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Résumé Le Provencal

du 26 octobre 1959

 

ESCHMANN, BOBIK ET LEONETTI HORS DE COMBAT, LE ONZE TROYEN N4A PAS SU PROFITER DE LA SITUATION

L'O.M. DECAPITE, A SAUVE LE MATCH NUL (0-0)

Mais les Marseillais auraient dû

s'imposer en première mi-temps

Se déroulant longtemps à un train de "pères de famille", cette paisible rencontre O.M. - Troyes a failli se terminer en tragédie.

Tout d'abord parce que les locaux, très vite privés d'Eschman, dès les premières secondes de jeu, ne purent plus compter sur Bobik après une heure de jeu, ni sur Leonetti dans les 25 dernières minutes... sans que les visiteurs y soient pour quelque chose.

Ensuite parce que les interventions abracadabrantes des deux juges de touche énervèrent à un tel point le public que toute la seconde mi-temps se déroula dans une ambiance électrisée.

Boulle échoue... d'un cheveu

Après quelques escarmouches, M. Carité refusant un but à Eschmann (22me minute) pour main préalable de Boulle (10 seconde avant), l'O.M. rata l'occasion du match dans les circonstances suivantes à la 31me minute... Léonetti lança Durand sur la gauche. Ce dernier déborda Thuane et réussit un centre parfait qui prit en défaut la défense troyenne et le gardien Versini, pour arriver sur la tête de Boulle, bien démarqué, mais un peu surpris et qui ne put déclencher qu'un coup de tête de force moyenne. Thuan put dégager sur la ligne.

De toute façon cette première mi-temps, Troyes n'avait pu réussir que deux tirs lointains par Stojaspal et Keller et avait été nettement dominé.

TROYES revient à la surface

Après le repos, Eschman boitant e plus en plus bas, les visiteurs allaient se montrer dangereux

A la 52me minute, Baden s'échappait et tirait en coin, forçant Peri à dévier en corner.

Curyl le donnait en retrait à Thuane qui centrait, Stojaspal surgissait et plaçait un maître coup de tête au ras du montant. La meilleure action troyenne.

Quatre minutes plus tard, Baden tirait sur la barre après avoir évité Bobik, Peri et Molla.

Il y avait une heure de jeu lorsque Bobik, profondément claqué passait à l'aile droite laissant son poste à Péri.

Peu après c'était Jean-Louis Leonetti qui devait sortir du terrain, victime d'une entorse de la cheville gauche, Il ne devait plus revenir.

Curieuse attitude des visiteurs

Devant huit Marseillais valides, les Troyens devaient conserver une attitude prudente, leurs cinq défenseurs surveillant Boulle et Durand, les deux seuls avants olympiens valides, Tillon se repliant.

Daben à la 68me minute expédia un tir croisé sur le montant à la gauche de Peri battu.

Keller dans les dernières secondes, vainqueur d'un contre avec Pierre Péri, ne réussissait pas à marquer.

L'O.M. devait se montrer toujours dangereux. Boule réussissant même un but à la 82me minute, refusé par M. Carité pour faute de main involontaire, alors que le juge de touche l'avait validé.

Tout ceci devait valoir aux trois officiels une rentrée "en fanfare" et pour une fois, non sans quelque raison, leur arbitrage ayant été le plus fantaisiste qu'il soit donné de voir.

Louis DUPIC.

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Célestin OLIVER n'était pas là

L'O.M. ne retrouvera sans doute jamais une équipe " à sa main", comme l'était celle de Troyes, c'est l'impression principale qui se dégage de ce match insolite, disputé à un train " de facteur" et qui coûte trois blessés à l'O.M.. Paradoxe.

Paradoxe aussi, que l'O.M. ait eu autant d'occasions de marquer à huit qu'à onze, puis qu'à dix.

Comment admettre que les visiteurs, dans les vingt dernières minutes, n'aient pas tenté hardiment leur chance ? Peut-être qu'après tout c'était au-dessus de leurs forces. Cette impression est confirmée par le fait qu'au coup de sifflet final, les joueurs de Courtois se soient embrassés comme du bon pain, alors qu'il n'y avait pas lieu d'être tellement fiers...

