OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 28 septembre 1958

 

Jusqu'à la 19e minute

L'équipe marseillaise parut confirmer le redressement esquissé

mercredi soir devant ALES

L'O.M. concède quatre buts à St-ETIENNE

puis courageusement remonte à 4-2

(De notre envoyé spécial : Georges LEOST)

SAINT-ETIENNE (Par téléphone) - Le stade Geoffroy Guichard, entouré par de hautes cheminées, avait pris son air de fête comme pour recevoir dignement les joueurs marseillais. Un soleil très méditerranéen éclairait le tableau ou le vert de la pelouse contrastée avec le ciel sale et déchiré par des traînées de fumée venues des usines d'alentour.

À la suite d'une conférence qui s'était tenue à midi, à l'hôtel du "Chevalier Noir", Jean Robin (remplaçant Louis Maurer, malade, rappelons-le) et M. Zaraya, avaient décidé d'utiliser les services de Jean-Jacques Marcel, mais de se passer de Chicha souffrant encore de la cheville.

C'est ainsi qu'au coup de sifflet donné par M. Blum, entre deux ailiers et venues du pont roulant, servant de toile de fond, l'O.M. présente une ligne médiane, Marcel, Mallet, Oliver et un compartiment offensif Hédiart, Eschmann, Touré, Leonetti, Ikonga. Dès la première minute, les visiteurs manifestent leur intention de confirmer leur redressement par Marcel qui shoote sans inquiéter Abbès.

N'JO LEA maladroit

Après une belle descente, N'jo Léa récidive, et alors qu'il semble devoir marquer, glisse la balle à côté d'un rien.

À la 4e minute, Braizat, échappé pour la deuxième fois à Mallet, botte sans précision.

Mais à la 5e minute, Eschmann alerte Leonetti qui transmet à Ikonga ; Abbès éprouve quelque peine à maîtriser le ballon.

La 6e minute, Leonetti tira encore le gardien forézien se couche. Après une sortie au pied de Péri sur corner de Goujon (8e minute), Touré décoche un bolide qui soulève des "ho" d'admiration, sans pour autant changer quoi que ce soit en score.

A la 11e minute l'avant-centre marseillais se distingue encore.

WICARD sauve

A la 13e minute, Braizat s'avance seul devant Péri et shote. Le gardien phocéen arrête en deux temps.

Hédiart passe à Touré qui sollicite Eschmann. Le Suisse, en tombant, pousse la balle hors de portée d'Abbès, mais Wicart surgit et dégage sur sa ligne.

NYERS marque

Mal contenu par Mallet N'Jo Léa s'approche de Péri, passe à Nyers, qui marque en coin malgré l'angle extrêmement réduit.

Il y a 19 minutes que l'on joue.

À la 22e minute, Coincon place un tir que Célestin Oliver renvoie alors que Péri a déserté sa cage.

À la 25e minute, la suite d'un choc avec Ikonga, Goujon boîte bas et Braizat répond à un essai infructueux de Marcel.

L'O.M., qui se crée davantage d'occasions que Saint-Étienne, les gâche par maladresses et précipitations, permettant à son rival de se dégager et d'inquiéter Péri.

A la 33e minute, sur corner concédé par Leonetti et donnée par Goujon, Péri a toutes les peines du monde à s'emparer du ballon dévié in extremis par N'Jo Léa.

À 37e minute, une combinaison Marcel Leonetti Ikonga Touré Marcel se termine par une tête de ce dernier, qui trouve Abbès à la parade.

Une minute plus tard, Goujon lance Braizat. Péri lui plonge dans les pieds mais en vain et le leader d'attaque forézien aggrave sans difficulté le score.

À la 42e minute, Coincon décoche un bolide dans la lucarne. Péri s'envoler et stoppe, alors que la foule exultait déjà.

La mi-temps ayant été sifflée sur la marque de 2 à 0 en faveur des locaux, le jeu reprend sur une reprise de Braizat reprise qui prend le chemin des nuages. Sur le renvoi, Marcel bénéficie d'un coup franc. Sans grande conviction, semble-t-il, Eschmann le donne au-dessus.

PERI courageux

A la 48e minute, Braizat fonce une nouvelle fois. Péri, courageux annihile cette tentative en se jetant dans les pieds du stéphanois.

À la 56e minute, sur coup franc contre Gransart, Domingo alerte Coincon qui, de la tête, place un tir croisé sur lequel Péri ne peut rien, mais à côté.

Saint-Étienne domine l'O.M. autant qu'il est possible de le faire, mais accumule les erreurs au moment de conclure, terminant d'une façon détestable des mouvements excellemment amorcés.

À la 64e minute, Braizat s'échappe pour la nième fois et Péri doit sortir pour sauver miraculeusement.

Peu après, Leonetti dévale à son tour, mais Abbès veille et bloque.

Quatre minutes plus tard, Coincon centre : Njo Léa place un heading à côté.

Deux nouveaux buts

stéphanois

A la 71e minute, un N'jo Léa, très actif, très à l'aise et aussi très délaissé par ses adversaires, passe à Coincon qui déclenche un tir et obtient le troisième but à l'intérieur des filets, vaguement accompagné du geste par Péri.

Moins d'une minute plus tard, Njo Léa dribble deux adversaires donne à Goujon et c'est le quatrième but, inscrit à une défense médusée.

À la 74e minute, Peyroche, très en verve, décoche un boulet. Péri stoppe non sans mal.

Bolide de TOURE

et penalty d'OLIVER

A la 76e minute, Touré place un bolide : Abbès a besoin de toute sa classe pour l'arrêter.

