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Une folle mais vaine remontée

OM- FC SION : 1 novembre 1994. Dans une ambiance de feu, l'OM fait tout pour remonter son handicap de deux buts, mais celui concédé d'entrée sur une erreur de Barthez va peser lourd malgré un doublé de Libbra

La première double confrontation de l'OM avec un club suisse n'était pas l'un des moments les plus glorieux de l'histoire du club, mais reste un souvenir inoubliable. "On me parle assez fréquemment de ce match, c'est étonnant, souligne Marc Libbra(en photo ci-dessus, avec l'entraîneur Marc Bourrier). Il a marqué les esprits parce que le stade était en fusion. Nous arrivons à 18h30 et dans les vestiaires les vitres tremblent sous l'effet des chants de supporters. C'est plein à ras bord. Tu prends le tunnel, tu débouches au pied des tribunes, tu sens que quelque chose va se passer. On l'a vu encore en 2005 contre La Corogne, en 2018, avec Leipzig et Salzbourg, l'Europe ça peut déclencher des atmosphères exceptionnelles. Quand il y a une telle osmose, tout peut arriver au Vélodrome. Et pour moi, c'est un soir béni des Dieux..."

Pour situer le contexte, le club relégué en D2 au printemps 1994, à la suite de l'affaire VA-OM, dispute la coupe de l'UEFA, grâce à sa deuxième place. Ça démarre très fort contre Olympiakos, puis au début de l'automne, les choses se gâtent. À l'aller à Sion, l'OM s'incline 2-0. "Une époque difficile pour nous, mais nous restons soudés avec les supporters. J'avais vu tous les autres matches de coupe d'Europe depuis 1988, en quarts de virage, j'étais à Bari, à Munich.

Là, c'était la mienne de coupe d'Europe. Nous perdons à domicile contre Châteauroux, puis à Valence 3-1, il y a urgence, on part au vert directement, de Valence à Fuveau, pendant trois jours et c'est là que Bernard Tapie m'annonce que je vais être titulaire comme Cyril Revillet."

Il se passe aussi selon les légendes qui courent autour de l'OM, des choses pas très claires autour de l'hôtel des Suisses dans le pays aixois, qui poussent le frère de Ronaldinho, Roberto Assis, meilleur joueur de Sion, à déclarer forfait et à prendre place sur le banc.

Et puis, d'entrée, patatras, le handicap de deux buts passe à trois. "Des anciens, comme Caso et Fabien qui ne se voient pas, se percutent, ce qui permet à Sion d'ouvrir la marque. Mais ce n'est pas grave, il y a une telle ambiance." Effectivement, mené 3-0 sur l'ensemble des deux matches, l'OM se déchaîne. Sur un coup franc de Ferreri, Cascarino reprend de la tête, le gardien repousse, il refrappe, mais un défenseur dégage. Avant la pause, servi par Dib, "Tonygoal" échoue de nouveau sur Lehmann. "La seule fois où Tony a manqué l'immanquable alors qu'en deux ans, il n'a jamais raté la moindre occasion, c'était un très grand buteur, rappelle Marc Libbra. Je marque en début de seconde période."

Quand Libbra reprend victorieusement, au second poteau, un centre de Dib, la machine est lancée. Après l'heure de jeu, sur une remise de Cascarino, le Varois réussit le doublé (deux buts pour son seul match de coupe d'Europe !). Et à vingt minutes de la fin, Libbra donne à Ferreri la balle du 3-1. On y croit plus que jamais. Deux coups francs de Ferrer, un autre tir de Libbra ratent de peu la cible. Ça finira ainsi, l'OM est éliminé. "Quelle tristesse ! " soupire Libbra. Cette ambiance de dingue te procure des sensations uniques. Tu sens que si tu vas marcher sur un mec ou que tu marques, il y a 40 000 personnes qui vont lui marcher ou marquer avec toi. L'adversaire n'a pas d'échappatoire. Il y a le bonheur de l'avoir vécu. Toute ma vie, je parlerai de cette déception. Même avec ceux qui sont trop jeunes pour avoir vécu cela mais qui revoient les images de dingues en vidéo."

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Fiche joueur Marc Libbra >>>