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Résumé Le Provencal

du 28 février 1972

 

ENCORE UN POINT PERDU A DOMICILE

L'O.M. A JOUE "VIEUX" DEVANT UN FRINGANT NANCY

Vingt-cinq mille spectateurs ont découvert, hier après-midi, par un temps absolument idéal, qu'il y avait tout de même, en France, quelques bonnes petites équipes et en l'occurrence : Nancy.

Pour notre part, nous n'avons pas reconnu la formation bien la note du match allait, et cela nous paraît plutôt réconfortant, de beaux jours étant encore réservés aux clubs qui travaillent, et ne désespèrent pas, dans l'adversité.

Il faudrait d'ailleurs que vous en preniez notre part : nous vous entretiendrons plutôt dans cette chronique de Nancy que de l'O.M., tant il est vrai qu'il ne faut pas parler des choses qui fâchent, et que mieux vaut tresser des couronnes aux vainqueurs, que de "poignarder" les vaincus dans le dos, même au figuré.

Car, il ne fait pas de doute que pour personne que, s'il y a un vainqueur dans ce match nul, c'est bien Nancy, le battu, étant dès lors l'O.M.

 DÉFINITION D'UNE ÉQUIPE

Comme tout le monde, nous attendions mieux de l'O.M., non pas après sa victoire à l'arraché du Havre, mais après son exhibition souveraine à Saint-Ouen. Mais en football comme dans la vie, tout est relatif et évidemment, fonction de l'adversaire.

Pierre Dac disait : "On est d'autant plus fort devant l'adversité que celle-ci est plus faible..." Vérité de La Palisse, évidemment.

Mais il faut bien convenir que Nancy, tel qu'il s'est présenté au stade vélodrome, n'était pas un adversaire négligeable.

Voilà bien une équipe sans grande vedette, ne possédant aucun monstre sacré du football, pouvant être sur le plan national comparé à Skoblar, Magnusson, au Bosquier. Mais il s'agit vraiment d'une équipe au plein sens du terme, ce qui ne manque pas d'intérêt quand nos propos concerne un jeu collectif.

En revanche, aucune faiblesse vraiment criarde, la bonne volonté générale, la disponibilité générale de chacun venant rapidement pallier les défaillances éventuelles.

Nancy a connu des moments difficiles, et a pu les surmonter grâce au climat intérieur du club qui a vu l'équipe lorraine la saison dernière et le 18 septembre à Reims, peut mesurer le chemin parcouru.

 FOOTBALL DE MOUVEMENT

Le football de mouvement pratiqué par les camarades de Roger Lemerre nous a beaucoup plu. Nancy Lorraine n'est pas Ajax et n'a pas sans doute la prétention de l'être, mais voilà des garçons dans l'ensemble voué sur le plan physique, et qui ne rechigne pas au travail.

Il y a longtemps que la notion de place à occuper nous parait périmée dans le football moderne. Si Herbet n'avait pas porté le numéro 7, Wiberg le 10 et Kuzowski le 11, les spectateurs restés sur une définition traditionnelle auraient eu du mal à voir en l'un un ailier droit, ou, dans le dernier nommé, un ailier gauche.

Ils se sont toujours trouvés là où il fallait être, et Wiberg, que nous avions vu autrefois bien désabuser à manifestement, dans cette ambiance, retrouvé la joie de jouer.

Un vieux gardien, courageux et expérimenté Magiera, des arrières mobiles, rapides, qui sont Lemerre, Formica, et Palka ; un stoppeur impitoyable et souverain dans le jeu de tête : José Lopez, et surtout un stratège peut-être statique, mais d'une rare intelligence de jeu, patron en attaque : Vicq fournissant à Nancy un solide matériel humain.

Seuls Lanini, trop lent et Castronovo, qui vaut sans doute mieux, nous ont paru jouer un ton au-dessous de leurs camarades.

