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Résumé Le Provencal

du 04 septembre 1966

Un tir surpuissant de Joseph (88')

et l'O.M., l'emporte à SOCHAUX (1-0)

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

SOCHAUX - Pour cette rencontre qui pourrait être celle du rachat, l'O.M. va bénéficier de conditions assez favorables. Un temps doux et une pelouse très souple, en dépit de la pluie tombée sur la région au cours de la matinée.

Robert Doumergue a décidé de faire jouer Casolari à l'aile droite, de ce fait Erhardt restera sur la touche.

À Sochaux, le petit Lafranceschina rentre au centre de l'attaque, à la place de l'ex Forbachoix Atamanuk, mis au repos.

LES ÉQUIPES :

SOCHAUX : Manolios, Marconnet, Quittet, Zimmermann, Gester, Latron, Lafont, Leclers, Lafranceschina, Lassalette, Schmit.

L'O.M. : Escale, Tassone, Artelesa, Zwunka, Lopez, Djorkaeff, Destrumelle, Casolari, Joseph, Fiawo, Buron.

Un début animé

et très égal

Dès la première minute, l'arbitre demande à Artelesa de modérer ses ardeurs, à la suite d'une charge sans douceur du capitaine olympien sur Schmit. La partie, il est vrai, a démarré en force et en vitesse.

À la 5me mn, Casolari passe en plein coeur de la défense de Sochaux et obtient un corner. Mais immédiatement après, Lafranceschina prend la défense olympienne de vitesse, arrive seul devant Escale, ce qui se traduit par un nouveau corner, mais de l'autre côté, cette fois. La partie se poursuit à une allure endiablée.

À une excellente attaque collective de Sochaux qui donne le frisson aux supporters marseillais, Fiawo répond par une impressionnante percée en force qui vout un nouveau corner à l'O.M.

À la 16me mn, l'O.M. va avoir très chaud. Latron passe en dribble la ligne de l'O.M. Un croc-en-jambe le couche au sol, mais l'avantage restant à Sochaux, l'arbitre laisse jouer. Lafranceschina donc prend le relais de son camarade, arrive seul, une fois encore devant Escale. Son action est stoppée in extremis par une charge conjuguée du gardien olympien et d'un arrière. Corner seulement.

On assiste ensuite, sur la contre-attaque olympienne, à un tir dans la foulée de Joseph sur lequel Manolios fait son premier arrêt de la soirée.

La débauche d'énergie qui a marqué le premier quart d'heure se traduit par un ralentissement sensible. Fiawo en profite pour placer, une bonne vingtaine de mètres, un tir redoutable et à ras de terre que Manolios détourne en corner avec beaucoup de peine.

Reposées, les deux équipes reprennent le jeu à toute vitesse.

C'est maintenant que la partie va se jouer.

À la 52me minute, un très bel effort personnel de Fiawoo, meilleur attaquant olympien, ce soir, bien menacer Manolios.

Réplique immédiate du poids coq au poids lourd. Lafranceschina, parti hors-jeu semble-t-il, passe sur la droite. Zwunka sauve son camp en dégageant.

C'est ensuite et enfin le tandem noir qui s'ébranle, bousculant tellement tout sur son passage, que l'arbitre accorde un coup franc à Sochaux.

L'arbitre met un frein

au jeu dur

Mais, comme toujours en pareil cas, le jeu se durcit et l'arbitre prend la sage décision de jouer du sifflet avec énergie. Ce qui a pour résultat de calmer les joueurs des deux camps.

À la 30me minute on a pu croire que la partie allait se jouer sur un coup stupide. Un corner mal tiré par Schmit sur lequel le ballon, roulant ras de terre, manque de surprendre Escale.

Il n'en est rien heureusement pour les olympiens, leur gardien s'étant montré très vigilant. Une fois de plus, l'O.M. répond du tac au tac avec une fougue étonnante.

Tassone, arrivé en trombe de l'arrière, surprend la défense de Sochaux. Son centre est repoussé par Quittet, Djorkaeff reprend ou bond et son tir d'une violence extrême, passe aura de la transversale.

Cette puissante manoeuvre de diversion, venue de l'arrière, a bien failli assurer la décision.

Il semble alors que l'O.M. soit en train de prendre le match en main. Un tir de Joseph d'assez peu à côté, le fait croire, mais de nouveau Sochaux redémarre et menace le camp olympien.

Allons-nous vers le match nul ? Non !

À deux minutes de la fin une longue passe de Lopez alerte Fiawoo sur la gauche. Ce dernier passe immédiatement à Joseph dont le tir surpuissant de 20 mètres, un véritable boulet de canon, laisse Manolios sur place.

O.M.1 - Sochaux 0.

