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Résumé Le Provencal

du 10 janvier 1966

 

SUR LA "PATINOIRE" DE GRENOBLE

Le béton de l'O.M. a tenu 70mn (1-0)

(De notre envoyé spécial : Louis DUPIC)

GRENOBLE - Autour de la ville, les montagnes couvertes de neige étincellent au soleil.

Le vent glacé qui soufflait la veille à cesser et à Grenoble, il fait réellement doux.

Cela n'arrangera rien, car le terrain, profondément gelé, est très glissant en surface.

Les cadets qui jouent en lever de rideau, le constatent à leurs dépens.

Le matin, après l'avoir emmené faire un essai au stade, Mario Zatelli a décidé de ne pas aligner Gauthier.

L'entraîneur n'a pas caché à ses hommes qu'il redoute fort la jeune attaque dauphinoise et leur recommander la prudence.

Nous sommes donc pas surpris de voir, dès le coup d'envoi, Trusas bétonner derrière Sejnera et Hodoul.

Prudence d'abord

Entre deux adversaires également contractés et sur la pelouse à peine praticable, la partie débute littéralement au pas, personne ne prenant le moindre risque.

Sur un tir lointain de Cope, on voit Escale glisser et la balle passait, heureusement pour lui, à côté (8ème minute).

Cela ne rassure personne et indique bien que ce match risque de se jouer sur un coup de dés.

Sur un centre de Desgranges (18ème minute), Escale écarte le danger du poing.

Puis Hodoul concède un corner à Ferrazzi (22ème minute).

Consécutivement à ce corner, Escale réalise, sur tir de près de Cope, sa première intervention délicate.

C'est Chauveau qui doit, ensuite se détendre sur un centre tir de Tassone (25ème minute).

Tout cela ne ressemble guère à un combat entre leader !

À la 28ème minute, Buron reçoit sa première balle, mais se fait arrêter par Durand.

Peu après, l'O.M. bénéficie d'un coup franc à la limite.

Habilement brossé par Brotons, est très bien arrêté par Chauveau.

Un autre coup franc, grenoblois celui-ci, est tiré en force par Boccy et est arrêté prudemment en deux temps, par Escale (32ème minute).

Nous aimerions avoir à décrire les exploits mais, en réalité, il ne se passe pas grand-chose.

Quelques velléités offensives et surtout, des glissades et les chutes spectaculaires.

Boccy tente sa chance de loin sans succès (37ème minute).

Mais un centre de Pélisson et une mésentente entre Escale et Trusas amène une situation dangereuse pour l'O.M. (42ème minute).

La mi-temps survient alors que Pélisson se fait soigner sur la touche.

On le croit perdu pour Grenoble.

Pélisson perdu et retrouvé

Au fil des minutes, la pelouse est devenue à peu près épouvantable, à tel point que Erhardt, sur une bonne balle de Pélisson, tombe au moment du tir (47ème minute).

Pélisson quitte le terrain pour se faire soigner (50ème minute), cela permet à l'O.M. de desserrer quelque peu l'étreinte.

Mais à la 57ème minute, une attaque locale se termine par un tir très sec de Boccy, qui passe juste à côté.

Pélisson revient à ce moment-là (après avoir reçu une piqûre de novocaïne) pour déborder sur la droite et provoquer un coup franc qu'il reprend lui-même de la tête (60ème minute).

Escale plonge et arrête.

Il récidive sur un tir très dur, en coin, de Toffoli (62ème minute).

En contre-partie, Buron et Erhardt sont à deux doigts de réussir (65ème minute).

Puis, c'est au tour de Brotons de faire trembler les supporters dauphinois (66ème minute).

À la 68ème minute, on croit bien que l'O.M. va ouvrir la marque : Casolari reçoit une balle en bonne position, mais sur le pied gauche.

Le temps de chercher son pied droit et il est contré par Perli.

But de Ferrazzi

Ce que Casolari vient de manquer, Ferrazzi va le réussir à la 70ème minute.

Après avoir vu une première tentative contrée au départ, il récupère la balle et malgré Trusas, marque d'un très beau tir en biais, à ras de terre et en coin.

Escale n'y pouvait vraiment rien.

Une minute plus tard, il plonge et arrête un véritable bolide à ras de terre de Toffoli (71ème minute).

Le temps de se relever et le même Toffoli lui adresse un nouveau tir qui frôle le poteau.

