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Résumé Le Provencal

du 13 octobre 1966

MATCH DE L'INEFFICACITE HIER SOIR SOUS LES SUNLIGHTS

L'O.M. et ROUEN partagent de maigres points

Deux attaques stériles et un score nul (0-0)

Après les pluies de la veille qui avaient fait craindre le pire, la pelouse gorgée d'eau était mardi soir absolument impraticable. Mais tout rentrait définitivement dans l'ordre et c'est par un temps doux, sur un excellent terrain, que devait se dérouler le match O.M. - Rouen une bonne assistance ceinturant le rectangle de jeu.

Les Marseillais sont les premiers en action, notamment sur une percée de Hatchi, dont c'est le retour à la compétition.

Rouen joue avec trois hommes en pointe : Lickel, Dos Santos et Lekkak.

À la 7me précisément, ce dernier mit une vive percée à gauche de Lickel, obligeant Escale à une bonne parade. Et si Gosselin concède, quelques minutes plus tard un corner devant son gardien, celui-ci ne donne absolument rien.

Enfin, le premier tir sérieux de l'O.M. : il se situe à la 12me. Louis Bonnel, son auteur, ne peut malgré tout tromper Rigoni.

Réponse du berger à la bergère : Lekkak, sur passe de Dortomb, oblige Escale à se coucher sur la balle à la 15me.

Le jeu pourtant est mièvre, de nombreux joueurs des deux camps se contentant d'opérer à l'emporte-pièce.

En outre, l'arbitre, M. Lacoste, siffle de multiples hors-jeu, ce qui ne peut évidemment pigmenter le spectacle.

Au terme de la première demi-heure, aucune action n'est pratiquement à mettre en exergue, bien que Bonnel ait écopé d'un coup franc pour jeu dangereux devant le gardien visiteur, alors qu'il paraissait excellemment placé pour ouvrir la marque.

Les minutes passent et les spectateurs déçus - on le serait à moins - commence à laisser percer leur mécontentement.

Le grand Lickel se laisse prendre à tous coups au piège de la défense en ligne et seul, en définitive, l'ailier droit Lekkak - qui faillit venir on le sait à Marseille - demeure dangereux chez les Rouennais par sa vitesse de course et sa détermination.

Dans les tribunes, on siffle de plus en plus quand Hatchi tire largement au-dessus (35e minute) et lorsque Joseph cafouille une balle pourtant facile (40me minute).

Quelques minutes avant la mi-temps Buron, dans un choc avec Morel, reste étendu à terre et l'ex-Rouennais doit être transporté sur la touche.

Mi-temps : 0 à 0 sur toute la ligne.

Sauvé in extremis

Buron a retrouvé sa place à l'aile gauche, au retour des vestiaires, mais boitille gèrement.

Dès la 48ème minute, sur un coup de pied plongeant d'Erhardt qui avaient trompé Rigoni, l'arrière droit sauvait de la tête sur sa ligne de buts.

C'était la première véritable occasion de l'O.M. Suite à un bon travail de Lickel, sur l'aile gauche, Dortomb tentait sa chance des 20 mètres, à la 53ème minute, mais Escale arrêtait sûrement.

Le jeu s'anime quelque peu et Rigoni devait stopper un tir de Buron, servi par Joseph, après une longue course solitaire de ce dernier (57ème minute).

Trente secondes plus tard le goal rouennais se couche à nouveau devant le même Buron. Les hors-jeu continuent à stopper les départs de Lickel et Lekkak, malheureusement pas toujours justifiés.

À la 61ème minute, Joseph fonce irrésistiblement, dans son style particulier, sert sur un plateau Bonnel, qui rate complètement son tir.

Même action, un peu plus tard, avec toujours à la base Joseph, mais cette fois-ci c'est Buron le dernier servi qui met à côté.

Occasions gâchées

Sur un loupé rouennais à la 78ème minute, Joseph absolument seul devant la cage enlève trop sa balle, alors que le but paraissait véritablement acquis.

