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Résumé Le Provencal

du 26 septembre 1973

 

O.M. un succès sans envergure

devant une faible équipe rennaise (2-1) 

 

L'OM a gagné ce match qu'il ne fallait pas perdre, mais ce ne fut ni sans mal, mais sans peine.

La victoire in extremis, contestée jusqu'au bout par les Rennais, arrachée plus à l'énergique qu'au bénéfice de la classe.

Contentons nous-en pour le moment, mais la faible assistance pour Marseille ayant assisté à cette rencontre, prouverai même, si nous ne l'écrivions pas, qu'il faut trouver autre chose.

 MAGNUSSON EN REGAIN DE FORME

A la mi-temps, le public se demandait s'il fallait en rire ou en pleurer. Et choisit de siffler les deux équipes à leur entrée aux vestiaires.

Pourtant, on ne pouvait, honnêtement et objectivement, reprocher aux Rennais d'avoir fait de leur mieux pour mériter un score de parité à ce moment.

Il semble que le style colle à une équipe, en dépit de ses hauts et de ses bas !

Le Stade Rennais a beau être au bas du classement, il a conservé sa manière vive, son jeu en mouvement et sa défense en ligne.

Moyennant quoi, il a réussi à poser de sérieux problèmes à un OM dans la bonne volonté était évidente, mais qui n'arrivait pas complètement à trouver la bonne distance dans ses passés dans son placement.

Agréable surprise cependant, Magnusson, sans doute vexé par les commentaires, ayant suivi son exhibition à Troyes, faisait preuve d'un net regain de forme et de virtuosité.

Comme Skoblar avait marqué un but tout en finesse dès la 8e minute, tout semblait sourire à l'OM, en début de rencontre.

Mais, petit à petit, la mécanique olympienne s'enraya, celle de Rennes se mit à mieux tourner, et la conséquence inévitable de cet état de fait, fut l'égalisation comme à la parade du grand Cosnard, peu avant la mi-temps.

À défaut de grand jeu, il ne faut pas être très difficile à ce moment, nous avions assisté à une première période intéressante, car fort disputée et toujours sur un rythme alerte.

Que Rennes ait contribué pour une bonne part est sans doute ce qui déplu au public.

 UN SECOND BUT SKOBLAR FAIT LA DIFFÉRENCE

La deuxième mi-temps débuta comme la première, par un nouvel exploit de Skoblar, facilité une fois encore, par la tactique rennaise. Jouer le hors-jeu et peut-être une bonne chose, mais c'est une grossière erreur que de s'arrêter tant que l'arbitre n'a pas sifflé.

On se mit alors à penser au bonus, mais la même cause produisant les mêmes effets, on vit l'équipe olympienne se désunir alors qu'elle touchait au but, et Rennes poussa de dangereuses contre-attaques grâce à un jeu plus lié au centre du terrain.

Cette situation critique pour les olympiens dura jusqu'à la fin de la rencontre.

Mais il se confirma alors, que ce qui fait le plus cruellement défaut à l'équipe bretonne est le sens du but.

Cependant, à dix minutes de la fin, on crut bien à l'égalisation acquise, quand Grégori, au risque de se faire blesser, plongea dans les pieds de Keita, seul devant lui.

Il est vrai que de l'autre côté, excellent Bernard avait réussi deux remarquables parades. Et à la fin, spectateurs et joueurs olympiens furent très heureux d'entendre le dernier coup de sifflet de l'arbitre sur cette victoire sans doute difficile, mais qui, pour l'instant, n'a pas de prix.

 LE JEU OLYMPIEN

Après cette victoire, qui fait le plus grand bien à l'OM il faut éviter de tomber d'un excès dans l'autre.

L'OM qui avait déjoué à Troyes, ne s'est pas complètement retrouvé hier soir, sur la pelouse de son Stade-Vélodrome.

Il y eut encore beaucoup de choses qui clochèrent. Le milieu de terrain se fit le plus souvent prendre le ballon par les Rennais, et ne réussit que rarement à jouer de façon précise et en mouvement.

Quant à la défense, elle commit, aussi, des erreurs de placement, et c'est miracle si les Rennais n'ont pas marqué un but de plus.

Les Olympiens, nul ne le discutera, ont fait preuve de bonne volonté, d'esprit combatif ; Skoblar y a mis du sien, Magnusson a fait une partie qui a rappelé d'assez près celles de ses débuts olympiens ; mais dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...

Le public, qui ne s'y trompe pas, même si son jugement est un peu sévère, a d'ailleurs sifflé de nouveau les deux équipes à leur sortie définitive du terrain.

