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Résumé Le Provencal

du 28 octobre 1968

 

Un petit but du Lorrain HITZ

et l'O.M. perd deux nouveaux points

L'O.M. abordait ce match aussi important pour lui dans les plus mauvaises conditions possibles, après une quinzaine extrêmement chargée, marquée de trois défaites consécutives et d'une série d'avatars...

On sait que, outre Magnusson, Jules Zwunka, Tassone, Di Caro, Escale, Djorkaeff et Gueniche furent successivement handicapés par des blessures ou des indisponibilités telles que grippe ou urticaire...

Une véritable série noire, Tassone et Djorkaeff devant finalement déclarer forfait, certains autres subissaient sans aucun doute le contrecoup des traitements énergiques dont ils avaient fait l'objet, la contre-performance d'un garçon comme Gueniche étant trop nette pour ne pas être accidentelle.

L'O.M. partit donc au combat avec Destrumelle arrière et Macagno garde du corps de Léonard, Jules Zwunka, le presque convalescent étant le seul titulaire habituel d'une défense déjà assez critiquable depuis le début de la saison.

Une bataille confuse

Metz se montrant beaucoup plus solide, massif, sérieux que génial, la première mi-temps ne fut qu'une bataille obscure, confuse, au cours de laquelle les deux parties se neutralisaient presque complètement par un féroce marquage individuel.

Un débat sans éclat, sans beauté, fait d'une dizaine de combats singuliers... C'est pourtant l'O.M., apparemment le moins bien armé, qui eut la première occasion de but et il est probable que si Joseph avait marqué, le combat aurait changé d'âme... Mais le buteur marseillais mit de peu à côté une balle passée habilement par Bonnel lui-même très bien servi en profondeur par Fiawoo (15ème minute).

Il ne se passa pas grand-chose jusqu'à la 42ème minute. Seulement des "broutilles".

42me : Hitz marque

A ce moment-là, Hitz échappa une fois de plus à Destrumelle (qui faisait son possible pour contrer l'un des meilleurs ailiers français) est adressé vers le centre une balle qui traversait de part en part la défense marseillaise, arrivant tout juste dans les pieds de Hitz. Il n'en demandait pas tant et, de quelques centimètres, n'avait qu'à pousser la balle pour provoquer la défaite de l'O.M.

Metz réaliste

La seconde période nous montra une équipe marseillaise courageuse, mais sans beaucoup de moyens, s'efforçant vainement de vaincre un destin contraire... Mais Metz, compact, solide, bien regroupé en défense devant les excellents Lawnizak et Jeitz, n'était pas un adversaire facile à manier...

Certes, Joseph et Fiawoo eurent l'occasion d'égaliser mais ils échouèrent, le premier à deux reprises sur Lawnizak (60ème et 63ème minutes), le second sur le solide Le Chenadec (78ème minute). De leur côté les Lorrains pouvaient alourdir le score par Szepaniak, qui passa de peu à côté à la 75ème minute, sa reprise à bout portant d'une passe de Léonard.

Ainsi, sans grand panache, sans brio, mais avec beaucoup de sérieux et de solidité, les Messins firent-ils subir au malheureux O.M., sa quatrième défaite consécutive... Nous serions presque tentés d'écrire... sans forcer leur talent... Mais peut-être n'est-ce là qu'une impression ?

Louis DUPIC

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La peur de perdre

une maladie chronique

Insipide !

Nous avons passé une très longue heure et demie devant le blanc de notre carnet de notes et des idées noires.

Béton contre béton. Prudence contre prudence.

Je te marque... tu me marques... nous nous marquons...

...Et nous ne marquons pas.

...Ou par hasard, par chance, au bénéfice de ricochet, d'un loupé, d'une bosse du terrain (Ah ! ces rugbymen !) ou d'un coup de vent. Quand vent il y a.

Comme le disait un de nos voisins qui n'ambitionne pas d'entrée à l'Académie Française : "Ca marque mal".

Trop penser nuit

On devinait dès le départ que les deux équipes avaient "gambergé" la rencontre dans le mauvais sens.

L'O.M. s'était dit :

"Metz a une équipe redoutable, il faut la surveiller de près. "Meffi" pour user d'une expression provençale.

Metz, lui, avait pensé :

"L'O.M. vaut beaucoup mieux que son classement. Il va certainement réagir avec vigueur, "Achtung".

Or hier, équipe messine était beaucoup plus redoutable sur le papier que sur le terrain et l'O.M. ne valait guère mieux que son classement.

Il faut se méfier des idées fixes, le football est toujours imprévisible.

