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Résumé Le Provencal

du 10 avril 1969

 

L'O.M. méconnaissable, largement dominé

à METZ 3 à 0

METZ - Nous ne vous dirons pas que l'on pouvait assister à la rencontre en maillot de bain mais presque.

Metz - O.M. va donc pouvoir se jouer, cette fois, dans des conditions idéales pour une nocturne et devant 14.000 spectateurs environ.

On en déduira aisément que, même sans Magnusson, l'O.M. est devenu une équipe attractive.

Nouveau venons juste de quitter les Olympiens dans leurs vestiaires. Leur voyage a été sans histoire, la santé et le moral sont bons et la formation reste celle annoncée.

Pas de changement non plus à Metz... et place au football.

Léonard rate le départ

Le premier round n'est pas tout à fait d'observation. Dès le coup d'envoi, admirablement bien servi par Lemee, l'immense Léonard rate le but à bout portant, il fallait le faire !...

Le jeu se poursuit au net avantage des Messins qui passent le premier quart d'heure dans le camp marseillais.

Formici, gardien messin n'a pas encore touché, ni même vu le ballon.

Fort heureusement pour l'O.M., cette domination de Metz est-elle inefficace.

Premier tir de Novi

Cependant, - tout arrivant en football -, le premier tir dans l'encadrement de la partie est l'oeuvre de Novi à la 16me minute sur passe de Tokoto.

L'O.M. va-t-il retrouver son équilibre ? On peut espérer. En tout cas cela va un tout petit mieux et on commence à voir Fiawo et Joseph se manifester. Mais tout cela est encore bien timide et fort imprécis de part et d'autre.

Non, ce n'est pas encore du grand football et nous sommes déjà à la 30me minute.

35me minute :

Bailet manque

Enfin une bonne attaque de l'O.M.

Novi lance Lopez sur la droite, celui-ci passa Tokoto lequel va réussir le premier exploit technique du match.

Un dribble à la limite de la ligne de camp, un dribble à la Magnusson, suivi d'une passe en retrait, trop en retrait, pour Joseph et c'est grand dommage.

Mais cette bonne banderille devait être suivie d'une l'estocade messine, elle.

A la suite d'un coup de tête lobé de Hausser, Bailet reprend de voler du pied gauche très levé et marque (35me minute).

Metz 1 - O.M. 0.

Ce but semble avoir le don de réveiller l'O.M. qui, maintenant, partage la conduite du jeu avec son adversaire.

Rien n'est encore perdu car, peu avant que ne soit sifflée la mi-temps, on voit Joseph et Tokoto amorcer en commun en excellente attaque, et Fiawoo rater in extremis son tir.

Metz très maladroit

Ca repart très bien pour l'O.M. Un excellent tir de Bonnel, difficilement arrêté par Fornier, en conclusion d'une montée de Djorkaeff.

Mais, il y a mieux encore, un peu plus tard. Un tir de Bailet sur la transversale.

On n'a pas encore tout vu.

Voici maintenant le petit Lemee qui, totalement démarqué par une série de passes de ses partenaires, rate un but qui paraissait immanquable.

Bref O.M. vient d'avoir très chaud, mais nous venons peut-être de vivre un tournant du match.

Quand on est aussi maladroit que Metz, on ne mérite pas de gagner.

Mais encore faut-il que l'O.M. y mit un peu du sien.

Pas trop cependant

A la manière de Jules Zwunka, qui vient par la faute d'un retourné aventureux d'obliger Escale à plonger.

Un double k.o.

Bailet est décidément l'homme le plus offensif du match. Sur un centre de Hausser, d'un puissant coup de tête, expédie le ballon une nouvelle fois sur la transversale.

Mais répétons-le, Metz ne mène toujours que par un but à zéro, ce qui revient à dire à moins de trente minutes de la fin, que la cause de l'O.M. n'est pas totalement désespéré.

Surtout si Metz s'obstine comme Léonard cette fois, à rater de ces occasions dites en or.

Nous assistons maintenant à une phase extrêmement spectaculaire. Sur un centre de l'ailier messin, Hitz, Lopez et Zwunka pressé par Léonard se donne un coup de tête en voulant dégager. Ils vont, tous deux au tapis pour le compte, mais ce n'est pas très grave. Un simple K.-O.

Pour rester objectif, disons que depuis le début de cette deuxième mi-temps, Metz a repris sa très nette domination initiale.

Georges Zwunka sale

l'addition

Dans le dernier quart d'heure les Messins vont-ils trembler pour leur petite avance ? Pas longtemps. Car à peine venons-nous d'écrire ces lignes que sonnait le glas des espérances marseillaises.

Sur un centre de Hitz, Georges Zwunka, qui avait assuré lui-même la dernière passe à son ailier, poursuivait sa course et marquait d'un très joli coup de tête, au nez et à la barbe de son frère Jules (84e.)

Metz : 2 - O.M. : 0.

Cela ne sortez pas de la famille, et ce n'était pas fini. Deux minutes plus tard, Hausser débordait sur la gauche et trompait Escale d'un tir croisé.

Metz : 3 - O.M. : 0.

