OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 21 décembre 1959

 

L'O.M. tenu en échec par NANTES (2-2)

L'O.M. SANS STYLE NI PERSONALITE

O.M. - Nantes ? Une rencontre dont le résultat nul ne saurait satisfaire aucun des deux adversaires. Dans leurs vestiaires respectifs, locaux et visiteurs faisaient tristement le compte des buts qu'ils n'avaient su obtenir et de ceux qu'ils n'auraient pas du encaisser... et on ne saurait leur donner tort ou raison.

En fait, les défenseurs des deux camps laissèrent à leurs adversaires un nombre élevé d'occasions de buts que ces derniers refusèrent avec une obstination touchante.

Proximité des fêtes de Noël inclinant à la mansuétude ? Sans doute. Notre tâche va presque se borner à tenir le compte des occasions offertes, acceptées ou refusées.

Un bon début des Marseillais

L'O.M. va dominer avec le vent. Dès la troisième minute, Aygoui, reprenant de volée un centre de Braizat, contraignit Somlay à une belle parade.

Ce fut le premier cadeau. Aygoui se devait de tirer plus fort et plus juste.

A la 16me minute, un tir lointain de Sbroglia aurait sans doute été stoppé par Somlay qui vit la balle détournée sur un montant par la tête de Samson. Celestin Oliver, toujours à la pointe du débat, ouvrit la marque.

Nantes égalise

échoue deux fois

puis prend l'avantage

C'était au tour des Nantais de jouer. Une ouverture de Schindlauer aurait sans doute été repoussée par la tête de Molla... et Corazza, mal inspiré, n'était sorti pour le bousculer. Couronne toujours habile et précis, remit les deux équipes à égalités (1-1), à la 26me minute.

Bagatelles jusqu'à la 36me minute, où Moudio sert Couronne. Un travail magnifique du numéro 7 visiteur et Collados, à quelques mètres de Corazza, figé cette fois, rate un point immanquable. Trois minutes plus tard, Moudio dribble Tassone, évite Molla (revenu un peu groggy sur le terrain après 5 minutes d'absence), mais, déséquilibré place un tir imprécis.

Il rattrapa cela à la 41me minute d'un "pointu" de 25 mètres qui toucha la transversale avant d'aller dans les filets. Nantes menait 2-1 au repos, à la consternation des supporters marseillais, consternation d'autant plus grande que Celestin Oliver avait manqué inexplicablement sa reprise, facile pour lui, d'un centre parfit d'Eschman (45me minute).

Toujours des cadeaux

L'O.M. revint très abattu sur le terrain et les Nantais eurent le tort de faire courir la balle et d'essayer de conserver l'avantage acquis plutôt que tenter de l'augmenter...

D'entrée, Tassone donnait la balle à Collados qui se laissait rejoindre. Carpentier l'imitait et servait fort bien Moresco qui allait droit au but, mais tirait droit... devant lui, cinq mètres à côté.

Nous étions à la 49me minute, Nantes conservait en général la possession de la balle. Une heure venait de s'écouler et Couronne manquait d'un cheveu la reprise d'un centre excellent de Collados.

Eschman égalise Nantes s'affole...

Comme les vingt premières minutes, les vingt dernières allaient être à l'avantage très net de l'O.M. qui n'obtiendra pourtant qu'un but par Eschman à la 72me minute, dans les circonstances suivantes.

Braizat conserva la balle malgré deux adversaires peu acharnés à sa perte et centra haut. Une tête en retrait d'Oliver. Un dégagement manqué de Dereuddre et Eschman, habilement, plaçait un bon tir croisé qui faisait mouche.

Evidemment, l'O.M. se rua à l'attaque et fournit une fin de match très méritoire. Mais derrière la défense bretonne bien groupée, le souple Somlay fit merveille et intercepta les nombreux centres ou balles en profondeur que les Marseillais adressèrent versa sa cage.

Molla s'intégra même à son attaque sur deux corners successifs qui créèrent des cafouillages invraisemblables. Mais Somlay, chaque fois, en émergea avec la balle.

Et ce fut un nul logique, l'O.M. mettant à son actif le début et la fin du match, Nantes la partie médiane.

 -----------------------------------------------

TIRE PAR LES CHEVEUX

Nous commencerons par la réflexion finale d'un de nos voisins.

"Ils s'en tirent bien ! "

Ils n'étant pas les Nantais qui venaient d'arracher un point en déplacement, mais les Olympiens qui venaient de perdre un nouveau point sur leur terrain.

La rencontre avait pourtant bien commencé pour l'O.M. Dès la 3me minute, sur un centre de Braizat, Aigouy décochait un bon tir du gauche : et un peu plus tard, Sbroglia, trompant Somlay d'un tir d'environ 25 mètres, permettait à Célestin Oliver de marquer le premier but de la partie.

