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Résumé Le Provencal

du 20 janvier 1975

 

L'ARDEUR DE L'O.M. MERITAIT MIEUX

La vaillance ne suffit pas

il faut aussi un buteur

À la mi-temps, M. Vuillemin, l'apôtre du jeu à XIII à Marseille nous a dit : "Ils sont vaillants". Cette opinion lapidaire et spontanée après tout son sens, la rencontre terminée.

Si la vaillance suffisait à faire une grande équipe de football, O.M. de ce dimanche 19 janvier serait champion de France.

Bereta en tête, un Bereta jouant davantage en équipiers qu'en virtuose, ce qui, pour nous, est un compliment, ils se sont tous battus pendant 90 minutes, privant littéralement le Stade de Reims de ballons.

Comment se fait-il, alors, que cette supériorité indiscutable se soit seulement traduite par un but sur corner, trois tirs sur le poteau, et une avalanche de corners ? La raison est facile à deviner. Trop de nervosité, trop d'effort inutile - n'est-ce pas, Troisi Noguès - et surtout l'absence d'un véritable buteur.

On l'oublie trop souvent, marquer des buts et aussi une affaire de sang-froid, de nerfs d'acier. Inutile de rappeler le souvenir du regretté Andersson pour le savoir.

À cette équipe enthousiaste, emportée par l'élan et par le vent, parfois même séduisante, il manquait la finition, ce que l'on appelle le dernier geste et que seuls les joueurs de grande classe réussissent assez régulièrement.

UN GRAND MATCH DE LARAIGNÉE

En face, Reims, submergé, jouant la plupart du temps dans son camp, quand ce n'était pas dans sa propre surface de réparation, s'en est tiré au-delà des espérances les plus optimistes de ses responsables, à la mi-temps, grâce, précisément au sang-froid et aux métiers de certains de ses joueurs.

En tête, on placera Laraignée suivi de très près par Aubour, Jodar, Masclaux, Brucato et le petit Krawzick en première mi-temps.

Georges Lech, très effacé en première mi-temps, dans des conditions, il est vrai, impossible pour lui, prouva pendant la deuxième période du jeu, que son talent était presque intact.

Inversement, Santamaria a plutôt déçu, tandis que Richard prouvait, à un poste nouveau pour lui, qui possédait de sérieuses qualités d'attaquant de pointe.

À l'O.M., un O.M. très malheureux, le joueur le moins payé de ses efforts aurait été Buigues.

Il fit, non seulement un travail de titan, mais encore il fut certainement le plus précis, le plus technique des intermédiaires olympiens.

À quelques centimètres près, une reprise de volée en première mi-temps et un coup de tête en seconde, il eut été le héros du match.

Troisi, est avant tout un battant, d'une extraordinaire générosité et qui, pour cette raison plait au public. Mais il lui reste, ce qui peut venir avec le temps, étant donné son âge, à discipliner son jeu, a gagné en clairvoyance.

Noguès, qui fut, il n'y a pas si longtemps, un très grand espoir au poste d'avant-centre, semble avoir perdu complètement le sens du but et celui de la chose à faire instantanément.

Dommage, car on ne saurait lui reprocher de ne pas avoir mis tout son coeur à l'ouvrage.

Bereta, pour ses débuts au Stade-Vélodrome, nous a administré la preuve qu'il était très loin d'être fini. Mais on ne saurait lui demander d'être une équipe à lui tout seul.

Il appartient à cette race précieuse de joueurs faits davantage pour s'intégrer dans une collectivité que pour éclabousser le public par quelques exploits personnels.

Le dernier mot sur la défense. À titre indicatif, dans un match, il est vrai, facile pour elle, tous ses titulaires, y compris Lemee, furent irréprochables.

Mais attention aux fautes collectives de placement.

Tout à fait en fin de match, il fallut un pied de Trésor, miraculeusement placé sur la trajectoire du ballon, pour que Reims n'ait pas pris un avantage qui eut été injuste mais bien réel.

Le résultat final est que l'O.M. qui avait besoin d'avancer vient encore de reculer, et qu'il lui faudra, de façon impérative, prendre des points à l'extérieur pour justifier ses prétentions.

Maurice FABREGUETTES

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PRESIDENT :

"C'est aujourd'hui que tout commence..."

Curieux à dire et difficile à expliquer à un homme se qui se bat depuis un an pour "redresser la barre", mais c'est pourtant à partir d'aujourd'hui que l'O.M. va savoir ce que vaut son président. Du moins dans l'essentiel et la finalité de sa fonction.

