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Résumé Le Provencal

du 17 mars 1958

 

Ernie SCHULTZ tenta l'impossible...

... mais J.J. Marcel était sur sa route

Quand, à la 43me minute d'une rencontre dominée par l'O.M. mais aussi marquée par quelques échappées de Toulouse F.C., Stan Curyl, d'un shoot déroutant par son manque de netteté, mais d'autant plus payant que l'ailier phocéen l'avait décoché à la faveur d'un mur isolant totalement le portier Roussel, ouvrit le score, on se prit à regretter la proximité de la pause.

L'empreinte de DOMINGO

On regretta cette interruption en craignant que ce temps mort ne permette aux Garonnais, estoqués, de se reprendre.

Jusque-là, on avait noté, d'entrée, une incursion extrêmement incisive de Schultz et surtout, après un débordement de Vescovali (2') et un tir de Rythonen (3') une tentative de lobe de Leonetti qui rencontra la barre (5').

On avait également noté un heading de Leonetti (29'), un shoot "enlevé" de Bruneton (30') et un but réaliser... de la main par Vescovali (36').

Mais on avait applaudi avec autant de frénésie que de reconnaissance la magistrale détente de Marcel Domingo (37'). C'est au prix de ce bond prodigieux que le keeper arlésien détourna un véritable boulet décoché en direction de la lucarne par le surpuissant leader de l'attaque de Jules bigot, Ernie Schultz.

Ce haut fait inscrit, on releva encore une reprise de Jensen à bout portant sur Roussel (41') un nouvel essai du même Schultz (42') et ce fut le moment crucial.

Leonetti, appliqué, centra sur Molla. Le demi gauche olympien catapulta la balle vers Roussel, mais celle-ci revint, renvoyée par un arrière-train toulousain. Curyl, opportuniste, ratissa le "cuir" fit deux ou trois pas sur sa gauche et plaça un shoot croisé, mou mais inattendu.

VESCOVALI confirme

Alors qu'en redouter une réaction toulousaine, Leonetti, en ratant d'un rien la terminaison d'une action Marcel-Curyl-Jensen, rassura son monde en manifestant la volonté farouche d'un ensemble entrevoyant sérieusement la possibilité d'un succès nécessaire.

À la 50me minute, Roussel dut plonger dans les pieds de Jensen. Le temps de se relever de reprend sa place sur sa ligne, et un maître tir en coin d'Amalfi (mais oui) obligea le gardien vêtu de jaune et de noirs à s'élancer.

Di Loretto (53') eut bien égalisation au bout du pied. Mais il est surtout fort de la tête, et le ballon passa nettement au-dessus...

À la 66me minute, par contre (après un sauvetage de Boucher) Amalfi sollicita Vescovali. Boucher tenta interception mais son pied faucha l'air et l'ailier Corse ne laissa aucune chance à l'infortuné Roussel.

Deuxième but de CURYL

À partir de cet instant, Toulouse baissa encore de pied et il n'y eut pratiquement plus qu'une équipe sur la pelouse.

La foule, mise à l'abri de tout de surprise par ce second point attendit dès lors comme une sorte de mise à mort, un troisième but.

Elle crut le "tenir" à la minute 70, mais Roussel s'envola pour abattre devant Molla. Quatre minutes plus tard, Roussel renvoya un bolide d'Amalfi...

Les spectateurs après un autre essai infructueux de Curyl (85') n'espéraient plus quand, à 120 secondes de la fin, à la suite d'une faute de l'arrière Brych, remplaçant Wendling au pied levé, Roussel laissé seul, ne put s'interposer, donnant à Curyl une splendide occasion (que ce dernier ne manqua pas) de fermer la marque.

Une minute plus tard, Schultz s'échappa mais - décidément poursuit par malchance - shoota dans les nues.

L'O.M. avait gagné.

Nettement, sans doute, mais devant un onze sans âme et à l'issue d'une partie de qualité limitée.

