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Résumé Le Provencal

du 21 janvier 1963

 

AU STADE JEAN-BOUIN DE NIMES OU MOREIRA A ETE ETINCELANT FACE A BEZIERS

La contre-attaque fut payante pour l'O.M.

SANSONNETTI à l'origine

Des buts marseillais (3-1)

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

 

NIMES - L'A.S. de Béziers aura été, pour l'O.M., un adversaire à la fois excellent et idéal. Ce n'est pas un paradoxe.

L'équipe marseillaise, surtout depuis qu'elle est entraînée par Luis Miro, a pris l'habitude de jouer la contre-attaque.

Or les Biterrois, en essayant de construire un jeu de qualité et en dominant le plus souvent, donnèrent aux Marseillais le bâton pour se faire battre.

Et ils furent, en définitive, logiquement battu, par un O.M. peut-être pas très brillant, mais réaliste.

Or, ce n'est un secret pour personne que le réalisme, en Coupe, est souvent payant.

Moreira le sauveur

Il ne faudrait cependant pas croire que cette partie fut sans histoire.

L'O.M., à quoi bon le nier, eut pour lui une certaine dose de chance, dans la réussite de ces deux derniers buts.

Mais cela fait aussi partie des aléas de la Coupe, cette capricieuse "grande dame" du football.

À la mi-temps, les deux équipes étaient à égalité.

Nous avions assisté à un très grand bon et très vivant premier quart d'heure des deux équipes, et à un final assez coloré.

Le tout sur un terrain gras à souhait et se prêtant admirablement bien aux glissades.

Roy avait marqué le premier but est Gianella égalisé.

Sansonetti d'un côté et le jeune Cristol de l'autre avaient largement contribué à la réussite de ces deux buts.

Mais Moreira (aux 7e et 20e minutes) avait été, en plongeant dans les pieds de Gianella et de Diouf, véritable héros olympien de cette première mi-temps.

La fatale domination

biterroise

En deuxième mi-temps, les Biterrois, maîtres du ballon et du jeu au centre du terrain, tentèrent de forcer la décision, en attaquant à outrance.

Cette domination, seulement apparente, causa leur perte.

Prendre en défaut la défense olympienne, solidement groupée autour de Knayer, est très difficile, dans de pareilles conditions.

Cristol, Gianella et Salem, qui ont besoin de champ pour s'extérioriser leurs réelles qualités, ne purent jamais passer en force.

Pendant ce temps, à l'autre extrémité d'un terrain largement dégarni, les raids de "Sanso" et de Roy causaient bien des soucis à l'assez peu mobile défense biterroise.

D'autant mieux que ce remarquable technicien qu'est Dogliani vint y apporter son grain de sel.

Un véritable carambolage

C'est alors que le sort décida de faire pencher la balance du côté de l'O.M.

Nous étions à la 69e minute. Un centre de Sansonetti fut repris de plein fouet par Roy. La balle lourde et glissante, semblait devoir sortir en 6 mètres, quant au passage elle rencontra la tête de Dogliani, avant d'aller se loger dans la cage.

Un véritable carambolage, dans la meilleure tradition du billard !

Là-dessus les Biterrois dans leur rage d'égaliser, se découvrirent presque complètement.

Cette égalisation, ils faillirent l'obtenir à la 75e minute, sur centre du noir Diouf. Mais une sortie aussi spectaculaire qu'efficace de Moreira réduisit leur espoir à néant.

À Milazzo le coup de grâce

Le coup de grâce, inévitable en pareil cas, fut donné par Milazzo.

Il s'y reprit à deux fois.

Tout d'abord, admirablement servi par Dogliani, auteur d'un sensationnel slalom au centre de la défense biterroise, il rata un but qui paraissait acquis.

Un peu plus tard, le même "Fanfan" reprenant du gauche un centre de son ami "Sanso", eut la surprise - ô combien agréable ! - de voir le ballon passer par-dessus le corps d'Hairabedian.