Je disais, un certain jour de l'an dernier, à ce bon, truculent et communicatif personnage qu'est le président Fernand Meric : "qu'il n'avait vraiment qu'une idée approximative de guêpier dans lequel il se fourrait".

Lorsqu'il évoque cette image, donc il a contrôlé l'exactitude en tous points, il use d'ailleurs d'un autre mot, en ajoutant, "Mais je m'y plais".

Après tout, il s'agit là d'une certaine forme de combativité, d'un défi à l'adversité, d'un passe-temps aussi, dont il n'avait nul besoin, mais assurément d'une passion qu'il avait hâte de nourrir.

Chacun choisit son destin.

Or donc, voilà Fernand Meric au soir de ce 19 janvier avec une équipe en très moyenne position, toujours sous le coup des problèmes traumatisants qui sont les siens depuis un mois.

Attaqué par les uns, brocardé quelquefois, critiqué en haut lieu et mis en doute par ceux-là même qui souhaitèrent et obtinrent que lui furent confiées les rênes et le fouet, Meric est aujourd'hui à la croisée des chemins. Entre l'espoir et la déception.

Avec, en prime, l'incertitude des matches à venir et d'une saison qui risque de tourner court.

Ce que nous trouverions d'ailleurs parfaitement injuste en regard de la somme d'efforts - bons ou mauvais peu importe - mais dispensés avec tant de conviction et d'opiniâtreté.

J'avoue qu'après un an de combats livrés des terres brésiliennes aux provinces françaises, jusqu'au Forez de Bereta, en passant par les tapis verts et glissants d'une Fédération attentive et devenue soudain prude et pointilleuse, il y a de quoi se décourager.

Et c'est pourtant aujourd'hui que tout commence pour cet homme que le poids des contrats n'a pas encore fait plier, mais qui entre-temps s'était brusquement trompé sur les vertus et l'amitié à dispenser à ses "employés-joueurs".

Entre les mensonges-tactiques, donc pardonnés, sa sincérité de dirigeants - amoureux d'éclats, c'est certain - Fernand Meric sait aujourd'hui qu'il ne peut être des grands professionnels du sport comme des "purs" motivés par le seul plaisir du jeu, et l'espoir de la gloire sportive.

Le football Pro, dans sa conception présente c'est autre chose. Il faut l'expérience, l'insondabilité et la philosophie d'un Roger Rocher pour s'en accommoder, pour en maîtriser les effets, les rebonds et le caractère.

C'est ce chemin qui semble avoir prit l'homme à l'humour constant.

Fernand Meric a déjà réalisé des choses étonnantes. Il les a faits avec cet enthousiasme et cette candeur qui étonnent et suit stupéfient, aussi séduisent et émeuvent.

Par amour du métier et pour la gloire de ce qu'il considère désormais à lui : l'O.M.

Et pourtant ! Pourtant, ce n'était là que le lever de rideau.

Car il se retrouve au creux de l'hiver, répétons-le, dans la situation qu'on lui laissa à sa prise de pouvoir. Ou presque.

Pour ce président bonhomme, qui préférait rire que gronder, les choses ne sont plus à faire, il les a faits. Les grands capitaines et les vrais présidents naissent tous de situations dramatiques.

Il n'a que quelques mois pour rassurer ou désespérer tout un peuple.

Et pour l'immédiat, quatorze jours exactement pour sauver la saison et l'avenir.

Avec ses joueurs et son entraîneur.

Donc il est le Président.

Lucien d'APO

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Ils disent

Le président Méric :

"La réussite n'était pas au rendez-vous"

Inutile de dire que les Marseillais étaient passablement déçus dans les vestiaires. "Ce n'était décidément pas la journée de chance, devait nous dire le président Meric. D'abord ces trois tirs sur le poteau. Ensuite ce but que l'arbitre nous a refusé et que tout le monde (y compris Marcel Aubour) s'est accordé à reconnaître valable. Nous méritions incontestablement de gagner. Mais que voulez-vous, la réussite n'était pas au rendez-vous.

"C'est égal, puisqu'il faut essayer de voir en toute chose le côté positif, je crois tout de même que le match d'aujourd'hui est réconfortant par certains aspects. Car si nous jouons toujours de cette façon-là, nous pouvons encore espérer revenir au classement".

