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L'Amérique du Sud au pouvoir

REIMS-OM 27 août 1974. Les trois Argentins rémois l'emportent sur le duo olympien brésilo-argentin. La défense de l'OM a fait trop de cadeaux

 

Avant le coup d'envoi, ce Reims-OM estival était le match des Sud-Américains. A la fin, e match des cadeaux. L'un n'empêchait pas l'autre, car les Argentins de l'attaque rémoise avaient su bénéficier de quelques largesses de la défense olympienne. Tandis que le Brésilien de l'OM aurait bien ailé en recevoir de la part de l'arbitre. Les réactions et les analyses tournaient d'ailleurs autour de cela. Le président de l'OM, Fernand Meric, par exemple, fulminait après M. Mouchotte qui avait donné un avertissement à Paulo Cesar, coupable d'avoir protesté de façon véhémente après un penalty non sifflé sur lui.

"On va suspendre Paulo Cesar mais on ne tiendra pas compte du traitement spécial qui lui réservent les défenseurs. Quand va-t-on se décider à réprimer le jeu dur? Le football français ne mérite pas de posséder dans ses rangs des joueurs de la lasse du Brésilien. J'ai fait le calcul en plus value sur les recettes à l'extérieur et au Vélodrome, Paulo Cesar va rapporter près de 800 millions de centimes au football français. Que diraient ces messieurs si on le vendait aux Espagnols?"

Bianchi le malin

Cette diatribe faisait suite à une action de Paulo Cesar, lancé en pleine surface, heurté par Marcel Aubour, le gardien rémois, qui avouait après coup : "Je ne dis pas, si le match avait eu lieu au Vélodrome, que l'arbitre n'aurait pas sifflé penalty..."

 

"Ce penalty aurait changé la face du match", ajoutait Claudio Coutinho, le préparateur physique traducteur brésilien de l'OM. Avec un but de plus, l'OM serait revenu avec le point du match nul...

"Nous avons perdu quelques point comme ça, qui, en fin de saison, ont pesé lourd, dans la lutte avec Saint Etienne", rappelle Victor Zvunka, près d'un demi-siècle plus tard. Paulo Cesar était la star montante de l'OM, auteur d'un match époustouflant, de deux buts et d'une passe décisive pour Josip Skoblar. A leurs côtés, un Argentin, le jeune Raul Nogues. Dans l'autre camp, trois de ses compatriotes, le défenseur Cesar Laraignée et les attaquants Ignacio Pena et Carlos Bianchi. "Il y en avait beaucoup à cette époque, rappelle encore Victor Zvunka. Rambert, Pastorizza, Onnis, les pères Trezeguet et Higuain, puis chez nous Yazalde et Alonso... Ils apportaient une touche technique. Bianchi était un malin, un buteur de haut niveau. Il m'avait bien eu sur le quatrième but : un coup franc lointain ou j'ai détrourné le regard, ils ont joué vite et le temps que Marius (Tresor m'alerte, j'étais lobé, Bianchi contrôlait et marquait. Un symbole de nos grosses erreurs défensives ce soir-là, qui font que je me rappelle très bien cette soirée..."

Jules Zvunka furieux

Le match avait été une belle course poursuite, ou Reims menait 2-1 à dix minutes de la fin, avant que Paulo Cesar n'égalise. Deux nouveaux buts de Pena et Bianchi allaient donner le succès aux Champenois malgré un sursaut de Skoblar. " Ca a été le match des cadeaux ! Perdre 4-3 à Reims n'a rien de catastrophique mais pas de cette manière, fulminait Jules Zvunka à la fin de la rencontre. Nous n'avons pas donné un ou deux buts aux Rémois mais trois ! C'est beaucoup, surtout à l'extérieur. Ces fautes d'attention sont inadmissibles. J'espère que les gars sauront s'en convaincre. Moi je vais en tirer les conclusions qui s'imposent, nous sommes toujours à la recherche de notre équilibre."

"Jules était fou de rage, insiste d'ailleurs aujourd'hui son frère Victor. Et j'en au tiré pas mal de leçons. Un an et demi plus tard, en coupe à l'aller, Bianchi m'avait mis un coup de coude et au retour, je ne lui ai pas laissé un centimètre et je l'ai toujours répété à mes joueurs : si vous faites des erreurs, sachez en tirer parti, ne les reproduisez plus"

Le public, lui, s'était régalé de foot champagne.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

 

 

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