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Résumé Le Provencal

du 02 novembre 1961

 

Nantes l'emporte à Marseille (2-0)

La défense locale facilite la tâche

de LHOMME (8') et de CISOWSKI (11')

L'attaque de l'O.M. a fait faillite !

Si l'O.M. avait pu répondre à la réussite maximum des Nantais par une réussite maximum... il est probable que nous aurions assisté, de bout en bout, à une excellente rencontre... une fois n'est pas coutume.

Après les "bagatelles de la porte"... centre dangereux de Milazzo (5me minute) suivi d'un tir raté de Cisowski (7me) commencèrent pour l'O.M. des minutes dramatiques.

L'homme ouvre la marque

Il y avait eu 8 minutes de jeu assez égal lorsque Moreira "appela" Pérard qui était assez loin de lui, en possession de la balle. L'arrière n'appuya pas assez sa passe, qui n'arriva donc pas vers Moreira, mais dans une zone intermédiaire. Lhomme fut le plus prompt dans la course vers le ballon et ouvrit le score d'un petit "pointu" habile qui passa sous Moreira.

C'était le but que l'on encaisse contre toute attente alors que la cage n'est pas en danger, alors que rien ne presse. Le but qui coupe les jambes à toute une équipe.

Et "Ciso" limite

Trois minutes ne s'étaient pas écoulées et les Marseillais, selon l'expression, venaient tout juste sur le métier de remettre leur ouvrage, quand Grillet piquait vers le centre, se heurtait à Pérard qui, sans doute mal remis de son émotion, ne parvenait à dégager franchement.

La balle partait latéralement est arrivée à Cisowski qui n'en demandait pas tant. Un pivot sur le pied droit, un tir tendu du gauche et l'affaire était dans le sac, et la balle dans le filet.

De toute évidence, la rencontre était perdue pour l'O.M. qui, il convient de le reconnaître, partit franchement à l'attaque, tandis que les Nantais resserraient leur défense autour des vétérans Strappe et Gonzales.

Eon sauve sa cage

Jusqu'à la pause, nous allions assister à une explication extrêmement vivante et qui tint en haleine les 12 000 spectateurs de ce jour de Toussaint. Aux attaques marseillaises, les Nantais répondaient par des contre-attaques extrêmement vives, menées par le tandem d'internationaux Grillet Cisowski le plus souvent.

Mais, par exemple, à la 19me minute, Milazzo partait sur la droite et son tir était repoussé par Eon. Lefevre survenait à toute allure et tirée fort... Eon parvenait à repousser à nouveau la balle. C'était peut-être là le tournant du match. Ensuite à la 24me minute, un bon tir croisé de Lefevre était toujours bien arrêté par Eon qui, une minute avant la pause, fermait remarquablement l'angle de tir à Sansonetti qui ne pouvait que tirer sur lui... Il y eut cette reprise par Milazzo d'un centre de Lefevre...

Mais, entre chaque attaque marseillaise massive, on notait les contre-offensives de Cisowski et Grillet (13me), Cisowski et Lhomme (22me), Grillet - Cisowski (32e) et Cisowski seul contre tous (43e). On voit que le vétéran dont V.A. ne voulait plus est toujours capable de tenir sa place dans une bonne équipe.

Autant la première mi-temps avait été vivante, autant la seconde fut grise et terne. Kominek, claqué en première mi-temps s'efforçait de se rendre utile à l'aile gauche, tandis que Cisowski souffrait d'un choc avec Knayer.

Évidemment, devant une équipe nantaise réaliste et qui ne laissait guère Grillet en attaque, parfois été de l'un des excellents Lhomme ou Blanchet, ou de "Ciso" clopinant, l'O.M. domina nettement, mais sans soumettre Eon a rude épreuve.

Lefevre fut actif, Milazzo et Sansonetti courageux mais leurs efforts ne réussirent à la 75me minute qu'à faire passer devant le but de Eon une balle que personne n'utilisa.

Encore un tir de Lefevre (82e) au-dessus ; une réplique par Couronne (86me) qui contraignit Moreira à plonger, et la pièce était jouée.

En trois jours, l'O.M. venait de perdre le bénéfice de deux mois d'efforts, sans qu'il puisse s'en prendre aux puissances obscures mais seulement à lui-même.

Sans véritable attaque, sans canonnier, m'a inspiré en défense au point d'aider directement adversaire, l'O.M. plaide en ce moment une cause perdue, et nous ne voyons pas bien comment il pourrait redresser la balle dans les jours qui suivront.

Louis DUPIC

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REQUIEM POUR UN OEME

Faut-il comme une certaine partie du public criait :

"Démission Zaraya ! Lucien Troupel à la poubelle !"... ou "Sansonetti au poteau".

Ce serait extrêmement facile.

Et puis après ?

Une fois que nous aurions noirci plusieurs feuilles d'encre venin, hurlé, crié, vitupéré... traîné huit sur onze des joueurs dans la boue des métaphores, qu'aurions-nous gagné ?

La réputation d'avoir mauvais caractère, ou celle d'un spécialiste du "coup de pied de l'ami ?

La belle affaire.