RENÉ CHARRIER :

"À 1 - 0, ON EST À LA MERCI DE TOUT"

Marius Trésor, le capitaine, paraissait profondément abattu :

"Sans aucune exagération, c'est un match que nous devions gagner par trois ou quatre buts d'écart. Nous n'avons eu que le tort de ne pas nous montrer assez efficace devant, et de commettre une grosse faute de défense. Et cela suffit à transformer une victoire facile et légitime, en un match nul, qui nous laisse dans les profondeurs du classement.

"C'est d'autant plus affligeant que nous désirions tout particulièrement cette victoire. Chacun de nous était conscient qu'il fallait faire un bon résultat, et mettre la manière. Et puis voilà..."

Et dire, ajoutait René Charrier, qu'au lieu de prendre un bonus mérité, nous avons failli perdre 2 à 1. Car, tout à la fin, j'ai eu un fameux coup de chance, lorsque Santamaria s'est présenté tout seul devant moi. Et pourtant, nous n'avions jamais joué aussi bien ! Pour une fois tout y était : la détermination et le jeu collectif !

"Voilà ce qui arrive, lorsqu'on ne parvient à s'assurer qu'un seul but d'avance : on est à la merci de tout !

"Quant au but Rémois, je dois reconnaître que j'en porte, en partie, responsabilités. J'ai crié : Laisse ! à Bracci, qui s'est s'exécuté. Malheureusement Laraignée m'a poussé, alors que j'étais en l'air et je n'ai pu que détourner légèrement la balle, ce dont il a su profiter. Il y avait faute sur moi, mais ce n'est pas une excuse. J'aurais dû parvenir à pousser ce ballon".

GEORGES BERETA :

"A 2 - 0 TOUT ÉTAIT CHANGÉ"

Quant à Georges Bereta, il expliquait qu'il n'y avait bel et bien but à la 26e minute, lorsqu'une reprise Albaladejo percuta transversale avant de rebondir sur le sol.

Jean-Pierre Klein, qui se trouvait derrière la cage champenoise, été d'ailleurs formel : "Le ballon a rebondi vingt bons centimètres derrière la ligne. À tel point que M. Marcel Aubour s'est retourné vers le public quelques instants plus tard en lançant : "Vous avez vu ce but ! Et bien, arbitre, lui, n'a rien vu !"

"En tout cas, reprenait Bereta, à 2-0 le sort du match basculait. Jamais les Rémois ne seraient revenus à la marque et, libérés de la crainte d'être rejoint, nous aurions sans doute remporté une confortable victoire. Je crois qu'il n'y a pas grand-chose à reprocher à l'équipe d'aujourd'hui. Nous avons manqué peut-être un peu de détermination en seconde mi-temps, mais le match s'est joué sur un rythme effectivement rapide et il est toujours très difficile de jouer avec du vent.

"En revanche, l'équipe a montré qu'il y avait chez nous pas mal de possibilités, tant individuellement que collectivement.

JULES ZVUNKA :

"INJUSTE POUR LES JOUEURS"

Enfin, Jules Zvunka tirait calmement la leçon de la rencontre :

"J'ai vu un match plein, très rapide, et qui ne peut être qu'encourageant pour l'avenir. Petit à petit, on sent que quelque chose se passe, que la mécanique se met en marche. Ce match nul est particulièrement injuste pour des garçons qui ont travaillé comme ils l'ont fait à l'entraînement. Croyez-moi, les méthodes de préparation ont évolué, et personnellement je ne suis jamais entraîné comme ils le font actuellement.

Nous devons maintenant résoudre le problème du finisseur, car nous avons vraiment raté trop d'occasions aujourd'hui. Et c'est cela qui nous a, avant tout, coûté la victoire, beaucoup plus que le but litigieux refusé, sur lequel il serait vain d'engager une polémique.

"Hormis cette non-réussite, je n'ai absolument rien à reprocher à mes hommes qui ont donné le maximum de même.

Alain PECHERAL

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Les Rémois : "objectif atteint"

La joie la plus complète régnait dans le camp rémois et les dirigeants et joueurs ont poussé leur cri de guerre. Le gardien Aubour été très volubile : "C'est un bon résultat pour notre équipe, nous étions venus à Marseille avec l'intention de réaliser un match nul. Les Marseillais ont sans doute dominé territorialement mais ils ont accusé le coup quand nous avons obtenu l'égalisation.

Entraîneur Desmenez était satisfait du résultat final : "Les deux buts ne représentent pas réellement la physionomie de cette rencontre, acharnée, le vent a gêné les deux équipes et en définitive, je ne crois pas qu'on doive crier au scandale parce que nous ramenons un point de Marseille.