 LA BONNE OPPOSITION RENNAISE

L'équipe rennaise vue à travers ce dernier match, nous a paru très supérieure à celle de Sedan et de Strasbourg, qui l'avaient précédée sur cette même pelouse.

L'ensemble breton bénéficie d'une bonne organisation, les joueurs semblent se connaître et se trouvent facilement. Toutefois, comme on nous l'avait d'ailleurs déjà dit, ce qui manque le plus à cette équipe et l'efficacité. Depuis quelques saisons, elle manque d'attaquants de pointe de valeur ; c'est sans doute une grave lacune.

Mais à cette réserve près, le club breton est encore l'un des plus séduisants de France, et si le match d'hier soir au stade vélodrome fut agréable, ses joueurs y sont pour beaucoup.

Maurice FABREGUETTES

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Ils disent

L'arbitre sur la sellette

A peine sortis du terrain, les joueurs marseillais et la plupart de leurs dirigeants étaient partagés entre deux sentiments.

Ils ne savaient pas encore s'il fallait se satisfaire de cette courte victoire, ou bien si on devait regretter le point du bonus envolé.

"Je trouve pour ma part, disait Maria Zatelli, que le directeur de jeu, ce soir, a dépassé les bornes. J'ai réellement assisté à un arbitrage à contre-sens".

Josip Skoblar, lui non plus, n'avait pas des satisfactions à adresser à M. Besory.

"L'arbitre a sifflé à tort et à travers, la plupart du temps contre nous et pour des fautes imaginaires. Incontestablement la physionomie de la rencontre en a été quelque peu altérée. C'est dommage ! Quant au match lui-même, je reconnais que les joueurs sont encore une fois rentrés sur le terrain avec cette espèce de doute qui les a souventes fois tenaillés depuis le début de la saison. L'équipe m'a paru contractée. Elle ne voulait pas prendre de risques, même lorsque nous menions par 1 à 0. Donc, par rapport à notre défaite de Troyes, je trouve une légère amélioration, puisque cette fois nous avons gagné. Mais la manière n'y était pas tout de même. Comme quoi il nous reste encore pas mal de travail à faire".

LA COLÈRE DE SKOBLAR

Nous avons ensuite interrogé Skoblar au sujet, d'abord de son démêlé avec Bernard, le gardien rennais, et puis sur cette blessure au genou qu'il dut faire soigner à plusieurs reprises pendant la rencontre.

"C'est sur un centre de Magnusson, lorsque je me suis précipité pour reprendre la balle, nous a dit Josip. Je me demande pourquoi à ce moment là l'arbitre a sifflé le hors-jeu contre nous. Ma surprise a été encore plus grande quand Bernard m'a volontairement donné un coup à la cuisse. Décidément, les attaquants sont de moins en moins protégé dans le football français !"

Un peu plus tard, nous sommes allés consulter le masseur, M. Castellonese, pour savoir au juste quelle était la nature de cette blessure.

"Le coût a été assez violent, nous a répondu le masseur, mais après un ou deux jours de repos ce Skoblar sera tout à fait sur pied et en mesure sans aucun doute, de tenir sa place mardi prochain contre le Luxembourg".

Signalons encore que Josip avait demandé à sortir du terrain après ce petit incident mais son entraîneur a insisté pour qu'il reste un peu, et nous comprenons volontiers son sentiment.

LE SOURIRE DE GREGORI

Le jeune Grégori, qui avait été, en quelque sorte, le héros de la soirée, était félicité par ses camarades après la rencontre.

Effectivement, il avait remplacé Carnus avec une belle autorité. Nous lui avons, bien entendu, demandé ses impressions pour ce premier baptême du feu.

"Je pense que tout n'a pas trop mal marché, nous a répondu Bernard. Au début, évidemment, j'étais plutôt contracté à l'idée de me présenter pour la première fois devant le public marseillais, mais je dois dire que les avants rennais ont contribué à me mettre en confiance, dès les premières minutes. J'ai dû arrêter deux ou trois tirs dangereux sitôt après le coup d'envoi, et ma réussite dans ces premières tentatives m'a permis ensuite d'être beaucoup moins nerveux".

- Comment est arrivé le but de rennais ?

- Eh bien, après le centre de Guermeur, je m'attendais à ce que Cosnard reprenne de ballon de volée. Au contraire, l'arrière breton, a marqué un temps d'arrêt avant de tirer. C'est ce qui m'a surpris.

Derrière nous, M. Caussemille, nous a fait remarquer que le tir, de toute façon, était très bien ajusté. Comme quoi, dans les sphères dirigeantes de l'O.M. tout un chacun se félicitait de cette belle partie du nouveau promu.

Roger Magnusson nous faisant, enfin, remarquer pour une des rares fois de sa carrière qu'il avait joué un rôle utile de défenseur.

