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Résumé Le Provencal

du 02 mai 1958

 

L'O.M. domine mais bat difficilement MONACO (2-1)

Grâce à deux buts de RUSTICHELLI

Il y avait 38 minutes que l'O.M. et Monaco en décousaient.

Curyl, vit comme il sait l'être, avait mis Rustichelli en possession du ballon. Le néo-avant-centre olympien, balle excellemment couverte, évita l'immense Novak et shoota promptement de près.

Alberto - cette fois dans un bon jour s'envola - dans le coi. Peine perdue : seuls les filets parvenaient à stopper cette balle !

On crut un instant que tout allait être à refaire le juge de touche, devant la tribune "Ganay" drapeau levé, signalait le hors-jeu, donnant à Kaelbel, un motif de réclamer l'annulation du point. Impassible M. Lévesque, désignait le centre de la pelouse.

Le match était joué : on avait bel et bien impression que Monaco ne reviendrait jamais à la marque.

Occasions perdues

Depuis le coup d'envoi, suivi de peu d'une montée spectaculaire de Novak (2'), puis d'un arrêt douteux de Leonetti sur Leroy (4') et d'une ouverture généreuse de Gransart (7') l'O.M. dominait largement son adversaire, un adversaire qui s'était seulement distingué par un tir malicieux de Ludo, au ras du poteau (9').

A la 11me minute, Alberto recueillit miraculeusement une balle qui avait échappé à son contrôle et Marseille gaspilla deux belles occasions à la minute 19 (Vescovali et Rustichelli).

À la 23me, Bellot passa bien mais ne put que placer un tir légèrement trop croisé. Plus sérieuse fut, deux minutes plus tard, l'alerte donnée par Biancheri qui obligea Predal à bondir pour repousser un corner.

Aux 28me, 32me et 35me minutes, Rustichelli marqua trois occasions.

Les supporters craignaient le pire... quand Rustichelli battit Alberto, ainsi que nous le relatons plus haut.

Penalty à retardement.

La partie reprit sur deux essais infructueux d'Amalfi et de Leonetti.

À la 57me, Laffitte dégageait en prenant son temps un centre de Leonetti quand, suivant le public, avec un certain retardement, M. Levesque siffla penalty pour "main" de Biancheri, au cours de la phase précédente.

Rustichelli -après hésitation - s'avançait et avait facilement raison d'Alberto, en coin.

But de Marcel

A la 65me minute, Marcel pour détourner devant Predal, optait par le moyen le plus difficile : son "retourné" définissait dans la cage marseillaise !

Quatre minutes plus tard, Biancheri, sur coup franc trompait Predal mais... échouait sur la barre.

Le résultat était acquis et, comme pour le confirmer, Amalfi, obligé Alberto a plongé pour dévier un bolide en corner (88') et Jensen décrochait un tir imparable sur le poteau (89').

Georges LEOST

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SUR LE FIL...

Il semble maintenant que le dialogue pour l'existence s'engage entre les seuls Marseillais et Messins. Les amateurs de probabilité vous le diront. Ceux qui oublient quelquefois que par-dessus leurs blocs-notes et leurs feuilles de résultats, le championnat se joue aussi avec un ballon et des joueurs, vous expliquerons toutes les craintes dont ils sont maintenant habités. Elles viennent de l'Est. De cette équipe messine dont le sprint final et aussi redoutable que la diplomatie proverbiale de son président. En réussissant un résultat éloquent à Nîmes, les Lorrains ont peut-être décidé de l'issue du championnat... et les Nîmois, en frères provençaux, regretteront peut-être d'avoir manqué un penalty contre lesdits Lorrains.

Ainsi va le championnat qui promène ses surprises d'un stade à l'autre.

Ceci dit, la danse sur le fil continu pour l'O.M. Mais cette fois les Marseillais - qui ont eu cependant des 'temps morts' des relâchements coupables - ont battu Monaco, c'est-à-dire ce qui leur était demandé.