Moreira, Roy, Sansonetti

et Dogliani

Deuxième but heureux, mais victoire méritée tout de même !

Cette victoire, l'O.M. la doit essentiellement à quatre joueurs :

- Moreira, sans lequel la défense eut été vraisemblablement consommée ;

- Les deux "puncheurs-maison" Sansonetti et Roy, actuellement en belle forme et qui "secouèrent" constamment la défense biterroise ;

Dogliani, enfin dont la finesse, le sens du jeu et la technique firent merveille en seconde mi-temps.

Pleymelding, que nous avons interrogé en fin de rencontre, nous fit également remarquer avec raison, semble-t-il que Bruneton avait été précieux dans son abattage et sa constante présence au centre du terrain.

Accordons, en sus, une mention à Milazzo et à Knayer. Ce dernier pour sa deuxième mi-temps seulement.

Béziers est tombé

en beauté

Dans l'équipe de l'A.S. Béziers, une équipe qui nous a surpris agréablement, les meilleurs joueurs sur l'ensemble de la rencontre furent Floritti et Saez.

Mais Vidal, Cristol, Salen et Gianella sont pétris de classe.

Quant à Griffiths, le courageux Gallois, il fut presque héroïque en seconde mi-temps.

L'A.S. Béziers, il faut bien écrire, est tombé en beauté, au terme d'une rencontre qu'elle eut pu gagner, avec un rien de chance.

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ROY, DOGLIANI et MILAZZO

les "buteurs" de l'O.M.

NIMES - Alors que l'on s'attendait à voir les challengers, en l'occurrence les Biterrois attaquèrent en trompe pour tenter de réussir d'entrée un but surprise, ce furent au contraire les Marseillais qui, dès le début, prirent l'initiative des opérations et dominèrent une équipe héraultaise prudente et renforcée en défense.

Cette domination resta cependant longtemps plus apparente que réelle, car en fait elle ne mit pas véritablement Hairabedian en danger.

Moreira en vedette

Mieux, Barellas se laissa entraîner loin de ses buts par son adversaire direct Salen, et à la 6e minute, une contre-attaque rapidement menée par ce même Salen surprit les défenseurs olympiens, et il fallut une belle parade de Moreira sur tir de près de Gianella pour que la marque ne soit pas ouverte.

Le meilleur métier des Marseillais leur permettait de faire le jeu, les attaquants au maillot blanc échouaient invariablement sur un solide rideau défensif et biterrois.

Sansonetti, le plus perçant des avants olympiens, se démenait comme un beau diable, mais à trois reprises (9e, 12e et 14e minute), il fut irrégulièrement arrêté par Lavagne et les coups francs qui sanctionnèrent ces fautes de l'arrière biterrois ne donnèrent aucun résultat.

À la 15e minute, Roy déporté sur l'aile droite, donna une balle en or à Rial, mais le tir de l'ex Madrilène se perdit dans les nuages.

À la 21e minute, une contre-attaque habilement menée par Salem se termina par un centre que Diouf reprit pour tirer... sur Moreira. À deux reprises, le goal phocéen venait de se mettre en évidence et l'O.M. avait eu chaud.

À Roy le premier but...

Il ne serait pas dit pourtant que la domination marseillaise resterait sans effet.

En effet, à la 33e minute, pressé par Dogliani, Lavagne concéda une touche et sur la remise en jeu Sansonetti adressa un magnifique centre ras de terre (à moins qu'il n'ait raté son tir !) qui surprit tout le monde, sauf Roy qui se trouva à point nommé pour pousser le ballon au fond des filets.

...Mais Gianella égalise

L'O.M. menait 1 à 0. C'était logique. Il n'avait pourtant ne pas conserver longtemps son avantage à la marque.

En effet, neuf minutes ne s'étaient pas écoulées après la remise en jeu que Cristol s'échappait sur l'aile gauche, échappait à la charge de Knayer, s'avançait et centrait sur Gianella qui égalisait.

