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Résumé Le Provencal

du 04 septembre 1968

 

Reprise spectaculaire au Stade Vél

L'O.M. et Bordeaux se partagent 6 buts !

Beaucoup de monde pour cette reprise. Des embouteillages monstres et deux équipes se présentant de la façon suivante :

Bordeaux : Montes, Péri, Papin, Abossolo, Desrumeaux, Calleja, Petyt, Burdino, Couecou, Simon, Wojciak.

O.M. : Escale, Tassone, Novi, Zwunka, Djorkaeff, Hodoul, Destrumelle, Magnusson, Fiawo, Joseph, Gueniche.

Des centaines de spectateurs et peut-être plus encore sont aux portes lorsque M. Debroas donne le coup d'envoi.

Les premières attaques sont bordelaises, mais Tassone s'oppose avec bonheur aux attaques de Wojciak et l'O.M. réplique par des déboulés spectaculaires de Fiawo, terminés par un tir à côté (4me).

La lutte est très ardente et il apparaît que l'O.M. aura du mal à s'imposer.

Les Bordelais attaquent toutes les balles avec détermination et en font bon usage.

11me minute :

but de Couecou

Ainsi, à la 11me minute, n'est-on pas surpris de voir Couecou bien servi par Simon, à la limite du hors-jeu, crocheter Novi et tromper Escale venu à sa rencontre. Un joli but bien aminé et bien réalisé !

La réaction de l'O.M. se traduit à la 15me minute par un tir dangereux de Destrumelle qui passe de peu à côté.

Autres essais infructueux : celui de Wojciak, arrêté par Escale et un coup franc de Desrumeaux.

Plus dangereuse pour l'O.M. est l'action de Burdino habilement servi par Abossolo, mais, tirant au-dessus à la 22me minute.

25me : Magnusson égalise

A la 25me minute, Magnusson, qui vient de tenter plusieurs fois sa chance sur la droite, récidive, se débarrasse successivement en ligne droite de Papin, Desrumeaux et Montes, avant d'égaliser dans des conditions très difficiles et de recevoir une ovation délirante et méritée.

Peu après, il permet à Joseph de réussir une splendide volée arrêtée de Montes (30me).

Puis c'est Desrumeaux qui sauve sur un tir de Fiawoo (33me).

Couecou se rappelle au bon souvenir de ses adversaires en plaçant un tir très sec, arrêté par Escale (35me).

Le football n'ayant pas une science exacte, Magnusson, à la suite d'une série de loupés, hérite d'une balle inespérée, posément du plat du pied et là mais à côté.

Magnusson et Fiawo

Mais peu après il réussit un dribble et un centre en retrait, permettant à Fiawo de signer un second but classique de l'extérieur du pied droit.

42me minute : Simon égalise

Mais Simon, avant la pause, va marquer un très joli but d'un tir croisé reprenant un centre de Wojciak.

Les spectateurs sont décidément gâtés.

2me mi-temps

La partie reprend sur un coup de théâtre. Gueniche expédie un centre tir qui roule sous la barre. Fiawoo place une balle déviée par Montes. Couecou reprend de la tête une longue transversale de Simon. Tout cela sans résultat.

On attend à la 60e minute, et Gueniche voit son tir repoussé par un montant. Magnusson se fait applaudir en reprenant acrobatiquement un coup-franc du talon, et le public le réclame en scandant son nom, estimant que ce joueur ne se déplace pas assez de son côté.

Cette seconde mi-temps ne vaut pas la première, et c'est somme toute normal en début de saison. Il reste 20 minutes. Le numéro 12 bordelais Texier s'échauffe sur la touche et prendra la place de Petyt à l'aile droite. Fiawoo bien, bien parti, est cravaté superbement par Desrumeaux et le public hurle, car Joseph avait récupéré la balle. Ce même Joseph, servi par Magnusson, obtient un corner qui va être fatal aux Girondins.

76me : Fiawoo marque

En effet, en quelques petites coups de patte, les Marseillais prennent l'avantage. Magnusson Joseph, Magnusson et enfin Fiawoo qui recevant la balle du Suédois obtient son deuxième but de la soirée.

79me : Wojciak égalise

La réplique girondine est immédiate : Couecou s'infiltre et donne à Wojciak, qui égalise. Le score ne sera pas modifié au cours des dernières minutes.

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MAGNUSSON et SIMON

ont tiré les ficelles

Des matches comme celui d'hier soir feront plus pour le succès du football et son avenir que les projets de réforme les mieux étudiés. Que demandent les spectateurs ? Une partie vivante, émaillée d'actions spectaculaires, riche en occasions de marquer et, si possibles en buts...