L'O.M. a perdu un point en première mi-temps, en ne parvenant jamais à mettre une défense modeste hors de position, mais les visiteurs en ont perdu un en seconde, en refusant d'appuyer sur l'accélérateur.

Al a mi-temps, nous nous surprimes tous à bailler énergiquement, ce qui est tout de même un signe. Ensuite les malheurs de l'O.M., ainsi que les errements du corps arbitral réchauffèrent un peu l'atmosphère.

Bien la défense.

L'attaque marseillaise ayant été manifestement au-dessous de sa tâche avant la pause, fut courageuse après. La défense ne mérite pas de reproche. Ramon et Molla ayant muselé Galceran et Keller, Bobik ayant tenu tête à Curyl. Pierre Péri fut excellent tout comme Régis Bruneton qui ne put éviter quelques coups de patte de Stojaspal, terriblement esseulé.

Francis Péri, demi, puis arrière, fut efficace à l'instar de ses camarades.

Incertains en défense, les troyens furent assez anodins en attaque ; et l'on considère le renom de quatre de leurs avants. Keller ne va plus aux chocs. Curyl est toujours ... Curyl, seul Baden, aussi rapide que bon tireur et bon technicien, montra qu'il aurait pu être un très grand joueur avec quelques choses dans la tête et des qualités morales qu'il ne possède pas ... Stojaspal parut parler une langue différente de celle de ses camarades.

En somme, l'O.M. a perdu une excellente occasion d'accroître son capital. Un petit but aurait suffi mais Celestin n'était pas là ! la présence du capitaine est indispensable. Ce sera notre conclusion.

 

"Ah !... chauvin le public marseillais !"

s'est exclamé M. l'arbitre

M. Carité, l'arbitre était passablement énervé après le match. Aux vestiaires, tandis qu'il ôtait sa tenue officielle de directeur de jeu, il maugréait " Ah ! toujours chauvin, ce public marseillais...".

Et il enchaîna : " Je ne pouvais tout de même pas accorder le but à Boulle ! Ila d'abord contrôlé la balle avec la main... Ensuite, il a shooté "

Avec le ton confidentiel et en nous montrant la cicatrice au genou qui est monnaie courante chez les footballeurs : "Vous êtes vous aperçus que je claudique un peu ? On m'a opéré du ménisque et, depuis, je ressens une gêne..."

Ce qui, à notre avis, ne peut l'empêcher de siffler lorsque cela est nécessaire.

Son opinion sur le match ? - "L'O.M. aurait dû gagner au cours de la première mi-temps. A sa décharge, il faut tenir compte tout de même qu'il opéra avec un, deux, puis trois blessés. A huit joueurs validés, il a mieux fait que se défendre..."

En conclusion : "A Alès, l'OM, avait mieux joué et il a perdu... le match nul est équitable. Le football de Deuxième Division est d'une pauvreté indigente.

A.H.

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STOJASPAL :

"L'O.M. A EU DU MERITE"

Stojaspal regrettait la carence de ses "jeunes" - comme il les appelle lui-même - partenaires au moment précis où ils auraient dû se ruer vers les buts de l'O.M.

Il rendait hommage au courage des Olympiens. "Ils ont du mérite d'avoir joué mieux lorsqu'ils se sont retrouvés à huit... et demi" fit il remarquer.

Tout compte fait, Troyes n'a pas fait une mauvaise opération et Stojaspal remarqua : "le voila enfin le point que nous attendions de gagner à l'extérieur ! Nous avons perdu sept fois en déplacement..."

Curyl ne partage pas l'optimisme des Marseillais qu'il a rencontrés : "Je souhaite de tout coeur que l'O.M. retrouve la Division Nationale. Ce qui m'étonne c'est l'optimisme béat que j'ai repéré chez les Marseillais. Attention ! Il ne faut pas se faire trop d'illusion ! Il reste vingt trois matches à disputer avant de connaître les noms des quatre élus. Et cette Deuxième Division est une belle galère qu'il vaut mieux s'attendre à tout ! Mais, je le répète, je désire ardemment que l'O.M. reprenne sa place au sein de l'Elite

 

 

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