Bien sûr, il reste entendu que les Lorrains se sont tenus sur la défensive. Mais sur une défense très souple qui ne l'empêcha pas de passer à la contre-attaque.

Si l'O.M. a dominé en seconde mi-temps, nous estimons pour notre part, le résultat logique.

 L'O.M. BIEN STATIQUE

Par opposition à un adversaire remuant, mobile, dont les joueurs, rappelons-le, étaient toujours disponibles pour défendre ou attaquer, l'O.M. s'est montre bien statique. Nous n'ignorons pas que l'équipe marseillaise est l'une des plus "vieilles" du championnat, en fait, la plus âgée en moyenne avec Ajaccio. Mais, s'il lui arrive, fort heureusement, de séduire au point que personne ne songe à lui demander ses papiers, elle a joué bien vieux hier !

Sans doute, un mauvais tour, comme la plupart des équipes en connaissent, mais quand cela arrive, cela ne manque pas d'inquiéter.

Nous l'avons vu, certes, dominer, mais sans doute beaucoup plus en raison de la tactique adverse que par l'effet d'une pression réelle et irrésistible. Les actions, toujours dangereuses quand elles sont menées par des individualités de valeur, ne provoquaient pour la défense Lorraine, aucun effet de surprise.

L'O.M. parvint à se créer des occasions, mais trop peu pour parvenir à ses fins.

Nous ne pouvons considérer comme telles, au cours de son forcing, que le lob de Skoblar, le bon démarrage face au but de Gress par Skoblar et enfin, la déviation de la tête de Couecou mettant Bonnel en si bonne position que ce dernier hésita, et se fit contrer, se croyant rassemblement hors jeu.

Si nous devant distribuer quelques accessits, nous les donnerons à Carnus, aux interventions rares mais difficultueuses ; Zwunka pour la façon dont il mit l'Argentin Castronovo sous l'éteignoir, lui qui était annoncé comme une terreur, et Skoblar pour la belle conviction avec laquelle il se battit, à la pointe du combat, comme une défense acharnée à sa perte.

En conclusion, on a pu constater que, sur la route du titre, il reste tout de même quelques épines. Car, on se demande bien ce qui se serait produit si Novi, qui avait vu la veille France - Angleterre de rugby, n'avait pas "cravaté" proprement Wiberg qui s'en allait exploiter la balle du deux à zéro !

Louis DUPIC

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LEDUC : "Quand on ne marque pas le premier"

Avant même d'aller recueillir les impressions dans les vestiaires marseillais, nous avons voulu connaître l'opinion d'un homme qui, les yeux cachés par ses lunettes fumées, regardait s'écouler la foule. D'un air plutôt triste, il faut bien le dire.

Vous l'avez peut-être reconnu, il s'agissait d'Eugêne Steppe.

"Je n'ai pas vu une grande partie, nous a-t-il confié. Et je veux parler bien sûr de celle de l'O.M. Il m'a semblé tout d'abord que l'équipe a manqué de sécurité en défense.

"En un mot, personne ne s'est montré fracassant.

"Vous me demandez mon avis, je vous le donne en toute franchise.

"Quant à Nancy, eh bien ! il a joué le match qu'il fallait. Il n'y a rien à dire. Pour les Lorrains, le score nul est un excellent résultat".

- Avez-vous arrêté la date de votre départ ? avons-nous alors demandé.

"Oui je retournerai vraisemblablement à Bruxelles, mardi matin. Mais j'irai tout de même à Lille, dimanche prochain ou je l'espère, l'O.M. saura rattraper ce faux pas".

 M. LECLERC : "ON ATTEND QUE L'ADVERSAIRE FERME SA GARDE".

M. Leclerc, on s'en doute aussi, n'était pas tout à fait satisfait après ce nouveau match nul concédé au stade vélodrome.

"Nous avons procédé à la même façon qu'un boxeur, sans doute efficace, mais qui attend que l'adversaire ait fermé sa garde avant de lui placer le coup décisif.

