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Résumé Le Provencal

du 23 octobre 1961

 

Rencontre grise à BOULOGNE où l'O.M., diminué

se bat courageusement avant de succomber

sous les coups de DOUGLAS (3 à 2 )

(D'un de nos envoyés spéciaux : Louis DUPIC)

BOULOGNE - Tout était gris à Boulogne, hier, dimanche... le temps était froid et pluvieux, et le ciel "gris et bas comme un couvercle" cher à Charles Baudelaire, était typiquement nordiste.

Yansane out

La rencontre aurait pu constituer pour nous, Marseillais, un rayon de soleil... Il n'en fut rien.

Dès la 3me minute, lorsque Yansane, lancé à la perfection par Kominek, fit le le lion à sa manière habituelle, puisse stoppa sa course, comme sidéré, se laissant rejoindre et balancer par le "train de marchandises" Rasponik, on comprit que c'était un "jour sans" pour le brun Abdou, qui fit grosse impression sur le public nordiste, sans que ce soit absolument justifié.

Et Lefevre aussi

Ajoutant à cela la blessure de Lefevre par Rudier, survenu vers la 30me minute, alors que tous les espoirs étaient permis aux Marseillais et vous comprendrez que Kominek, opérant très en retrait, et Pavon étant sans cesse balayé par Fabro, l'attaque marseillaise était réduite au seul Sansonetti, qui se battit avec bec et ongles, mais sans espoir raisonnable...

Nous devions apprendre aux vestiaires, que dès son entrée sur le terrain, Yansane s'était trouvé privé de tous ses moyens physiques, muscles durs et noués et course hésitante. Il devait finir le match à l'aile droite, alors que Pavon, handicapé par sa légèreté, s'avérait incapable de percer par le centre...

Boulogne imprécis

Comment se comportait le reste de l'équipe ? Malgré l'avantage du vent, la défense subissait alors les assauts constants d'une équipe boulonnaise, tentant hardiment sa chance mais brouillonne et imprécise à tel point que non seulement Carlier ouvrit la marque pour l'O.M., mais que Raspotni était à deux doights de l'imiter...

Douglas en force

La défense marseillaise donnait le coup, le vent allongé ses coups de pied de dégagement. Knayer résistait courageusement aux coups de butoir d'un colossal Douglas, dont le poids, dans la mêlée, devait faire la décision en définitive.

Elle ne fut jamais mise hors de position par les avants boulonnais, mais harcelée sans cesse, elle commit des fautes, le gardien Escale passant comme on dit deux ou trois fois au travers et elle accumula les irrégularités en seconde mi-temps contre le vent, s'inclinant à la suite d'un coup franc.

Tous les buts boulonnais, jusque et y compris ceux refusés par l'arbitre M. Villemain, fort lucide et courageux, furent obtenus sur des passages en force de la ligne marseillaise par le grand Douglas, plutôt que par des combinaisons habiles.

Les garçons comme Bolton,, Raspotnik, Gaeremink, Irrigoyen sont des "utilités". Huit sur dix de leurs passes sont pour l'adversaire. Rudier semi parfois à l'unisson et Carlier et Bonnet, qui font figure de stratèges, ne sont pas à l'abri des reproches. Lefevre boitant bas, la seconde mi-temps fut longue pour l'O.M. qui pouvait, bien sûr, conserver un nul miraculeux, si Escale n'avait pas été impressionnée par le poids de Douglas. Mais la multiplication des attaques boulonnaises devait l'emporter logiquement en vertu de la loi des grands nombres.

Rencontre médiocre

Au point de vue technique, le match n'en fut pas un. Sansonetti réalisa un chef-d'oeuvre, en passant acrobatiquement Bolton avant d'échouer de justesse. Sa réussite eut alors donné la victoire à l'O.M. contre toute attente.

Comment conclure ? À l'O.M., personne ne fut franchement bon, mais, compte tenu des circonstances, personne ne fut mauvais... Ce fut un match bien particulier qui commença bien pour l'O.M., vit ensuite l'équipe marseillaise se désagréger en raison des événements, puis reprendre espoir avant de s'incliner normalement.

À Boulogne, la défense aurait dû avoir la partie facile, mais il n'en fut rien. Douglas, bien sûr, eut une action déterminante. S'il n'avait pas été de la partie, les nordistes perdaient sans aucun doute, la rencontre. Il fut bien soutenu par Bonnet et Gangzrczyk, mais Boulogne ne peut nourrir de grandes prétentions. Pour l'O.M., la défaite n'est pas désespérante.

Louis DUPIC

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Après avoir repris espoir (57e minute)

l'O.M. fut achevé à la 83e

(D'un de nos envoyés spéciaux : Marcel SERRES-SUBE)

BOULOGNE - Alors que le repos survenait, nous avions vécu une peu glorieuse première mi-temps, après une bonne vingtaine de minutes, pendant lesquelles l'O.M. avait fait le jeu, dominant individuellement et collectivement une équipe boulonnaise assez invertébrée, et possédant une défense manquant de sang-froid.