Georges LEOST

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Au tableau d'honneur

MARCEL, LEONETTI, CURYL

BOUCHER ET SCHULTZ

Ce match ne laissera pas sans doute, dans les mémoires de 17.000 spectateurs, un souvenir impérissable. Car enfin, pour qu'il y ait un match, il faut qu'il y ait deux équipes sur le terrain. Et l'on ne peut décemment considérer comme l'équipe au sens propre du terme cette formation sans âme du Toulouse F.C. Composé de joueurs qui ne sont pas plus mauvais que d'autres, mais qui, ayant gâché irrémédiablement leur présente saison, vont un peu sur la le stade comme certain vont à l'usine ou au bureau. Parce qu'ils ne peuvent pas faire autrement !

Et cela, en football, ne pardonne pas. Le Toulouse F.C. a été battu par l'O.M. et il aurait été illogique et injuste qu'il en soit autrement.

Mais nous ne devons pas oublier que l'O.M. en première mi-temps parut touché par l'apathie des adversaires qui laissèrent au seul Schultz le soin de défendre ses intérêts.

La seconde mi-temps fut bien meilleure. Cela surtout parce que Amalfi et Curyl, peu en verve au cours de la première période, se retrouvèrent ensuite vers. Le football pratiqué par les deux équipes fut médiocre et rares furent les belles phases de jeu mais nous avons déjà dit que la faute en incombait aux toulousains.

Marcel, Leonetti et Curyl...

Chez les vainqueurs, disons que Jean-Jacques Marcel qui avait à faire à dynamique Schultz fut le meilleur et de loin, surtout si l'on considère que Schultz fut le meilleur avant visiteur.

Leonetti fut le seul avant olympien à bien jouer en première mi-temps et il continua en seconde à dominer la situation.

Curyl, après certaine maladresse pendant la première demi-heure, domina ensuite son adversaire direct de cent coudées... et marqua deux buts.

Marcel Domingo fit en première mi-temps deux beaux arrêts très opportuns, alors que tout n'allait pas pour le mieux pour l'O.M.

Les autres défenseurs, Gransart, Palluch, Bruneton et Molla, entourèrent fort bien leur leader, Marcel...

Mario Vescovali signa un but, mais il avait devant lui l'excellent Boucher. Yeso Amalfi, peu à l'aise au début, se racheta ensuite, décochant même deux tirs excellents. Enfin Jensen fut actif, travailleur, mais rata malheureusement des tirs. Dans l'ensemble, O. M. souffrit de l'absence d'un chef d'attaque... cela malgré les trois buts marqués... sur de grossières erreurs de la défense toulousaine.

Seul Boucher et Schultz...

Chez les Toulousains, l'arrière Boucher fut le meilleur défenseur sur le terrain avec Marcel. Avec lui Ernie Schultz,, terriblement seul, essaya de réaliser l'impossible. Roussel fut sans reproche, masqué sur les deux premiers buts et abandonnés sur le troisième. Brych fut faible, Bruat courageux, Bocchi actif, Cahuzac cantonné en défense et semblant manquer de confiance en ses camarades.

En attaque, Dorsini, trop léger, Rytkonen trop craintif. Di Loretto brillant de la tête mais limité dans le jeu collectif ne furent guère dangereux pour Domingo.

Muller est un parfait technicien... au milieu du terrain. En vérité seul Schultz pouvait changer la face des choses... mais il y avait sur sa route J.J. Marcel.

Louis DUPIC

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CURYL deux buts

l'homme de la victoire

L'homme du match ? On peut penser qu'hier il s'est appelé Jean-Jacques Marcel, lequel, sur sa lancée de France-Espagne, a majestueusement dominé partenaires de la défense marseillaise et adversaires de l'attaque toulousaine.

D'autres estimeront que le petit Bruneton, très peu impressionné par Di Loretto, mérite mieux des honneurs de ce communiqué spécial.

Et pourquoi pas Amalfi dont on admira quelques balles en or en oubliant (parce que l'O.M. a gagné) que d'autres des balles en vil plomb parurent changées !