"Nancy, vous pensez bien, a eu en tirer le plus large parti. Tant que l'O.M. n'aura pas ce réflexe de relancer le jeu à 100 à l'heure, nous nous exposerons à ce genre de déconvenue.

"Il faut bien se persuader que les équipes viennent chez nous avec l'intention de faire à tout prix un résultat.

"Si devant les défenses renforcées, nous nous amusons à décomposer tous nos mouvements : si chacun fait tout seul une démonstration de ses capacités, nous faisant automatiquement le jeu de l'adversaire.

"Vous me direz, c'est plus facile à dire dans le vestiaire qu'à faire sur le terrain. Je suis tout à fait d'accord.

"Mais je vous rappellerai que la force de l'O.M. et surtout sa vitesse d'exécution. Il faut bien reconnaître que nous nous sommes privés de cet atout devant Nancy. Nous avons sans doute la possibilité de nous racheter contre Lille.

"Cependant, il ne faut pas se leurrer. Les Nordistes, passablement bousculés aujourd'hui feront le match de leur vie contre l'O.M., dimanche prochain".

 LEDUC : "TOUT AURAIT PU CHANGER SI..."

Lucien Leduc, de son côté, n'avait pas passé un après-midi de tout repos sur son banc de touche :

"Je me demandais même, nous a dit l'entraîneur, si nous allions parvenir à remonter à la marque. En voyant tous ces Lorrains massés devant leurs buts, je commençais à désespérer.

"Heureusement Didier Couecou a marqué. Il nous a ainsi permis d'éviter le pire.

"Vous me demandez maintenant comment aurait-il fallu procéder pour inverser la face des choses ?

"Si nous avions marqué les premiers, je crois que la physionomie de la rencontre aura été totalement différente.

"Et à mon avis, c'était possible, tout au long de la première mi-temps.

"Nous avons manqué d'un rien d'ouvrir la marque. Nous avons aussi dominé en vain, puisque vous l'avez vu, c'est Nancy qui a trouvé le premier le chemin des filets.

"Dans ces conditions, il était à prévoir que notre deuxième mi-temps serait laborieuse. Nous avons réussi à obtenir le match nul. Je vous le répète, c'est un moindre mal.

 ZWUNKA : "À NE PLUS COMPRENDRE".

Les joueurs, de leur côté, n'avaient pas beaucoup envie de mourir.

"C'est à ne plus rien comprendre à ce sacré football, disait par exemple le capitaine Zwunka. Nous n'avons pas su trouver le rythme en première mi-temps. Pour ma part, je me pose une question : Est-ce l'O.M. qui n'a pas su accélérer, ou bien est-ce Nancy qui nous a empêchés de le faire. Je ne sais plus !

"Toujours est-il que nous ne sommes pas parvenus à passer la vitesse supérieure.

"Mon opinion sur Castronovo ? On en disait beaucoup et bien avant la rencontre. Sans être méchant, je vous répondrai que j'aimerais bien avoir affaire à un pareil avant-centre tous les dimanches. Mais, sans doute, est-il capable de mieux faire.

"Je reconnais par ailleurs, que Nancy a fait un bon match.

"Il n'empêche que l'O.M., sans tous ces points gaspillés au stade vélodrome, devrait être déjà champion de France.

Une victoire à Lille était un projet, désormais, c'est devenu un impératif".

Carnus, autre joueur en vue de la rencontre, faisait contre mauvaise fortune bon coeur :

"Ce n'est déjà pas si mal, puisque Nîmes n'a pas fait mieux. En réfléchissant bien, sur un total de quatre points, nous avons pris trois à Nancy. Si nous réussissons la même performance devant tous nos adversaires, vous verrez, nous ne seront pas loin du titre à la fin de la saison".

Nous n'avons pas su nous mettre en position, disait pour sa part, Édouard Kula. Mais derrière, il nous fallait faire attention, car Nancy avait misé sur le contre".

