation, trop lourde de conséquences pour être abordée sereinement, soulève les foules des gradins.

Dommage car pour le reste nous avons retrouvé avec plaisir cette ambiance de véritable Coupe se jouant sur un seul match avec élimination directe ; le public aussi qui était venu nombreux - les 6 285 spectateurs officiellement annoncés étant, en fait, plus du double - comme aux plus belles heures de la Prairie.

Rien ne vaut l'incertitude et bien malin qui aurait pu dire, à la mi-temps, le nom du vainqueur.

Cela aurait pu être l'O.A. qui, par Giordani, Chazaretta et Castellan, avait eu trois occasions très nettes.

Ce fut l'O.M. qui se montra moins dangereux mais plus percutant.

Pauvre Avignon, décidément, qui n'a désormais plus d'espoir dans quelque direction qu'il tourne les yeux.

Avec un peu de réussite, avec un peu moins de maladresse dans les phases décisives, l'O.A. aurait pourtant pu s'affirmer en vainqueur indiscutable.

C'est en quelque sorte le métier qui a parlé hier.

L'O.M. a rempli son contrat.

D'une façon n'ayant aucune mesure avec la déroute infligée à Nantes, il y a douze mois jour pour jour.

Mais il a gagné, ce qui, en Coupe, constitue l'essentiel, il échappe donc à la critique pour cette fois.

Il lui faudra tout de même faire valoir d'autres arguments pour faire carrière dans l'épreuve reine.

Auteur : Alain Pecheral

 

 

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Les Marseillais unanimes :

"Seul le résultat compte"

"Nous avons abordé cette rencontre beaucoup trop crispés", commentait Jules Zvunka à sa rentrée au vestiaire. "C'est un match qui s'annonçait difficile et s'est révélé nerveux, crispant...

"On avait l'impression que l'importance de l'enjeu avait traumatisé les joueurs. Surtout en première mi-temps, ou ils ont eu beaucoup de mal à se trouver, a imposer leur manière.

"La seconde mi-temps, heureusement, a été meilleure en ce qui nous concerne. Enfin, le résultat est là et, pour cette fois, c'est bien le principal."

C'était aussi, à peu de chose près, l'avis de Marius Trésor :

"Nous avions terriblement peur de mal faire, sachant que de ce match dépendait toute notre fin de saison. Une défaite signifiait : jour les prochains matches devant des banquettes.

" Et c'est presque toujours comme cela en 32es de finale : sur un seul match tout peut arriver, et cette crainte se traduit souvent sur le terrain. Pour Avignon l'enjeu étai d'ailleurs très important, et c'est peut être pour cela que le match a mis si longtemps à démarrer.

"En ce qui me concerne, je n'ai vraiment été rassuré qu'après le but de Bereta".

Gérard Migeon qui avait été le héros du match, était très entouré. Il expliquait dans quelles conditions il avait du s'incliner dans les toutes dernières minutes.

"Quelques-uns, depuis la touche, venaient juste de me crier que c'était pratiquement fini et que Saint Etienne était en train de perdre... et puis, il y a eu ce ballon qui est passé et repassé aux vingt mètres. J'étais masqué et je nai pas vu partir le tir. De toutes façons Leroy l'avait placé au ras du filets, là ou les ballons sont les plus difficiles à aller cherche. Mieux valait quand même prendre ce but à la dernière minutes, car si Avignon avait marqué plus tôt, nous aurions sans doute passé des moments pénibles".

"Il est vrai que nous avons eu chaud sur la fin de la première mi-temps", approuvait François Bracci. "Nous n'avions pas mal débuté, et puis il y a eu ce passage à vide, difficile à expliquer. Heureusement que "la Mige" était là car l'O.A. a eu au moins trois occasions très nettes avant le repos".

Bereta, de son coté, était tout souriant : "Cette fois, ca revient bien. Lorsque j'ai vu un de mes tirs s'écrase une fois encore sur la barre, j'ai pensé que, comme contre Reims, j'Allais encore ne pas avoir de réussite. Et puis, j'ai fini par marquer... J'espère que ça sera de bon augure, car avec Saint Etienne lorsque je marquais en 32es nous allions généralement loin".

Quand au président Méric, il estimait que l'essentiel était fait.

"La plupart des clubs de 1re division ont été accrochés ou battus comme Saint Etienne. Je pense que ces 32es, sur terrain neutre, constitue le match le plus dur d'une carrière en Coupe. Tant de choses en dépendent.... Dans ces conditions, nous serions mal venus de faire la fine bouche. Seul le résultat compte !".

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Le Président Sauget :

"Rien ne veut sourire"

Inutile de préciser que la joie ne régnait pas dans le camp avignonnais. Certains s'en prenait à l'arbitre, M. Kitabdjian.

