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Le maintien par le haut

OM-ANGERS 27 mai 1995. La victoire à l'avant dernière journée assure à l'OM de finir au moins deuxième de D2, et, à défaut de lui valoir le retour en D1, lui permet d'éviter la chute en D3 après le nouveau dépôt de bilan du club.

L'OM monte... en D2. Aujourd'hui, le titre de la Une du Provencal du dimanche28 mai 1995 peut sembler ésotérique. Mais il était alors parfaitement compréhensible et résumait une situation frustrante. "C'est un peu paradoxal que de songer que nous avons évité la descente en finissant dans les trois premiers", résumait d'ailleurs Jean-Philippe Durand. Il faut se replonger dans l'histoire pour tout saisir.

Au printemps 1994, l'OM reçoit sa première punition : relégation en D, suite à la corruption avérée dans l'affaire VA-OM. Il faut donc disputer une saison à l'étage inférieur, avec pour objectif de remonter aussitôt. "J'ai eu beaucoup de fierté de participer à cette aventure en deuxième division en restant fidèle à l'OM, dit aujourd'hui Jean Philippe Durand. Même si dans l'équipe, il ne restait que Barthez, Casoni, Ferreri et moi, qui avions connu la finale de Munich, pour le public, c'était l'OM, le maillot, donc, les champions d'Europe et ca aurait été pareil s'il n'était resté aucun joueur de 1993. Nos adversaires jouaient le match de la saison, mais le public se retrouvait en nous et notre OM avait du coeur".

Malheureusement, au cours de cette saison, l'OM allait vivre une liquidation judiciaire, entraînant automatiquement une relégation sportive dans la division inférieure. Donc de D2 en D3. Le seul moyen de rester en D2 étant de terminer sur le podium, éligible à la remontée en D1, mais sans pouvoir y accéder. Voilà comment l'OM allait se terminer par le haut, en étant champion après avoir luttée avec Gueugnon et Guingamp, promus, tandis que Martigues sauvait sa place en D1, grâce à la non montée de l'OM

Cette avant dernière journée face à Angers, avec la victoire, assurait donc le maintien et elle était le match des adieux pour plusieurs personnes. Michel De Wolf, Belge à la mentalité exemplaire, Luka Peruzovic, entraîneur que l'on a tendance à oublier, mais qui avait accompli un remarquable boulot en six mois. "Nous avons rempli notre contrat et fini en beauté. J'ai travaillé à Marseille depuis le 1er janvier et tout le monde mérite d'être associé à notre succès. Je ne peux pas encore dire si je serai à Marseille la saison prochaine mais c'est secondaire, l'important c'est l'OM, pas ma personne. Cette atmosphère de coupe peut expliquer beaucoup de choses ce soir, y compris notre nervosité initiale."

Effectivement, face à de très modestes Angevins, l'OM a eu du mal à entrer dans son match, se faisant d'abord surprendre sur un contre consécutif à un corner favorable. Contre mené par Lambourde, futur défenseur de Chelsea, et conclu par Gilbert. Mais un but de renard de Cascarino, son 30e de la saison en championnat, puis un penalty de ferrer allaient donner à l'OM une victoire méritée pour finir en apothéose. "Il faut rendre hommage aux joueurs, à leurs qualités morales, soulignait Henri Stambouli, co-entraîneur. Il faut que l'an prochain, l'équipe possède les même qualités pour supporter la pression.

"Tous les joueurs ont su montrer une détermination sans faille, un moral à toute épreuve dans les moments difficiles, soulignait encore Jean Philippe Durand, Et j'ai une pensée particulière pour Bruno Germain qui nous quitte et qui a largement rempli son contrat. Quand je l'ai vu écraser une larme à la fin, c'était vraiment touchant.

"Je ne pensais pas que je serai aussi ému, expliquait alors Germain, disputant là le dernier match à Marseille de sa belle carrière. Je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer un peu en songeant que j'allais partir, tout quitter, j'ai revu toute ma carrière, tous les beaux moments, ce milieu que j'aimais tant, dans lequel j'étais comme un poisson dans l'eau. Finir ainsi sur une victoire au stade Vélodrome, c'est vraiment émouvant."

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