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Résumé Le Provencal

du 30 mars 1972

 

Skoblar, Magnusson... et Bonnel : c'était beaucoup trop !

LES FLECHES BASTIAISES ONT TOUCHE DANS LE MILLE

Deux équipes comblées par leur dernier résultat en championnat, tous deux qualifiées pour le prochain épisode de la Coupe. On pouvait espérer un match très ouvert et partant spectaculaire.

De plus, la différence de valeur supposée entre les deux adversaires, entre le premier du championnat et un de ses lointains dauphins, était atténuée par les absences de Skoblar, Magnusson et Bonnel.

Voilà sans doute pourquoi, assez sûr de ses arrières, n'ayant pas à redouter des diableries des deux habituels monstres sacrés olympiens, Bastien attaqua-t-il le match avec beaucoup de crânerie, son ailier gauche Giordani tenant sans doute à se rappeler au bon souvenir de ses amis de Mazargues par plusieurs actions d'éclat.

On ne tarda pas à remarquer que l'équipe olympienne, du fait de sa formation inédite, était plus athlétique que technique, le seul Gress essayant d'apporter une note de finesse à un ensemble marchant essentiellement à l'énergie.

Une seule flûte au milieu des grosses caisses, l'autre technicien de l'équipe olympienne, Verdonk, ayant des problèmes avec son rival direct Mosa.

À partir de ces données, la première mi-temps fut assez équilibrée : quatre corners à quatre, Bastia jouant mieux au milieu du terrain, mais les attaques olympiennes paraissant plus puissantes.

On ajoutera que Carnus et Pantelic, les deux gardiens internationaux, n'eurent pas à se surpasser pour protéger efficacement leurs buts.

SUR UNE BOUCHERIE

Ce que nous ne savions pas cependant c'est que l'arbitre s'appelait M. Mouthon (fut-il prétexte), la partie allait, pendant un bon quart d'heure, dégénérer en boucherie.

Nous n'allons pas compter les coups, ni nous demander qui a commencé, qui a poursuivi, qui a exagéré... Après tout, si messieurs les professionnels du football ont envie de se blesser entre eux, de priver un camarade de son travail, cela ne nous regarde plus depuis longtemps. C'est une affaire sur laquelle devrait se pencher d'urgence le syndicat de ces travailleurs du ballon.

Quant aux arbitres, ils devraient, une fois pour toutes, se mettre d'accord sur ce qui est dangereux ou ne l'est pas, sur ce qui mérite la bénédiction ou un coup franc.

Enfin, est-il admissible qu'un attaquant ne puisse essayer de passer une défense sans avoir à éviter trois ou quatre croc-en-jambe ?

L'O.M. ATTAQUE EN FORCE

Dès la reprise, le match pris du tonus. L'O.M. lança à l'attaque lourde cavalerie et son infanterie de choc. Bastien procédant par de rapides et dangereuses contre-attaques.

Ce fut tout le scénario de cette mi-temps. Malheureusement pour les Olympiens, leur équipe confirma les défauts que l'on avait remarqués en début de match.

Il ne suffit pas d'être fort, de courir, de tackler les balles avec énergie, il convient encore de se servir rapidement du ballon.

L'expérience Bosquier à la place de Bonnel en particulier fut un échec.

Non point que Bobosse mérite le moindre reproche, il se battit et se dépensa avec une énergie louable, couvrant un terrain inhabituel pour lui, mais il lui manque la finesse indispensable à cette place.

Il commit aussi l'erreur de porter beaucoup trop la balle et partant de mettre ses attaquants de pointe en position de hors-jeu.

LA FLÈCHE KANYAN

Mais là n'est pas l'essentiel.

Tandis que l'O.M. jouait le plus souvent dans le camp de Bastia, forçait, s'échinait, remontant sans cesse le ballon, l'équipe de Bastia procédait intelligemment par de rapides contre-attaques.

Une fois déjà, en début de mi-temps, Franceschetti faillit passer, et ne fut écroulé qu'au dernier moment de façon d'ailleurs assez douteuse.

Mais c'est alors que Kanyan, le N.12 qui rentrait à la mi-temps à la place de Gordani, fit son apparition.

