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Résumé Le Provencal

du 20 septembre 1962

 

Serge ROY orchestre les contre-attaques de l'O.M.

et GRENOBLE s'incline (3 à 0)

(D'un de nos envoyés spéciaux : Louis DUPIC)

GRENOBLE - Trois jours après le pire, O.M. nous a offert le meilleur.

Mais tout est relatif !

Le F.C. Grenoble n'est ni Montpellier, ni Reims, ni Valenciennes, pour ne parler que des équipes que nous avons vues face à l'O.M. cette saison. Il n'y a pas, chez les Dauphinois, le rythme du premier nommé, pas plus que la technique du second et le jeu collectif affirmé du troisième.

Grenoble joue un football appliqué, mais extrêmement latéral et semble compter sur les coups de butoir de son avant-centre Sekou pour conclure.

Lorsque le buteur n 1 de la saison dernière est marqué par un garçon aussi rapide et énergique que lui, la force de frappe dauphinois se trouve extrêmement amoindri. Une fois de plus, André Moulon fit merveille dans un rôle difficile, et sa tenue complétant celle excellente de ses camarades permit à toute l'équipe d'espérer.

D'autant plus qu'il n'y avait aucune mesure entre l'O.M. d'hier soir et celui que nous avons vu en déroute, il n'y a pas plus de trois jours. Il est vrai que la vérité d'un match n'est jamais celle du suivant. Un garçon comme Roy, que nous avions trouvé lourd, collé au sol, se conduisit en grand chef d'attaque, disputant toutes les balles mêmes les plus ingrates, et montrant à ses camarades lechemin de la cage adverse. Son premier but fut un modèle du genre. Un vrai but d'avant-centre.

Foncer, résister à l'attaque de deux adversaires, conserver la balle et, au bout de tout ce chemin, décocher un tir parfait de force et de précision... voilà qui classe un homme. Après avoir eu à faire le procès de l'attaque aussi bien que celle de défense marseillaise, c'est un plaisir d'avoir à faire leur éloge aujourd'hui sans oublier que Grenoble n'a pas encore réussi à gagner un match.

Le jeu des deux équipes ne fut pas désagréable à suivre. Les grenoblois menés 2 à 0 à la pause, occupèrent généralement le terrain en seconde mi-temps, ce qui est, somme toute, normal. Mais les Marseillais ne ratèrent jamais une occasion de contre-attaquer avec cinq hommes, et c'est ainsi qu'à deux minutes de la fin, Serge Roy - toujours lui - réussit à partir de la ligne médiane, résister une fois de plus à l'attaque de ses poursuivants et à placer la balle dans les filets.

Voilà qui nous amène à parler de Rial, qui nous a paru très amélioré sous l'angle de la résistance. Quant à sa classe, elle n'a jamais été contestée. Elle lui permet d'effectuer des ouvertures sans contrôle, dont l'une amena le second but de l'O.M., réalisé comme au tableau noir par Sansonetti et Stopyra.

Si Roy fut le chef d'attaque que l'on espérait, et Rial le plus souvent la plaque tournante, Sansonetti, Aygoui et Stopyra jouèrent très habilement le contre.

Derrière Bruneton fut très actif, Knayer, Alauzun et Ugolini formant un bloc impressionnant de solidité et même de rudesse, véritable rempart devant Moreira.

Nous avons déjà parlé de Moulon et de ce qu'il apporte à la défense marseillaise de vitesse d'intervention.

À Grenoble, la défense, bonne sur la balle, ne l'est pas sur l'homme. Elle pêche par naïveté. Quant à l'attaque, elle doit être capable de tourner en rond pendant une heure et demie, sans faire beaucoup de dégâts, Sekou excepté.

Ce dernier tenta l'impossible, s'engagea, se tapit comme un lion. Avec lui, l'argentin de Joriano essayé on s'en souvient par l'O.M., nous fit une très bonne impression par son abattage et son opiniâtreté. Azhar est bien ce que l'on indique. Novarro, le pourvoyeur de l'équipe, avec Dereuddre, ne peut être au four et au moulin comme son compagnon. Malgré son manque de gabarit, c'est le petit arrière Mourier qui nous fit la meilleure impression. C'est un authentique espoir.

