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"Baka" répond à Zoran

OM-BORDEAUX 17 Octobre 1986 : Premier duel au sommet de l'ère Tapie, Très difficile à supporter pour Giresse. Sliskovic, prend le relais pour permettre aux Olympiens d'égaliser après un but de Vujovic.

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Quand arrive le premier duel entre l'OM et les Girondins de Bordeaux, l'équipe marseillaise est encore un peu tendre, en construction. En dépit de la grande expérience de nombreux joueurs et des techniciens qui la dirigent, l'ensemble n'a rien de comparable avec les Girondins d'Aimé Jacquet, doubles champions en 1984 et 85, vainqueurs de la coupe contre l'OM en 86 et en phase de renouvellement avec Vercruysse, Ferreri, les frères Vujovic. En face, Alain Giresse, néo-Olympien, est très mal à l'aise. Dans le jeu, parce que le marquage de Jean Tigana est impeccable, de précision et de fair-play. Mais aussi mentalement...

"J'avoue que ce match m'a paru interminable, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette rencontre. Les Bordelais ont un jeu plus fouillé que le nôtre mais grâce à notre formidable état d'esprit et notre enthousiasme, nous avons su revenir à la marque, ce qui est très positif", explique Gigi.

Un OM inhibé, très tendu

Effectivement, face à des Bordelais leaders du championnat, et sans Karlheinz Förster, opéré de la cheville, ni José Anigo, ni Christophe Galtier, Gérard Banide a bâti un ensemble où Jean-François Domergue est libero pour la première fois, Bade au marquage de Vujovic, Bonnevay sur Vercruysse, Passi et Brisson faux latéraux dans un 3-5-2 inédit.

 

Le Vélodrome est en feu mais l'OM un peu trop fébrile, à l'image de Bade ratant une intervention devant Zlatko Vujovic, qui sert son jumeau Zoran, lequel balance un missile sous la barre. 0-1.

Il faudra attendre la deuxième période pour voir l'OM "se libérer de la tension d'un match à quatre points" comme le dira Gérard Banide. Et à l'origine de ce réveil, un homme, Blaz Sliskovic. Arrivé d'Hajduk Split comme la star du milieu, le Bosnien, international yougoslave, ancien partenaire des jumeaux Vujovic, réalise un début de saison tonitruant comme le rappelle Zarko Olarevic, alors entraîneur-adjoint, qui lui sert de traducteur.

"C'est vrai qu'il a beaucoup brillé en début de saison, il a marqué un corner direct contre Saint-Étienne et là, contre Bordeaux, alors que tout le monde avait la trouille, y compris à la tête du club, lui, il me demandait de ne pas lui donner les consignes pour être libre de jouer son jeu. À un moment donné, je l'ai vu partir de nos vingt mètres et traverser tout le terrain, malgré le marquage serré de Gernot Rohr. Il a secoué notre équipe".

Une adresse diabolique

Voilà comment, "Baka" (c'était son surnom) a réussi à remettre l'OM sur la voie d'un match nul, servant Abdou Diallo dans la course, pour un duel brillamment remporté par Dominique Dropsy.

 

Il allait finalement s'y prendre lui-même pour égaliser après une nouvelle intervention de Drospy, devant Giresse, très opportuniste et un peu libéré au fil des minutes.

"Blaz Sliskovic serait-il capable de faire passer le ballon dans un trou de serrure ? Question apparemment farfelue et exploit totalement illusoire, mais c'est ce qui nous est venu à l'esprit quand Baka a égalisé en étant déporté côté droit et en faisant passer l'objet précieux dans un couloir au ras du poteau, certainement pas plus large que nécessaire", écrivions-nous en cette soirée d'automne où le Yougoslave s'érigeait en homme miracle de l'OM.

"Malheureusement, il a manqué de sérieux dans son alimentation, avec sa consommation de cigarettes et son niveau a connu beaucoup de hauts et de bas", ajoute Olarevic, qui se souvient comme nous que Gérard Banide ne voulait plus de Sliskovic au terme de la saison. Il est parti à Pescara, a joué ensuite à Lens, Mulhouse, Rennes et n'a jamais retrouvé ce génie des premières semaines à Marseille.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Joueur Blaz Sliskovicz >>>

 

 

 

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