OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 22 décembre 1969

 

O.M. : 3

V.A. : 1

C'EST NORMAL

 

JOSEPH a retrouvé son public !

Un match de la fin de saison, ou plus exactement de fin de mi-saison.

Telle fut l'impression générale produite par cette O.M. -V.A. ni bon ni mauvais, ni passionnant ni ennuyeux et dont le résultat final n'appelle aucun commentaire : normal.

Nous reprenons ici, l'opinion de l'avisé entraîneur de V.A., Gaby Robert :

"Entre l'O.M. qui a recruté des vedettes internationales et V.A. qui a vendu son seul international François Bras, il est normal qu'il y ait une différence de deux buts, la rencontre se jouant, qui plus est, au stade vélodrome".

...Et Gaby Robert d'ajouter :

"Je crois que nous aurions obtenu un meilleur résultat et mes joueurs, avant le match, n'avaient commis l'erreur de voir l'O.M. plus gros qu'il ne l'était aujourd'hui".

L'O.M. déjoue

en première mi-temps

Cette dernière pointe critique de l'entraîneur ex-Hyérois s'appliquait certainement à la première mi-temps.

Il est certain que durant cette mi-temps, l'O.M. joua en l'équipe trop sûre de son fait, et partant à la merci d'une équipe plus audacieuse que celle de V.A.

Skoblar n'arrivait pas à garder le ballon, les dribbles artistiques de Magnusson ne débouchaient sur rien de concret et Loubet déjouait complètement à l'aile gauche.

Dans ces déficiences individuelles, accompagnées de trop nombreuses passes à l'adversaire, il y avait comme une sorte de laisser-aller, un air de dire :

"Laissons jouer ces petits, on finira bien par les battre".

Deux à un pour l'O.M. à la mi-temps.

Le raisonnement pouvait paraître juste.

Mais on doit reconnaître que ce demi résultat était injuste pour les joueurs de Valenciennes.

L'unité retrouvée ?

On devine, sans y avoir été, que Mario Zatelli a dû, à la mi-temps, mettre ses joueurs en garde contre un excès de confiance et de fausse facilité peu en rapport avec le déroulement du jeu, jusque-là.

Les Olympiens ont, sans doute, non seulement écouté mais encore entendu leur entraîneur, car la deuxième mi-temps fut tout à leur avantage.

Le blanc prima complètement le rouge sur le terrain et le public à certains mouvements forts bien conduits, retrouva et applaudit son équipe.

Cette deuxième mi-temps justifia complètement l'assez facile victoire de l'O.M., en montrant, de façon enfin claire, la différence réelle hésitante entre les deux équipes.

Que les olympiens n'aient marqué qu'un but, au cours de cette période, ne reflète qu'imparfaitement leur constante domination.

Il nous a même semblé que l'O.M. était en train de retrouver son unité et la plupart de ses automatismes perdus depuis de longues semaines.

On y verra plus clair à la rentrée.

Quand les vedettes

jouent en vedettes

Il est certain que l'O.M., gagnent considérablement en valeur d'ensemble, quand ces vedettes jouent en vedette.

Skoblar ayant pu montrer quelques facettes de son grand talent, l'orchestration fut aussitôt meilleure ; encore que Josip ait souvent mieux joué.

Magnusson et en fin de rencontre Loubet passant, avec une facilité dérisoire, aux ailes, la défense de V.A. de presque impériale devint laborieuse.

On ajoutera au crédit de Loubet, un "lob" fort adroitement réalisé (adresse et sang-froid) qui assura le succès de son équipe.

Quant à Magnusson, il tenait tellement à marquer un but - son premier but de la saison - que son entêtement et sa malchance constituèrent un spectacle à part dans la rencontre.

Roger, partie d'hier soir, sera aujourd'hui en Suède où, il nous a promis de poursuivre son entraînement au hockey sur glace.

Il n'y a plus

"d'affaire Joseph"

Il n'y a plus "d'affaire Joseph". Qui ne s'en réjouirait !

Rassuré sur le compte de ses supporters, Joseph, la tête tranquille, joua avec son poids et son autorité habituelle, marquant du pied un but fort bien venu.

