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Résumé Le Provencal

du 06 octobre 1969

 

L'O.M. a traversé une seule fois

le néo-béton

...et c'est DJORKAEFF qui a marqué

"Attention à Magnusson ! " "Gare à Loubet !" "Surveillons Joseph !" "Ayons un oeil sur Couecou !"

On devine, après avoir vu la rencontre, que les joueurs rennais se donnèrent, mutuellement, des conseils d'extrême prudence, avant de pénétrer sur le terrain.

Quant à leur entraîneur, Jean Prouff, il devait écouter sans rien dire, chacun sachant, en ce moment, que la direction de l'équipe lui échappe pratiquement.

En partant de cette base défensive, on ne saurait pousser un O.M., passablement émoussé par son dur match contre Dukla, dans ses derniers retranchements.

À moins de disposer d'attaquants de pointe et de feu, ce qui n'est précisément pas le cas du Stade Rennais.

Pour espérer gagner, il faut oser et c'est un rêve que de vouloir empêcher l'attaque de l'O.M. de marquer au moins un but, sur son terrain, en 90 minutes de domination presque totale.

Une "one O.M. show"

Le résultat de cette tactique et que 12.000 spectateurs, pas tellement satisfaits de leur après-midi, assistèrent à " One O.M. Show".

Entendez par là que les Olympiens, assurèrent seuls le spectacle, sans même avoir à forcer leur talent.

Mario Zatelli pourra supprimer cette semaine, ses habituelles séances de tir.

Elles eurent lieu hier dimanche et il restera à l'entraîneur marseillais le soin d'indiquer à ses joueurs qu'un supplément de précision et de sang-froid serait le bienvenu.

Quant aux rares contre-attaques rennaises, elles furent menées avec une telle lenteur et une telle décomposition des mouvements, qu'une défense faite unijambistes aurait eu le temps de se replier, pendant leur développement.

Le premier tir rennais dans l'encadrement se situe à la 70me minute. Il fut l'oeuvre de l'arrière Cardiet et permit à Escale de réussir son premier facile arrêt de la partie.

Le rouge de la honte

Les occasions de buts de l'O.M. les tirs sur le poteau de peu à côté, ou déviés in extremis par Lefilaire sont, à l'opposé, tellement nombreux qu'il serait trop long de les citer.

Nous avons rarement vu partie à sens aussi unique et c'est par miracle si le résultat final ne fut pas de 1 à 0.

En jouant de cette façon, le Stade Rennais déjà lanterne rouge, de la couleur de son maillot, n'a pas grand-chose à espérer.

Qu'est devenu cette remuant et spectaculaire équipe qui, la saison dernière, faillit renvoyer l'O.M. au port dès les seizièmes de finale ?

Durant la deuxième mi-temps, nous étions assis face au camp de l'O.M.

Sous nos yeux, il y avait le plus souvent le verre du gazon, les maillots blancs des défenseurs olympiens et, exceptionnellement, le rouge breton.

Un rouge qui sera bientôt celui de la honte, si ça continue.

Loubet, Magnusson,

Bonnel

L'O.M., par la force des choses, essayait ses deux avants-centres en tandem.

Ces deux joueurs n'étant pas complémentaires, l'expérience semble avoir échoué.

On ajoutera que le déroulement de la partie ne favorisait pas cette entreprise.

La densité des défenseurs habituels et occasionnels bretons, dans leur surface de réparation, ne pouvait avantager que des footballeurs ayant une grande finesse de jeu.

Il apparut, d'autre part, que Joseph, souvent battu dans les duels aériens, n'était pas au mieux de sa forme.

Loubet, très à l'aise devant Cardiet, confirma ses bonnes dispositions internationales, à dix jours de Suède - France.

Magnusson, à l'autre aile, réussit des exploits techniques de tout premier ordre. L'aimable Suédois revient en forme et sera, peut-être, homme à surveiller par les tricolores, à Stockholm.

Bonnel, la partie étant facile pour lui, se promena littéralement au milieu du terrain avec un brio certain.

Pas mort le "père Jo" !

Des autres, nous ne dirons rien ; la tâche, pour eux, ne les contraignant pas à se surpasser.

À quoi sert Lukic ?

Le Stade Rennais compte tout de même dans ses rangs quelques bons footballeurs.

Parmi les plus actifs citons le solide Coeffic, Garcia, Ricco et, en seconde mi-temps Cedolin.

Le technicien Rodighiero joua trop lentement et si Lefilatre fut, en définitive, le No 1 de son équipe, il ne paraît pas très sûr.

Le Yougoslave Lukic démontra, à ceux qui pourraient l'ignorer, qu'un étranger moyen, n'apporte rien, sauf de chères déceptions, au football français.

Maurice FABREGUETTES

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L'O.M. doit se contenter

d'un but de DJORKAEFF (1-0)

Le football n'est pas une science exacte, nous le savons déjà. Trois jours après avoir réussi une performance de valeur internationale, l'O.M. a dû se contenter d'un petit but de son capitaine Djorkaeff devant Rennes, lanterne rouge d'ailleurs tout à fait inoffensive.

