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Résumé Le Provencal

du 18 août 1967

 

SOIR DE FÊTE AU STADE VELODROME AVEC 25.000 SPECTATEURS

Une tête astucieuse de BONNEL...

...et l'O.M. "tombe" NANTES (1-0)

Les premières nouvelles de la soirée paraissaient favorables à l'O.M.

Simon et Blanchet, épanchement de synovie pour le premier, tendinite au second, sont restés à Nantes.

En contre-partie, Djorkaeff doit s'abstenir.

Mais voici la composition des équipes :

NANTES : Eon, Estève, Sékéres, Budzinski, De Michele, Robin, Suaudau, Georgin, Michel, Gondet, Barret.

Numéro 12 : Eo.

À l'O.M. : Escale, Tassone, Artelesa, Zwunka, Novi, Hodoul, Bonnel, Destrumelle, Invernizzi, Joseph, Robuschi.

Numéro 12 : Gueniche

Pour ceux de nos lecteurs qui ne les connaîtraient pas, Sekeres est le nouveau yougoslave de Nantes, un très bel athlète au demeurant, Georgin était le compère de Gueniche au centre de l'attaque de l'équipe de France amateur.

Eo, lui, la roue de secours, faisait partie de la dernière équipe tricolore des juniors.

Dugauguez, le nouveau directeur de l'équipe de France et Boulogne, sélectionneur des juniors sont présents... ainsi qu'un nombreux public entre 15.000 et 20.000 spectateurs au coup d'oeil.

L'O.M. bétonne

Nous entamons ce nouveau paragraphe au moment où les deux équipes entrent sur le terrain. Notre "coup d'oeil" vient d'il y a un quart d'heure à peine : il était au-dessous de la vérité ; il y a au moins 25.000 personnes, dont Daniele Dorléans et M. Seydoux, le nouveau président du groupement.

Première constatation, l'O.M. ne joue pas la ligne ; Artelesa s'est placé en couverture tandis que Destrumelle, porteur du N.8, marque Michel, le N.10 nantais.

De ce fait, Joseph, Invernizzi, et Robuschi sont seuls en pointe, le plus souvent soutenu par Bonnel. Nantes n'a rien changé à sa méthode habituelle : un 4-2-4 assez prudent en défense.

Le premier quart d'heure est très bien enlevé. Une rude bataille de vrai championnat, en somme, et déjà un blessé : Michel, touché à la figure, mais il rentre avec du sparadrap : on ne se prive pas d'un joueur de la classe de l'ex-Aixois pour un "bobo". Un seul tir digne de ce nom, signé Gondet, et un passage en force de Joseph, bien sûr, sont les deux faits notables de ce premier quart d'heure.

Vingtième minute, et première attaque combinée de l'O.M. : un centre au ras du sol d'Invernizzi, un plongeon de Joseph, un coup de tête en plein vol, mais le ballon passe à côté. Nantes développe le meilleur jeu, ce n'est pas une surprise, mais l'O.M. ne paraît pas décidé à se laisser faire.

Nous assistons au scénario classique d'une équipe de Nantes s'efforçant de construire et d'une autre forcément organisée en défense et comptant sur la contre-attaque pour l'emporter. Et grâce à Joseph, ce plan a bien failli connaître un commencement de réussite aux environs de la 30e minute.

Tout d'abord, le super-percutant avant-centre de l'O.M. et bousculer sur le point de penalty par Budzinski et Sekeres. Penalty ? Non, l'arbitre n'accorde qu'un coup franc à la limite. Là-dessus bien remis de ses émotions, Joseph brûle la politesse à Budzinski comme une lettre à la poste. Mais Sekeres, l'homme fort de la défense nantaise, sauve in extremis en plongeant dans les pieds de Joseph.

Comme pousser à l'offensive par la vaillance de son avant-centre, l'O.M. va se faire de plus en plus menaçant pendant le dernier quart d'heure de cette première mi-temps. Robuschi donne à son équipe une nouvelle occasion ratée de très peu. Puis Joseph, en plein élan, est méchamment couché au sol par Budzinski. Nantes a perdu de sa superbe, et se défend avec les moyens du bord. Ce manque de sang-froid des visiteurs est illustré par un tir de Gondet, celui-ci nettement en bonne position, dans les nuages et c'est sur un 0 à 0 assez flatteur pour les Nantais que se termine cette première mi-temps.

Nantes re-domine

Avis autorisé, mais pendant que le jeu reprend, Danièle Dorléans a qui nous ne demandons qui va gagner, nous répond dans un charmant sourire : "Je ne fais jamais de pronostique même par natation".

Enfin, une fort belle attaque nantaise, mais Gondet complètement démarqué par la réussite du mouvement rate une deuxième fois son habituel numéro de tir ; bien maladroit, l'avant-centre tricolore, ce soir.

Premier quart d'heure de cette deuxième mi-temps, toute à l'avantage de Nantais, l'O.M. n'ayant pratiquement joué qu'à un seul attaquant Joseph, ce qui n'empêche cependant pas les Marseillais de faire courir un pressant danger à Eon, au moment précis ou nous écrivons les lignes précédentes.

Sans rythme ni tirs

En fait, entre Nantes qui attaque et l'O.M. qui se défend, la défense évaluée en occasions de buts est bien mince, c'est ce que doit penser Escale (65e) en arrêtant en catastrophe, une passe mal ajustée de son capitaine Artelesa.

À cette délicate intervention près, le gardien olympien n'a pas eu à se surpasser. Ce n'est pas ce soir qu'il sera remarquer par Dugauguez. Vous l'avez sans doute deviné au rythme de notre compte rendu, depuis la reprise celui de la partie est nettement en baisse. L'O.M. lui, est coupée en deux. La majorité de son effectif en défense et deux éclaireurs, parfois même, un seulement, à la pointe du combat.

83e, Bonnel marque

Nous arrivons ainsi au premier quart d'heure juste au moment où Barret, d'un très bon tir du gauche, secoue Escale, bien qu'ayant "déjoué" depuis la reprise, l'O.M. conserve toujours ses chances de l'emporter. Dame ! à 0 à 0, il suffit de très peu de choses.

Un deuxième tir de Barret, sur coup franc par exemple, qu'Escale ne peut que repousser dans les pieds de Georgin, lequel se trompe de pied et de direction.

Sur l'ensemble du match, ce Barret aura été l'attaquant nantais le plus dangereux. Mais il ne suffit pas d'être dangereux ou menaçant pour gagner une rencontre. À sept minutes de la fin, alors que le match nul paraissait presque inévitable, corner pour l'O.M. Il est tiré de la droite vers Invernizzi, et, au milieu des grands gabarits nantais et olympiens, Bonnel, de la tête, dévie le ballon dans les cages d'Eon.

C'est peut-être dur pour les Nantais, mais en football, il ne suffit pas de faire circuler gentiment le ballon pour l'emporter.

Les sept dernières minutes seront, on s'en doute, difficile pour l'O.M. Robuschi, blessé, est remplacé par Gueniche.

Maurice FABREGUETTES

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