L'O.M. vient de subir un véritable bombardement et il a laissé dans l'affaire le point qu'il espérait prendre à Grenoble.

Ferrazzi et Toffoli déchaînés traversent comme des diables, la défense marseillaise et le premier nommé marque un but superbe, refusé pour hors-jeu (78ème minute).

Le crépuscule tombe sur le stade, Bérange "fauche" le ressuscité Pélisson (82ème minute).

Bien sûr, l'O.M. a abandonné le béton, mais cela ne lui permettra pas de ramener le match nul.

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Trop légers les attaquants marseillais

GRENOBLE - C'est curieusement au moment ou l'O.M. semblait prendre le dessus sur son adversaire que Ferrazzi réussit à se libérer de la surveillance étroite dont il était l'objet et à marquer le seul but du match.

Quelques dizaines de secondes auparavant, on avait pu croire que Casolari bien placé allait donner la victoire à l'O.M.

Entre deux équipes de valeurs sensiblement égale, il n'en fallait pas plus pour faire la différence.

Mario Zatelli craignait cette rencontre et il avait donné à ses hommes des consignes en conséquence.

Il adoptait en la circonstance le béton avec tout ce que cela implique : laisser notamment l'adversaire maître du terrain et du ballon.

Le terrain, il faut bien que nous en parlions car son état pesa lourdement sur le comportement du ballon et des acteurs.

Patinoire au début, devenant bourbier au fil des minutes, il ne permit pas aux deux équipes de pratiquer un bon football tant les glissades et les chutes y furent nombreuses.

On ne peut dire que les Dauphinois s'en sont parfaitement accommodés.

On peut même prétendre que le jeu se déroulant le plus souvent dans le camp marseillais, les défenseurs de l'O.M. aient trouvé là un allié supplémentaire.

Mais ceux qui défendirent bel et bien une cause perdue, ce furent les avants marseillais voués par les circonstances, au rôle de véritable enfants perdus.

Par ailleurs, lorsqu'on veut jouer le béton, il faut disposer d'attaquants capables de s'imploser contre des adversaires supérieurs en nombre.

Donc, des hommes aussi athlétiques et rapides que bon technicien : des Hauser des Couecou, des Combin par exemple.

Les petits gabarits, les poids légers de la ligne d'attaque de l'O.M. s'enlisèrent littéralement dans la gadoue dauphinoise et ne purent pratiquement jamais être un danger pour Chauveau.

Le seul espoir demeurant était que le béton tienne jusqu'au bout.

Il lui manqua 20 minutes.

On peut le déplorer pour l'O.M. mais ne pas s'en étonner car cela est arrivé à d'autres.

S'il faut juger les individualités, nous dirons que Escale, dans des conditions exécrables, n'a pas grand-chose à se reprocher.

Il eut des interventions remarquables.

On peut créditer Tassone, Trusas, Bérange et Sejnera d'une sortie très honorable.

Mais le jeune Hodoul nous a fait la meilleure impression par sa grande facilité et, répétons-le, dans des conditions très difficiles.

Avec lui, Guy Hatchi que l'on nous disait fatiguer, joua un match exemplaire.

Il fut non seulement l'élément stabilisateur, mais aussi le contre-attaquant le plus dangereux de l'O.M.

Dans l'équipe grenobloise, qui domina longtemps sans succès puis se déchaîna après la 70ème minute, nous avons remarqué comme tout le monde, les énormes possibilités des jeunes avants Pélisson, Toffoli, Ferrazzi et Copé.

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Mario : ZATELLI : "Nous avons fait un bon match"

Mécontent d'avoir encaissé un but à vingt minutes de la fin, Mario Zatelli ne l'était pas dans l'ensemble du comportement de ses hommes :

"C'est malheureux au moment où nous semblions avoir le match en main que nous avons encaissé un but, sur l'une des rares actions dangereuses de l'adversaire. J'estime que ces dommages et que nous pouvions très bien obtenir le match nul."

M. Leclerc était de son avis : "si nos hommes jouent jusqu'à la fin de la saison de cette façon, il n'y a pas de souci à se faire. Nous nous en sortirons !"

L'entraîneur grenoblois Albert Batteux, très laconique comme d'habitude, ajoutait : "Ce fut un match très difficile et je suis très heureux que nous ayons pu le gagner".

 

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