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Résumé Le Provencal

du 24 juillet 1969

 

L'O.M. aurait mérité le "nul"

contre SAINT ETIENNE (2-3)

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

PARIS (par téléphone) - Nous allons diviser notre compte rendu en deux parties distinctes :

1) La première mi-temps, non télévisée, que nous allons-nous décrire.

2) Comme vous l'avez vu la deuxième mi-temps, si vous êtes un supporter de l'O.M., nous nous contenterons de redonner les buts pour laisser la plus large place aux commentaires.

15me minute :

un bolide signé Bosquier

Le match a débuté à la lumière diurne, devant 8.000 spectateurs environ. En juillet, ce n'est pas trop mal. Ne soyons pas difficiles. L'O.M. présente l'équipe annoncée. À Saint-Étienne, Carnus, blessé est remplacé par Migeon et Durkovic, absent, par Camerini.

L'orage ayant failli éclater sur le Parc des Princes pendant le match d'ouverture, la chaleur est accablante. Voilà, sans doute, pourquoi la partie a débuté assez mollement. Les deux équipes prennent tour à tour l'avantage, mais sans que les gardiens de buts soient réellement menacés.

À la 15e minute, à la suite d'un coup franc pour Saint-Étienne, un tir terrible de Bosquier, de 25 mètres environ, ricoche sur un défenseur olympien et tremble irréversiblement Escale.

St-Étienne, 1 - O.M., 0.

Magnusson

Avait-il marqué ?

Un peu plus tard, alors que St-Étienne a prit la direction du jeu, un nouveau tir de Bosquier, un peu moins violent tout de même que le premier permet à Escale de réussir un très bon arrêt.

Puis, à la 22e minute, vient le grand moment de l'O.M.

Une rageuse contre-attaque menée par Djorkaeff et Loubet permet à ce dernier d'obtenir un corner, lequel corner va avoir son histoire. Destrumelle le tire fort bien et Migeon dégage du poing fort mal. Après un commencement de cafouillage, le ballon passe du côté de Magnusson ; celui-ci, dont le sang-froid est toujours aussi étonnant, tire du "pointu". Pas de chance, le ballon est renvoyé par l'intérieur du poteau.

Magnusson réclame le but, sans être entendu, cela va de soi par les arbitres.

Exploit raté de Joseph

Après cet incident, Magnusson, sans doute vexé, va multiplier les exploits techniques pendant une dizaine de minutes, on ne voit que lui sur le terrain.

Puis boitillant légèrement, il va sur la touche faire arranger son bandage au genou. Et voici (32e minute) le presque grand exploit de Joseph : sur une balle au bond, Bosquier, archi-sûr de lui, se paie une fantaisie retardataire.

Joseph bondit comme un félin, pousse la balle de la tête par-dessus son réputé adversaire et fonce vers le but stéphanois ; Migeon sort, Bosquier se précipite par derrière, ce qui n'empêche pas Joseph de placer son tir du gauche en pleine course.

Trop haut hélas !

En cette fin de mi-temps, l'avantage est passé à l'O.M. et Loubet tout d'abord, Joseph ensuite (2 fois) viennent menacer le gardien de Saint-Étienne. On peut dire que compte tenu des circonstances : de la chaleur, du degré de préparation des deux équipes, cette mi-temps a été fort agréable.

Revelli puis Magnusson.

Nous voici maintenant à la partie télévisée de la rencontre. Vous avez eu la chance d'assister, comme nous, a l'essai imprévu du yougoslave Petrovitch. Ne sachant pas si on vous l'a dit, nous préciserons que le N.1 de Saint-Étienne était Patrick Revelli, frère de l'International Hervé.

Bravo, Gardanne !

Deuxième but à la 53me minute, habile passe de Broissard à Hervé Revelli, reprise décisive de ce dernier.

L'O.M., vous vous en doutez certainement, à jouer infiniment mieux qu'à Kaiserslautern.

Après un tir de Petrovitch, le but de Magnusson à la 11me minute fut un pur chef-d'oeuvre ; tout y était : la vitesse de course, la fluidité dans l'action, la précision et la force dans le tir.