Et quelle apparition !

Une première fois tout seul, il passa la défense olympienne au prix de dribbles extraordinaires et arrivé devant Carnus, termina son action par un tir irrésistible.

Son deuxième but, un peu plus collectif, fut une merveille du genre. On avait retrouvé, pour une nuit, le grand et déroutant Kanyan.

Il est tout de même assez extraordinaire que l'équipe de Bastia puisse remplacer un ailier aussi percutant que Giordani par un autre ailier aussi percutant qui s'appelle Kanyan.

LA DÉROUTE OLYMPIENNE

Le dernier quart d'heure devait être extrêmement pénible pour l'O.M. Bastia, menant par 2 à 0, s'amuse à faire circuler le ballon. On retrouvera alors Dogliani ce maître stratège.

Devant une équipe marseillaise extrêmement fatiguée, par tous les efforts fournis jusqu'à là, les Bastiais prirent nettement la direction du jeu, confectionnant un football de qualité. Il est certain que l'Olympique de Marseille a des excuses.

Les absences de Skoblar, Magnusson et Bonnel étaient pour lui un handicap certain que nul ne saurait discuter.

Cependant, l'équipe de Bastia a indiscutablement plu hier soir à Marseille, au moins à tous les observateurs neutres.

Elle possède un dynamisme, nu allant et une science qui expliquent ses derniers et excellents résultats.

Sur les deux matches de championnat, Bastien est jusqu'à présent la seule équipe avoir battu deux fois l'O.M. C'est un grand exploit et les supporters bastiais peuvent être fiers.

Maurice FABREGUETTES

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Lucien LEDUC : "J'avais raison de redouter ce match"

Les matches se suivent et ne se ressemblent pas ! Samedi soir à Nîmes, le camp marseillais baignait dans la plus douce euphorie. Le titre était dans la poche et le championnat était condamné à la plus horrible monotonie.

Hier, le leit-motiv était :

"Heureusement que nous avons gagné à Nîmes !... et chacun avait la tête entre les mains. Le doute s'emparait à nouveau des esprits. Après avoir repris pied, Lucien Leduc nous disait :

"Je redoutais ce match à juste titre et pour plusieurs raisons. Nous avons dû tout de même faire des efforts, samedi pour battre Nîmes. Nous avons plusieurs joueurs en conditions précaires, car la plupart ont souffert de refroidissement.

"L'incertitude a gêné notre préparation et nous avons finalement du nous aligner privés de trois titulaires, ce qu'il ne faut pas oublier quand il s'agit de Magnusson, Skoblar et Bonnel, qui sont des éléments de base de notre équipe.

"Je ne sousestimais pas Bastia ; tout au contraire, car c'est une équipe déterminée et homogène. J'espérais que nous pourrions marquer un but, et la forcer à se découvrir.

"C'est le contraire qui s'est produit. Nous venions d'exercer une forte pression quand les Corses ont marqué une première fois. Nous nous sommes encore un peu plus désunis en défense, et comme cela se produit souvent, nous nous sommes offerts à un nouveau contre adverse.

"Je ne pense pas, tout de même, que le score soit équitable, même moyenne notre production aurait dû nous valoir au moins un nul le nul !"

oOo

Jules Zwunka, on le sait, avait tenu sa place, après avoir souffert d'un refroidissement, comme plusieurs de ses camarades. Nous l'avons trouvé particulièrement abattu :

"Peut-être n'avions-nous pas récupéré de nos efforts de samedi. De son côté, Bastia a très bien joué le coup et nous a battu sur des contres, mais cela fait parti du jeu. C'est ça le football !"

Bernard Bosquier fulminait pour avoir reçu un coup douloureux dans le dos :

"Je n'ai pas de chance, vraiment. En ce moment, je peux à peine mettre un pied devant l'autre. Je dois avoir le nerf sciatique touché !".

Dans un autre coin on évoquait le montant de la prime qui aurait été promise aux Bastiais pour battre l'O.M. Couecou, lui, qui avait eu maille à partir avec la défense Corse, se défendait ainsi :

"Pour une fois que j'avais sauté au-dessus l'adversaire à terre, pour ne pas le piétiner, voilà qu'un de ses camarades vient pour me donner un coup de tête. Je n'allais tout de même pas me laisser faire ? Tout ce que je peux affirmer c'est que je n'ai pas commencé.