"C'est la preuve, nous dit-il, que maintenant je suis dans une meilleure condition. J'ai pu aussi bien courir en attaque qu'en défense, et, en fin de compte, je crois que ma position repliée a été utile à toute équipe, car Periault, mon garde du corps, a été lui aussi un attaquant souvent dangereux".

Nous avons demandé au Suédois s'il ne regrettait pas que l'O.M. n'est pas obtenu le bonus.

"Vu les circonstances, nous confia-t-il, je crois qu'il faut se contenter de cette victoire. Cette année, l'O.M. n'a pas beaucoup de réussite. Nous l'avons encore remarqué ce soir avec toutes ces occasions qui ont échoué de justesse. Le principal, pour nous, et donc d'avoir renoué avec le succès. Nous rechercherons le bonus quand les temps sont un peu meilleurs !"

Jean FERRARA

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Cedolin : "M. Besory

a été injuste"

Dans le camp rennais, le mécontentement était général. L'entraîneur Cedolin nous a déclaré :

"Nous avons perdu de manière très injuste et l'arbitre n'a pas été très objectif. Il n'a pas sanctionné les agressions caractérisées de Buigues alors qu'il infligeait des avertissements à mes joueurs. C'est impensable ! Nous voulons bien jouer, à condition que tout le monde soit soumis aux mêmes sentiments. Enfin, je suis déçu pour mes gars qui ont fait tout ce qu'ils ont pu".

Le gardien Bernard venait nous dire de son côté :

"Je tire mon chapeau à Skoblar en tant que joueurs, en tant qu'homme il n'est pas très valable et n'a pas un comportement correct sur le terrain. Quant au gardien marseillais, on peut dire qu'il a sauvé la mise à son équipe ; il a effectué de remarquables arrêts !"

Periault exclamait de son côté :

"Les Marseillais peuvent remercier l'arbitre ! Le premier but des Marseillais a été marqué alors qu'il était indiscutablement hors jeu. Et, vous comprenez, lorsqu'on a un but de retard ce n'est pas plus du tout la même chose !"

Betta soulignait :

"Nous étions plusieurs à ne pas être dans notre meilleure condition, car nous souffrions d'une angine, notamment notre gardien Bernard qui, pourtant, avait une tenue exemplaire".

Enfin Keita soupirait :

"J'ai eu le but d'égalisation a ma portée mais je l'ai raté. Indiscutablement nous aurions mérité le match nul".

Alain DELCROIX

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Le fait du match

Manque d'ambition

L'O.M., hier soir, a renoué avec la victoire.

Pourtant, à la fin de la rencontre, nous avons entendu le public siffler.

C'était la preuve qu'il n'avait pas tellement apprécié la manière de ses favoris.

Tout le monde, en effet, attendait le "bonus" qui aurait permis à l'OM de rattraper son retard accumulé depuis le début de la saison. La perspective était d'autant moins utopique que Rennes, lui non plus, ne semble pas à briller de mille feux dans la présente édition du championnat.

En fin de compte, l'équipe marseillaise dut se contenter d'un mince deux à un, après avoir tremblé jusqu'au bout, car les Rennais ont été à deux doigts, surtout en fin de match, d'obtenir l'égalisation.

À ce sujet, on doit rendre hommage au jeune Bernard Gregori, qui a su préserver la victoire de ses camarades. Mais la question que peut se poser l'observateur, après cette partie, du problème pour un club ambitieux, est de savoir si l'OM n'a pas pu marquer le troisième but par manque d'ambition.

Les joueurs étaient sans doute contractés avant d'entrer sur la pelouse. Ils avaient à se faire pardonner leur mauvaise exhibition de Troyes. Mais quand on représente une ville comme Marseille, où le football est capable de susciter une foi enthousiasme, on devrait apparemment viser d'autres objectifs que de sortir simplement vainqueur du terrain. Hier soir, c'était une brillante victoire que demandaient les spectateurs.

Le moins que l'on puisse dire est qu'ils sont restés sur leur faim. Il n'y a pas si longtemps encore, l'OM n'aurait pas manqué une si belle occasion de tailler en pièces son adversaire rennais.

Nous l'avons vu, au contraire, peiner, hier soir, pour préserver son mince avantage.

Est-ce à dire qu'il faille désormais abandonner toute illusion de voir cette équipe jouer les premiers rôles en division nationale ?

Certainement si on ne fait pas montre à l'avenir d'un peu plus de mordant.

J.F.

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Les réponses aux questions

que vous vous posez

L'arbitrage contesté

de M. Besory

 L'ARBITRAGE DE M. BESORY A ÉTÉ TRÈS CONTESTÉ PAR LE PUBLIC ET AUSSI PAR LES JOUEURS DE L'O.M. QUE FAUT-IL EN PENSER ?

