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Rudi Voller : Le bon choix

OM-AUXERRE 2 septembre 1992. Rudi Voller rate deux penalties, mais marque deux buts qui confortent Jean Fernandez dans son choix d'attaquant fort dans la surface

En ces années de gloire, les débuts de saison ont parfois été délicats ; et tout particulièrement à l'été 1992 ou personne n'aurait parié que ce serait la saison, de la victoire en Ligue des champions, alors que Jean Pierre Papin, Chris Waddle et Carlos Mozer avaient été vendu. Parmi mes nouveaux venus, certains joueurs de grande qualité ne feraient pas long feu, comme Francois Omam-Biyik ou Rafael Martin Vazquez. D'autres attendaient dans l'ombre, comme Fabien Barthez et Jean Christophe Thomas.

Les recrues plus observées, les plus analysées étaient celles qui succédaient aux stars parties. Et ainsi, Marcel Desailly et Alen Boksic connaissaient-ils des débuts en dents de scie. D'ailleurs, l'ancien Nantais n'était pas titulaire lors de cette 5e journée, alors que l'avenir du jeune Croate demeurait incertain. Restait Rudi Voller, dont la valeur n'était pas en cause mais dont l'âge avait conduit des imprudents à écrire depuis la capitale qu'il venait en préretraite. Jean Fernandez n'était pas du tout de ce avis.

"Bernard Tapîe m'avait appelé à l'intersaison pour me dire :"Fernandez, j'ai la possibilité de prendre (Jurden Klinsmann ou Voller, explique celui qui était devenu l'entraîneur de l'OM.

Je lui dis 'Président, si vous voulez mon avis, moi, je prends tout de suite Voller. Il me répond 'Mais comment tu le connais? "Le championnat italien, je le connais de A à Z : quand j'étais à Cannes, je partais tous les week end en Italie. Voller, à la Roma, était extraordinaire'. Je lui raconte un match Roma-Sampdoria où Rudi avait été éblouissant. Il me rétorque :'mais enfin, Klinsmann à 27ans et Voller 33 !"Président, vous me posez un question, moi je vous réponds, je vous donne mon avis, après vous faites ce que vous voulez'."

Et Jean Fernandez de développer :" Dans la surface de réparation, j'ai rarement vu un joueur aussi malin et aussi adroit que Rudi. D'ailleurs, il a beaucoup travaillé pour Boksic, il s'est mis à son service en attirant, en fixant les défenseurs adverses et libérant de l'espace pour Allen. Tout en marquant lui-même aussi." Pendant la préparation, comme le rappelle Patrick Fancello dans "Le Provencal", au lendemain de cet OM-Auxerre, Jean Fernandez a ajouté : "Rudi, s'il rate quelque chose, il ne se découragera jamais." Les faits vont lui donner raison.

Au bouts de quatre minutes, l'OM bénéficie d'un penalty et l'allemand, qui en avait transformé un lors de la journée initiale d'une panenka, le frappe de manière classique et échoue sur Bruno Martini.

Mais un quart d'heure plus tard, en vrai renard des surfaces, il est idéalement placé au second poteau, dans le dos de William Prunier, pour reprendre victorieusement un centre de Jocelyn Angloma.

Un but concrétisant la domination marseillaise que Guy Roux reconnaîtra avec beaucoup de sportivité après la rencontre : "Il y avait une énorme différence être le jeu marseillais et le notre. Plus dynamiques, plus entreprenant, plus efficaces, ils nous ont été largement supérieurs. Encore heureux que nous possédions Bruno Martini..."

Effectivement, le gardien international auxerrois allait encore réaliser un exploit devant Rudi Voller. A l'heure de jeu, nouveau penalty et nouveau face à face. Tir en force de l'Allemand et nouvel arrêt du gardien. Fort heureusement pour l'OM, Voller avait déjà doublé la mise, en reprenant d'une tête piquée un centre de Didier Deschamps. 2-0, ce n'était pas cher paye, mais l'OM était enfin sur la bonne voie. Quatre buts en cinq matches pour Voller, Boksic n'allait pas tarder à marquer à son tour.

"On ne méritait pas autant de critiques, estimait alors Jean Fernandez. Nos productions précédentes n'aient pas été excellentes mais il ne fallait pas trop aller trop vite en besogne et attendre un peu pour porter un jugement rationnel".

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