De l'étonnement pour Magnusson :

"Oui, nous disait-il, ce match nul est pour moi une surprise. Je m'attendais à mieux. Pour être logique, O.M. n'a pas très bien joué, alors que Nancy s'est plutôt montré à son avantage".

Couecou, l'auteur du but marseillais, était très entouré par les journalistes :

"J'ai été plus à l'aise en deuxième mi-temps, pour la bonne raison que je ne suis pas toujours resté sur mon aile gauche, expliquait-il. Ainsi j'ai pu reprendre le centre de Skoblar.

"Mais il faut reconnaître que Nancy a eu un maximum de chances de marquer son but, alors qu'en première mi-temps, il n'a dépassé que rarement le centre du terrain".

Josip Skoblar, pour son compte, ne faisait pas de commentaires. Il se contentait de jeter un regard courroucé à la ronde.

Les défenseurs de Nancy, visiblement, ne lui avaient pas laissé un bon souvenir.

Une opinion réconfortante pour finir. Celle de l'arbitre M. Frauciel :

"J'ai vu un très bon match", nous a-t-il confié.

"Les joueurs ne se sont pas ménagés mais ils n'ont jamais fait preuve de brutalité systématique".

"J'ai sifflet au début de la rencontre pour signifier aux deux équipes que les bonnes règles devaient être observées. L'une et l'autre l'on très bien compris. Selon la formule consacrée, ce fut viril mais correct".

Restons sur cette excellente conclusion.

JEAN FERRARA

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O.M. : "nul" sans gloire

COUECOU réplique à HERBET

Le printemps hier après-midi paraissait en avance. Un ciel très doux, une température plus que clémente, une affiche alléchante, il n'en fallait pas davantage pour inciter les amateurs de football, à prendre le chemin du stade-vélodrome. Ils étaient bien une vingtaine de milliers avant que l'arbitre M. Frauciel ne donne le coup d'envoi.

Nancy présente donc Magiera, Palka, Lopez, Lemerre, Formica, Lannini, Vicq, Herbet, Castronovo, Wiberg, Kuszowski, Gasparini, l'un des doyens des joueurs professionnels porte le numéro 12.

Quant à l'O.M. il aligne Carnus, Lopez, Bosquier, Zwunka, Kula, Novi, Gress, Magnusson, Bonnel, Skoblar, Couecou. Le numéro 12 et Hodoul.

Sur le papier, l'Olympique apparaît nettement supérieur à son adversaire qui occupe que la 11e place, mais il faut toujours se méfier d'un team qui est courageux ardent, possède un excellent moral et aspire à causer un "coup d'éclat". Dans les tribunes, on parle beaucoup du duel Skoblar - Lemerre à distance. L'international breton est-il capable de stopper le "terrific" yougoslave ? Mais on ne doit pas oublier un tandem hétéroclite mais dangereux en puissance, constituée par le Danois Wiberg et l'Argentin Castronovo, nouveau venu dans l'Hexagone.

Les Lorrains jouèrent en blanc avec galons rouge au bras, les Olympiens sont obligés d'opérer en bleu. À la 3e minute, Skoblar botte en force un coup franc, qui s'écrase sur un mur de jambes. Les deux équipes s'observent elles ne se livrent pas encore à fond ! Novi, tente sa chance de 25 mètres, en dehors de l'encadrement, des bois. Sur une contre attaque phocéenne, Skoblar fonce, tire dans sa foulée, manque la cage mais obtient un corner qui ne donne aucun résultat. Les spectateurs ont retenu leur souffle !

La riposte est vive, Kuszowski déclencha un tir redoutable, Carnus effectue un plongeon spectaculaire (7e minute).

MAGIERA SOLLICITÉ !