"Enfin à défaut de victoire, j'ai eu comme d'habitude mon petit combat singulier !"

Ange Di Caro soupirait :

"Il a toujours manqué quelque chose, ce soir, de quelque façon que nous y prenions. On essayait de centrer à ras de terre, rien ne passait. En l'air, il y avait Pantenic ! Il y a comme cela des jours ou rien ne réussit !...

Quand nous disions que le match ne se ressemble jamais !

 JEAN TORRE : NOUS IRONS EN FINALE !

Évidemment, il suffisait de faire quelques mètres pour se trouver dans une ambiance diamétralement différente. Dans le tunnel, Pierre Cahuzac nous avait confié, avec le calme et la sobriété qui le caractérisent :

"Je crois que notre succès n'est pas discutable, et voilà que nous sommes les seuls à avoir battu deux fois l'O.M. ! Nous avons joué avec nos armes habituelles : solidité défensive et vivacité en attaque."

- Kanyan était-il votre arme secrète ?

- Ma foi non ! J'avais décidé de le laisser au repos aujourd'hui pour ne pas avoir à bouleverser notre équipe et surtout notre défense. Il est excellent en contre-attaque et a fort bien su tirer parti des occasions qui lui étaient offertes !

M. Jean Torre ajoutait :

"Notre équipe est en progrès constant ! Nous irons jouer la finale de la Coupe à Paris contre l'O.M. et nous révolutionnerons la capitale."

Tout en rayonnant de joie, Jean-Pierre Dogliani regrettait :

"Je suis bien content d'avoir gagné ici à Marseille, d'autant plus que nous avons joué un bon match. Mais je suis vraiment navré pour M. Leduc !"

Enfin, Elija Pantelic concluait :

"Je crois que nous avons beaucoup mieux joué au match aller. Nous progressons sans cesse. Si nous battons Lyon le prochain match, nous serons seconds ! Bastia second derrière l'O.M. c'est vraiment formidable !

Louis DUPIC

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L'O.M. pris au piège des "contres" bastiais

Avant même que l'équipe bastiaise ne mette pied sur le sol marseillais, on savait déjà que l'actuel et confortable leader du championnat opérait sans ces deux vedettes étrangères.

Mais l'affaire s'était quelque peu compliquée avec le forfait de Joseph Bonnel, confirmé hier en fin de match matinée.

Voilà donc qui donnait à la formation olympienne un visage pour le moins inhabituel et cette fois c'était bien par la force des choses.

Bastia pourrait-il alors tirer parti de la situation ?

C'est un peu la question qu'on se posait pendant que Marseille XIII et Saint Estève donnaient le ton en lever de rideau.

Quoi qu'il en soit, les événements permettaient à l'excellent équipier qu'est Jean-Louis Hodoul de retrouver son poste de "libéro", Bosquier, pour sa part, montant d'un cran et même de plusieurs pour adopter le maillot frappé du numéro 9.

Di Caro faisait la rentrée à l'aile droite en remplacement de Magnusson blessé.

Côté bastiais, aucun changement notable : Cahuzac s'en est tenu à l'équipe annoncée.

Un dernier mot sur l'ambiance avant d'entamer les débats : 20.000 spectateurs environ ont fait le déplacement au Stade Vélodrome ce qui peut être considéré comme un succès étant bien entendu que la récente victoire sur Nîmes a fait l'effet d'une très bonne publicité.

Le vent étant tombé, c'est une soirée idéale pour ce match de football.

L'arbitre M. Mouthon.

ACCROCHAGES

Ce sont les Bastiais qui démarrent en trombe par un débordement de Giordani.

Les Corses obtiennent même un double corner lors des deux premières minutes. Sans danger, toutefois, pour un Carnus très vigilant.

L'O.M. réplique par une action du même genre conduite cette fois par Gilbert Gress sur l'aile droite. C'est donc au tour de la défense bastiaise d'être sollicitée, mais sans autre dommage non plus.