Il est certain que de nombreuse décision de M. Besory, surtout en 2e mi-temps, furent très difficiles à comprendre pour le public et parfois pour nous-mêmes qui avons l'avantage de connaître les lois du jeu.

Toutefois, même si M. Besory s'est trompé, à plusieurs reprises, nous ne saurions trop conseiller aux joueurs olympiens de rester calmes en pareil cas.

Quand on joue dans une équipe de Première Division, surtout dans le cadre d'une équipe ayant des ambitions nationales et internationales, il faut savoir conserver la maîtrise de ses nerfs.

Se ruer sur l'arbitre, le menacer, contester toutes ses décisions est la meilleure façon de braquer contre soit ce même arbitre et d'être victime, par la suite, de sa partialité.

Maintenant, il faut également ajouter que les joueurs, et nous n'en excluons aucun, commettent tellement de fautes en cours de rencontre que l'arbitre peut siffler à peu près n'importe quoi sans être sûr de se tromper.

À chaque fois qu'un joueur s'en va, qu'il soit d'un camp ou de l'autre, son adversaire le retient par le maillot, le pousse par le bras ou par derrière quand il ne lui fait pas un croc-en-jambe.

Dans le meilleur des cas, on arrête le ballon avec la main. Toutes ces fautes multipliées, on finit à la longue par irriter l'arbitre.

Il est bien beau de critiquer les arbitres, mais faudrait-il encore joueurs, dirigeants et entraîneurs y mettent du leur.

Quand, sur le terrain, nous ne verrons pas que des joueurs pratiquant un football dans le meilleur esprit, il sera alors seulement possible de faire le procès des arbitres.

Pour le moment, tout ce que nous voyons est assez loin de cette vue idéale du sport. On veut être à tout prix réaliste, et on aboutit finalement à jouer de façon absolument irrégulière.

 SKOBLAR ÉTAIT-IL HORS JEU QUAND IL MARQUA SES DEUX BUTS ?

C'est une question que nous n'avons pas à nous poser.

Il y avait un arbitre de touche concerné dans chaque cas et un arbitre principal. Ils n'ont pas vu le hors jeu. Donc, il n'y était pas.

Samedi dernier, à Troyes, Skoblar a marqué un but qui lui fut refusé pour hors jeu par l'arbitre de touche.

Nous n'avons pas parlé de cet incident.

Nous ferrons la même chose aujourd'hui. Pour nous, les deux buts de Skoblar furent parfaitement réguliers.

M.F.

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Le match en bref

Skoblar : 2 précieux buts

Le match OM - Rennes n'a pas attiré la grande foule au stade vélodrome, c'est normal, étant donné le mauvais classement des deux adversaires en présence, et un léger vent qui souffle sur la cité phocéenne.

À Marseille, on note l'absence de Carnus et de Franceschetti, tandis que Rennes aligne sa meilleure équipe.

Dès le commencement de la rencontre, Keruzore lance Skoblar qui est très menaçant, mais stoppé par Bernard, lequel plonge dans ses pieds (première minute).

Gregori est alerté à son tour et bloque mal une balle donnée par Redon. Ensuite c'est Guermeur qui tente sa chance (5e minute).

À la 9e minute de jeu, Buigues, donne le cuir à Skoblar qui, en position d'ailier gauche, ouvrit le score OM 1 - Rennes : 0.

À la 17e minute de jeu Skoblar shoote en force sur la barre qui renvoie la balle, le Yougoslave commence à boitiller.

Rennes ne se décourage pas et essaye de refaire le terrain perdu.

À la 30e minute de jeu, Skoblar est obligé de se faire soigner sur la touche pendant quelques instants, puis Gregori plonge sur un corner breton, Magnusson est obligé de se replier en défense.

Mais enfin, l'OM se reprend, mais brusquement, à la 42e minute, Guermeur donne un joli centre à Cosnard qui dans sa foulée shoote en hauteur, et bat le gardien marseillais, OM : 1 - Rennes : 1.

En seconde mi-temps, à la 46e minute de jeu, sur un centre de Buigues, Skoblar d'un maître shoot, trompe Bernard. OM : 2 - Rennes 1.

Rennais n'est pas abattu par son handicapé et Gregori est obligé de plonger sur un tir de Guermeur (54e).

On note ensuite une tête de Redon (66) et une tête de Buigues à la 70e.

À la 82e minute, Gregori est légèrement blessé dans un choc avec Keita qui allait peut être réussir l'égalisation et finalement l'OM bat Rennes par 2 à 1. Le public siffle l'OM car il n'est pas tellement satisfait de sa victoire étriquée.

A.D. 

 

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