L'O.M. domine toujours, mais décidément, il n'arrive pas à trouver la faille dans ce mur adverse, soit par maladresse, soit par malchance.

On croit à nouveau au but olympien, quand sur un coup franc de Djorkaeff, accordé à 20 mètres sur la gauche des buts Joseph, de la tête, propulse le ballon vers la cage. Rigoni devant faire preuve de tout son talent pour repousser en corner.

Et nous arrivons dans le dernier quart d'heure de la partie, mais pas de changement au tableau d'affichage.

Massés en défense les Rouennais font feu de tout bois mais réussissent, en définitive, dans leurs actions négatives.

À la 82ème minute encore, Joseph, parti semble-t-il hors-jeu, voit son tir frôler la transversale. Le match devient à sens unique et l'on voit successivement dans les cinq dernières minutes, un sauvetage in extremis de Morel, décidément précieux pour ses couleurs, après quelques tentatives de Buron et de Bonnel, malheureusement toujours négatives.

Des deux côtés c'est le triomphe, hélas ! de l'inefficacité.

Gérard PUECH

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Les charges de JOSEPH,

...et un arbitrage scandaleux

Nous aimerions pouvoir écrire que nous avons vu un bon match, mais ce serait un mensonge si abominable que nous nous refusons de commettre un aussi grand péché. Ce fut en fait une rencontre extrêmement médiocre et pratiquement sans intérêt, entre une équipe, Rouen, qui ne voulait pas se battre et une autre l'O.M., qui voulait bien mais ne pouvait pratiquement pas grand-chose en raison de la faiblesse chronique de son attaque.

La flambée de Joseph

Ce fut malgré tout l'O.M. qui passa le plus près de la victoire. Après une heure d'un pousse-ballon particulièrement affligeant, Joseph se réveilla brusquement et faillit à lui seul décider du sort de la partie.

Il donna à la 63me minute une balle de but que Bonnel rata magistralement.

Se trouva à la 68me, en position idéale, mais catapulta la balle au-dessus de la cage. À la 73me minute, il reprit de la tête un coup franc de Djorkaeff, mais Rigoni réussit à dévier la balle en corner.

Enfin, à la 82me minute, il enfonça seul la défense normande, mais passa, avec la balle au pied, à côté de la cage !

Ajoutons-y les deux sauvetages miraculeux réalisés de la tête par l'arrière Morel au 48me et 85me minute, sur des balles d'Erhardt et Bonnel et on conviendra facilement que l'O.M. fut assez malchanceux.

Malchanceux mais aussi extrêmement maladroit et pauvre en tireur d'élite, hélas !

Un arbitrage scandaleux

Rouen, qui se disposait sur le terrain avec quatre arrières, trois demis et trois avants de pointe se heurta au problème que n'avait su résoudre Nice quelques jours auparavant. Mais, alors que les hommes de Gonzales ne pouvaient s'en prendre qu'à eux-mêmes, et se frapper la poitrine, les Normands pourront se montrer mécontents à juste titre de l'arbitrage de M. Lacoste et de ses assesseurs.

La ligne d'attaque rouennaise, déjà peu belliqueuse, fut littéralement assassinée par le juge de ligne qui en avait la charge et qui ignore manifestement tout de la loi onze. Nous ne voulons pas de mal à ce jeune homme, mais nous lui donnant à copier cent fois la règle du hors-jeu.

Après quelques tentatives en première mi-temps, Lekkak, Dos Santos et Lickel, sans doute complètement écoeurés, décidèrent, qu'il était bien inutile de courir pour rien.

Aussi, la seconde mi-temps se déroula-t-elle à sens unique, mais sans résultat tangible pour l'O.M.

L'O.M. sans attaque

Cette large domination improductive nous obligea à faire une fois de plus le procès d'une attaque qui n'a marqué que dix buts en onze rencontres. Nous savons bien que les remises rapides défenseurs et des demis sont souvent imprécis, et qu'elle n'est pas toujours alimentée dans de bonnes conditions. Mais enfin, on peut retourner le problème autant de fois qu'on voudra, Erhardt plus Blondel, plus Joseph plus Buron, cela ne fait pas une attaque.