Le président M. Henri Germain arborait un large sourire : "A la mi-temps, je pensais que nous allions être menés mener par 3 buts à 1. Cela n'aurait pas été injuste. Et pourtant dans les 10 dernières minutes de jeu, nous aurions pu prendre l'avantage sur Marseille.

Le football est ainsi fait, la chance joue souvent son rôle, mais évidemment si nous avions gagné cela aurait été trop dur pour Marseille !"

Georges Lech a insisté sur un autre point : "Ce fut une rencontre acharnée et équilibrée.

Le vent violent qui soufflait nous a tous gênés. Je pense qu'il a faussé beaucoup d'action rémoises ou marseillaises et en définitive le score est normal !" Laraignée s'est écrié de son côté : "Je sentais que nous pouvions égaliser et je n'ai pas raté l'occasion qui nous a été offerte !"

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La locomotive

On vous compte, par ailleurs, et dans le détail toutes les péripéties de cet O.M. - Reims. Ne coupons donc pas le ballon en quatre et laissons à d'autres le soin de se lancer dans des analyses techniques.

Constatons simplement que les Olympiens ont joué hier, dans beaucoup de domaines, leur meilleur match de la saison. Meilleur, en tout cas, c'est notre avis que celui qui les avait vus battre Monaco, voici quelques mois. Ce soir là un seul homme avait assuré le spectacle et le résultat : Paulo Cezar. Hier ils ont été onze qui ont fait le maximum dans des conditions psychologiques peu favorables au départ.

Certains bien sur, ne se priveront pas de souligner que l'O.M. a perdu un nouveau point au stade Vél. C'est vrai. Mais ce qui est vrai également c'est qu'on a vu une équipe marseillaise se battre avec une belle énergie 90 minutes durant, se créer une multitude d'occasions de buts et arracher à moultes reprises les applaudissements d'un public tout étonné et ravi de trouver "ses joueurs dans de telles dispositions d'esprit".

Les anti-olympiens, ceux qui en secret rêvent de voir le Club Phocéen retrouver un jour ou l'autre et de préférence le plus rapidement possible, l'enfer de la seconde division, parleront, soyons-en sûrs, d'énergie du désespoir. Nous préférons, nous, parler d'énergie de l'espoir. On peut maintenant se poser une question : pourquoi des garçons jusqu'à ce jour plus ou moins (et plutôt plus que moins) timorés, se bornant à laisser jouer l'adversaire, hésitant à prendre le moindre risque, se sont lancés à corps perdu dans la dure bataille du championnat ? Peut-elle, sûrement même, parce qu'ils ont enfin devant eux un exemple, à savoir : Georges Bereta. Ils avaient avec Paulo Cezar un artiste, désormais avec Bereta ils ont un patron.

Hier, sans faire un super match le capitaine de l'équipe de France a donné l'exemple : le bon !

Il s'est dépensé sans compter, comme un débutant, il a attaqué, il a défendu, il a shooté, il y a centré, il a constamment cherché à construire, à donner le ballon à ses partenaires dans de bonnes conditions. Blessé en fin de match et s'est refusé à quitter le terrain et s'est fait soigner de puis le bord de touche.

"Bereta joue le rôle de la locomotive. C'est lui qui tire tout le monde" expliquait Jules Zvunka dans les vestiaires, après le match. C'est une image qui nous plaît.

En d'autres temps, au soir d'un demi échec de l'O.M. sur son terrain nous aurions émis quelques réserves quant à l'avenir.

Aujourd'hui une fois n'est pas coutume, faisons preuve d'un optimisme raisonné. Et approuvons Georges Bereta, lorsqu'il déclare : "Si nous faisons preuve tous les dimanches d'un tel enthousiasme, d'une telle bonne volonté et il n'y a aucun doute, les résultats suivront d'eux-mêmes".

Des paroles qui, il faut le souligner, seront arrivés jusqu'aux oreilles de Paulo Cezar.

André de ROCCA

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A l'abordage !

Non par esprit de contradiction, mais parce que nous les savions profondément motivés, nous eussions volontiers parié, quelques instants avant le match, sur une victoire des Marseillais. Les dieux du Football en ont décidé autrement.

Mais, moralement du moins, Trésor et ses camarades sont parvenus à leurs fins. Et l'on ne saurait énoncer la moindre critique à leur rencontre sans commettre la plus flagrante des injustices.

Car, s'il est un match qu'ils méritaient de gagner, c'est bien celui d'hier...

