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Résumé Le Provencal

du 21 août 1969

 

L'O.M., a triomphé à VALENCIENNES (2-0)

Buts marqués par Joseph

(De notre envoyé spécial : Louis DUPIC)

VALENCIENNES - Le début du match fut dominé par l'O.M. qui se créa de multiples occasions par Magnusson, qui affola la défense nordique par ses débordements irrésistibles et ses ouvertures.

Dès la première minute, le Suédois annonça la couleur en alertant Joseph et Loubet.

Cinq minutes plus tard, Magnusson fut touchée dans un choc sévère avec Dugueperoux, dépassé par les sarabandes de l'ailier marseillais.

À la 10me minute, Loubet mit Magiera en difficulté sur un centre de Joseph.

Le joueur de couleur concrétisa sa nette domination des visiteurs en ouvrant la marque une minute plus tard. De la tête et catapulta le ballon hors de portée du gardien de V.A.

Magnusson, impérial, fit admirer toutes les facettes de son talent en posant de nombreuses banderilles dans la défense nordique, qu'il secoua à plusieurs reprises : à la quinzième minute, sur un tir appuyé de Magnusson, à la vingtième, sur une percée de Loubet. Deux minutes après, sur un centre de Suédois Joseph, tout seul, échoua sur le poteau droit alors que Magiera était battu.

Après de ce festival marseillais, V.A. se ressaisissait par Gardez et Leclerq. Le sursaut fut ponctué par un essai de Houen (30e minute).

Bonnel, au four et au moulin, stylait les attaques marquées du sceau de la qualité.

Dugueperoux, pour qui tous les moyens furent bons pour stopper le Suédois écopa d'un avertissement à la 35e minute. Le maître à jouer marseillais était placé sur orbite...

V.A. réagit par Leclerq, qui alerta Escale, en quête d'intervention.

Par contre les Phocéens confirmèrent par Bonnel, qui secouera la défense de V.A. à la 44e minute.

Mi-temps : 1 à 0 en faveur de Marseille.

Dès la reprise, Magnusson donna sur Joseph, qui tira violemment sur le gardien nordiste.

Le fer de lance marseillais récidiva deux minutes plus tard ; sa reprise de volée trouva Magiera sur la trajectoire.

À la 51e minute, à la suite d'un corner, Novi expédia un tir violent des trente mètres ; le ballon effleura la transversale.

A la 55e minute, V.A. se reprit en obtenant plusieurs corners consécutifs.

À la 58e minute, Lopez, qui épaula son attaque, centra sur Joseph. Magiera dévia de justesse.

A la 60e minute, Magnusson dribbla toute la défense nordiste, quand il fut bousculé par Provelli. C'était le penalty indiscutable, mais pas pour l'arbitre, qui n'accorda qu'un coup franc indirect... Le Suédois réédita son exploit à la 61e minute. Magiera écarta le danger.

Les Phocéens poursuivirent leur cavalier seul ; les raids de Loubet et de Joseph semèrent la panique dans la défense de V.A.

Au terme de l'un de ses slalome, Magnusson tira sur la transversale (72e minute).

Sur le renvoi, Merschel récupéra de volée en direction de la cage ; son tir fut dévié par Joseph, hors de portée de Margiera, qui s'inclina pour la deuxième fois.

A la 77e minute, Novi s'infiltra dans le réseau défensif nordiste ; son essai fut stoppé par le dernier rempart de V.A.

En fin de match, les équipiers, de Trouville jouèrent leur va-tout. Houen tenta plusieurs fois sa chance.

À la 86e minute, Loubet essaya de conclure de trop loin cependant.

Marseille gagna par 2 buts à 0.

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MAGNUSSON : 90 minutes de rêve !

VALENCIENNES - Mario Zatelli et Gaby Robert craignait ce match autant l'un que l'autre. Le premier, redoutant un sursaut logique à domicile du seul représentant du Nord (jadis région phare du football français) en Division Nationale. Le second parce que l'Olympique de Marseille fait maintenant figure d'épouvantail ("Nous faisons avec les moyens du bord, nous disait le président Bacharzine, et nous allons vivre une saison de transition difficile !")

Difficile, elle le sera sans aucun doute pour cette équipe de Valenciennes pratiquant toujours un excellent jeu collectif mais singulièrement dépourvue de moyens physiques et de force de pénétration, seul Trovalli et à un degré moindre Gaidoz, pouvant, sous ce chapitre, traiter à égalité avec leurs adversaires marseillais.