Ils ne l'ont pas fait avec l'enthousiasme souverain qui présida leur succès sur Lens. Ils n'ont pas été aussi réalistes et homogènes qu'ils avaient été contre le Racing. Ils ont eu toutefois quelques actions qui pouvaient connaître un meilleur sort.

Il manque toujours quelque chose et c'est précisément ce qui nous inquiète à quarante-huit heures de ce choc de Sochaux qui décidera de tout ou presque. Hier, on a noté ces balbutiements qui, pendant un quart d'heure, n'étaient plus de mise par une équipe qui joue sa vie. On a noté l'inconstance de son football, au moment même où Monaco, redoublant de vigueur et de rapidité, détruisait les combinaisons simplistes de l'équipe.

Bien sûr, sans ses défauts, l'O.M. n'en serait pas là. Mais n'oublions pas qu'il s'alignait dans sa formation idéale s'il excepte Domingo. Or ce sont ces onze hommes, qui étaient hier sur le terrain, qui ont l'ultime mission de sauver leur club. Ils ont quarante-huit heures pour penser à cela.

L'avenir de cette équipe, dont nombreux sont ceux qui attendent la chute, se jouera peut-être dans un réflexe, dans un geste, dans l'application stricte d'une consigne ou d'une tactique. L'heure n'est plus aux inspirations personnelles, aux sautes d'humeur, ou aux recherches spectaculaires, mais dans la lutte.

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Les Marseillais crurent trop tôt

que c'était arrivé !

On n'a pas vu le plus beau but du match O.M. - Monaco.

Il aurait été l'oeuvre d'Éric Jensen, mais à la 89e minute, le tir du volontaire danois, parti des 30 mètres rencontra un montant de la cage et la balle se trouva détournée de sa véritable destination, sans qu'Alberto y fut pour quelque chose.

Jensen eut mérité cette récompense parce qu'il se révéla l'homme de la dernière demi-heure.

Cette dernière demi-heure fut pénible pour l'O.M.

Après avoir mené par 2 buts à 0o l'O.M. perdit la tête pour s'être persuadé que le match était joué.

Or lorsque Rustichelli transforma son penalty vengeur, il restait encore 33 minutes à jouer.

Jusque-là, l'équipe au maillot blanc avait fait preuve d'allant, de hargne, de volonté.

On sentait trop pourtant que si tout le monde cherchait Amalfi pour lui transmettre la balle et provoquer chez lui le trait de génie, le Brésilien savait chercher à son tour trop souvent le partenaire démarqué.

Nous étions en plein cercle vicieux.

La chance pour l'O.M. fut que Monaco se prêta au jeu non pas avec complaisance, mais parce que c'était dans son tempérament.

Loin de nous la pensée de vouloir diminuer les mérites de chacun, mais cette avance de 2 buts pour l'O.M. n'avait, à la 57e minute, rien que de très normal.

On avait vu sous le maillot rouge un grand homme : Kaelbel, qui devait d'ailleurs rester égal à lui-même jusqu'au coup de sifflet final.

Moins orthodoxe, son compère Novak avait tout de même eu un comportement supérieur devant l'O.M. que, quatre jours auparavant, dans son opposition avec les attaquants nîmois.

On avait vu encore Biancheri mais jamais la division offensive monégasque ne s'était montrée irrésistible, malgré l'initiative, la multitude d'initiatives de l'ex-Universitaire marseillais.

Bref, Monaco et son style se prêtaient mieux au style compliqué de l'O.M. qu'un Football Club de Metz par exemple, devenu éternel empêcheur de tourner en rond.

Une défaillance qui

aurait pu coûter cher

De l'aveu même de Jean Molla, le but marqué par Jean-Jacques Marcel contre son camp sanctionna un léger temps d'affolement au sein de la défense marseillaise.