Beaucoup de nos lecteurs pourront s'étonner à juste titre de trouver sous notre plume que des éloges, trois jours après n'y avoir lu que des critiques. Mais il ne faut pas oublier que la tenue d'ensemble de toute l'équipe est avant tout fonction de la valeur de son adversaire. Grenoble n'est pas une formation de combat. L'O.M. en a profité de la meilleure des façons. Félicitons-le sans réserve, sans oublier que tout est relatif.

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ROY (2 buts) et STOPYRA

assurent le succès marseillais

(D'un de nos envoyés spéciaux : Alain DELCROIX)

GRENOBLE - Alors que l'on annonçait une offensive du froid sur les Hautes-Alpes, nous avons été presque agréablement surpris par une température somme toute acceptable bien que fraîche.

Le stade municipal ne connaît pas une influence extraordinaire. Avant le coup d'envoi on peut évaluer l'assistance à 8.000 spectateurs.

Marseille aligne l'équipe annoncée, c'est-à-dire :

Gardien de but : Moreira ;

Arrières : Ugolini - Alauzun ;

Demis : Bruneton, Moulon, Knayer ;

Avants : Sansonetti, Rial, Roy, Stopyra et Aygoui.

Le Football Club de Grenoble présente :

Gardien de but : Abad ;

Arrières : Foussoud, Mourier ;

Demis : Dereuddre, Novak et Desgranges ;

Avants : Dijatovic, Novarro, Sekou, Jorlano et Azhar.

On remarque dans les rangs de l'équipe dauphinoise de nombreuses absences notamment celle du demi Donnard qui n'a plus joué depuis de nombreuses semaines, Guillas qui a été victime d'un claquage devant Nice, et enfin le hollandais Van Rhyn qui a eu une contracture au cours du dernier match.

Quelques pétards éclatent avant le coup d'envoi. On suppose que ce sont les Phocéens, et dans un coin du stade on aperçoit un fanion avec l'entête "Allez l'O.M."

À la 2me minute de jeu, Marseille concède un corner sur attaque de Sekou.

À la 5me, Bruneton donne la balle à Roy qui déborde la défense grenobloise, et dans un autre très fermé bat Abad qui n'esquisse pas un geste défense.

Marseille 1 - Grenoble 0.

Grenoble tente de répliquer sur la contre-attaque immédiate terminée par un tir en dehors des bois de Jorlano, à la 6me minute.

Les Marseillais sont émoustillés par leur but d'avance, tandis que les hommes de Fornetti de se découragent pas et obtienne un deuxième corner donné sans résultat par Azhar, à la 9me minute.

Le jeu n'est pas d'une très grande qualité.

À la 12me minute, un coup franc dangereux d'Azhar est bien dégagé par Alauzun.

À la 15me minute, un coup franc de Desgranges est stoppé, à mi-hauteur par le gardien marseillais Moreira.

Les contacts deviennent heurtés entre les joueurs des deux camps, mais Sekou échoue continuellement sur Moulon.

À la 17me minute, Mourier glisse à Sékou, seul devant Moreira, qui lui subtilise la balle.

À la 25me minute, Ugolini surgit et sur passe de Stopyra botte en force sur Abad qui est obligé de mettre la balle en corner.

Marseille conduit le jeu, mais à la 27me minute, on note un essai du demi grenoblois Desgranges.

Le public siffle les Marseillais car il estime que ceux-ci jouent dure, alors que seulement ils défendent leurs chances avec sévérité. Le public s'échauffe.

A la 37me minute, Rial lance Sansonetti qui shoote sur Abad.

Ce ne sera que partie remise, à deux minutes de la pause, Moulon venant d'arrêter Sekou, la contre-attaque se développe par Rial puis par Sansonetti qui s'engage sur l'aile droite et sert parfaitement Stopyra.

Le tir ajusté de ce dernier, en position d'avant-centre fait mouche, l'O.M. mène par 2 à 0.

L'Olympique de Marseille, au cours de la première mi-temps c'est beaucoup mieux comporté devant Grenoble que face à Valenciennes car le team dauphinois a été plus long, plus maladroit et Marseille mieux inspiré.