Le président M. Guy Sauget, se refusait à invoquer ce genre de raison, mais n'en était pas moins traumatisé : "malgré notre maladresse, le score aurait pu être au moins inversé. Rien, décidément, ne veut nous sourire cette année. Nous avions pourtant encore fait un bon match aujourd'hui".

Marc Bourrier, l'entraîneur avait un avis sensiblement voisin : "Si nous avions marqué les premiers et les occasions ne nous ont pas manque pour cela, tout aurait pu être changé. Mais nous acons, d'une part, fait preuve de maladresse et, d'autre part, eu un manque de réussite évident. Et puis, Migeon qui a accompli une partie remarquable, est aussi pour beaucoup dans notre élimination. Selon l'expression consacrée, nous tombons avec les honneurs, mais c'est une bien maigre consolation".

Le capitaine Michel jean estimait : "Nous avons raté les occasions que les Marseillais ont su mettre au fond. Voilà comment on peut résumer ce match".

Enfin, Yves Herbet, répétait en hochant tristement la tête : "Nous avons bien joué et nous avons perdu ? Et c'est comme ça depuis le début de la saison".

Auteur : Alain Pecheral

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Les réponses aux questions

que vous vous posez

QUE DIRE SUR LA TACTIQUE OLYMPIENNE ?

Jules Zvunka, on le sait avait décidé de donner plus d'équilibre a ses différentes lignes, on jouait avec trois attaquants et ris milieux de terrain.

Passons sur la partie en demi teinte de Martinez et de Fernandez. Après tout, on ne peut pas être à chaque match au maximum de sa forme. Les deux jeunes compères pétris de talent auront certainement d'autres occasions de se mettre en valeur.

Mais quelle que soit la formule adoptée et les joueurs employés, l'O.M. cette saison a décidément sacrifié le rôle véritable des ailiers.

POURQUOI LA SORTIE DE FERNANDEZ ?

L'entraîneur nous a expliqué lui-même aux vestiaires les raisons qui l'ont poussé à remplacer son jeune joueur par Nogues.

"Jeannot nous at-il dit, ne s'était pratiquement pas entraîné tout au long de la semaine, après son voyage dans la capitale. Je crois qu'il était alors raisonnable de le faire souffler un peu".

QUELLE ETAIT L'AMBIANCE ?

Elle était celle d'un match de Coupe, bien dans la tradition avec ses cohortes de supporters des deux camps.

Il est à ce sujet réconfortant d'enregistrer que les Marseillais ont semblé en plus grand nombre que leurs confrères avignonnais dans les tribunes.

Comme quoi, l'engouement à Marseille n'est pas tout à fait mort. Mais avouons le, nous sommes restés perplexes devant les quelques 6000 et quelques spectateurs annoncés officiellement pour cette rencontre.

QUE DIRE SUR L'ARBITRAGE ?

Nous ne pensons pas que M. Kitabdjian ait donné l'occasion aux deux adversaires de lui faire de bien gros reproches. Il a peut être beaucoup sifflé, mais en fin de compte, il s'acquitta de sa tâche de façon honorable.

Un match de Coupe, c'est bien connu, n'est pas toujours facile à diriger, surtout quand le résultat comme ici se jouait sur une seule rencontre.

Auteur : Jean Ferrara

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Le match en bref

4' " une-deux " Bereta-Bracci, Hoffmann intervient

6' sérieuse alerte devant les buts marseillais, Zvunka écarte le danger.

8' Bracci perd le ballon, Giodani s'approche et place un tir à ras de terre que Migeon détourne du pied.

17' transversale de Martinez pour Yazalde qui reprend de manière acrobatique, Sicard sauve.

18' brillante intervention de Migeon sur un centre tir de Chazaretta.

29' coup franc à la 16è m. pour faute de Bracci sur Leroy, admirablement tiré par Chazaretta et remarquablement détourné par Migeon .

32' Joly temporise sur la ligne de sortie, se fait subtiliser le allon par Victor Zvunka monté en attaque ; le centre d ce dernier est repris de la tête par Yazalde qui ouvre le score.

42' nouveau coup franc à la limite pour Avignon. Cette fois c'est Castellan qui tire.... sur la barre !

46' tir du gauche de Bereta des 30 m sur la transversale.

55' centre d'Herbet et retourné de Castellan à côté.

61' Intervention suspecte de Trésor sur Herbet, M. Katabdjian laisse jouer

63' reprise à bout portant de Giordani et remarquable arrêt réflexe de Migeon.

64' Au tour d'Hoffmann de briller devant Yazalde

70' Emon obtient un corner et le tire. Yazalde remise en retrait pour Bereta qui tir puissamment du gauche et marque.

71' Castellan rate la cage vide

89' Situation confuse dans la surface marseillaise. Leroy d'un tir en coin réduit la marque.

Auteur : Alain Pecheral

 

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