Il reste tout aux plus une minute à jouer. Sochaux se relance résolument à l'attaque, mais c'est beaucoup trop tard et la victoire reste aux Marseillais.

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De très gros progrès

SOCHAUX - Juste avant la rencontre, croisant Joseph dans les couloirs du stade Bonal, nous lui avions demandé :

"Alors, 2, 3 buts ce soir ?" et le bon Joseph de hocher la tête d'un air dubitatif.

Joseph n'a marqué qu'un but, hier soir à Sochaux, mais quel but ! Un but d'une étonnante puissance, qui laissa Manolios sans réaction et fit basculer en faveur de l'O.M., une rencontre jusque-là très égale et qui semblait devoir se terminer sur un match nul extrêmement équitable.

Un but dont qui vaut 2 points en or pour l'O.M. et, à lui seul, assurant la recette du prochain O.M. - Nice.

L'O.M. en gros progrès

Même sans cet extraordinaire but, qui récompensa en définitive l'inlassable travail de percussion des deux amis noirs Fiawo et Joseph, O.M. aurait pu s'estimer très satisfait de la rencontre.

Entre l'O.M. imprécis, à la recherche de son équilibre et de son style, que le public marseillais avait sifflet mercredi soir au Stade Vélodrome et celui que nous venons de voir à Sochaux, il y a plus qu'un fossé : un abîme.

Devant une équipe de bonne valeur, dont l'attaque de poche brilla parfois de mille feux, l'O.M. ne se désunit jamais et, de bout en bout, tint tête à son redoutable adversaire.

On a constaté avec plaisir que la liaison entre les différentes lignes était déjà bien meilleure et si la défense passa un très mauvais quart d'heure en première mi-temps, elle se reprit fort bien par la suite.

Il y a donc déjà d'un progrès considérable. Nous aurions écrit les mêmes commentaires si le match nul, qui semblait se dessiner au cours des cinq dernières minutes, avait été le couronnement de cette partie.

Rendons grâce à Joseph, servi par son ami Fiawo, d'avoir apporté un magnifique point d'orgue à ce morceau.

Une rencontre

passionnante

Car le match auquel nous venons d'assister fut sans cesse passionnant. Les deux équipes jouèrent de bout en bout, à toute vitesse. Au jeu par petites passées et en déviations de Sochaux, l'O.M. répondit par un football en force, un football énergique mais toutefois précis.

Les attaques succédèrent aux attaques de part et d'autre et les occasions de buts aux occasions de buts. Jusqu'à deux minutes de la fin, on ne sut pas qui allait l'emporter.

Finalement le but de Joseph a récompensé le jeu plus direct, des Marseillais par rapport au jeu parfois trop subtil des avants sochaliens.

Et ce que finalement a fait Joseph, est ce que Lafranceschina n'a pu faire. L'équipe de Marseille, telle que nous l'avons vu jouer ce soir, pourra vraisemblablement jouer dans le championnat un rôle intéressant. Elle est sans doute perfectible ; pas mal de choses sont encore à mettre au point, mais elle nous a complètement rassurés quant à son avenir.

La bonne rentrée

de Fiawoo

Nous accorderons à tous les joueurs olympiens une mention pour l'énergie, l'esprit de corps et la décision dont ils firent preuve de bout en bout. On a constaté en défense une amélioration certaine. Plus particulièrement Tassone et Djorkaeff nous ont semblé en regain de forme.

Quant à Zwunka et Lopez, un peu embarrassés en première mi-temps par la vitesse des attaquants sochaliens, ils se reprirent magnifiquement en seconde. Artelesa est aujourd'hui égale à sa réputation, et Escale excellent. Au centre du terrain, Destrumelle assura une besogne constante.

En attaque, bien sûr, le fait du jour fut la rentrée de Fiawo. Il apporta à l'attaque marseillaise son poids de sa technique, et on peut considérer qu'avec le temps, il deviendra l'un des meilleurs attaquants français. Quant à Joseph, on sait déjà le but qui marqua, et deux de ses tirs passèrent de peu à côté. Les deux ailiers Buron et Casolari, eux-mêmes parurent bien meilleurs que mercredi dernier contre le Stade Français.

Répétons-le donc : d'une manière générale, l'équipe a fait un bon match et mérite d'être félicité dans son ensemble.

Une bonne équipe

de Sochaux

L'équipe de Sochaux n'a pas eu, ce soir, de réussite. Avec un peu de chance, surtout en première mi-temps, elle aurait pu marquer un but ou deux, grâce au démarrage de ses insaisissables attaquants de pointe.

Comme toujours, on a remarqué la classe de Lassalette, la sûreté de Quittet en défense, l'inlassable travail de Latron et une sûreté collective extrêmement plaisante. Une bonne équipe, qui fera son chemin dans le championnat.

     

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