Il y avait 42 minutes que l'on jouait, tout était à recommencer pour Marseille qui avait eu plus d'occasions de buts que son rival, mais n'avait su en exploiter qu'une.

Béziers domine...

À la reprise le jeu changea de physionomie en ce sens que ce furent les Biterrois qui longtemps eurent la direction des opérations.

Mais à leur tour, ils se heurtèrent à une défense bien organisée autour de Knayer et dans laquelle Barellas c'était en partie retrouvée.

Ce qui n'empêcha pas d'ailleurs son adversaire Salen de se trouver en position de tir à deux reprises, mais sans pouvoir en profiter.

... Et Dogliani marque

Comme celle de l'O.M. en première mi-temps, la domination biterroise resta sans effet et au contraire ce fut Marseille qui prit l'avantage à la marque, dans des conditions un peu heureuses, il faut bien le reconnaître.

En effet, à la 70e minute, Sansonetti déborda sur l'aile droite, donna en retrait. Rial laissa pour Roy dont le bolide aurait passé nettement à droite de la cage gardée par Hairabedian si la tête de Dogliani ne s'était trouvée sur la trajectoire du ballon qui finalement termina sa course dans les filets.

Quoi qu'il en soit l'O.M. menait et Béziers eut beau faire le forcing il ne put obtenir l'égalisation recherchée.

Le coup de grâce de Milazzo

Et comme il arrive souvent lorsqu'une équipe se rue à l'attaque, celle de Béziers allait se faire contrer une nouvelle et dernière fois.

À la 85e minute, Sansonetti encore lui, démarqué sur l'aile droite, centra sur Milazzo avancer et Hairabedian, trompé par un faux rebond, ne put contrôler le ballon. 3 à 1 à cinq minutes de la fin, c'était le coup de grâce et bel et bien fini pour Béziers qui aurait même pu encaisser un quatrième but à la 88e minute, si Dogliani n'avait pas tergiversé pour expédier dans la cage un ballon qu'il demandait qu'à y rentrer.

Alain GERARD

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Luis MIRO : "Béziers une bonne équipe "

Bien que ne parlant et comprenant le français que très difficilement Luis Miro est parvenu à nous faire comprendre qu'il était satisfait dans l'ensemble de la tenue de ses joueurs.

"Béziers, disait-il (ou à peu près ) m'a fait bonne impression par sa rapidité et son jeu direct. Cette équipe vaut à coup sur, certaines équipes de Division Nationale que nous avons rencontrées.

Dogliani :

mon but est valable :

Le jeune avant marseillais, comme tous ses camarades, était très décontracté sous la douche réparatrice et... au contraire des Biterrois, il était persuadé que "son" but était valable.

"Lors que "Sanso" a débordé sur la droite il était suivi par un défenseur de Béziers. Lorsque j'ai reçu le ballon sur la tête, ce même défenseur ne s'était pas encore replié et m'empêchait d'être hors-jeu. Notre victoire ne saurait être mise en doute.

Le coeur des Biterrois :

Dogliani était hors-jeu

Sans excès, certes, on tempêtait tout de même dans les vestiaires biterrois après la rencontre.

On était, en effet, persuadé d'avoir était "volé" par l'arbitre.

Saez, le plus outré, déclarait : "Dogliani était hors-jeu lorsqu'il à marquer le second but et c'est ce qui fut qui a fait la décision. Vraiment nous ne méritions pas ça."

L'entraîneur Plemelding était lui aussi convaincu que le second but marseillais, le plus important, n'était pas valable.

"Mais reconnaissait aussi que si le grand "ploum" : nous n'avons pas joué aussi bien que ces derniers dimanches et notamment certains attaquants ont joué en dessous de leurs possibilités.

"De plus Marseille a bénéficié d'une certaine réussite et notamment dans la réalisation de ce son second but consécutif, en fait, à une maladresse de Roy qui avait raté son tir.

"Enfin, c'est la loi du sport".

  

 

 

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