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Résumé Le Provencal

du 12 mars 1972

 

MOINS BRILLANTS QUE PREVU

Les buts ne furent pas ceux que l'on attendait

Extraordinaire première mi-temps !

13 corners pour l'O.M., la plupart concédées en catastrophe, une bonne dizaine d'occasions franches de buts, toujours pour les Olympiens... et 2 à 1 seulement à l'arrivée.

Le plus drôle est que l'O.M. ayant raté tous les buts qu'il aurait dû marquer, en marqua 2 tout à fait imprévus.

Le premier (à une minute du coup d'envoi) à la suite d'un corner visiblement inexistant.

Le seconde grâce à une horrible mésentente de l'arrière central Desnoix et du gardien Leclerc.

Entre-temps, les Montluçonnais avaient trompé Carnus, par un excellent tir de leur international amateur Romier.

Cependant, à la mi-temps, les supporters olympiens, du moins ceux qui se trouvaient au stade, n'étaient nullement inquiets.

Il semblait impossible que cette sympathique et très naïve (surtout en défense) équipe de Montluçon put réussir le même exploit et avoir autant de chance pendant 45 minutes encore.

D'autant plus que le terrain rendu très fatigant un par la pluie, donnait un avantage supplémentaire à la meilleure équipe, celle qui courait le moins.

UN PENALTY

ASSEZ MALVENU

La deuxième mi-temps ne devait pas confirmer complètement le ce premier paragraphe écrit pendant la pause.

C'est du délire dans le stade.

Certes, Skoblar marqua-t-il un but "à la Skoblar", mais ce fut bien la seule action olympienne ayant eu un commencement et une fin.

A la 60ème minute, on pouvait encore lire "2 à 1" au tableau d'affichage, quand M. Debroas accorda un penalty à l'O.M.

Le public, désireux de voir son ogre olympien dévorer proprement le petit poucet de Montluçon, siffla cette cette décision.

Il est vrai que les deux joueurs qui se heurtent, dans la boue, à proximité d'une énorme flaque d'eau et chose banale, dans un match lacustre, même si l'un de va au tapis.

Nous ne critiquerons pas l'arbitre, mais il nous a semblé qui avait, en l'occurrence, manqué d'indulgence pour le plus faible.

LA CAUSE EST ENTENDUE

Donc, l'O.M. a gagné par 4 à 1 et la cause est déjà entendue.

Il y a trop d'écart entre deux équipes pour que le match retour puisse se terminer par ce qui serait une énorme surprise.

Cela dit, il faut honnêtement reconnaître que l'équipe de Montluçon ne manque pas de qualités et qu'elle doit être redoutable, dans cette catégorie.

Si le placement de sa défense peut faire sourire à l'échelle du football professionnel de Première division, son attaque amorça quelques mouvements rapides et bien joués.

Des joueurs comme Romier, l'ailier gauche Gricolo, Perigaud, Zaik, Yaboue et même le petit et vif Villa produisirent une excellente impression.

Sans doute, mercredi, à Montluçon, faudra-t-il les surveiller de plus près.

NE NOUS ÉNERVONS PAS

L'O.M. après avoir laissé échapper une victoire archi-facile et fort nette commit l'erreur de s'énerver.

Tout de même, quand on est un grand "pro" une équipe vedette choyée, il faut admettre que des amateurs défendant leur chance en Coupe, puisse donner quelques coups, se rendre coupables de faute plus ou moins volontaires.

Ca se voit et ça se fait tous les dimanches, surtout le terrain de France et d'Europe.

Ce serait trop beau, de tomber sur des adversaires béats d'admiration et respectueux didant :

"Je vous en prie, Monsieur Skoblar, à vous de tirer", ou "Mais comment donc, mon cher Bosquier, ça me ferait de la peine de troubler votre numéro d'acrobatie".

Hier soir, certains olympien ont fait preuve de mauvais caractère.

Quand on est grand, il faut avoir élégance morale de pardonner aux petits.

Maurice FABREGUETTES

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MAGNUSSON : "Brest a une

autre classe que Montluçon !"

Dans le vestiaire olympien, après la large victoire obtenue sur Montluçon, nous ne nous attendions pas à rencontrer des visages épanouis, comme ceux des tziganes dont parlait un célèbre film yougoslave, mais sereins.

C'était tout le contraire : les porteurs du maillot blanc paraissaient accablés comme s'ils avaient été tenus en échec battus par leurs modestes adversaires.