Un chef d'oeuvre de pagaille

A ce moment là, on ne donnait pas cher des chances de Nantes, tellement sa défense, à l'exception de Carpentier, paraissait peu sure. Le grand Caullery et le trapu Balloche multiplié les erreurs en tous genres et Somlay semblait incapable de bloquer une balle.

Mais, petit à petit, on s'aperçut que le jeu des visiteurs sous l'impulsion de Schindlauer, de Dereuddre, de couronne et du demi-gauche Samson, était plus précis, plus technique que celui des Marseillais.

Par suite, on vit les défenseurs marseillais, sauf Molla, ne pas mieux savoir que leurs collègues nantais où donner du pied et de la tête.

Ce qui nous valut un petit chef-d'oeuvre de " pagaille" le but égalisateur de Nantes.

Corazza, Tassone et Molla, ce dernier k.o. couchés les uns sur les autres, tandis que Couronne glissait la balle dans la cage vide.

Un mal nul laborieux

Les Nantais, après avoir manqué, miraculeusement pour l'O.M., deux buts, en marquèrent finalement un autre d'apparence plus difficile grâce à leur avant-centre noir Moudio.

Ceci se passait peu avant la mi-temps. A la reprise, les Nantais, maîtres du jeu pendant les premières vingt minutes, commirent l'erreur de vouloir vivre sur cette avance, en se contentant de faire courir le ballon...

... Et l'inévitable, en pareil cas se produisit, l'O.M. égalisa et termina la rencontre au sprint.

Mais combien laborieux, pour les Marseillais, avait été ce match nul, qui leur permet, cependant de rester dans la course.

Du mauvais O.M.

A l'issue de la rencontre, les opinions sur les joueurs de l'O.M. étaient très partagées.

Disons, pour être juste que c'est l'équipe dans son ensemble qui a joué sans style et sans personnalité.

Ses meneurs de jeu habituels, Eschman et Oliver, ont sombré dans le désordre ambiant ; et même le calme Corazza n'est pas exempt de reproches. Nous pensons surtout, à ce fâcheux dégagement au poing, en seconde mi-temps, indigne de la casse du gardien ex-messin.

Nous n'insisterons pas trop sur la faiblesse de Moresco, sur la lenteur de Braizat au demeurant bon technicien, sur l'imprécision des demis et des arrières, tellement ces faits parurent patents.

Ce n'est pas en jouant de cette façon que l'O.M. à la moindre chance de "monter".

A Nantes, Carpentier, Samson, Dereuddre, Schindlauer, Couronne et Moudio émergèrent, dans un ensemble de bonne valeur pour la Deuxième Division.

Maurice FABREGUETTES.

  -----------------------------------------------

Lucien TROUPEL

"Nous ne concrétisons

jamais

notre avantage"

"On peut épiloguer à perte de vue au sujet de la demi défaite que nous venons de concéder. Nous avons eu de bonnes périodes, en début de partie et aussi, à la fin, au cours desquelles nous n'avons obtenu que le minimum de buts. C'est d'ailleurs ce qui caractérise en gros notre saison. Nous ne concrétisons jamais notre avantage comme il le faudrait. Nous ne profitons pas au maximum de nos périodes de pointe.

"Nous dévions éviter le premier but. Alberto n'avait pas à sortir car il n'y avait pas danger. Molla était là. Moresco a raté un tir facile à assurer en deuxième mi-temps. Cela transforme en draw une victoire possible.

"Qui plus est, le problème des ailiers reste posé, et risque de ne pas être résolu d'ici la fin de la saison, puisqu'il ne l'est pas après plus de vingt matches..."

C'est ainsi que Lucien Troupel analysait calmement les raisons d'une nouvelle déconvenue.

M. Zaraya était plus calme qu'on aurait pu s'y attendre :

"Nous prenons toujours des buts idiots ! "

Dans l'ensemble, les joueurs étaient assez déprimés. Corazza reconnaissait volontiers qu'il n'aurait pas du sortir ;

"J'ai cru de bonne foi que je pouvais m'assurer la balle et j'ai eu la mauvaise fortune de bousculer Molla qui, sans cela, aurait sans doute carté le danger... Ce n'est pas de chance. Sur le second but, j'ai été surpris par le tir de la pointe de Moudio dont la trajectoire n'était pas prévisible.

"Personne n'a cru qu'il allait tirer, mais il l'a fait ! Ce n'est pas de chance !"

MICHLOWSKY

"Nous aurions pu gagner"

L'entraîneur des Nantais ne savait, après le rencontre, s'il devait en rire ou en pleurer.

"Un point à Marseille, nous dit-il avec l'amabilité qui le caractérise, c'est bien, mais deux eussent été les bienvenus.

"Enfin, mon équipe, qui avait été assez décevante ces derniers temps, semble avoir surmonté son passage à vice. Ce n'est déjà pas si mal, mais je croyais l'O.M. beaucoup plus fort. Je pense que cette équipe a connu un "mauvais dimanche" cet après midi, comme cela arrive à tant d'autres... Voyez Reims par exemple !"

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.