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Résumé Le Provencal

du 21 mai 1970

 

UN BON O.M. ETOUFFE SEDAN (2-0)

MAGNUSSON et DI CARO buteurs olympiens

Jouer à Sedan n'est pas une sinécure ! Sitôt débarqués du train de 7 heures, hier matin, après un rapide petit déjeuner, les Ardennais étaient au Stade Vélodrome où ils éliminaient les toxines accumulées pendant le voyage.

Aussi la pelouse du boulevard Michelet n'avait pas de secret pour eux au moment ou l'arbitre, M. Peaujet, donner le coup d'envoi devant une très confortable assistance.

Après les classiques minutes d'expectative, c'est Roger Magnusson qui provoquait, à la 3e minute, la première situation dangereuse par un centre tir a effet bien capté par Tordo.

Mais Sedan (maillot bleu, culotte blanche, bas bleus) ne s'en laissait pas compter et obtenait un corner sur centre de Bourgeois.

SIXIÈME MINUTE :

PENALTY DE MAGNUSSON

A la 6e minute l'O.M. obtenait un coup franc à la limite et on voyait Loubet, servi par Novi, traverser le mur sedanais et se présenter seul devant Tordo qui lui plongeait dans les jambes et le fauchait nettement alors que le juge de ligne validait l'action marseillaise.

Si la faute de Tordo était indiscutable, la position de Loubet pouvait, c'est le moins qu'on puisse dire, prêter à controverse...

Mais Roger Magnusson transformait calmement le penalty accordé par M. Peaujet à la grande joie d'une bonne partie du public.

Et ce même Magnusson, à la suite d'une belle esquisse, donnait latéralement à "Jules" qui plaçait, à la 15e minute, un tir tendu à côté, justifiant à la fin du premier quart d'heure le léger avantage marseillais.

Roger, à la 20e minute, donnait ensuite à Bonnel une très bonne balle de débordement que son camarade, serré de près, ne pouvait utiliser.

Le Suédois, en cette belle soirée presque estivale, paraissait bien décidé à laisser éventuellement des regrets à ses admirateurs et nous montrait toutes les facettes de son talent, se comportant en animateur de première force.

VINGT-HUITIEME MINUTE :

BONNEL POUR DI CARO

La confirmation de la supériorité olympienne arrivait à la 28e minute : Bonnel, bien servi en profondeur par Novi, réussissait un centre en retrait parfait que Ange Di Caro, très habilement, convertissait en but d'une reprise de volée. Et Novi, peu après, était en mesure de creuser l'écart. Tordo concéda un corner qui ne donnait aucun résultat.

Au cours du troisième quart d'heure l'O.M. maintenait sa pression mais ne pouvait accentuer son avance malgré une percée de Magnusson menée en collaboration avec Loubet qui échouait de justesse.

À la mi-temps : l'O.M., 2 - Sedan, 0

SEDAN RÉAGIT

La première période s'était achevée sans mal pour l'O.M. malgré une bonne reprise de la tête de Fulgadi, d'un centre de Hardouin qu'aucun Sedanais ne pouvait utiliser. La seconde débutait dans la confusion avec beaucoup d'accrochage, tant il est vrai qu'on a rarement la chance d'assister à une partie d'un niveau soutenu.

Ainsi Sedan revenait-il à la surface et entre la 45e et la 55 minutes Bourgeois était à deux reprises en mesure de réduire l'écart mais il se faisait contrer par Novi puis par Escale. Deux corners permettaient à Bonnel de reprendre la balle de la tête, sans grand danger pour Tordo.

HISTOIRE DE PENALTIES

Vers la 60e minute, le public avait l'occasion de manifester, réclamant un penalty pour faute de main de Zamojsky, mais l'action la plus net était menée par Lopez dont le tir était bien arrêté par Tordo.

Un peu plus tard, Dellamore, que l'on dit dans le collimateur de l'O.M., était bien servi en profondeur par Le Bihan mais enlevait beaucoup trop la balle (65e minute).

À la 70e minute, M. Peaujet dont l'arbitrage était pour le moins discutable, accordait à l'O.M. un coup franc indirect pour un croc-en-jambe des plus nets passés par Salem à Di Caro en pleine surface. Comprenne qui pourra !

MERSCHEL ET WICKE

ENTRENT

Alors qu'on abordait le dernier quart d'heure, Loubet déclenchait un très beau tir de face que Tordo arrêtait, sans difficulté, tandis que Di Caro, atteint de crampes, cédait sa place à Merschel.

On notait un tir dangereux de Salem puis une belle percée de Magnusson, enrayée de justesse.

Le remplacement de Fulgadi par Wicke ne changeait rien au déroulement des dernières minutes.

Score final : O.M., 2 - Sedan, 0.

Louis DUPIC

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BONNEL avait passé

la surmultipliée

Pour essayer de mieux battre Sedan, en absence de Skoblar et de Joseph, l'O.M. choisit de passer la surmultipliée.

En première mi-temps, l'essentiel se passa sous nos yeux c'est-à-dire du côté droit.

L'impulsion qui devait valoir à l'O.M. une victoire méritée vint par priorité de Bonnel, omniprésent et muti-précieux.

Son meilleur adjoint fut Novi que l'on voyait très souvent à la pointe de l'offensive, sans oublier Destrumelle dont l'inlassable travail ne manquait pas d'utilité.

De temps en temps, Magnusson mettait son pied droit génial à la pâte et alors le pauvre Rastoll passait par tous les tourments de l'enfer.

Un bon match

Notre habitude n'étant pas de surjuger un arbitre, nous n'insisterons pas sur les faits qui furent à l'origine du premier but.