À la 77e minute, Leonetti tente sa chance. Sicard repousse de la main.

M. Bloum accorde le penalty : Célestin Oliver, facilement et en coin, sauve l'honneur pour Marseille.

À la 85e minute, sur attaque collective des olympiens, Touré place une tête sur la barre. La balle revient en jeu et Eschmann a botté sur le poteau, avant qu'elle ne sorte, sur un dernier shoot Hédiart.

IKONGA réduit

A la 86e minute, de près, sur cafouillage devant Abbès, Ikonga reprend la balle et réduit le score à 4 à 2.

À la 88e minute, Abbès dégage sur Eschmann seul, mais le tir du Suisse, déclenché aussitôt, passe à côté.

Et la fin survient tandis que la nuit tombe, sur une nouvelle déception pour les Marseillais.

----------------------------

Malgré son handicap, l'O.M. a réussi deux buts

SAINT-ETIENNE - L'O.M. n'a pas réussi le match de la réhabilitation, le match qui devait lui permettre de confirmer le redressement esquissé jeudi soir devant l'Olympique d'Alès.

Dès le début de la rencontre pourtant, et jusqu'à la 19me minute, on crut bien dans le camp marseillais, que les choses tourneraient au mieux. Même quand Nyers, exploitant une passe de Njo Lea ouvrit le score, l'espoir demeura. C'est que les Marseillais dès le coup d'envoi, avaient fait jeu égal avec les Stéphanois en dépit des changements imposés par l'abstention de Chicha et le remplacement de Marcel par Mallet au poste d'arrière central.

Le but réalisé à la 38me minute par Braizat que Goujon avait sollicité, amenuisait cette espérance. Les exploits de Coincon (71me minute) et Njo Léa (72me minute) constituèrent évidemment des coups de massue.

Deux buts.

Claude Abbes le gardien de la Coupe du Monde, eut peu de travail à effectuer. Il n'en concéda pas moins deux buts. Le premier, l'O.M. le marqua sur penalty sans doute, par Célestin Oliver, mais le bolide de Leonetti prenait bel et bien la direction des filets stéphanois quand Wicart intercepta de la main.

Le second, l'O.M. le réussit par l'intermédiaire d'Ikonga, à la 86me minute. Mais, quelques instants plus tôt, M. Blum eut été bien inspiré de siffler un autre penalty quand Eschman fut fauché à quelques pas d'Abbes.

Les Provençaux, ainsi, inscrivirent deux buts à leur actif. Ils durent à une insigne malchance, à la 85me minute, de ne pas forcer la défense forézienne, le ballon heurtant la barre, puis le poteau.

Circonstances atténuantes

Pas question en ouvrant ce chapitre d' "endormir" les sportifs marseillais. L'O.M., à Saint-Étienne, ne connut pas la réussite et dut se passer rapidement de Marcel, Eschman et enfin de Leonetti et d'Ikonga quatre blessés (et non des moindres) c'est beaucoup... D'autant que Péri malgré son courage et quelques arrêts de classe, de fait pas oublier les qualités de Fischbach et la personnalité de ce dernier et que Mallet, pour sa rentrée, fut loin d'avoir une tâche aisée.

Ajoutez à cela que Goujon mit Alauzun dans sa poche avec une déconcertante facilité, et vous comprendrez pourquoi l'O.M. ne pouvait pas gagner à l'extérieur à l'occasion d'un match comptant pour l'attribution de la lanterne rouge.

Il faut une équipe complète pour imposer sa loi. Ramener deux points de Saint-Étienne était, dans ces conditions un objectif hors d'atteinte des Marseillais.

On retiendra de cette confrontation, le football subtil d'Ikonga et de Touré, l'activité de Marseille et d'Oliver, le travail constant d'Eschman, jusqu'à sa blessure évidemment.

Nous dirons de Saint-Étienne que Jean Snella a raison d'avoir foi en l'avenir.

La moisson est bonne et ses militaires reviendront un jour.

  ----------------------------

M. ZARAYA :"Les blessés et l'arbitrage..."

SNELLA : "L'O.M. n'a pas mal joué

MARCEL, ESCHMANN LEONETTI et IKONGA blessés

M. Zaraya, à l'issue de la défaite, expliquait ainsi l'échec de ses joueurs : "Ce match qui été à notre portée, nous l'avons perdu parce que Marcel et Eschman, puis Leonetti et Ikonga ont été blessé, mais aussi du fait de l'arbitrage de M. Blum.

"Depuis le début de la saison, nous n'avons pas eu de grands arbitres. Il en fallait pourtant un bon pour une rencontre de cette importance".

Jean Snella n'a pas mal jugé l'O.M. après la victoire des siens. Écouter plutôt l'entraîneur forézien : "L'O.M. n'a pas mal joué. Sans doute avons-nous été plus rapide sur la balle que les Marseillais, sans doute avons-nous davantage opéré en profondeur, mais nous adversaires ont été handicapés par la blessure de Marcel. L'arbitrage ? Il n'a pas été mauvais.

"M. Blum sur le penalty, a considéré que le ballon prenait le chemin des filets et que Wicart n'avait pas le bras collé au corps".

Jean-Jacques Marcel, qui avait tenu à jouer malgré le coup douloureux reçu sur la cuisse, jeudi soir, devant Alès, ressentit une vive douleur en cours de match. Handicapé, le Brignolais n'eut pas alors le rendement qu'il fait toute sa valeur.

De son côté, Norbert Eschman reçu un coup au genou droit, dès la 25me minute, lors d'un choc avec Peyroche. Ikonga se plaignait d'une contracture. Quant à Leonetti, il termina avec une cheville abîmée.

  

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.