La volonté de Joseph

Joseph nous avait confié le jour le matin même qu'il voulait faire un grand match. Il y a mis tout son poids, toute sa force et beaucoup plus de technique qu'on ne lui dit trop souvent. Il a posé de multiples problèmes à la défense de Saint-Étienne.

Le but qu'il a marqué sous vos yeux en bousculant Migeon était-il valable ? Sans doute pas pour deux raisons : charge du gardien en l'air et charge violente de surcroît.

Djorkaeff et Magnusson

Mais un des joueurs les plus étonnants de l'O.M. reste Djorkaeff. À le voir défendre, attaquer, courir toujours et courir sans cesse depuis bientôt un an complet nous en avons le vertige.

Quel merveilleux athlète !

En admirant et réadmirant Magnusson, on ne peut s'empêcher de regretter, pour la seule beauté du spectacle, qu'il n'y ait pas eu Keita de l'autre côté.

Saint-Étienne, en ce moment, malgré le talent de Bosquier, de Revelli, d'Herbin et de Broissard, n'a pas le pendant du Suédois.

Magnusson qui, ne l'oublions pas, n'est pas encore en grande forme de compétition à sur son équipe une influence considérable.

C'est le propre de la vraie vedette sportive de transcender le jeu de ses partenaires.

À ce sujet, Petrovitch qui semble être un bon joueur n'est pas de la même eau.

Larque et Couecou

Deux nouveaux buts à quelques minutes d'intervalle. Larque pour Saint-Étienne et Couecou pour l'O.M. ont relancé l'intérêt du match.

Le très joli but de la tête de l'ex-Bordelais devait rendre confiance à ce jeune homme pétri de talent, mais qui paraît trop souvent douter de lui.

En définitive l'O.M. a perdu ce match des champions, la hiérarchie a été respectée, mais il est certain que l'équipe marseillaise a fait pratiquement jeu égal avec sa réputée rivale.

C'est pour l'O.M., en ce moment, un résultat très encourageant et qui ne faut pas minimiser.

Nous avons déjà parlé des meilleurs joueurs marseillais, mais Charly Loubet a également joué un match très prometteur.

Dommage qu'il ne termine pas bien ses actions.

Compte tenu de la chaleur et des mauvaises conditions de cette partie on peut s'estimer très satisfait du jeu.

En définitive, le public du Parc des Princes est parti content de cette rencontre et c'est bien là le principal..

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Mario Zatelli : "Nous aurions mérité

Le match nul"

PARIS - Satisfaction, mécontentement dans le vestiaire de l'Olympique de Marseille après la défaite contre Saint-Etienne dans le match des Champions organisé par l'Union Nationale des footballeurs.

"Les Stéphanois ont eu un maximum de réussite, nous un minimum, dit l'entraîneur marseillais Mario Zatelli. De plus, l'arbitre nous a refusé un but valable. Nous aurions mérité au moins le match nul. Mais je suis quand même satisfait du comportement de mes joueurs. Car je vous avoue que je ne croyais pas qu'ils cela. Maintenant plus de football. Je vais les laisser au repos le plus complet jusqu'à dimanche."

Jean-Paul Escale estimait lui aussi qu'un match nul aurait été mérité.

Nous avons eu beaucoup plus occasions de buts qu'eux et les Stéphanois ont eu beaucoup de réussite sur leur premier but, puisque le tir de Bernard Bosquier fut dévié par deux défenseurs. Je pense que nous avons livré un bon match et que lorsque nous serons au point, tout ira bien.

C'est l'avis du président Marcel Leclerc :

"Pour un match de début de saison et compte tenu de la forte chaleur qui régnait ce soir, l'Olympique de Marseille a livré un bon match ; il ne faut pas oublier que nous sommes actuellement dans une période de préparation et que cette période portera ses fruits dans un mois je vous donne donc rendez-vous dans un mois."

Une seule fausse note à Saint-Étienne faire : la blessure dont fut victime Bernard Bosquier en fin de match. L'international de Saint-Étienne souffre d'une entorse à la cheville droite, mais il espère que ce ne sera pas trop grave et que son début de saison ne sera pas contrarié pour autant.

 

 

 

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