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Carton contre le champion

OM-LILLE Mai 1955 : le doublé de Dominique Rustichelli, issu du Rouet, offre aux Marseillais l'un des succès les plus retentissants contre les "Dogues", tenants du titre et vainqueurs de la coupe

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Il faut bien resituer le contexte: à la charnière des années 40-50, le LOSC était le meilleur club français. Cinq finales de coupe de France consécutives, dont trois victoires, entre 1945 et 1949, deux autres trophées en 1953 et 1955, plus deux titres de champion en 1946 et 1954 et quatre deuxièmes places, de 1948 à 51, avant son déclin.

Battre le LOSC, l'OM avait commencé son histoire professionnelle ainsi en 1932, mais au printemps 1955, face au champion sortant, avec ses légendes Ruminski, Bieganski, Strappe et ses étoiles montantes Vincent et Douis, ce n'était pas gagné d'avance pour l'OM, malgré Marcel, Scotti, Ben Barek, qui jetait ses derniers feux, Johansson, Gransart, Andersson. Et le héros du jour allait être un ailier droit marseillais de 21 ans, Dominique Rustichelli, sorti de nombreuses mémoires ou inconnu des plus jeunes.

Un pur ailier recruté à 18 ans

Pourtant, au milieu des années 60, quand l'OM se traînait en D2, nombreux étaient les purs Marseillais à regretter que celui qui était devenu rémois, puis parisien, puis niçois, n'ait pas su être conservé à Marseille, comme Léonetti, Dogliani, Bruneton, autres purs produits du terroir, lâchés par l'OM. "J'ai commencé avec Dominique en 1957, il était toujours sympa avec les plus jeunes, rappelle régis Bruneton. C'était le pur ailier, rapide, doté d'un crochet vif, qui centrait, frappait, marquait. Il n'était pas toujours vaillant dans les contacts, mais c'était vraiment un très bon attaquant."

 

 

Il avait été recruté à l'US Rouet en 1952. "Il avait 18 ans, il était encore assez timide, réservé, rappelle Guy Caussemille, qui l'avait précédé à l'OM et n'allait pas tarder à abandonner le professionnalisme pour travailler à la SNCM. Vis-à-vis des anciens, il était très respectueux."

"Un véritable chef-d'oeuvre"

18 ans, c'était encore un peu tendre pour succéder au grand Georges Dard. Et l'OM allait recruter l'ailier d'origine polonaise Jan Palluch. Mais en 1954-55, après avoir essuyé de vives critiques ("Il a peur" écrivait l'envoyé spécial du Provençal après une défaite où il jouait avant-centre), Rustichelli allait s'imposer, marquant notamment sa dizaine de buts en 1955-56.

Ce OM-Lille du 1er mai 1955, c'est lui qui l'a lancé, en profitant d'une passe habile de Jean-Jacques Marcel, pour enchaîner contrôle orienté et frappe dans la foulée, trompant Ruminski dès la 2e minute. "Un véritable chef-d'oeuvre de technique, de sang-froid et de précision", écrit Georges Leost dans Le Provençal. C'est encore lui qui l'a conclu, après une ouverture habile de Ben Barek, pour un 5-1 encore plus retentissant que la défaite du champion, le Stade de Reims, à Bordeaux.

 

"Dominique Rustichelli fut hier le meilleur Olympien. Prenant enfin ses responsabilités, il a semé la panique à chacune de ses attaques dans le camp lillois. En marquant deux beaux buts, il a obtenu une juste récompense de son activité", écrivait dans La Marseillaise, la légende de la presse provençale, Pierre Andréis.

Malheureusement, après un succès avec l'OM en Coupe Drago en 1957 (l'ancêtre de la coupe de la Ligue, réservée aux équipes éliminées avant les quarts de finale de la coupe de France), Rustichelli allait partir. Sedan, Strasbourg, Reims, Nice, le Stade Français, Rouen: l'enfant du Rouet est devenu un globe-trotter du foot français et l'OM un club de deuxième division pendant quelques années avant de remonter vers la gloire. Dominique Rustichelli est mort le 1er novembre 1979.

Mario Albano

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Lien vers la rencontre >>>

Fiche joueur Dominique Rustichelli >>>

 

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