Portons, quant à nous, notre choix d'ailleurs, sur Stan Curyl plus précisément.

La raison de ce choix est simple : la victoire marseillaise s'est chiffrée par 3 buts à 0 et deux de ses trois buts ont été l'oeuvre du petit ailier Alsacien.

Souvenez-vous du temps où l'on disait : "Seul Andersson est capable de marquer".

Ce temps est à la fois lointain et proche car, cette saison même en ne se pris à regretter en maintes circonstances l'affligeante stérilité d'une attaque dont la moyenne excède à peine un but par match (1,030 plus exactement)

Alors pourquoi ne pas donner la palme aux joueurs qui, deux fois à lui seul en 90 minutes, a battu le gardien d'en face ?

Pourquoi ne pas se souvenir que ce joueur fut LE PLUS CONTANT dans les actions offensives ? Qu'il se trouva souvent à point nommé pour tenter sa chance même lorsque ce point nommé n'était pas sa propre aile ? Et derrière Stan Curyl n'inscrivit-t-il pas ces deux buts en position d'avant-centre ?

L'O.M. a battu Toulouse par trois buts à zéro et il faut bien admettre que rarement Domingo fut en danger.

Il y a longtemps que l'O.M. n'avait pas gagné par 3 buts d'écart.

Alors ne cherchons pas ailleurs que dans son attaque l'homme de cette victoire.

Jean PEYRACHE

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"MONSIEUR FRANCE ESPAGNE"

DONNA LE TON...

À la mi-temps, nous n'avions rien eu encore à nous mettre sous la plume. On attendait, la main sur le front, les yeux mi-clos. Mais où donc étaient nos solistes étiquetées Amalfi et Di Loretto ? Leur concerto était-il décommandé ? Tout juste égrenaient-t-il quelques accords, faux la plupart du temps, au beau milieu d'un match sans personnalité aucune.

Il y avait bien, là-bas, Stan Curyl, atteint de bougeotte, et Mario Vescovali, gourmand comme un jeune loup. C'était bien, mais peu pour déclencher l'enthousiasme des sportives les gradins et la combativité des sportifs du ground.

Heureusement qu'en cette période d'équinoxe, les choses changent rapidement. Par la grâce d'un quart d'heure de repos, on peut retrouver tout à la fois la vélocité, inspiration et le goût de jouer.

Une étincelle suffisait, celle qui fit craquer Curyl, juste avant le "five o'clock", pour mettre ses camarades en appétit.

Disons que dès lors, nos Olympiens se montrèrent plus convaincants. Tout bonnement on vit Yeso, le ciseleur, gravé dans ce match des mouvements et des arabesques aux lignes pures.

En retrouva à Marcel si sur, si précis, si clairvoyant, que le jeu de ballon devenait une opération à la portée de tous. "Monsieur France-Espagne" se permettait même des subtilités, tenant de la farce, pour son seul plaisir.

Et Stan Curyl essayait, lui, une collection qui eut rarement l'occasion de mettre à jour cette saison : celle des buts. Jensen restait fidèle à sa besogne, lui, le plus honnête et le plus travailleur des Olympiens.

Quand nous vous aurons dit, de surcroît, que la paire Palluch-Gransart laissait le moins de travail possible à Marcel Domingo, que Molla-Bruneton se montraient aussi prudents que prévu, vous saurez à peu près tout.

Mais pas tout à fait, car Vescovali et Leonetti, nous ont apporté hier de nouveau cette promesse d'un avenir meilleur. Ils eurent des passages "fracassants" et cette fois de vaincre qu'ils n'apaisent qu'avec le frémissement des filets.

Telle fut la transformation d'une mi-temps à l'autre de cette équipe marseillaise, qui n'a pas encore malgré cela, assassiné le spectre de la Division II.

Cette évolution d'une heure à l'autre prouvé une partie de son expiation dans l'indigent scénario que nous offrîmes les Toulousains. Une équipe sans brio, sans verve, jouant un football impersonnel au possible.