Et devant tant de hargne, d'engagement, de brio collectif (mais oui !), on demeure songeur et nostalgique à la fois : car, où ne seraient-ils pas ces Olympiens, aujourd'hui en panne sous le vent, s'ils avaient su faire montre, précédemment du quart de la détermination affichée lors de cette prise à l'abordage du navire rémois ?

Mais peut-être est-il là, après tout, dans la motivation - ce vocable à la mode - le mal mystérieux dont souffre l'O.M. ?

Celle d'hier était toute trouvée : ils étaient onze, plus ou moins bien placés, au hit-parade, à vouloir prouver qu'aucune tête d'affiche n'est irremplaçable.

Ils y sont parvenus, répétons-le, même si le score semble prouver le contraire.

Mais la vérité d'hier ne sera plus celle de demain. Car il serait fou de se priver des services d'un monstre sacré, quand bien même ses immenses qualités, se trouveraient terni par des réactions de prima donna.

Il faudrait donc demain trouver d'autres motifs de conditionnement à la victoire. Et repartir comme hier...

À l'abordage !

A.P.

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Les réponses aux questions que l'on se pose

Le vent a-t-il eu une influence sur le résultat du match ?

- Oui et non. Oui parce que les deux buts ont été marqués sur corner et qu'on peut estimer que dans les deux cas à trajectoire du ballon a été quelque peu modifiée par le mistral.

Non, parce qu'aucune des deux équipes (et nous pensons surtout à celle de l'O.M.) n'a su tirer le profit maximum de cet allié.

La balle ayant heurté la transversale après un tir d'Albaladejo est-elle ou non entrée à l'intérieur des buts d'Aubour ?

- Comme on pouvait s'y attendre les sons de cloches étaient différents après le match, selon le vestiaire dans lequel on se trouvait, Marcel Aubour, juste après l'action aurait confié à un photographe qui se trouvait derrière lui : "On s'en tir bien, l'arbitre n'a pas vu que le ballon avait pénétré dans le but".

A l'issue de la rencontre, il tenait un tout autre langage et soutenait mordicus que le but n'y était pas. Par contre, Marius Trésor, Jacky Lemee, Raoul Noguès, entre autres, étaient formels. Le ballon était bel et bien entré dans la cage d'Aubour : "d'une bonne dizaine de centimètres" précisait le capitaine marseillais qui, sur la phase de jeu, était aux avant-postes.

Pourquoi Bereta n'a pas tiré coup franc ?

Jules Zvunka nous a donné la réponse : "Georges ne tire pas le coup franc qui se situent sur le côté gauche du terrain car étant lui-même gaucher, l'angle de tir à ce moment-là n'est pas assez ouvert.

Or, il se trouve (hélas pour l'O.M.) que la plupart des coups francs sifflés par M. Konrath en faveur du club phocéen et en bonne position, l'ont été, la plupart du temps sur le flanc gauche de l'attaque olympienne. Voici pourquoi on a vu Emon, Troisi ou Lemee tenter leur chance.

Quel a été le défaut majeur de l'O.M. ?

Bien sûr, l'absence d'un véritable buteur. À vrai dire ce n'est pas une surprise car l'on savait, bien avant le début de la rencontre, que l'O.M. privé de Jairzinho, de Kuzowski (ne parlons plus de Skoblar) jouerait sans avant-centre.

Ceci précisé, reconnaissons que les Rémois peuvent remercier le Dieu du football de leur avoir donné un sacré coup de pouce puisqu'en trois occasions, ce furent les barres qui vinrent au secours de Marcel Aubour.

Charrier a-t-il commis une faute sur le but rémois ?

Le sympathique René n'a pas l'habitude de chercher des excuses. Voilà ce qu'il nous a dit dans les vestiaires : "J'ai crié : laisse à Bracci et alors que j'étais en l'air, j'ai été bousculé par un attaquant rémois. À mon avis, il y avait faute (dans les mêmes circonstances, M. Konrath, a sifflé un coup franc ma faveur) ceci dit, je considère que je ne suis pas exempt de tout reproche. On ne saurait être plus objectif.

Paulo Cezar présent la physionomie du match aurait-elle été différente ?

Le tout est de savoir quel Paulo nous aurions vu sur le terrain. Celui des dernières rencontres n'aurait vraisemblablement rien apporté de plus. Par contre, si le Brésilien avait joué avec le même état d'esprit que ses équipiers, il est vraisemblable que sa classe et sa technique aidant, que Reims ne serait pas parti du stade vélodrome avec un point dans ses valises.

A. de R.

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