Le onze de Penverne aborde donc le deuxième half avec une confortable avance doit lui donner confiance en ses moyens.

À la 46me minute, sur coup franc d'Azhar, Sekou ne parvient qu'à taquiner les nuages.

La 51me minute de jeu, l'ailier gauche olympien Aygoui tente sa chance, mais Abad est bien placée. Néanmoins il ne bloque pas la balle, Roy à son tour, tire sur le gardien adverse.

À la 52me minute encore un coup franc négatif pour Sekou.

La 54me minute, Roy qui était bien parti est balancé avec une certaine violence à la limite de la surface de réparation.

L'arbitre M. Villemin ne siffle aucune sanction contre les locaux.

Grenoble ensuite réagi avec une certaine force et fait le forcing.

Azhar shoote en dehors des bois à la 59me minute.

À la 65me minute, un corner de Sigikovic est repris par Desgranges de manière très maladroite.

L'Olympique de Marseille vit sur son aisance. Grenoble fait preuve de bonne volonté mais sans plus.

À la 71me minute Sekou expédie un tir enfin dangereux qui manque une fois de plus la cage marseillaise.

On note ensuite un coup franc d'Aygoui. Le Marseillais shoote avec violence sur Abad de 25 mètres (72me minute).

À la 74 minute Roy se distingue malgré une charge de Novak et de Mourier. C'est ensuite qu'il peut décocher un méchant shoot qu'Abad à des difficultés à repousser.

Sansonetti part ensuite la balle au pied parcourt 35 mètres tout seul malheureusement, Abad lui souffle le cuir in extremis.

Grenoble a eu chaud.

A la 79me minute Sigikovic rate une remarquable occasion alors qu'il se trouve à 5 mètres seulement de la cage de Moreira, il a fait preuve d'atermoiement.

Grenoble de ne pas l'impression de pouvoir combler ce retard et l'on se demande même s'il parviendra à sauver l'honneur.

Marseillais jouent avec clairvoyance en défense et les contre-attaques sont toujours redoutables.

La partie allait se terminer sur un rythme est extrêmement rapide puisqu'au cours de ces trois dernières minutes l'avant-centre marseillais Roy allait obtenir le troisième but après avoir fourni une longue course et résister à l'ultime assaut de ses adversaires.

Le temps d'engagé et Grenoble attaquait une dernière fois et son avant-centre Sekou tirait sur la transversale.

Juste avant le coup de sifflet final les Marseillais par Sansonetti se livraient à une dernière offensive enrayée d'extrême justesse par le gardien de but dauphinois Abad.

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ROY : "Il fallait

que nous nous réhabilitions"

Dans les vestiaires marseillais régnait la joie sous tous les visages. Cela était fort compréhensible après l'excellent succès obtenu contre Grenoble.

M. Zaraya, le visage rayonnant nous dit :

"Ces deux points nous font le plus grand bien. Mais vraiment l'arbitre ne nous a pas été favorable".

L'entraîneur Penverne, très modérément nousdit :

"Je suis bien content du résultat, nous avons bien tenu le coup ; nous avons fait preuve de stabilité au milieu et c'est pourquoi l'on doit reconsidérer notre contre-performance devant Valenciennes comme un simple accident".

Stopyra remarquait de son côté :

"Aujourd'hui c'était beaucoup plus facile de jouer".

Rial était heureux :

"Je suis fatigué. J'ai mal à la gorge, mais enfin cela va mieux pour Marseille que devant Valenciennes".

Roy était satisfait :

"Il faisait que nous nous réhabilitions devant Grenoble de la mauvaise prestation fournie devant Valenciennes".

Sansonetti était ravi en s'exclamant :

"Sekou et ses camarades n'ont pas souvent passé devant notre défense. Par contre, Desgranges, chez eux n'était pas un agneau".

Enfin Bruneton nous disait à son tour :

"Nous avons laissé venir vers nos 18 mètres les Grenoblois et nous avons joué la contre-attaque, ainsi que fit Valenciennes devant nous il y a quelques jours.

 

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