Et celle-là aussi a coûté quelques millions !

Pour permettre à M. Puntis de méditer sur l'ingratitude de ses footballeurs.

Mais ce ne sont pas les Olympiens qui se plaindront de l'indifférence des représentants de la cité des violettes.

Deux points, c'est toujours bon à prendre, surtout en période de disette.

Lucien D'APO

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LA DEFAITE EST

MAUVAISE CONSEILLERE

Toulouse et sa constellation glissent lentement, mais sûrement vers les profondeurs du tableau.

Écrire cela ne vise en rien l'O.M. C'est une constatation déjà faite depuis quelques semaines et une certitude qu'est venue confirmer la dernière déconvenue d'une équipe qui semble AVOIR ETE celle de M. Pantis car M. Pantis n'était pas, hier, dans le vestiaire du Toulouse F. C.

Après le match est hormis les joueurs prêts à passer sous la douche, il y avait dans ce vestiaire que Wendling qui s'était abstenu au dernier moment. Jules Bigot l'entraîneur et Alfred Nakache, ancien champion de natation devenu le "Manu" Giraud des Toulousains.

Jules Bigot était calme, détendu, apparemment détaché des choses d'ici-bas.

Il se contenta de nous de nous dire : "le match ne fut pas que celui de deux équipes de Division National et il ne reste plus à la mienne qu'à attendre la fin de saison.

Mais dans un coin, Cahuzac et Schultz faillirent tout simplement en venir aux mains à la suite de mots aigres-doux.

Le demi-aile lança à l'avant-centre :

"Tu agis méchamment à mon égard sur le terrain et ailleurs, il n'y a qu'à regarder ton visage pour voir immédiatement qu'il reflète la méchanceté !"

La défaite comme la colère qu'elle engendre parfois est vraiment mauvaise conseillère...

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Sourires marseillais...

Le premier soin de M. Zaraya que l'on gagne ou que l'on perde, est certes de connaître les performances accomplies par Metz et surtout par Béziers... l'adversaire n.1 !...

Ainsi, avait-il le sourire et était-il content de tout son monde, ainsi que l'entraîneur Zilizzi qui ne parle pas beaucoup..., mais dont les yeux pétillent.

Jean-Jacques Marcel s'excusait presque :"On pouvait penser que j'étais fatigué, mais en vérité, je n'ai jamais eu beaucoup à courir... Alors à quoi bon ?"

Yeso Amalfi : "Vous avez vu mon poulain ? (Curyl). Je suis encore claqué. Je ne jouerai pas dimanche, mais il n'y aura Andersson... Où donc est passée ma "coulotte ?" Il faut dire que cette petite "coulotte", Yeso y tient comme à la prunelle de ses yeux...

Marcel Domingo était très heureux que son épaule blessée ait tenu le coup. Il appréhendait à juste titre cette rentrée... Et tout s'est bien passé.

Régis Bruneton expliquait : "Je n'ai pas cherché à contrer Di Loretto de la tête... mais j'ai cherché à me passer de façon à récupérer la balle". Un malin ce petit Régis.

En somme, lorsque nous avons quitté le vestiaire tout le monde était très content, sauf Yeso qui n'avait pas retrouvé ça petite "coulotte" !

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Jules BIGOT :

"Un corps sans âme !..."

"Ils ne se battent pas, comment voulez-vous qu'ils gagnent ! Nous avons fait notre plus mauvais match de la saison, d'une saison qui est gâchée. Maintenant il faut préparer l'autre !"'

Ainsi parlé Jules bigot, tandis que Pierre Cahuzac et Ernie Schultz se disaient "deux mots", que Bruat leur conseillait de se taire, Que Di Loretto faisait son "mea culpa"...

"Je ne me permets pas de juger les autres, mais moi, j'ai joué comme un pied !"

Ce qui ne manque pas de saveur quand on sait que le grand Argentin joue surtout... de la tête!

 

 

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