Un bon centre de Bosquier depuis l'aile gauche arrive dans les jambes de Couecou, qui ne peut hélas, armé son tir, pressé qu'il était par Lucchini (7e).

Encore une belle action menée par Kula dont l'ouverture en profondeur est reprise de volée par Di Caro de peu à côté (9e).

Privé de ses meneurs de jeu, l'O.M. ne s'efforce pas moins de construire et dans l'ensemble ne réussit pas mal du tout.

On semble donc s'acheminer vers un match très agréable, quand soudain, tout s'enflamme. Sur une action anodine du centre du terrain des coups de pied s'égarent, et on voit un Bastiais s'écrouler ? Et la foule scande : "Couecou, Couecou".

L'avant-centre marseillais se serait-il fait justice lui-même ? On ne sait trop dans la cohue ! C'est en tout cas le début d'un règlement de comptes, puisque un peu plus tard Gress est soumis au même traitement par Calmettes.

Nous sommes loin, par conséquent, du but recherché. Et il est bien évident que le football n'a rien à gagner dans l'affaire.

Nous en sommes donc à souhaiter que les acteurs respectifs n'inspirent pas trop sur ce chapitre.

UNE MI-TEMPS SANS BUT

Les esprits se calment enfin. Franceschetti en profite pour mener un raid solitaire et Carnus est bien inspiré en sortant de la surface pour dégager au pied (26e).

Il n'empêche que la partie est maintenant heurtée plus souvent à son tour. Novi, lui, déborde pourtant sur l'aile gauche, avant de lancer un centre détourné en corner par Pantelic (35e).

Le gardien bastiais connaît encore uen alerte sérieuse sur un loupé de Couecou qui vient finir sa course sur la barre transversale (37e).

Pas de chance pour l'O.M. !

Mais l'action vaut à l'avant-centre olympien d'entendre une nouvelle fois son nom repris en choeur par la foule.

Dans les dernières minutes de la mi-temps l'O.M. multiplie ses offensifs. Rien n'y fait, et quand l'arbitre siffle la mi-temps, la défense bastiaise tient toujours le coup.

 BUT DE KANYAN

En abordant la deuxième période, on s'aperçoit que Cahuzac a modifié ses batteries. Kanyan est entré à la place de Giordani. Mais cette fois c'est l'O.M. qui se porte résolument à l'attaque.

Le relais Kula - Verdonk permet à l'attaquant hollandais de se mettre en évidence. Puis c'est Hodoul qui se serre encore le remuant Lambert dans les meilleures conditions. Mais les défenseurs bastiais montent décidément un rempart infranchissable. Et l'O.M. doit se contenter d'une domination stérile.

Carnus, pour sa part, se trouve à point nommé pour stopper une reprise de Franceschetti (52me). Sur le renvoi, Di Caro parvient à tromper Pantelic, mais l'arbitre avait sifflet une faute préalable (53me), en l'occurrence un hors jeu de l'attaquant marseillais.

Un nouveau raid solitaire de Franceschetti qui rate son tir en arrivant à portée de Carnus (56me).

Mais ce n'est que partie remise. La défense de l'O.M. venait de commettre quelques erreurs d'appréciation sans autre conséquence, quand Kanyan hérita à son tour d'une balle cafouillée.

L'ailier de couleur bastiais n'en demandait pas tant. Il s'enfonce comme un fer de lance vers la cage marseillaise, évite la sortie de Carnus avant d'ouvrir le score sans rémission (60me).

 LE DOUBLE POUR KANYAN

Le plus fort dans l'histoire est que Kanyan n'avait pas dit son dernier mot. À peine la remise en jeu est-elle intervenue que le même néo-Calédonien amortit de la poitrine un centre de Buigues et, du pied droit, en pleine course, ne laisse pour la deuxième fois aucune chance à Carnus (67me).

On a beau parler d'un score assez peu en rapport avec le cours du jeu, voilà les Bastiais nantis de deux buts d'avance. Ce qui démontre tout le monde un bel esprit d'opportunité.

Lucien Leduc, lui, en est réduit à faire entrer Tokoto à la place de Di Caro. Mais ce sont bel et bien les Bastiais qui soulèvent les applaudissements du public en faisant courir la balle. L'O.M. c'est manifeste, a accusé le coup.