Un lobe providentiel

Il fut obtenu à la 20me minute de jeu sur une remise en retrait très opportune de Joseph vers son aîné qui réussit son tir en cloche de justesse Nosa pouvant reprendre et éloigner la balle après qu'elle ait franchi la ligne.

Ce but paraissait en appeler bien d'autres, Loubet ayant déjà échoué deux fois de justesse au cours du premier quart d'heure. Tout d'abord il profitait mal d'une erreur de Cedolia et tirait en biais à côté (3me). Ensuite soufflant la balle à Lefillatre, il l'envoyait sur le montant (15me).

Mais après avoir ouvert la marque, l'O.M. allait quelque peu baisser le pied, sans que son adversaire soit d'ailleurs en mesure d'en profiter, malgré l'entrée de Lukic (17me).

Avant le repos, tout juste pouvait-on noter une bonne reprise la tête de Zwunka d'un coup franc de Bonnel (27me). Lefillatre s'opposant par ailleurs, sans mal à des essais de Novi et Couecou (37me et 42me).

Lefillatre à l'ouvrage.

La seconde mi-temps commence, comme la première par une vive pression marseillaise, et un tir de Loubet dévié sur le montant par Lefillatre (53me)

Le jeune gardien breton, dans un style assez tourmenté et peu élégant, allait s'opposer par la suite avec bonheur aux nombreuses tentatives locales.

Magnusson tira au-dessus à la 53me minute, puis après une heure de jeu créa par l'un de ses débordements une situation critique devant le but de rennais. Couecou reprit la balle d'un ciseau retourné, repoussé par Lefillatre.

Deux minutes plus tard, Joseph reprenait fort bien de la tête un centre de Loubet, mais là encore le gardien breton sauvait grâce à un bon réflexe (63e).

L'occasion de Joseph

Il allait récidiver à la 65me minute lorsque Joseph, parti de très loin, échappa à tous ses adversaires, mais poussa trop la balle et fut contré, au grand désappointement du public.

Les dernières actions notables furent sur coup franc de Novi un bon coup de tête de Bonnel, ratant de peu son objectif (74me), un tir au bond de Hodoul, contrôlé par Lefillatre, et une reprise de volée à côté de Magnusson (86me).

Rennes inoffensif

Pratiquant un système hybride, entre la ligne et le béton, Rennes, vous avez dû le constater, ne fut jamais dangereux.

Précisons pour la vérité historique que Escale dut toutefois se coucher en une occasion sur un centre de Simian, et arrêter aux 71me et 76me minute deux tirs anodins et en plein milieu de la cage de Carliet et Rico.

Rien, en somme, qui aurait pu permettre aux Bretons d'inquiéter l'O.M., dont le succès fut plus facile que ne l'indique le score.

Louis DUPIC

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Bonnel : "L'essentiel

c'était de gagner"

Dans le camp marseillais, tous les visages étaient sérieux.

L'entraîneur Mario Zatelli soupirait : "C'est toujours la même chose ! On dominant à outrance... on a la possibilité de planter quatre ou cinq buts et on finit par un score étriqué..."

Bonnel remarquait : "L'essentiel c'était de gagner ce match et c'est ce que nous avons fait ! Avec la chaleur et la fatigue, il ne fallait pas s'attendre à voir rééditer la partie réalisée contre Dukla".

Joseph se lamentait : "Un tout petit but d'écart et pourtant qu'est-ce que nous avons eu comme occasions !"

Magnusson constatait : "Avec un peu de chance Loubet aurait pu marquer trois buts ! Pour ma part, je ne suis pas mécontent de ma seconde mi-temps !"

Escale souriait : "Un match tranquille pour moi. Une véritable promenade de santé... mais il fallait gagner ce match, alors même 1 à 0, n'est-ce pas le principal !"

M. Martinelli était déçu par les Rennais : "Depuis qu'ils ont plus Takac, nous avons l'impression que les Bretons ont perdu beaucoup !"

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Rodhigiero : "L'arbitre aurait dû siffler

2 penalties contre l'O.M."

Chez les Rennais, une certaine mélancolie flottait dans l'air.

L'entraîneur Jean Prouff nous a dit : "Les Marseillais se sont souvenus que la saison dernière Lenoir avait failli les éliminer en Coupe de France ! Aussi ils ne lui ont laissé aucune chance. Il en mis hors de combat dès les premières minutes de jeu ! L'arbitre aurait dû siffler un penalty en notre faveur car il y avait eu une main flagrante dans les 18 mètres marseillais !"

Rodighiero était volubile : "Il a eu deux penalties flagrants contre les Marseillais qui n'ont pas été sifflés, l'un quand Lukic a été proprement fauché, autre quand un défenseur olympien s'est couché sur la balle comme s'il était goal !"

Le gardien Lefilattre était moins amer : "Je pense que nous aurions pu ramener au moins le match nul en Bretagne !"

Cedolin allait plus loin : "Je crois que nous aurions pu gagner en croyant davantage à notre chance ! Le but marseillais était de plus nettement hors-jeu !"

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Avant le coup d'envoi, une minute de silence fut observée à la mémoire du regretté Gunnar Andersson, dont le succès fut longuement applaudi par le public

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