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Résumé Le Provencal

du 24 décembre 1962

 

-13o à STRASBOURG où sur la pelouse enneigée

L'O.M., courageux et volontaire

obtient un méritoire match nul

(De notre envoyé spécial : Alain DELCROIX)

STRASBOURG - Le froid s'est abattu avec une violence terrible sur l'Alsace, et hier matin un vent quasiment polaire soufflait sur Strasbourg. On enregistrait -13 degrés au baromètre et on en arrivait à se demander si le match de l'après-midi aurait lieu.

L'arbitre, M. Villemin, ayant décidé que la pelouse, recouverte d'une bonne couche de neige, était jouable, le choc entre les poulains de Jonquet et ceux de Miro eut finalement lieu.

Les Olympiens, à première vue, partaient avec de nombreux handicap : ils pouvaient être encore sous le coup de leur dernière défaite, être diminués par les absences de Moulon et d'Aygoui, et enfin paralysé par la chute brutale du thermomètre.

Il y avait en effet 20 degrés d'écart entre Marseille, lorsqu'ils étaient partis de la Gare Saint-Charles, et le pays des cigognes.

L'entraîneur Luis Miro, lui, avait confiance, il pensait que ses hommes s'étaient entraînés de façon efficace au cours de la semaine et qu'ils pouvaient remonter un peu la pente. Luis Miro a eu raison.

Les Marseillais, sur une véritable patinoire, où chacun était particulièrement instable, ont fourni un match très honorable. Ils ont réussi un excellent draw, grâce à leur courage leur volonté.

Des progrès

Hier après-midi, ils ont paru en progrès. Sans forme brusquement une machine aux rouages parfaitement huilés, ils ont joué davantage en équipe que d'habitude. La défense était mieux groupée, les attaques, combinées avec plus de soin, étaient menées dans un meilleur esprit collectif, et surtout les avants ont essayé de jouer en mouvement, en profondeur. Nous ne les avons plus vus s'avancer sagement en ligne et contempler le porteur du ballon se débrouiller tout seul devant un adversaire supérieur en nombre.

Les tirs aux buts ont été plus fermes, plus tendus et mieux placés. Nous avons remarqué notamment avec plaisir que Serge Roy tirait avec plus de précision qu'auparavant. Milazzo, et surtout Alauzun, ont tenté souvent leur chance.

Les Strasbourgeois ont parfois été plus rapides que les Marseillais sur la balle, mais ces derniers ont lutté d'arrache-pied et ont obtenu plusieurs contres efficients.

Knayer se fit remarquer dans ce domaine.

L'attaque alsacienne d'hier après-midi fut moins en verve que celle que nous avions vu opérer à Marseille à la fin du championnat d'aller. Muller et Gioanny avaient été laissés au repos. Les rentrants Kosa et Szamboki n'ont pas été les animateurs du quintette local. La défense de Jonquet ne commit pas de fautes graves. Elle parut très à son aise, la ligne médiane, pourtant réputée pour sa solidité ne prit pas davantage sur sa vis-à-vis.

Un encouragement

Le résultat final est normal. Certes l'Olympique de Marseille a disputé hier après-midi son quinzième match de championnat sans connaître une victoire, mais ramener un point de Strasbourg dans des conditions extrêmement délicates constitue un indéniable encouragement. Il faut espérer qu'il ne sera pas sans lendemain.

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ROY et MILAZZO

ont failli battre MATTEO

Trois mille sportifs ont bravé le froid pour se rendre hier après-midi au Stade de la Meinau afin d'assister à la rencontre Strasbourg - Marseille. Aygoui étant tombé brusquement malade, les Marseillais ont dû une fois de plus transformer une équipe et Roy fut aligné à l'avant-centre.

L'équipe de Marseille s'aligne ainsi : Moreira, Barellas, Henri Leonetti ; Raphaël Tellechea, Knayer, Bruneton, Sansonetti, Dogliani, Roy, Milazzo, Alauzun.

Les Alsaciens présentent de leur côté : Matteo, Hauss et Gonzales ; Stieber, Devaux, Leblond, Szamboki, Gress, Koza, Deyroche, Hausser.

À la 2me minute de jeu, Knayer dut concéder un corner et Moreira sauva en plongeant dans les pieds de Gress.

A la 11me minute, Roy failli ouvrir le score.

Recevant une balle de Milazzo, il expédia sur la barre transversale d'une tête magnifique. À la 17me minute, Sansonetti fit un dangereux tir croisé. À la 22me minute Moreira plongea et repoussa la sphère shootée par Gress.

À la reprise, Kosa rata sentir, alors que la cage marseillaise était vide.

Après un essai en cloche de Dogliani, 50me minute, Raphaël Tellechea dégagea une balle redoutable "in extremis" à la 61e minute.

À la 89e minute, Roy tenta sa chance de 25 mètres et obligea Matteo a plongé et à dégager en corner. Enfin, à la 85me, Milazzo réussit un tir croisé que Matteo stoppa avec à-propos en plongeant.

Finalement, l'O.M.- Strasbourg firent match nul 0 à 0.

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MIRO : "Peu à Peu l'O.M. joue comme une équipe"

Il y avait longtemps que nous n'avions pas vu les joueurs marseillais aussi détendus dans les vestiaires. L'entraîneur Luis Miro, souriant, s'exclama : "Peu à peu l'O.M. joue enfin comme équipe. Les joueurs sont maintenant mieux placés sur le terrain. Nous avons eu de nombreuses occasions de buts. La condition physique et le moral sont meilleurs, mais il ne faut pas encore chanter trop fort".

Roy constatait : "C'est insensé de jouer dans des conditions semblables. Il aurait pu y avoir plusieurs accidents".

Dogliani affirmait de son côté, avec une pointe d'humour : je crois déjà avoir eu froid dans ma vie, et après ce que je nous avons subi cet après-midi, je peux dire que nous que jusqu'à présent, je n'avais jamais eu vraiment frais !"

Dans le camp alsacien, on lisait une certaine déception sur son visage. Robert Jonquet nous dit simplement : "On ne peut pas juger un tel match ! Personne n'a pu jouer suivant sa valeur !"

François Matteo, l'ancien demi centre du Racing Club Strasbourgeois, qui était venu voir son fils Francis, s'écria à son tour : "Je ne comprend pas que l'arbitre n'ait pas renvoyé ce match. Cela aurait été une sage solution !"

Devaux acquiescé en ajoutant : "Le match a été complètement faussé !"

 

 

 

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