Bonnel, c'est devenu une habitude, se multiplia sur le terrain, n'oubliant pas de se trouver exactement ou il fallait pour marquer un but très précieux.

Assez imprécis en première mi-temps, Novi doit être enchanté de la suite du programme.

Deux tirs tonitruants, dont un directement sur la transversale !

Est-ce, enfin, le "punch" revenu !

Christian Delachet n'a rien à se reprocher. Devant lui, ses arrières, avec un Zwunka très combatif, peinèrent parfois mais ne se désunirent jamais.

V.A. : manque

de "punch"

Ce qui ne va pas à V.A. est facile à trouver.

Un jeu précis, agréable, bien fignolé au centre du terrain, mais insuffisance de percussion devant.

Le nombre des attaquants de pointe, il est vrai, est le plus souvent réduit à l'extrême.

À cette importante réserve près, V. A., équipe sympathique et appliquée, a contribué dans la mesure de ses moyens, à la qualité du spectacle.

Magiera, excellent avant, sa blessure ; le capitaine Piumi, Coustillet, Leclerc et le petit Houen nous ont paru mériter les meilleures notes.

Le Yougoslave Banovic, par contre, passa plutôt inaperçu.

Maurice FABREGUETTES

    ------------------------------ 

Une bonne réplique nordiste

Joué vendredi ou samedi, alors que le mistral se déchaînait sur la Provence, il est vraisemblable que ce bon match de championnat n'aurait pas été suivi par plus de 5 ou 6.000 spectateurs.

Mais le beau temps miraculeusement revenu, il ne joua devant 12.526 spectateurs (recette 108.598 F). Public d'ailleurs bon enfant, qui applaudit gentiment le nom de Joseph pour le remettre en confiance. Heureuse initiative, dont il fut récompensé puisque le Camerounais fut très bon.

Les buts

15e minute : la balle passe d'une tête valenciennoise celle de Wolniak, à celle de Houen, et le minuscule attaquant nordiste, à la surprise générale, ouvre le score.

Valenciennes : 1 - O.M. : 0.

20e minute : Coustillet passe un croc-en-jambe à Loubet à l'entrée de la surface. Coup franc donné par Skoblar et repris de la tête par Magnusson, démarqué. La balle, qui se dirigeait vers le coin du but y est accompagné par Bonnel assurant le coup.

Valenciennes : 1 - O.M. : 1.

44e minute : Joseph et Coustillet luttent pour une balle haute, qui retombe sur la main du nordiste. Penalty accordé très vite par M. Franciel.

Magiera détourne le tir de Djorkaeff, mais Joseph récupère la balle, fonce et marque irrésistiblement.

O.M. : 2 - Valenciennes : 1.

65e minute : Lopez amorce une contre-attaque. Joseph de la tête, sert Djorkaeff, très avancé. Le capitaine de l'O.M. lance en profondeur Loubet qui devance la sortie de Magiera et le lobe habilement.

O.M. : 3 - Valenciennes : 1.

Les faits marquants

8e minute : sur un centre de l'arrière Sérafin, le petit Houen percute de la tête la balle sur la barre

37e minute : débordement de Joseph, terminé par un tir puissant que Magiera met en corner.

42e minute : malmené par ses adversaires, Magnusson s'énerve, ceinture Coustillet le jette à terre. Le Marseillais reçoit un avertissement. Dès la remise en jeu, le demi nordiste a maille à partir avec Skoblar, tandis que sur la touche un violent incident oppose le président Leclerc au délégué M. Gebelin.

49e minute : l'arrière de Valenciennes, Kaskowiak, victime d'un claquage cède sa place à Jolis.

51e minute : très bon tir de Skoblar, bien arrêté par Magiera.

60e minute : un centre de Magnusson provoque un véritable bombardement du but nordiste. Sur cette action, Magiera se blessa à la hanche.

61e minute : tir en plein fouet de Novi sur la transversale.

82e minute : coup franc en cloche de Leclercq et tir de Wolniak sur la barre.