Marseille... et Paris

Le seul résultat de cette partie de campagne soporifique et celui inscrit au tableau d'affichage.

Le F.C. de Metz a été un tout petit peu plus heureux que son rival, il l'a emporté par 1 à 0. Deux points on ne peut plus précieux.

Il était aussi, il faut relativement le reconnaître, le meilleur.

L'O.M. a perdu son 5ème match en deux semaines et concédé deux points de plus (7 en tout) sur la pelouse du stade vélodrome, il conserve de ce fait la lanterne rouge avec le Red-Star.

Que Paris et Marseille ferment la marche n'est pas une consolation ni pour l'une ni pour l'autre de ces deux villes.

Sans être dramatique, la position de l'O.M. commence à devenir inquiétante.

Il ne faut pas se le dissimuler.

J. Zwunka : le meilleur

L'équipe marseillaise a, certes, de sérieuses excuses à faire valoir.

Tassone, Djorkaeff et, Magnusson sur la touche, Gueniche visiblement en mauvaise santé, c'est tout de même beaucoup.

Ajoutons-y la fatigue de cinq rencontres trop rapprochées : Saint-Étienne, Tunis, Valenciennes, Sochaux et Metz, en deux semaines.

Cela écrit et compte tenu du fait que les jeunes Macagno, J.P. Lopez et Di Caro ont tenu très honorablement leur rôle, il reste que l'O.M. a joué un match triste, sans enthousiasme et surtout sans grand esprit d'initiative.

Pour espérer battre une équipe réputée plus forte, sur son terrain, il faut éviter de tomber dans le jeu de cette dernière.

Nous n'accobleront pas les joueurs marseillais, tellement fut évidente leur bonne volonté et grand leur désarroi après cette nouvelle défaite.

Jules Zwunka aura été le meilleur de son équipe, avec Bonnel qui, cependant, sacrifie trop la quantité à la qualité, Novi... et, à la rigueur Fiawoo.

Jeitz : un défenseur de classe

Le F.C. de Metz a souffert de la carence de ses deux habituels meneurs de jeu : Szepaniak et Krawzick.

Son homme de base fut le Luxembourgeois Jeitz, un défenseur de classe internationale. Hausser, en net regain de forme, G. Zwunka et le jeune Pauwert, se firent également remarquer.

Maurice FABREGUETTES

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Escale : "Nous sommes fatigués moralement"

Chez les Marseillais, les visages étaient sévères, fermés.

Le président Marcel Leclerc reconnaissait : "Nous ne sommes pas bons, c'est d'accord, mais nos garçons, dans une ambiance défavorable perdre 50 % de leur moyen".

Joseph soupirait : "L'occasion que j'ai loupée, au début de la rencontre, a été le tournant du match ! Si je marquais cela changeait tout !"

M. Gallian indiquait : "Nous avons vraiment manqué de tonus, autrement nous aurons du les battre..."

Jules Zwunka se lamentait : "Depuis quelque temps, c'est la série noire ! Nous adversaires ont peu d'occasions mais elles se concrétisent toujours ; par contre, pour nous ce n'est pas la même chose."

Escale essayait de trouver une raison au mauvais rendement de l'équipe : "Nous sommes fatigués moralement ! Nous n'avons pas confiance en nous !"

M. Neumann soulignait de son côté : "La malchance ne cesse de nous accabler, de Valenciennes à Sochaux, nous avons été privés de trois hommes. Tout cela pèse lourdement dans la balance !"

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FLAMION : "Nous pouvions marquer un but de plus"

Dans le camp messin, pas de joie exubérante, mais un contentement général discret.

L'entraîneur Flamion à analyser le comportement de ses hommes, en ces termes :

"Nous avons vécu une première demi-heure difficile parce que nous avions du mal à nous organiser, ensuite notre jeu fut plus assis au point de vue technique certes, nous aurions pu marquer un but de plus. Ce fut un match difficile, bien que l'O.M. ait été handicapé par plusieurs absences et puis nous avons souffert de la chaleur en première mi-temps".

Georges Zwunka constatait : "L'O.M. n'a pas joué comme une équipe qui veut sortir de l'ornière et croit en ses possibilités".

Le Chenadec remarquait : "Deux points à l'extérieur, c'est bon surtout que ce n'est que notre seconde victoire en dehors de l'île Saint-Symphorien cette saison !"

Hausser affirmait : "Les deux Africains sont dangereux mais ils sont mal entourés. Je ne comprends pas que les Marseillais ne fassent pas jouer Robuschi !"

Jeitz ajoutait enfin : "Les deux Noirs de Marseille sont déroutants car leurs réactions sont toujours imprévisibles ! "

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