L'O.M. fut surpris par les coups de butoir rapides et désordonnés de l'adversaire et handicapé par la blessure de Lefevre.

Somme toute, l'équipe provençale n'eut pas à se plaindre du score nul, sanctionnant la première partie des débats.

La seconde mi-temps versera dans le médiocre le plus absolu. À la blessure de Lefevre, s'ajoutèrent les maux de jambes de Yansane. Le joueur africain souffrit tout au long du match.

Voici les faits.

C'est le colosse noir Douglas qui donne le coup d'envoi pour Boulogne.

Et c'est le demi centre Bolton qui tire le premier.

Sur la contre attaque marseillaise, Yansane est poussé, bousculé, alors qu'il se trouvait seul devant les buts de Neuville. Le penalty n'est pas sifflé.

À la 3e minute, l'ailier droit Gaeremynck centre dangereusement devant les buts d'Escale. Et l'inter droit manque la reprise de peu.

Septième minute, sur un tir de Sansonetti, le goal local lâche la balle.

À la 8e minute, Escale stoppe fort bien un coup franc tiré dans la lucarne.

Douzième minute, une action Yanzane - Kominek - Lefevre est à noter, puis Lefevre manque un très beau centre de Yansane.

Contre-attaque, Escale renvoie un tir de l'ailier droit adverse.

À la 15e minute, corner en faveur de l'O.M. sans résultat.

L'O.M. marque par Carlier

A la 24e minute, Pavon passe à Lefevre qui centre. Le demi Carlier, pressé par Sansonetti s'affole et marque contre son camp.

Boulogne égalise

A la 28e minute, l'inter-gauche Bonnet, sur travail en force de Douglas, égalise devant une défense marseillaise qui s'était laissé surprendre. Escale, mal protégé, ne peut rien contre ce but.

Trois minutes plus tard, Boulogne récidive, mais Gonzarozyck était indiscutablement hors-jeu.

Escale et ensuite sauvé par la barre.

À la 35e minute, l'O.M. réagit après cette mauvaise série.

Sansonetti, bien placé, est abattu dans la surface de réparation, sans que l'arbitre ne sanctionne cette faute.

Lefevre est touché dans un choc.

Escale a du travail

38me minute : Douglas part hors-jeu, je trouve devant Escale, qui, par une sortie judicieuse sauve son camp. Le jeune gardien de l'O.M. récidivera, quelques secondes plus tard, sur tir de Irrigoyen. Puis Neuville, le goal boulonnais, manque de peu l'être battu, nouvelle fois, à partenaires. Nous ne sommes d'ailleurs pas certains que l'arrêt n'ait pas été effectué à l'intérieur des buts par le goal en extension et retombant très de la ligne de but.

L'O.M., après avoir vécu de très mauvais moment, réagit et desserre l'étreinte désordonnée mais dangereuse de Boulogne. La mi-temps arrive alors sur le score est de un à un.

But pour Boulogne

Les premières minutes de la seconde mi-temps sont équilibrées entre les deux équipes. Pourtant l'O.M. et handicapé : Lefevre boitille de plus belle et Yansanne souffre visiblement. À la 55me minute, l'O.M. est pris de vitesse par une percée de Douglas, alors vers l'ailier gauche, qui passe à Irrigoyen. Le Basque fusillait Escale et marque le second but des locaux.

Pavon égalise

Deux minutes plus tard, à la 57me minute, le "demi-invalide" Lefevre va aider à rétablir la situation en tirant vers les buts boulonnais, Pavon, dans l'action, redresse la balle et l'envoie au fond de filets adverses : deux buts partout.

Le public, très houleux, énerve les joueurs par des cris stridents et incessants.

À la 69me minute, l'O.M., concède un corner, qui est péniblement dégagé. On note ensuite un tir lointain de Tellechea auquel riposte un tir non moins lointain de Bonnet.

75me minute : Douglas marque un but avec la main, qui est, bien entendu refusé par l'arbitre. Le public devient de plus en plus impossible et hurle des insultes à l'arbitre. N'empêche que l'O.M. donne une piètre idée de ses possibilités.

80me minute : un coup franc tiré sans résultat par Kominek.

82me minute : un tir de Ganozarcyk passe au-dessus.

Troisième but pour Boulogne

83me minute : sur un coup franc tiré sur le côté des buts, à la limite des 18 mètres, Douglas reprend tant bien que mal dans un paquet de joueurs et marque le but qui sera vainqueur. Cette triste partie s'achève dans la fièvre et la confusion et... sur le score de 3 à 2.

 

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