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Résumé Le Provencal

du 23 novembre 1962

 

ENORME DECEPTION AU STADE VELODROME

L'O.M. battu par STRASBOURG (1-3)

Souffre-t-il tout simplement

d'une faiblesse de constitution

Il faisait beau, sinon chaud, on avait mangé à la hâte sandwich en rêvant à la blanquette de veau ou au beef-frites mis en instance dans la cuisine familiale... et l'on s'était installé sur les gradins du Stade-Vélodrome.

Bien que l'heure fut inhabituelle - et à notre avis mal choisit - il y avait tout de même environ 6.000 supporters, triés parmi les plus fidèles du vieux et glorieux club marseillais.

Le vent était au nord et à l'optimisme.

Contre Strasbourg, assez mal classé, battu quatre jours plus tôt sur son terrain par Lyon (3 à 0) et privé de deux de ses buteurs patentés Koza et Szamboki, O.M. devait concrétiser son redressement, amorcé semble-t-il, à Monaco.

Chutes... et glissade

Il ne fallut pas un quart d'heure pour se rendre compte que ce redressement se traduisait, surtout, au niveau du sol.

Que de chute ! Que de chute ! Moreira glissait, Palpacuer plongeait, Bruneton trébuchait, Roy s'enlisait... et l'O.M. lui, glissait, à l'allure de Perrilat se dévalant la piste verte, vers la deuxième division.

Profitant de ces bonnes dispositions, les Strasbourgeois, venus à Marseille avec des ambitions très limitées, ne tardèrent pas à s'enhardir.

Muller, le nouveau Bessonnart de l'Est, en beaucoup plus svelte d'ailleurs, se paya dribble sur dribble, feinte sur feinte, jouant avec Moulon, Bruneton et Tellechea comme un Ordonez des ex-grands jours devant des Miural nobles.

Déjà k.o. à la mi-temps

Comme, pendant ce temps, l'ailier gauche Hausser passait très régulièrement Palpacuer et que Peyroche se "promenait" au centre du terrain, le pire pouvait être redouté.

En fait, le K.O. était déjà réalisé à la mi-temps.

Un gauche : une échappée de Hausser venant tromper Moreira à bout portant.

Une droite : le Benjamin Joanny jouant la fille de l'air à Knayer, avant de centrer sur le pied de son jeune compère Gress, qui ne laissa pas échapper pareille occasion.

Deux à zéro à la mi-temps, la suite ne fut plus qu'une longue formalité.

Otto Gloria lui-même

Qu'avait fait l'O.M., pendant tout ce temps ?

Rien, sauf une bonne attaque collective (20e) menée par Aygoui et terminée par un tir de Stopyra que Remetter n'eut aucun mal à arrêter.

C'était évidemment un strict minimum.

Surtout venant d'une équipe jouant sur son terrain.

Et plus que le résultat, c'est l'impression générale produite par l'équipe marseillaise qui était pénible.

Au centre du terrain, c'était le vide.

Inters inexistants dans le rôle de soutien et demis submergés.

La défense, elle, inorganisée et d'une affligeante naïveté, donnait de la bande.

Quant aux avants qualifiés de pointe, ils ne se distinguaient que par leur lenteur de course, d'évolution et leur maladresse.

Quand toute une équipe se met ainsi à déjouer, avec un pareil ensemble, gagner un match tient du miracle.

Otto Gloria, lui-même, il eut perdu son portugais.

Maladie, ou faiblesse de constitution

Nous avions écrit lundi, de Monaco :

"Ce n'est pas la guérison, mais déjà la convalescence".

Eh ! bien, hier, ce fut la rechute brutale.

Mais il y a pire encore. On n'en arrive, maintenant à se poser la question :

"S'agit-il d'une maladie, ou plus simplement d'une faiblesse de constitution ?"

L'O.M. actuel serait-il, tout bêtement, trop faible, pour conserver sa place en première division ?

Car, enfin, on a tout essayé, ou presque.

Il y avait 11 joueurs sur le terrain, considérés comme les meilleurs du moment ; mais 10 autres : Milazzo, Alençon, Tassone, Bordere, Viaene, Rial, Temarii, Pavon, Leonetti et même Joseph, soit une autre équipe complète moins le gardien de but, ont déjà figuré dans l'équipe.

Cet effectif, pourtant pléthorique quant à la qualité, serait-elle qualitativement insuffisante ?

On le dirait.

Maurice FABREGUETTES

N.B. - Il nous a semblé inutile de détailler le jeu de l'O.M. À quoi servirait-il de critiquer, une fois encore, des garçons très sympathiques, et qui n'ont que le tort de rencontrer plus fort qu'eux ?

À Strasbourg, dans un ensemble de valeur moyenne, nous avons remarqué Muller, Peyroche, Devaux, Remetter, bien entendu, mais surtout nous avons été favorablement impressionné par les jeunes : Hausser, Gress, Stieber et Joanny.

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