Une simple constatation

Ce qui se passe actuellement à l'O.M. est tellement clair qu'il faut être aveugle pour ne pas le voir.

Comme la saison dernière, comme il y a deux saisons, l'équipe marseillaise a pu faire illusion pendant ces périodes de grande forme... et de chance.

Puis certains de ses joueurs parmi les plus indispensables et pour cette raison trop sollicités, ont accusé une nette lassitude.

On s'est aperçu, alors que le reste de l'équipe valait le milieu de la deuxième division, mais guère plus.

Qu'y pouvons-nous sinon le constater.

Deux absents de marque

Hier, sur la pelouse du Stade Vélodrome, face à une équipe nantaise chanceuse et valeureuse, l'O.M. était privé de Kominek dans le domaine de la préparation de l'offensive était Yansane dans le rôle d'accélérateur.

Quand on sait la part prise par ces deux joueurs complémentaires dans les précédents succès de l'O.M., on est moins surpris de voir cette même équipe déjouer totalement.

Car, qu'on le veuille ou non, hier comme aujourd'hui et comme demain, une offensive n'a de chance sérieuse de réussir que si elle est préparée.

Contre une défense groupée

Or, jusqu'à preuve du contraire une défense groupée comme celle de Nantes ne peut être battue que de deux façons :

1) Par le débordement des ailiers.

2) Par une extrême rapidité de manoeuvre. Meilleur exemple : Kopa et Piantoni en forme.

Et encore, quand un gardien de la valeur d'Eon est protégé par deux "bétonneurs" ayant l'expérience de Gonzales et de Strappe, rien n'est certain.

Le règne des demi-mesures

Voyons maintenant comment à procéder l'O.M.

Des ailiers, soit Lefevre devenu inter, mieux vaut ne pas en parler.

Au centre, ce fut le règne des demis, c'est-à-dire celui des demi-mesures : courses inutiles avec le ballon là où il n'y avait personne, passes décomposées, où grand coup de pied au centre.

À toi Gonzales !...ou à toi Eon !

Quant à Sansonetti, le pianiste, ligoté, ficelé, cravatés... au centre, il eut au moins le mérite de se battre et de tenter sa chance, dans des conditions qui auraient découragé les plus coriaces.

Les hommes de base

C'est ça l'O.M. 61-62 : une extraordinaire bonne volonté, des qualités morales de premier ordre... mais seulement quelques meneurs de jeu, ou exécutants supérieurs à la moyenne.

Depuis le début de la saison nous avons vu jouer l'O.M., plus souvent que les supporters.

Rappelant les noms des joueurs qui, depuis le mois d'août, ont régulièrement été les meilleurs :

Knayer, Milazzo comme demi, Yansane, Sansonetti et Kominek.

Voilà quels ont été les hommes de base de cette équipe.

Avec une lanterne

Parmi les joueurs sur la touche hier, trois seulement mérite sur leurs performances passées ou récentes, d'être pris en considération : Alauzun, Aygoui... et Escale.

Accordant le bénéfice du doute à Tivoli qu'il a été vu qu'à Limoges dans de très mauvaises conditions.

Mais là-dedans, en l'absence de Yansane, ou et le "puncheur" capable de soulager Sansonetti ?

On le cherche, avec une lanterne.

Nantes : pas si mal

Quelques mots pour en finir sur la rencontre.

A la 11me minute, ayant livré le maximum de profit de deux erreurs de la défense de l'O.M., Nantes menait par 2 à 0.

Dès cet instant, Gonzales et Strappe, parfaitement aidés par Fiori, Bout, Suaudetet un ou deux des jeunes inters bien Bianchet et Lhome, tirèrent le rideau devant Eon.

L'O.M. domina alors sans pouvoir marquer ou même s'infiltré : tandis que certains départs de Grillet semaient la panique dans le camp marseillais.

Nantes vaut beaucoup mieux que son classement, on s'en serait douté. Meilleurs joueurs de cette équipe hier : Eon et Grillet, étant donné que le bloc des défenseurs ne peut mériter qu'une mention collective.

Maurice FEBREGUETTES

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Arribas : "Ce soir je dormirai tranquille"

Pas de chants de victoire, mais une joie dans le vestiaire de Nantes.

"Enfin ce soir je dormirai tranquille" nous dit l'entraîneur arriva.

"Pensez donc, quand une équipe comptant autant de vedettes que la nôtre ne gagne jamais, l'entraîneur a les oreilles qui lui bourdonnent.

"Bien sûr, devrait-il ajouter, nous avons profité au maximum des circonstances avant d'essayer de conserver notre avantage. Mais ça c'est le football.

"D'autre part, si mes vieux : Gonzales, Strappe, Grillet et "Ciso" se sont bien battus, je suis aussi très content de mes jeunes Eon, Suaudet, Lhome et Bianchet.

Et encore nous manquait-il Gondet parti la semaine dernière au régiment.

Dans un coin, Sisowski disait à son vieil ami Andersson "J'ai eu chaud en lui montrant sa jambe qu'un fameux "coup de tatane" de Knayer avait fait heureusement qu'effleurer.

 

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