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Germain monte au filet

OM-MONACO Mars 1991 : cinq jours avant d'aller défier le grand Milan à San Siro, l'OM de Raymond Goethals écarte son principal rival pour le titre, grâce à un coup de tête de Bruno, le papa de Valère

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OM-Monaco, 1-0, but de Germain. Ce n'est pas une prédiction mais une réalité historique. Ce n'est pas le match d'aujourd'hui, mais celui d'il y a vingt-sept ans. Et ce n'est pas Valère mais Bruno.

Ce OM-Monaco du 1er mars 1991 ne se disputait pas non plus avec le podium pour enjeu mais le titre de champion, que l'ASM avait raflé en 1988 et l'OM lors des deux saisons suivantes.

Le club olympien le serait encore pendant trois saisons d'affilée, avec deux finales de Coupe d'Europe des clubs champions en 1991 et 93, tandis que Monaco était allé en quarts en 1989 avant d'atteindre la finale de la coupe d'Europe des vainqueurs de coupes 1992. C'étaient vraiment les poids lourds du foot français.

"Monaco a été notre plus sérieux rival cette année-là", rappelle Bruno Germain, dont le fils, Valère, né à Marseille, n'avait pas encore fêté sa première année. "Ils possédaient eux aussi un effectif impressionnant*. Mais chez nous, quand on voit que Fournier et Stojkovic étaient remplaçants, que Canto et Jeannot Tigana n'étaient pas sur la feuille, ça prouve à quel point il fallait lutter pour mériter et garder sa place."

Cette place-là, Bruno Germain l'avait justement gagnée de haute lutte depuis deux ans et demi. Milieu récupérateur, pas tendre et buteur précieux, de temps en temps. Comme ce jour-là, encore de la tête. "Un Germain parfait dans cet exercice, qui marquait là son cinquième but de la saison, le cinquième de la même manière", écrivions-nous alors dans "Le Provençal".

"C'est vrai que j'étais assez performant dans le jeu aérien", répond humblement Bruno, qui se souvient parfaitement de celui-là. "C'est un corner de Chris qui je reprends au premier poteau où je lobe Ettori..." Précisons que Waddle avait tiré le corner au deuxième poteau et qu'il avait été involontairement remis au premier par la tête de Franck Sauzée, à la lutte avec Mozer, puisque c'était la saison où Sauzée avait quitté Marseille pour la Principauté. "Je me souviens aussi qu'il faisait gris, il pleuvait", ajoute Bruno. Cela pouvait expliquer que ce match au sommet n'avait attiré que 27 000 spectateurs alors que les deux équipes jouaient le titre. "En gagnant, nous avions fait un grand pas vers le sacre, même s'il restait dix matches, mais nous avions six points d'avance et une grande sérénité."

L'OM serait en effet de nouveau champion, Monaco se contentant de gagner la coupe de France... contre un OM aux jambes coupées après sa défaite aux tirs au but en finale de la coupe d'Europe.

On en était encore loin en ce 1er mars, où, justement, si Monaco n'avait autant intéressé le public que ce match le méritait, c'est parce que le seul club dont on parlait alors, c'était le Milan AC. L'OM y jouait cinq jours plus tard. "Loin de nous perturber, de détourner nos esprits, la perspective d'aller défier Milan nous stimulait, elle aiguisait la concurrence, souligne Germain. Comme je le disais plus haut, il fallait se battre pour avoir sa place à San Siro" où d'ailleurs Raymond Goethals n'allait pas emmener Éric Cantona et Jean Tigana. "Battre Monaco, pour nous, c'était aussi le meilleur moyen d'aller à Milan avec le moral au beau fixe, pleinement confiance en nous, en sachant que nous pourrions jeter toutes nos forces dans la bataille en deux matches, sans risquer de le payer en championnat." On sait ce qu'il advint : l'OM allait devenir grand la semaine d'après au stade Giuseppe-Meazza.

*OM : Olmeta - Amoros, Boli, Mozer, Casoni (Di Meco 50') - Pardo, Germain, Vercruysse - Waddle, Papin, Pelé. Monaco : Ettori - Valéry, Mendy, Petit, Blondeau - Puel (Rui Barros 55'), Dib, Sauzée, G.Passi (Diaz 55') - Djorkaeff, Weah.

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Fiche Bruno Germain >>>