On entamant le dernier quart d'heure les Olympien essayent néanmoins de réagir.

On note ensuite un bon centre tir de Verdonk, consécutif à un coup franc. Le grand Pantelic s'envole et capte la balle (80me). C'est encore raté pour le champion de France.

Bosquier a, lui aussi, l'occasion de placer son tir sur un coup de pied arrêté, il enlève trop sa balle. Un bon relais Kanyan - Franceschetti échoue de justesse dans la surface de réparation marseillaise. Puis Tokoto rate l'encadrement après une excellente reprise du pied droit (86me).

Ce sera la dernière occasion de l'O.M. pour sauver au moins l'honneur. Un peu plus tard, le match se termine dans la confusion la plus totale. Franceschetti est emporté hors du terrain.

Bref, Bastia a fait une fructueuse opération. Mais il faudra s'empresser d'oublier cette bien triste soirée ou le football n'a guère été à l'honneur.

Jean FERRARA

 

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...Et puis surgit Kanyan

Pour avoir de profondes attaches avec la Corse, nous connaissons depuis longue date le sens de l'hospitalité de nos amis insulaires. Leur loyauté et cet accueil bon enfant qu'ils réservent à leurs hôtes sont connus de ces vacanciers de l'été pour qui Cymos constitue une halte inoubliable.

À Bastia comme à Ajaccio ou Corte, ou encore tous ces villages hauts-perchés de la Castagniccia, une phrase revient souvent tel un leit-motiv : "Pace e salute".

Mots-clés qui prennent une grande résonance puisqu'il s'agit en principe de voeux.

Hier, on attendait donc entre Marseillais et Bastiais sinon des envois de fleurs, du moins une confrontation passionnée, certes, mais restant dans les limites du jeu.

Il fallut très vite se rendre à l'évidence et nous craignîmes le pire durant les 45 minutes lorsqu'un vent de folie souffla sur la pelouse, les coups défendus succédant aux agressions.

Nous ne voulons citer ici personne mais disons que les torts étaient assez partagés, encore que certaines actions bastiaises eussent mérité plus de sévérité arbitrale.

Puis, au fil des temps, les esprits se calmèrent et l'on vit même - fait assez rare - deux joueurs qui s'étaient proprement télescopés, l'un empêchant de jouer, terminer leur mano à mano par une accolade !

Et l'on se prenait à penser que ce Bastia là, quoique ne s'embarrassant pas de fioritures - Stankovic le "libero" jouant comme au temps de grand-papa avec ses coups de pied projetant le ballon "loin et fort", Luccini, Tosi, Calmettes, appuyant leurs tacles un peu plus qu'il ne fallait toujours - ce Bastia-là donc, ne faisait pas figure de parent pauvre.

Débat parfois déroutant mais toujours animé ou le meilleur côtoyait le pire et au cours duquel les Corses faisaient étalage de leurs qualités propres : foi, volonté, courage et détermination.

En face, en se cherchait visiblement et le public, pour sa part, commençait à se poser des questions. Skoblar, Magnusson, Bonnel sur la touche, cela faisait beaucoup, trop sans doute pour une équipe décapitée, privée de ses chefs d'orchestre.

Quand bien même, Bosquier, Gress aient tenté de remettre de l'ordre dans la maison, Couecou pour sa part luttant au pied à pied sans trouver l'ouverture.

Plus tard, tout bascula...

Le diable noir de Kanyan, jusque-là sagement laissé en réserve par le maître tacticien Cahuzac, allait porter l'estocade mortelle.

En deux traits acérés, le néo-Calédonien terrassait l'O.M. visiblement à bout de souffle.

La logique a-t-elle été bafouée hier soir au Stade Vélodrome ? Nous ne le jugerions pas, mais on se demandera longtemps encore comment l'O.M., maître de sa destinée à Nîmes, a-t-il pu toucher le fond en cette circonstance.

Il est vrai que les deux rivaux directs eux aussi ont été stoppés net.

Peut-on, en l'occurrence, parler de coup nul ?

Voire. Et il ne faut pas se leurrer : la grandeur de l'O.M. c'est aussi la faiblesse des autres.

Gérard PUECH

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