Magnusson retrouvé

Dès les premières minutes, on s'aperçut que Roger Magnusson, inexistant devant les Girondins et logiquement sermonné par Mario Zatelli, en voulait terriblement. Diminué par la chaleur régnant ces dernières semaines sur la Provence, il est probable qu'il se trouva revigoré par la fraîcheur de la soirée nordique, idéale pour le football.

Très rapidement, son adversaire direct, le jeune Dugueperoux, se trouva réduit aux expédients, comme beaucoup d'autres avant lui. Ajoutons à cette euphorie suédoise un travail extraordinaire de Bonnel et le déséquilibre était créé.

Le k.o. raté

L'Olympique de Marseille ayant marqué par Joseph à la 11me minute, faillit bien réussir le k.-o. à la 20me minute lorsque Joseph percuta de près sur le poteau un centre de Magnusson. On ne voit pas très bien en effet, comment les Nordistes auraient pu refaire un tel handicap. Menés 1 à 0. Ils conservaient leurs chances et à partir de la 25me minute, ils se mirent à mener la vie dure aux Marseillais. Mais leurs travaux d'approche menés habilement par Croustillet, Leclercq et Guidoz ne trouvaient pas de conclusion faute de puissance de frappe.

Un bon match

Comme toujours, cette nette opposition de style (l'O.M. jouant large et Valenciennes plus court), nous valut une bonne rencontre de championnat.

Le public, tout en soutenant ses favoris, rendit hommage aux qualités de leurs adversaires et s'extasia aux exploits de Magnusson.

En seconde mi-temps, les réactions nordistes orchestrées le plus souvent par Croustillet et Gaidoz furent vives mais la défense marseillaise réussit à les contenir tandis que Magnusson, plus brillant que jamais, Loubet et le malchanceux Joseph étaient toujours dangereux, bien soutenus par Bonnel et Merschel, le premier très actif, le second toujours bien placé.

Succès indiscutable

L'O.M. a donc en définitive enlevé sans jamais être à l'ouvrage un succès indiscutable qui le place en excellente position.

Nous avons cité les meilleurs hommes du match. Ajoutons toutefois que Magnusson manoeuvra comme à ses plus beaux jours, jouant en grande vedette européenne et plongeant souvent le public dans la stupeur !

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Mario ZATELLI :

"La victoire que j'attendais"

Tandis que la foule applaudissait longuement la sortie des équipes, Mario Zatelli gagnait le vestiaire rayonnant : "Eh bien, la voilà la victoire que j'attendais. Une grande et nette victoire à l'extérieur. Aujourd'hui, tout à marché comme sur des roulettes et toute l'équipe a joué un bon match. Je crois que la fraîcheur de la soirée a fait du bien à tous et notamment à Roger. À Marseille, il devenait impossible de jouer convenablement au football.

Et Roger Magnusson, très vexé par les critiques exercées à son encontre après la rencontre gagnée contre Bordeaux, sourit largement : "Aujourd'hui, j'ai pu jouer normalement. Toutes ces dernières semaines, à Marseille, j'étais asphyxié".

Bonnel nous disait : "Je suis heureux que nous ayons produit une belle impression sur le public, mais vous avez dû remarquer sa sportivité. Il a soutenu son équipe, mais il a reconnu notre supériorité.

Escale, lui, disait en souriant : "J'ai remarqué que tu t'étais arrêté deux secondes de courir. Il va falloir que tu mettes les bouchées doubles à l'entraînement !", et il ajoutait, soutenu par Zwunka : "Mercredi pour recevoir Saint-Étienne, il va y avoir une drôle de chambrée".

Le capitaine Djorkaeff était l'image du bonheur parfait : "Aujourd'hui, ça allait bien. Tout le monde appelé le ballon et en voulait à fond".

Et puis s'établissait la petite statistique habituelle : Novi en était à sa première victoire à Valenciennes ; Loubet, par contre, était un habitué du succès du stade Nungesser ; René Galland, lui, y venait pour la première fois. Le grand Aubagnais avait, sans doute, joué le rôle de la mascotte.

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GABY ROBERT :

"DES BUTS NETS !"

"La victoire de l'O.M. est justifiée, nous disait l'entraîneur nordiste Gaby Robert. Il et d'ailleurs normal que cette équipe, bien rodée et au métier affirmé, ait exprimé sa supériorité sur la notre à la recherche de son équilibre, et physiquement inférieure.

"Ce que je déplore, c'est que nous ayons encaissé deux buts assez stupides, le premier sur une faute de défense, le second sur un coup malheureux".

Son président, lui, était conscient de la nette supériorité de l'O.M. et de sa victoire logique.

 

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