Du moment que les deux arbitres, mieux placés que nous, ont estimé que Loubet était en jeu et que le plongeon de Tordo était irrégulier, que pourrions nous ajouter.

Mais il est certain que le deuxième but, donnée par Bonnel à Di Caro, un cadeau du "vecchio" au plus jeune joueur de l'équipe était d'une admirable limpidité.

À lui seul il justifiait amplement la victoire de l'O.M. sur une équipe sedanaise dont le principal mérite fut de ne jamais abdiquer.

En bref, une rencontre sans doute inférieure en qualité à celle jouée par l'O.M. contre Nantes sur ce même terrain, mais très agréable, fort disputée et intéressante jusqu'au bout.

Nous ne faisons que nous répéter, le no 1 de l'O.M. hier soir, fut Joseph Bonnel.

À ce poste de deuxième avant-centre qui lui laisse une certaine liberté, il se montra à l'aise comme un poisson dans l'eau.

Quelle verdeur, quel souffle et aussi quelle lucidité.

On dit généralement que le vin du Languedoc ne gagne pas d'être conservé. C'est certainement une erreur en ce qui concerne celui de Florensac.

On a déjà tout dit sur Roger Magnusson. Hier soir sa virtuosité et son sens du jeu "the timing" pour les Anglais, firent merveille.

Car, on l'a remarqué une fois encore, Magnusson, dribbleur de charme, l'individualiste, s'y connaît comme pas un pour voir et lancer celui de ses partenaires le mieux démarqué.

Novi fit une première mi-temps exemplaire, ainsi que Destrumelle.

Lopez, qui jouait aussi de notre côté au cours de cette première période faste, réussit d'excellentes relances et sut tenir en respect le redoutable Dellamore.

Charly Loubet, au centre de l'attaque, joua à sa manière qui, bien sûr, n'est pas celle de Joseph, mais avec beaucoup d'intelligence.

S'il ne passa pas beaucoup encore qu'il ait été l'auteur du meilleur tir de la rencontre, il sut ouvrir le passage à ses partenaires.

Di Caro a marqué un fort joli but et ne s'est pas découragé devant le solide, le rapide et excellent Zamojski. Ce n'est pas mal.

À huit jours de sa "Joie de vivre" Escale a été irréprochable.

Que dire de Zwunka, Hodoul et de Djorkaeff qui n'ait déjà été cent fois écrit.

Salem, Zomojski

Dellamore

Pris de vitesse en première mi-temps, Sedan n'en a pas moins justifié sa valeur.

Salem, Zamojski, Cardoni, Bourgeois et Dellamore, plus particulièrement, sont des footballeurs de bonne classe dans un ensemble dont le moral et la combativité sont très élevés.

Maurice FABREGUETTES

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Marcel Leclerc s'explique

Nous n'avions pas eu l'occasion de rencontrer le président de l'O.M. depuis plusieurs semaines et dans l'esprit des supporters cette apparente "défection" justifiait très précisément nos questions et appelait des réponses.

Les voici, très schématiquement reproduites dans le cadre étroit qui nous est imparti aujourd'hui.

Q. - "Les supporters ne vous ont pas vu depuis longtemps et font courir le bruit que vous abandonneriez l'O.M. pour vous consacrer à Paris-Neuilly. Est-ce exact ?

R. - "Je m'intéresse, certes, dans son ensemble à la relance du football, à Paris aussi bien qu'à Marseille, et je ne cache pas que le succès du football est lié à celui de mes propres affaires puisque, après un hebdomadaire, j'espère créer un quotidien sportif.

"Mais je serais un bien piètre personnage si, devant beaucoup à Marseille, et lui ayant en échange beaucoup donné, je partais à Paris avec armes et bagages.

"Il est vrai que j'ai mes affaires dans la capitale, mais je ne laisserai l'O.M. qu'en des mains sûres et je peux vous assurer que ce n'est pas pour demain. Si je m'installe à Paris, ce sera les mains nettes.

Q. - Ou en est votre futur recrutement et où en est cette affaire Magnusson ?.

R. - Notre recrutement est lié, vous l'admettrez, au sort de joueurs en fin de contrat comme Djorkaeff et Bonnel : aussi je peux dire que nous ne ferons un effort pour acquérir Vanucci, Mezy et Molitor que si ces deux excellents éléments nous quittent, et il est encore trop tôt pour le dire.

"Quant à Magnusson, je puis vous assurer qu'il y a de fortes chances pour qu'il reste chez nous. C'est son intérêt et le nôtre. Nous espérons que la Juventus pourra nous fournir un terrain d'entente.

Q. - Vous avez eu ce matin une longue conversation avec Louis Dugauguez : devons-nous en déduire que ces contrats ont été pris ?

R. - "Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, il est encore trop tôt pour traiter des affaires. Notre recrutement est lié au sort de nos titulaires en fin de contrat et l'O.M., j'ai la prétention de le dire, ne convoite, pour améliorer une équipe difficile à renforcer, que des hommes de très grande valeur."

Louis DUPIC

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MAGNUSSON : "Je veux rester

à l'O.M. !"

Le moins satisfait dans le vestiaire olympien n'était certes pas Roger Magnusson, auteur d'un de ses bons matches, avec tout ce que cela sous-entend de "olé" de la part d public et de situations souvent "embarrassantes" pour ses adversaires.

"Vous comprenez, nous dit-il en savourant les bienfaits de sa douche, il faut en mettre un coup maintenant. Beaucoup de clubs me demandent, on parle de mon transfert et moi je veux rester à l'O.M. Le climat, l'équipe, le public, tout me plaît. Alors j'essaye de m'accrocher..."

Espérons qu'il parvienne à ses fins. On n'aura pas à le regretter...

 

 

 

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