Ils étaient 20.000 qui ont eu tout cela, et qui reviendront plein d'espoir. Aux joueurs de ne pas trop les décevoir, et il n'y aura plus de problèmes...

Nous nous attendions à une rencontre très serrée, très disputée... Elle fut indécise jusqu'au bout.

Bordeaux donna tout d'abord l'impression qu'il était supérieur. L'O.M. refit le terrain perdu, pris deux fois l'avantage, et c'est peut-être bien lui qui est lésé par le nul, lésé tout à fait relativement comme cela s'entend...

La première mi-temps fut remarquable et la fin passionnante. Tout juste y eut-il la première moitié de la seconde mi-temps de languissante, avec des équipes à la recherche de leur second souffle.

Magnusson et Simon

A toute équipe ambitieuse il faut un grand meneur de jeu. L'O.M. et Bordeaux ont trouvé leur oiseau rare, et leur rendement s'en trouvera sans aucun doute nettement amélioré.

Magnusson, de son aile droite, tira toutes les ficelles, marqua un but d'anthologie et en fit marquer deux autres Fiawoo, jamais à pareille fête... Gueniche ayant pétillé en seconde mi-temps, l'O.M. aura une vraie attaque lorsque Joseph sera en forme.

Bien sûr, le reste de l'équipe ne fut pas aussi brillant et notamment la défense, souvent à l'ouvrage face à des adversaires fort dangereux il est vrai.

Mais nous préférons cela... au contraire... et à certaines spectacles insipides. Nous pensons qu'il serait plus facile de roder quelque peu la défense que de chercher une attaque. C'est du moins notre avis.

Couecou le poison

Nous avons fait de Bordeaux l'un de nos grands favoris pour le titre. Sa venue au Stade Vélodrome a longuement confirmé cette opinion. Le recrutement girondin a été très habile. Simon a beaucoup apporté à sa nouvelle équipe - notamment une circulation précise et rapide du ballon - bien secondé par Abossolo et Burdino, déjà bien à son affaire en compagnie relevée.

Mais, pour la défense de l'O.M. le danger vint surtout de Couecou, en gros progrès, beaucoup plus calme, et qui figure au premier rang de nos avants-centres.

Avec lui, dans les autres lignes brillèrent les solides Péri et Desremeaux, en progrès aussi.

Virile mais correct

Suivant l'expression consacrée par un usage fréquent, la rencontre fut, de toute évidence, virile, mais correcte.

Certes, il y eut quelques petits accrochages, mais nous devons nous mettre à la place des garçons qui se trouvent devant un phénomène du dribble tel que Roger Magnusson. Cela excuse bien quelques passements de bras. Tant qu'ils ne nous le massacrent pas !

Louis DUPIC

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BAKRIM : "Ah ! S'il n'y avait pas eu Magnusson"

Dans le camp girondin, les visages étaient sereins.

L'entraîneur Bakrim nous a confié ses impressions en ces termes :

"Un point, c'est toujours ça de pris ! Nous avons été suffisamment malheureux contre les "blancs", la saison dernière pour que nous ayons à présent un peu de chance ! Nous avons été menés deux fois à la marque et nous avons remonté le courant à deux reprises. Si les Marseillais n'avaient pas en Magnusson un élément de grande valeur internationale, ils n'auraient pas autant bien réussi !"

Papin s'exclamait à son tour : "Ce Magnusson est terrible à marquer, pourtant, je vous assure que je le serrais de près !"

Abossolo ajoutait pour sa part : "Ce fut un match - poursuite que je crois palpitant, mais ce fut surtout un match difficile.

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DOMERGUE : "Pas récompensés les Olympiens"

Chez les Marseillais, l'entraîneur Robert Domergue commentait le match de la façon suivante :

"Mes joueurs n'ont pas retiré le bénéfice de leurs efforts. Derrière ils n'étaient pas encore bien rodés ! La rentrée de Bonnel sera bénéfique car il saura orienter le jeu !"

Le président Marcel Leclerc n'était qu'à demi satisfait :

"Nous avons laissé échapper un point ! On n'a pas assez serré sur la droite ! Enfin, il y a eu du spectacle et, je crois que de ce côté-là, le public sera content".

Magnusson ayant Gunnar Andersson comme interprète, nous a dit : "Nous aurions pu gagner nous avons été très volontaires. Je ne suis pas trop mécontent de mes débuts officiels".

Gueniche constatait : "Les Girondins n'ont eu que quatre occasions et ils ont marqué trois fois ! Nous avons été malchanceux..."

 

 

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