En dehors des actions de Joseph que nous avons énuméré plus avant nous noterons un tir net, et peu dangereux de Bonnel à la 12e minute, un tir placé mais peut appuyer de Buron à la 56me minute et les deux essais de Erhardt et de Bonnel repoussé par Morel. C'est bien peu !

Derrière, Destrumelle si un bon match. Hatchi pris un bon départ, puis faiblit par la suite par manque de compétition.

Nous n'allons pas décerner des lauriers aux défenseurs dont la tâche ne fut pas surhumaine. Dans l'équipe rouennaise qui recherchait visiblement le nul et parvint à ses fins, nous avons remarqué le jeune gardien Rigoni : l'ex-Rémois Bruant qui semble avoir trouvé sa voie au milieu du terrain et fut le meilleur manoeuvrier visiteur. Druda et Lickel savent se servir d'un ballon et Lekkak n'a pas perdu de sa vitesse.

Enfin, l'arrière amateur Morel eut le mérite, tout en jouant très honnêtement de sauver deux buts qui, sans son bon placement aurait été irrémédiablement acquis !

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M. LECLERC : "Bonne défense

mais trop de blessés en attaque !"

Dans le camp marseillais, les visages étaient sérieux. Le président M. Marcel Leclerc, nous a déclaré :

- "Indiscutablement, nous avons une excellente défense puisque au cours de sept matches, elle n'a pas encaissé un seul but. Mais, devant, les attaquants sont légers et les blessures de Fiawoo, Casolari et Brotons n'arrangent rien ".

De l'un des dirigeants M. Neumann remarquait :

"En première mi-temps nous n'avons pas été fameux et, en seconde mi-temps, nous avons été très maladroits en attaque, car nous aurions pu concrétiser une domination territoriale".

Artelesa nous indiquait :

"Nous avons fourni une première mi-temps très mauvaise, mais il faut bien remarquer qu'un seul but au fond des filets aurait suffi pour ne nous faire gagner en seconde mi-temps : nous avons eu les meilleures occasions..."

Tassone soulignait :

"C'est bête de perdre un point sur son terrain dans ces conditions !"

Et Escale surenchérissait :

"Nous avons encore perdu un point chez nous ! C'est le quatrième... Dire que, si nous avions remporté tous ces matches-là, nous serions premiers au classement !"

Quant à Djorkaeff, il nous disait très simplement :

"Nous n'avons pas été très bons ! Nous avons eu plusieurs occasions mais nous n'avons pas été capables de conclure, et c'est cela qui est dommage !"

Dans le camp rouennais, on n'était pas trop mécontent du résultat final, et l'entraîneur Vernier nous a déclaré :

"Nous avons toujours cherché la faille chez adversaire et, par moments, nous avons réussi à trouver, mais chaque fois on a sifflé contre nous un hors-jeu qui, à mon avis, était plus que douteux !"

L'arrière Morel remarquait très sincèrement :

"On peut dire que les Marseillais jouent bien en ligne et causent des problèmes à leurs adversaires."

Gosselin se montrait prolixe et nous déclarait :

"Les Marseillais sont difficiles à jouer. L'arbitre a signalé des hors-jeu qui, à mon avis, n'étaient pas valable".

Le remplaçant Planteblat disait de son côté :

"Je crois que nous pouvons dire que, dans l'ensemble, c'est un très bon match. Et, pour nous, ce n'est pas mauvais de ramener un point en d'un déplacement aussi lointain".

L'avant Bruant déclarait :

"Nous avons souffert dans le cas dernier quart d'heure, mais il est évident que nous aurions pu marquer en première mi-temps. Enfin, le match nul, pour nous, n'est pas trop mauvais !"

Enfin, le gardien de but Rigoni nous a dit :

"A plusieurs reprises, les Marseillais m'ont fait peur mais, ce soir, j'étais particulièrement bien protégé".

Alain DELCROIX

 

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