Carnus était l'un des moins soucieux : "Je n'ai pas eu beaucoup de travail ! J'espérais bien d'ailleurs qu'il en serait ainsi !"

Lopez constatait, avec un demi sourire : "Nous avons pris une marche très nette. Elle devrait s'avérer suffisante pour assurer la qualification en vue du tour prochain !"

Bosquier, qui se plaignait d'une douleur au pied droit, faisait remarquer d'un ton sérieux : "Vous savez, c'est difficile de jouer sur un terrain comme ça. On ne sait jamais trop les surprises que vous réserve la balle !"

Jules Zwunka, entreprenant son "rasage" classique s'exclamait à son tour : "Moi, je crois, en définitif que je ce résultat doit nous donner confiance pour l'avenir ! Certes, la manière n'a peut-être pas été parfaite, mais l'écart est creusé !"

Kula soupirait : "Montluçon est une bonne équipe du National. On aurait dû mieux exploiter les nombreuses occasions que nous avons eues à scorer..."

Novi hochait la tête pour nous dire : "Je peux vous affirmer que l'immense flaque d'eau qui se trouvait devant la cage de Leclerc, en seconde mi-temps, a largement aidé Montluçon ! Sans elle, le gardien adversaire aurait été plus souvent ramasser la balle au fond des filets.

Gress commença par refuser de répondre à nos questions, puis il se décida : "Sans chercher des excuses, on peut dire que la flaque d'eau nous a terriblement gênés. On ne la voyait même pas..."

Magnusson était le plus souriant, le plus décontracté de tous les Marseillais.

Nous aurions du marquer dix buts en première mi-temps ! Je n'ai jamais eu autant centré de ma vie ! Pour moi, Brest a une autre classe que Montluçon !"

"Et pourtant, coupe M. Bicais, Montluçon a battu Brest en championnat..."

Bonnel était laconique : "Ca va, nous sommes moralement plus tranquilles..."

Skoblar semblait encore nerveux : "C'était difficile sur ce terrain là ! On a largement gagné c'est le principal".

Couecou n'était pas content : "Il y a un gars qui nous a énervé, Josip et moi-même. Il était derrière les bois ! Si on l'avait attrapé !"

Enfin, entraîneur Lucien Leduc était calme, apparemment satisfait : "Nous avons fait le match que nous devions faire. L'état du terrain ne nous a pas avantagés ! De trop nombreuses actions ont été stoppées par un véritable marécage".

Enfin, nous avons demandé ses impressions pression Marcel Leclerc, qui nous a répondu : "Nous avons failli ménager le suspense". Puis il se ravisa et ajouta : "Pour les questions sportives, voyez M. Gallian, qui en est le responsable".

C'est ce que nous avons fait et ce dernier nous a résumé son opinion en ces termes : "On aurait pu marquer davantage de buts, mais l'état du terrain nous a handicapés. En première mi-temps nous avons manqué de chance !"

Dans le camp montluçonnais, ce n'était pas la joie délirante, mais personne ne considérait la défaite comme un deuil. L'entraîneur Bodin s'efforçait d'être cartésien... "Si j'analyse les quatre buts marseillais, on peut tous les contester. Les Olympiens auraient dû marquer plusieurs fois, mais pas les buts qu'ils ont réussis. Ce que nous voulons, c'est partir en beauté."

Jadzyk constatait avec logique : "Les Marseillais ont un tort : ils ne jouent pas sur le côté droit !"

Yoboué rendait hommage à Gress : "C'est le prototype du véritable professionnel ardent, intelligent, mais correct. S'ils avaient deux Gress dans leur équipe, les Marseillais n'auraient pas de souci à se faire pour leur comportement en Coupe d'Europe.

Grigolo soulignait : "nous avons perdu, c'est normal, mais réellement les buts des Marseillais n'étaient pas jolis !"

Villa joutait : "C'est amusant dans cette équipe marseillaise, on ne donne pas souvent la balle à Couecou ! Ce soir, il ne doit pas être très fatigué."

Alain DELCROIX

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Un pied en quart de finale

Jouera, jouera pas ?

C'était la question que l'on se posait hier après-midi devant cette pluie tenace qui n'était pas faite, a priori, pour arranger l'état de la pelouse du stade vélodrome.

M. Debroas, lui, n'a pas hésité en venant consulter le terrain : "Jouera", a-t-il dit, d'un ton décidé.

Voilà comment la première manche d'O.M. - Montluçon a pu prendre place à la date prévue.