Pour une faute sur Kuszowski, Castronovo, shoote un coup franc plongeant qui passe au-dessus de la transversale. Le onze de Redin opèrent de façon agréable, combine correctement et ne ferme pas le jeu. Magiera est obligé de dégager au pied devant Gress très menaçant (14e), ensuite Skoblar adresse un ras de terre, très vicieux qui oblige Magiera à plonger et à repousser la sphère du bout des doigts. Le keeper nancéien a eu chaud.

Formica se fait siffler parce qu'il gêne Magnusson dans son action. Les minutes succèdent aux minutes. Sur un coup franc de Herbet (27e minute), Kuszowski réceptionne le cuir dans une position idéale, une reprise fusante pourrait tromper Carnus, mais ce n'est qu'une pichenette sans grande violence. Une belle occasion qui risque de ne pas se renouveler. Et nous atteignons la première demi-heure sur le score de 0 à 0. Les coups de sifflet discrets se font entendre. Quand donc la supériorité intrinsèque des blancs va-t-elle enfin éclater ?

Les Nancéiens croient au match nul et jouent très replier devant la cage de Magiera. Ce barrage ce n'est pas facile à franchir et c'est Carnus qui est en danger et repousse du pied une balle que convoitait Castronovo, avant d'échappé à Zwunka (30e)

UN BUT DE HERBET

Magnusson accomplit un travail énorme et très applaudi, file vers le centre, glissa à Skoblar, qui manque la reprise, à son grand désespoir (33e). Dans un choc avec Lemerre, Skoblar reçoit un coup à la tête (40e). La mi-temps approche, les Olympiens dominent les Nancéiens en profitent. Kuszowski glisse la balle à Wiberg et Herbet d'un coup de pied magistral de 20 mètres ouvre le score (42e).

VICQ SAUVE DE LA TÊTE

A la reprise du match les Olympiens qui ont dû être sermonnés, jouent avec plus de vigueur, de vivacité. Un incident se produit entre Magiera et Couecou, fort heureusement sans gravité. À la 55e on croit que Skoblar, d'une reprise en hauteur va obtenir l'égalisation, Magiera, étant sorti de sa cage, mais Vicq sauve de la tête sur la ligne de but !

L'ÉGALISATION POUR COUECOU

L'O.M. fait le forcing, c'est un tir au-dessus du poteau, par Magnusson (56e), une tête par Couecou qui rase la transversale (59e), un shot très sec par Magnusson (59e), mais rien ne change, le score est toujours d'un but à zéro en faveur des Lorrains. Un coup franc pour Gress, qui a été gêné (60e), Magiera plonge et arrête. À la 69e minute de jeu, Skoblar en position d'ailier gauche, adresse un centre au cordeau, Couecou, reprend de volée et loge la balle dans la cage Lorraine, hors de portée de Magiera. Soupir de soulagement dans le stade où l'on commençait à désespérer ! Un coup franc de Skoblar est bien arrêté par Magiera (74e). On s'achemine vers un match nul. Les blancs dans un ultime sursaut vont-ils prendre l'avantage ?

Gress donne le frisson, à Magiera, sa balle fusante frôle le montant gauche (76e), "Main" crie le public sur une intervention douteuse de Lopez, qui n'est pas sanctionnée par l'arbitre (84e).

Castronovo, dans l'ombre depuis le commencement de la rencontre, exécute un heading très brillant (86e), puis Kuszowski (87e) oblige Carnus à mettre le cuir en corner.

Nancy ne se "dégonfle" pas et veut conserver son point. Et finalement, c'est un match nul sans gloire pour l'O.M. (1 à 1).

Alain DELCROIX

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HERBET :

"Mon premier but à Marseille"

Naturellement dans le camp nancéien, le vent était à l'optimisme.

Le président, M. Cuny, demeurait très objectif pour nous dire : "Prendre un point sur le terrain de l'O.M., ce n'est pas mal, sur que surtout que nous avons fait jeu égal avec les champions ! Nous n'avons pas la prétention de croire que nous pouvons jouer dans la course au titre, nos ambitions sont plus limitées, finir dans les huit premiers !"

