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Un Bonnel avant l'autre

OM-TOULOUSE 1er octobre 1966 : dernier match ay TFC avant sa fusion puis sa disparition. Un an avant Joseph Bonnel, Louis, son jeune frère, joue l'un de ses quatre matches avec l'OM

 

Le foot à Toulouse a une histoire compliquée. Le TFC a existé jusqu'en 197 où il a fusionné avec le Red Star (!), puis a disparu. L'UST a été créée en 1970 par le fondateur du grand club corpo Buzzochemmi, a intégré directement la D2, comme amateur, puis est devenu professionnel en 1979, reprenant le nom de TFC, celui que l'on connaît aujourd'hui.

En octobre 1966, la saison de son retour en D1, l'OM a donc joué son dernier match face au premier Toulouse FC. Avec un numéro 10 nommé Louis Bonnel, le petit frère de Joseph Bonnel, dont on va célébrer dans quelques jours le deuxième anniversaire du décès.

"En 1966, je jouais en D2 à Béziers et lors de l'avant dernière journée, l'OM était venu gagner chez nous, raconte Louis Bonnel. La montée devenait impossible pour Béziers, alors que l'OM était mieux placé que jamais. Comme j'avais fait un bon match, une bonne saison parce que j'étais encore sérieux, Marcel Leclerc est venu me voir dans les vestiaires pour me proposer de signer à l'OM. J'avais tout juste 20 ans, j'ai demandé à prendre conseil auprès de mon frère, qui était à Valenciennes et s'apprêtait à partir jouer la coupe du monde. Il m'a encouragé à aller à l'OM".

En septembre-octobre 1966, Louis a donc disputé quelques matches avec l'OM, dont cette victoire sur Toulouse, avec les anciens Olympiens Bernard et Bruneton dans les rangs adverses. Ouverture du score sur un coup franc feuille morte de Jean Djorkaeff et deuxième but signé joseph, sur une passe de Louis Bonnel.

 

 

Manque de sérieux

"Je ne veux pas me vanter, mais j'avais des qualités. Le problème, c'est que je n'étais pas sérieux. J'avais été convoqué pour jouer à Monaco un dimanche, le samedi je suis parti faire la fête à Florensac, je me suis réveillé le dimanche matin à 10h dans un hôtel avec une copine à Sète, alors que nous avions rendez-vous à Marseille à 9h. J'ai foncé vers Monaco et quand j'ai rejoint l'équipe, l'entraîneur Robert Domergue m'a assassiné : "Tu peux dégager, tu n'es pas sérieux. Va-t-en !"

J'ai été prêté à Nîmes puis à Béziers, et j'y ai fait de bonnes saisons. Entre-temps, Jo a signé à l'OM, il a gagné la coupe de France et il a convaincu Mario Zatelli de me reprendre. Jo m'a infligé une préparation physique de trois semaines avec lui, je vivais chez lui, je sui arrivé fin prêt et Zatelli m'a dit : "Tu viens en stage avec nous en Allemagne". C'était le 21 juillet 1969. Dans les vestiaires, j'ai posé mon pied sur un lavabo qui avait mal été scellé, il s'est effondré, je suis retombé dessus, mes cinq orteils ont été entaillés, il y avait une énorme flaque de sang, j'ai fini à l'hôpital.

"Curieusement, le même jour, Neil Armstrong a posé le pied sur la lune et on en a beaucoup plus parlé que de mon pied sur le lavabo..."

De quoi briser une carrière...

"C'est ce qui s'est produit. J'ai abandonné. Le père Téjédor m'a trouvé un boulot à la direction des sports de Miramas et j'ai joué là-bas, puis Arles m'a enrôlé, j'ai fait deux saisons en D2. Je suis ensuite retournée à Miramas et quand Jo a arrêté sa carrière et qu'il est devenu directeur des sports de la ville d'Aubagne, c'est moi qui l'ai formé.

 

 Le frère admiré

"Nous étions très proches. Souvent, quand nous étions jeunes, on me disait que j'étais plus doué que lui. D'ailleurs, quand on se faisait des un contre un sur un terrain de basket, je menais rapidement 7 à 1 ou 8 à 2. Alors, il devenait fou de rage, me taclait et il finissait invariablement par gagner 10 à 9. Parce qu'il avait ça, cette volonté ! même en vacances, il s'entraînait tous les jours. Je l'ai suivi, admiré. Il était unique.

Effectivement, Joseph Bonnel reste l'un des plus grands joueurs de l'histoire de l'OM. Et si Louis n'a jamais pu atteindre le même niveau, c'est le service des sports et les sportifs de Miramas qui ont pu et peuvent encore profiter de sa passion. Et sa volonté n'a pas été prise en défaut non plus. Après plusieurs mois à Paoli Calmettes, il a retrouvé sa maison. De ma chambre, je voyais le vélodrome, mais je ne me suis jamais vu jouer..."

L'humour aussi, c'est une arme...

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Louis Bonnel >>>

 

 

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