La suite des débats démontra que la faute collective (car faute collective il y eut) n'eut aucune grave conséquence parce qu'un homme comme Jensen compris si bien le danger qu'il devint à son tour le pourvoyeur des avants de pointe et qu'il devint aussi très souvent lui-même un avant de pointe pour porter le danger dans le camp monégasque.

Ce fut moins ordonné que pendant la première heure, mais combien plus teinte de réalisme.

L'O.M. tirera-t-il de cet avertissement sans frais la leçon qui s'impose ?

Un match n'est jamais gagné avant la dernière des 90 minutes et si le sextuor défensif eut un moment la sensation très nette qu'il "perdait les pédales" c'est parce que à notre sens, les composants de ce sextuor crurent trop tôt que c'était arrivé...

Jean PEYRACHE

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OU EN EST L'O.M.

À deux matches de la fin du championnat, quelle est exactement la position de l'O.M. vis-à-vis de ses adversaires directs, Béziers et Metz.

L'O.M. est actuellement seizième, en raison de son goal average supérieur à celui de Metz qui a le même nombre de points.

Cela sera peut-être d'ailleurs son meilleur atout, car cela obligera les adversaires du Club Marseillais à obtenir un point de plus que lui.

Dimanche, l'O.M. va à Sochaux, Metz va à Lens et Béziers reçoit Reims. Trois matches très durs qu'ils devraient perdre normalement.

Le sort des trois belligérants se réglera donc au cours de la dernière journée où l'O.M. reçoit Sedan et Metz accueille Béziers.

On peut raisonnablement envisager que les locaux l'emporteront. Dans ce cas Béziers, terminerait avec 22 points, l'O.M. et Metz avec 25 et l'O.M. devrait son salut au goal average.

Mais tout cela est bien fragile !

Louis DUPIC

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JOIE MITIGEE A L'O.M.

commentaires sévères chez les Monégasques

La joie était mitigée dans le camp de l'O.M. lorsque les vainqueurs regagnèrent le vestiaire.

Le match nul obtenu par le Football Club de Metz à Nîmes y était pour quelque chose et à cause de lui M. Zaraya reconnut :

"Une victoire à Sochaux est presque devenue indispensable..."

Pour Giuseppe Filippi, la matinée n'avait pas non plus été exemple de souci :

"Alberto et Glovacki, mauvais contre Nîmes, se sont retrouvés contre nous..." constata-t-il amèrement.

Jean Palluch était plus sévère :

"Cce n'est pas en jouant à ce petit jeu là que l'on pourra gagner les deux matches qui restent à disputer est d'abord celui qui nous attend dans trois jours au stade Bonal..."

Même son de cloche ou à peu près chez Marcel Domingo :

"Il est temps que ça finisse !"

Jean Molla se refusait à admettre que le but de Monaco avait eu pour cause principale un relâchement général.

"C'est plutôt l'affolement qui a fait commettre à Jean-Jacques ce geste fatal."

Éric Jensen regrettait évidemment son tir manqué à la 89e minute mais il déplorait surtout l'absence de jeu en profondeur qui manqua marqua le match :

"Pour gagner, il faut d'abord aller de l'avant et ne pas se prendre en passes latérales plus stériles les unes que les autres"

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Raymond Kaelbel : "Curyl était hors-jeu sur le but de Rustichelli. Le juge de touche signala cette position irrégulière mais l'arbitre ne voulut point tenir compte de l'avis de son adjoint. Nous sommes à l'abri de la descente et nous n'avons aucune chance de remporter le titre, mais nous sommes des professionnelles et la victoire fait partie de notre gagne pain.

Henri Bianchéri : "Je vous assure que je n'ai pas touché la balle de la main et je ne m'explique pas la sanction du penalty qui amena le deuxième but marseillais.

Louis Pironi : "Nous avons joué avec quatre remplaçants et notre défaite est imméritée je m'explique après ce match, la position de l'O.M. en queue de liste..

Sévère l'entraîneur monégasque...

 

 

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