Lemerre exultait : "C'est un résultat excellent pour nous ! Nous avons connu un moment difficile pour les Marseillais ont cherché à égaliser mais derrière nous étions bien organisés !"

Magiera était radieux : "Ce ne fut pas facile mais nous avons mérité le match nul ! Nous avons joué aussi bien que les Marseillais, ce qui n'est pas si mal pour nous ! Remarquez que l'on est toujours content de prendre un point à l'extérieur ! Personne ne peut crier au scandale contre nous après ce résultat".

Lopez était enchanté : "Personnellement je suis aux anges car Skoblar n'a pas marqué de buts ! J'étais chargé de le marquer, je crois que je ne me suis pas trop mal débrouillé d'ailleurs, il a fini par s'énerver ! Sans le faux pas que nous avons fait devant Monaco, nous aurions réussi une vingtaine de matches sans connaître de défaite".

Herbet constater très simplement sans vaine grandiloquentes : "Nous sommes très satisfaits, comment ne pourrions-nous pas l'être ? Sans Monaco, cela fait 4 mois sans défaite ! Nous avons mieux joué le coup ! C'est la première fois que je marque un but à Marseille".

A.D.

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LES QUESTIONS

QUE L'ON SE POSE

Quelque chose manifestement ne "tournait pas rond" à l'O.M., hier. Comment expliquer ce piétinement assez inhabituel chez les champions de France ?

Il faut tout d'abord tenir compte du match sérieux et appliqué réalisé par les Nancéiens. S'ils se sont montrés assez peu spectaculaires, ils ont en revanche fait montre d'une grande rigueur défensive. Le regroupement massif dans les seize mètres de Magiera posa de sérieux problèmes aux attaquants marseillais, s'empêtrant trop souvent dans la véritable toile d'araignée tendue par Lemerre et ses camarades.

En outre, le milieu de terrain phocéen fut loin d'avoir son rayonnement habituel et c'est cela précisément qui semble avoir nui au rendement de l'ensemble.

Seul Jacky Novi, auteur d'un match exemplaire, fit véritablement honneur à sa réputation.

On attendait beaucoup du duel Skoblar-Lemerre. Qu'en fut-il exactement ?

Il ne répondit pas tout à fait à ce qu'on attendait de lui. Skoblar en effet, se méfiant du marquage trop strict de l'international Lorrain, décrocha le plus souvent, luttant avec beaucoup d'énergie, sur tout le front de l'attaque. Il put ainsi distribuer excellente balle à ses coéquipiers dont l'une devait permettre à Couecou d'obtenir l'égalisation.

L'arbitrage ?

M. Frauciel dirigea très intelligemment le débat laissant s'extérioriser deux équipes habituées à pratiquer un football d'engagement. Ce qui donna lieu à quelques légères frictions, qu'il sut réprimer avec beaucoup d'autorité.

Castronovo ?

Il constitue la grande inconnue du match, puisqu'il ne joue à Nancy que depuis le début des matches retour.

Auteur de trois buts en cinq matches, il était arrivé précédé d'une réputation flatteuse.

Mais hier, il fut totalement mis sous l'éteignoir par un Zwunka énergique en diable.

À tel point qu'un de nos confrères se demandait s'il s'agissait bien d'une véritable Castronovo...

Gageons que le Sud-Américain vaut mieux que la médiocre performance qu'il nous offrit hier après-midi.

Pourquoi vit-on les attaquants lorrains permuter aussi fréquemment entre eux ?

Il semble que cette tactique soit de plus en plus souvent employée par les adversaires de l'O.M. qui ont compris qu'ils gênaient ainsi les défenseurs marseillais, fidèles du marquage individuel. Ainsi l'on vit Lopez suivre un moment Kuszowski au centre, puis à l'aile droite, avant de prononcer et de retourner à son poste. Tout comme Kula qui parut décontenancé par le rôle de faux ailier tenu par Herbet.

Alain PECHERAL

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