Le jeu

Ce ne fut pas un match d'anthologie, mais une assez agréable partie de championnat, Valenciennes ne fermant jamais le jeu. En début de partie, les permutations incessantes des trois avants de pointe nordistes posèrent des problèmes aux défenseurs marseillais, ne sachant pas trop comment les prendre.

En seconde mi-temps, V. A. faiblit nettement et le niveau du jeu baissa d'un temps, l'O.M. terminant le plus fort et justifiant ainsi dans l'ensemble son avantage de deux buts.

Les joueurs

Chez les visiteurs, l'excellent et courageux gardien Magiera, impeccable, les défenseurs centraux Liumi et Koskowiak, le solide, rude, actif et habile demi Coustillet, le petit et vif Houen en attaque, jouèrent ce match sans reproche. V. A. manquant surtout de puncheurs.

L'O.M. ne déçu pas, sans dépasser pour cela un niveau honnête. Delachet, qui débutait dans la cage fut surpris en trois occasions, sans être pour cela très critiquable.

Nous avons remarqué un bon de Novi, le plus souvent en position d'attaque ; la confirmation du retour de Magnusson vers sa meilleure condition, enfin le bon comportement de Joseph, remis en confiance et réconcilier avec le public.

L'arbitre

Il fut critiqué, selon l'habitude, par les uns autant que par les autres. M. Frauciel nous parut surtout soucieux de naviguer... dans le sens du courant, siffla notamment un penalty bien sévère.

Le mot de la fin

Il fut prononcé par Gaby Robert :

"Deux buts me paressent un écart minimum, si nous considérons la différence entre les sommes investies pour mettre sur pied respectivement nos équipes..."

Louis DUPIC

------------------------------ 

ZATELLI : 30 minutes remarquables !...

Chez les Olympiens chacun n'était pas mécontent d'avoir fort terminé le premier acte du championnat 69-70 sur une victoire.

Le président Leclerc remarquait :

"Je me suis énervé, c'est normal ! on matraque sans cesse Magnusson et Skoblar et les arbitres ne dissent rien !"

L'entraîneur Mario Zatelli avançait :

"Les vacances arrivent à point ; mes hommes ne se sont pas arrêtés pendant trois mois ! Contre Valenciennes, ils ont eu une remarquable demi-heure !"

Skoblar faisait la grimace :

"Je n'étais pas en forme... Je ne sais pas ce que j'ai, mes cuisses sont lourdes, terriblement lourdes !"

Delachet confessait :

"C'est mon premier match officiel avec les "pros" de l'O.M. J'ai eu le trac, la 1ère mise division, évidemment c'est à un niveau supérieur !"

Joseph soupirait :

"Heureusement pour nous, nous avons bien terminé le championnat d'automne ! Nous courions après cette victoire depuis longtemps !"

Magnusson nous a dit de son côté :

"Nous avons tous besoin de repos. Je crois que d'aller quelques jours en Suède, cela me fera du bien. Demain je m'envolerai de Paris pour Stockholm !"

Alain DELCROIX

------------------------------ 

Gay Robert : "l'écart est normal..."

Gaby Robert est non seulement un entraîneur sympathique mais un homme qui a du bon sens et une parfait objectivité : "Mes hommes se faisaient une montagne de l'O.M., l'équipe de Skoblar et de Magnusson. Je crois qu'ils ont manqué de maturité pour saisir leur chance, ils n'ont pas été décontractés contre les Marseillais comme le furent les Bastiais ! En définitive, l'écart est normal entre nos deux formations !"

Magiera soulignait : "Lorsque Loubet m'a lobé, je crois qu'il était hors-jeu, je crois avoir entendu un coup de sifflet !"

Patoux surenchérissait : "Il était au moins hors-jeu de trois mètres, le Marseillais !"

Coustillet précisait : "Le penalty était trop sévère, je n'ai pas mis volontairement la main. J'avais d'ailleurs le bras collé au corps !"

Sérafin plaidait les larges circonstances atténuantes : "Sans vouloir remettre en question la victoire olympienne, on peut dire que nous n'avons pas eu beaucoup de chance avec nos deux tirs ils se sont écrasés sur la transversale !"

