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Ce penalty tant redouté...

LYON-OM 18 avril 1980 : une faute de Caminiti sur Lubin très contestable sifflée par M. Di Bernardo fait basculer la saison. Les Olympiens descendront en D2, les Lyonnais se maintiendront trois ans de plus

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Difficile d'imaginer l'OL et l'OM jouer pour éviter la descente. Surtout quand on sait que Lyon, en 1980, était entraîné par Aimé Jacquet et possédait dans ses rangs Daniel Xuereb et Jean Tigana, tandis que l'OM alignait Marius Trésor et Didier Six. Entre autres. Mais c'était ainsi, une saison maudite. Et un match fatal.

Avec 38 ans de recul, on en fera moins un drame, même si la descente de l'OM était devenue plus ou moins inéluctable. Notre excellent confrère et ami, Alain Pécheral, avait alors écrit, au cours de cette semaine d'avril, une saynète, destinée au "Soir", l'édition de l'après-midi du "Provençal".

Un article délicieux, sorte de pastiche de son maître Marcel Pagnol, où, au Bar de la Marine, les habituels compères discutaient du prochain Lyon-OM. Et où, au grand dam de Monsieur Brun, le Lyôôônnais, l'un de ses compagnons de manille, Panisse, Escartefigues ou César disait : "Antention aux pénantis !". Ce à quoi le Lyonnais répliquait : "On dit penalty, cher ami !", avant de se voir affirmer : "Non, môssieur Brun, chez nous, on a toujours dit pénanti" (avec l'accent tonique sur le "nan"). Et "Antention aussi."

 

Le penalty d'Olio

Ce papier nous avait tellement amusé que son souvenir a surgi, 38 ans plus tard. Pour découvrir que cet article n'était pas paru. "Il avait dû être jugé trop humoristique en regard la situation de l'OM", se souvient notre confrère. Et pourtant ! Quelle prémonition !

En ce vendredi maudit, c'est un penalty qui allait quasiment condamner l'OM à la relégation. Penalty que l'on qualifierait volontiers de foireux, sifflé quasiment d'entrée de jeu par M. Di Bernardo et transformé par le défenseur Alain Olio.

"J'ai encore la sensation physique d'effleurer le mollet de Lubin, l'attaquant lyonnais, à la limite de la surface, raconte Christian Caminiti. Si longtemps après, si j'avais vraiment commis une faute, je le reconnaîtrais, mais là, vraiment, l'arbitre s'est laissé abuser et il n'y avait pas la vidéo. D'ailleurs, si elle avait existé, je pense que l'OM aurait pris encore d'autres points contre Lyon au cours de ces dernières années. Mais là, ce n'était pas pareil, les conséquences étaient terribles. Il restait seulement quelques journées et nous n'allions pas nous en relever."

"Nous ne devons plus perdre pour conserver nos deux points d'avance", disait d'ailleurs l'entraîneur lyonnais, Aimé Jacquet, qui, à la fin de la saison, partirait aux Girondins, pour entamer une ascension vers les sommets français. Et l'OM allait sombrer.

 

 

L'OM en D2 de 1980 à 84, l'OL de 1983 à 89

"Ce match était un peu symbolique de notre saison. Souvent, il ne manquait pas grand-chose mais on perdait ou on ne gagnait pas. Peu à peu, la confiance s'est envolée, des joueurs sont partis, d'autres se sont blessés", rappelle Christian Caminiti (futur formateur de Blaise Matuidi à Troyes) qui était un jeune débutant, jouant d'ailleurs arrière droit à Gerland, lui qui était un défenseur central.

"Cette saison-là, j'avais aussi pris Onnis au marquage contre Monaco. Il n'avait pas bougé pendant 85 minutes et d'un coup, sur un long ballon le long de la ligne de but, sans le moindre angle, il m'avait devancé et trompé Migeon. Un but incroyable !"

À Lyon, c'était Charrier qui avait encaissé le but, mais quels que soient les joueurs alignés, la saison allait mal finir et l'OM disparaître de D1 jusqu'en 1984, remontant en D1 en devançant Lyon. Les Lyonnais descendaient en 1983 et attendraient 1989 pour remonter parmi l'élite. C'est loin, bien loin...

Mais antention aux pé-nan-tis quand même...

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Christian Caminiti >>>

 

 

 

 

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