On avait eu assez d'ennuis, n'est-ce pas avec la deuxième...

Le fait est qu'à l'heure de la rencontre le temps était tout à fait acceptable. Seuls manquaient à l'appel quelques milliers de spectateurs.

Mais, de toute façon, le président Leclerc, avant la partie, nous avait annoncé qu'il ne s'attendait pas à battre les records de recette pour ces huitièmes de finale.

Alors, si une surprise devait arriver, ce n'était certainement pas sur le plan de l'assistance.

Quoi qu'il en soit, les deux entraîneurs n'avaient modifié en rien la formation annoncée.

SKOBLAR ET ROMIER :

1 PARTOUT !

Montluçon donne l'impression de vouloir démarrer très vite ; ce n'est qu'une simple illusion. Magnusson, le premier se charge de mettre de l'ordre, ils débordent Buffolard, obtient un corner, échange de balle avec Gress sur un coup de pied de réparation. Le Suédois, dernier servi, centre pour le pied de Skoblar : c'est le premier but de l'O.M. on joue depuis 2 minutes.

On croit dans les tribunes que le spectacle a été escamoté, on parle même d'une petite partie d'entraînement sans intérêt pour les Olympiens.

Mais Montluçon, complètement débordé pendant quelques minutes, va faire rebondir le suspense.

Romier tire une première fois dans la foulé et Carnus est bien inspiré en détournant le tir d'une manchette.

Le danger toutefois n'est pas écarté pour autant. Il s'ensuit une mêlée devant la cage marseillaise, la balle revient dans les pieds du même Romier ; l'international amateur tente crânement sa chance, Carnus, cette fois, ce n'est pas sur la trajectoire et Montluçon égalisé (14ème minute).

AVANTAGE POUR GRESS

Les visiteurs ont alors le mérite de ne pas se recroqueviller en défense ; manifestement, ils jouent le jeu. Il n'empêche que cette louable détermination est tout de même imprudente quand on sait que l'O.M. à de véritables armes de contre-attaques.

Sur l'une d'elle, Gress va obtenir un deuxième but : il file vers Leclerc, escorté par Desnoix, mais au moment de capter la balle le gardien montluçonnais et son défenseur se gêne, Gilbert, lui, ne laisse pas passait une si belle occasion (25ème).

Les choses sont revenues tout de même à de plus justes proportions.

Montluçon, dans les minutes qui suivent, doit se multiplier pour que le score ne soit pas aggravé. Ruelle, qui traîne la jambe, est remplacé par Gaudin (34me).

Quand l'arbitre siffla pose la pause, l'ogre marseillaise n'a qu'un tout petit but d'avance, ce qui prouve que son adversaire (un peu chanceux tout de même), ne s'est pas trop mal défendu.

PENALTY : 3-1 POUR L'O.M.

Au bout d'une heure de jeu Montluçon tient toujours. Il faut un penalty bien sévère accordé par M. Debroas, pour une charge sur Gress, pour que Couecou ajoute un troisième but (61e minute).

Gress était bien la surface de réparation, mais la faute et la glissade étaient davantage imputables à la pelouse qu'au défenseur Gardon. Enfin l'arbitre est le seul maître ! et sa décision n'enlève rien au mérite de coup de Couecou devenu le spécialiste des penalties.

LE QUATRIÈME À SKOBLAR

Bien plus probant, en revanche, sera le quatrième but olympien, après un relais Magnusson - Gress sur l'aile droite, un centre au cordeau que Skoblar, d'un habile coup de tête, met hors de portée de Leclerc (70e minute).

L'O.M. désormais a fait la différence ce qui n'empêche pas les joueurs des deux camps de se livrer à quelques affrontements (Skoblar et Desnoix, par exemple) que l'arbitre s'efforce de refréner. Une bonne occasion pour Magnusson, que Couecou a bien alerté sur son aile droite, mais pour la énième fois les flaques d'eau retiennent la balle, et Leclerc s'en tir sans autre dommage.

Dans les toutes dernières minutes, Novi parvient à placer un de ses redoutables reprises, malheureusement à côté (86e minute) alors que Gress pour sa part, tombe dans le piège des fameuses flaques d'eau.

On en reste donc sur le score de 4 à 1.

Même si sa victoire, hier soir, ne fut pas éblouissante on peut dire que l'O.M. un pied et demi en quarts de finale.

 Jean FERRARA 

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