------------------------------ 

Résumé La Marseillaise

du 22 décembre 1969

 

L'OM contre Valenciennes

a surtout retrouvé JOSEPH

Par un beau temps assez miraculeusement retrouvé après le mistral glacial des jours derniers, l'OM a mis fin à une série médiocre en battant une honnête équipe de Valenciennes.

Ne fermant jamais le jeu, selon les meilleurs principes, les Nordistes ont permis au public assez nombreux (12.526 spectateurs pour 108.598 F. de recette) d'assister non pas à un choc passionnant mais du moins à un bon match de championnat, indécis pendant plus d'une heure.

D'abord Houen

Les premières minutes virent la défense marseillaise fort gênée par les incessantes permutations des avants de pointe nordistes : Houen, Wolniak et Patoux, dont les actions étaient bien orientées par le Yougoslave Banovic.

Déjà, à la 8ème minute, le petit Houen de la tête avait expédié sur la barre un centre de son arrière Sérafin. A la 15ème minute ce même Houen, toujours de la tête mettait au fonds des filets du jeune Delachet une balle qui se promenait depuis un moment devant le but marseillais.

Réaction marseillaise

L'OM réagissait, comme on pouvait s'y attendre. A la 20ème minute Coustillet se faisait pénaliser d'un coup franc à la limite pour avoir passé un croc en jambe à Loubet, sur le côté gauche de la surface. Skoblar le donnait avec effet et c'était non pas Joseph mais, de façon plus inattendue Magnusson, qui reprenait de la tête, en envoyait vers le coin du but une balle que Bonnel accompagnait pour plus de sûreté.

On voyait ensuite Joseph partir de la ligne médiane, résister à ses adversaires et terminer son action par un bon tir que Magiera déviait en corner (37e)

Des minutes orageuses

La première mi-temps se terminait sur une série d'incidents opposant successivement le solide Coustillet à Magnusson (qui écopait d'un avertissement) puis Skoblar, cependant que le président Leclerc avait une explication orageuse avec le délégué Marcel Gebelin.

C'est le moment que choisissait M. Frauciel pour pénaliser sévèrement Coustillet d'une faute de main alors qu'il disputait la balle à Joseph. Penalty donc tiré par Djorkaeff (plutôt mal)repoussé par Magiera. La balle était récupérée par Joseph qui tirait victorieusement en force à travers la défense visiteuse.

Pour Loubet le troisième

En seconde mi-temps, Jolis remplaçait Koskowiak claqué et Valenciennes marquait nettement le coup d'autant plus que l'excellent Magiera se blessait à la hanche à la 60ème minute en arrêtant un tir de Novi.

Une minute plus tard un tir plongeant de ce même Novi percutait la barre. A la 65ème minute après un bon travail préparatoire de Lopez, Joseph et Djorkaeff, Magiera boitillant ne pouvait s'opposer au départ à la limite du hors jeu de Loubet qui le lobait proprement.

Ce but mettait fin à toute discussion. V.A. se montrant encore dangereux en fin de partie. Wolniak plaçant sur la transversale à la 82ème minute une bonne balle de coup franc de Leclercq.

Joseph retrouvé

Cette rencontre agréable aura permis à des hommes comme Magiera, Piumi, Coustillet, Kuskowiak, Leclercq et Houen de se mettre en évidence mais surtout au public marseillais de retrouver un Joseph éclatant de santé et regonflé à bloc, avec un Roger Magnusson apparemment débarrassé de ses ennuis et à nouveau en pleine possession de ses moyens.

La plupart des autres firent honnêtement leur travail à l'image du jeune Delachet (on se souvient des débuts difficiles de Jean-Paul Escale). Et des demis Novi et Bonnel, toujours présents où il le fallait. Loubet qui en était à son 32ème match officiel joua très bien, par éclairs. Mais un homme au sujet duquel on commence à se poser des questions, c'est bien Skoblar apparemment trop confiant en sa technique et ratant de ce fait des contrôles et des passes faciles.

Il est certain qu'il vaut beaucoup mieux que ce qu'il montre actuellement. Souhaitons le voir bientôt à son avantage.

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.