C'était fini à présent, et ce ne furent pas quelques réactions trop tardives de l'O.M. qui pouvaient changer quelque chose.

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L'indispensable MAGNUSSON

Avant la rencontre, nous nous posions deux questions :

1) Que va faire l'O.M. sans Magnusson ?

Rappelons-nous que depuis le choc qui psychologique, le Suédois bien que parfois en mauvais état de santé, avait toujours figuré à l'aile droite de l'équipe marseillaise.

2) Tokoto va-t-il saisir cette nouvelle chance à lui offerte, de gagner une place de titulaire indiscutable ?

Tokoto n'est pas Magnusson

Et bien, pour commencer par ce qui tout de même est le plus important, il faut honnêtement reconnaître que l'O.M., sans Magnusson n'est plus tout à fait le même O.M.

Le Suédois par ses dribbles, son étonnante conduite du ballon et dont le jeu représente un abcès de fixation pour plusieurs adversaires, tient un rôle encore plus grand qu'on avait pu le supposer. Privés de leur chef de file et stratège, les Olympiens jouèrent avec beaucoup de courage, de manière très appliquée, mais un tantinet primaire. La suite coule de source.

Bien qu'il ait fait quelques jolies petites choses et réussit un ou deux exploits techniques, Tokoto n'est encore qu'un simple espoir, un simple joueur à suivre, à encourager, mais qui n'est pas encore, tant s'en faut, la vedette annoncée à grand fracas publicitaire lors de son arrivée à Marseille.

La victoire de Metz

est méritée

La victoire de Metz est largement méritée et le résultat de 3 à 0 reflète assez bien l'indiscutable supériorité messine d'un bout à l'autre de la rencontre.

Jouant de façon plus athlétique que fine, les Messins, se créèrent un très grand nombre d'occasions et en ratèrent que autant puisse ce n'est qu'en fin de partie qu'ils réussirent à prendre le large.

Cependant, à quelques rares minutes près, ils dominèrent la rencontre de la tête et des épaules et, ce soir, personne n'osera affirmer que leur victoire était usurpée.

L'O.M. courageux, mais...

Après avoir pris un départ extrêmement médiocre, son équipe fut complètement bousculée dans son temps pendant le premier quart d'heure. L'O.M. se reprit un petit peu par la suite.

Nous assistâmes même à quelques bonnes périodes de cette équipe, le jeu étant généralement conduit par Bonnel et Djorkaeff. Mais tout cela fut insuffisant et, sur l'ensemble de la rencontre, c'est une équipe marseillaise méconnaissant que nous avons vue sur la pelouse du stade de l'Ile Symphorien.

Quelques joueurs cependant firent de leur mieux pour résister à la pression messine. Nous citerons plus particulièrement Escale, qui arrêta un certain nombre de tirs très dangereux, Jules Zwunka, Djorkaeff et Bonnel.

Joseph, trop isolé au centre de l'attaque, comme il y a quelques mois et Fiawoo, également solitaire à l'aile gauche, eurent de temps à autre quelques actions relativement dangereuses, mais tout cela n'était pas suivi.

Bref, un assez mauvais match de l'O.M. qu'il convient d'oublier.

Maurice FABREGUETTES

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Jules ZWUNKA :

"METZ ne nous réussit jamais"

Dans les vestiaires de l'O.M. ou régnait le calme le plus absolu Jules Zwunka, le Messin, était visiblement déçu.

Metz ne nous réussit jamais, nous dit-il, et comme nous lui faisions remarquer que, tout de même, un Zwunka, c'est-à-dire son frère, avait marqué un fort joli but de la tête, il se mit à sourire : "Je suis ici chez moi et j'aurais aimé faire une très bonne partie. Il est certain qu'aujourd'hui notre équipe n'a pas fait son match habituel. Il n'y a rien à dire, nous méritions de perdre".

Tous les autres joueurs, nous ont confirmé cette impression. Ils sont désolés d'avoir mal joué et ne s'expliquent pas cette contre-performance.

Quant au seul dirigeant accompagnateur, M. Barthélémy, il s'est contenté de nous dire :

"Je n'ai rien à leur reprocher. Personnellement je ne suis pas un technicien. Ils ont fait de leur mieux durant toute la partie, mais aujourd'hui il semble bien que ce mieux n'était pas assez.

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M. Molinari :

"Nous méritions notre large victoire"

Le président messin, M. Molinari, on s'en doute, était radieux après cette victoire.

"Je suis, bien sûr, très content devait il nous dire. On le serait à moins. Je pense que notre victoire est très méritée et qu'elle est fort bien reflétée par le résultat de 3 à 0. Nous avons aujourd'hui manqué beaucoup de buts. Mais enfin le résultat est là pour nous récompenser.

"Je suis persuadé que nous battrons Bordeaux dimanche".

Nous avons rencontré dans les couloirs des vestiaires, le jeune Marcellin, L'ex-nîmois qui était aujourd'hui au repos. Il nous prie de donner le bonjour à tous ses amis nîmois et marseillais il nous a assuré que sa santé était bonne et qu'il ferait bientôt sa rentrée dans le sein de l'équipe messine.

 

 

 

 

 

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